HISTORIQUE
Ce moulin comme beaucoup d'autres dans ce quartier du Canal St Barthélemy, au pied du château, est certainement d'implantation très ancienne, peut-être XVIe siècle. Dans un rapport de 1864, concernant l'utilisation de l'eau, certains propriétaires de moulins à huile et à farine "font remarquer que leurs usines existent depuis plusieurs siècles ... ". Cette affirmation est vague mais le rapport semble prouver par ailleurs que l'actuelle "Salernoise", située à côté du moulin à farine, était en 1864 un moulin privé. On ignore à quel moment la Société coopérative s'y est installée. Actuellement elle traite environ 30 tonnes d'olives par an en moyenne. L'actuel moulinier a entrepris des transformations.
État actuel : assez bon. Travaux dans une partie. Une partie abandonnée.
DESCRIPTION
Situation : le moulin est situé au nord de l'agglomération, au pied de l'ancien château, à proximité du canal St-Barthélemy, qui alimentait de nombreux moulins, dont un ancien moulin à ressence transformé en habitation et un grand moulin à farine en contrebas. Le bâtiment est construit sur un vaste espace en dénivelletion du nord au sud. Son entrée sud-est est accessible de la route par une rampe. Au nord-ouest, on arrive au niveau de l'étage par la rue du Château. Le moulin ouvre au sud. Il est mitoyen au sud-ouest avec une maison d'habitation.
Matériaux : maçonnerie de moellons en partie enduite.
Structure : le moulin est un bâtiment de grandes dimensions construit sur une sorte de quai qui compense la dénivellation du terrain. Il est constitué de deux grandes parties séparées par un espace de circulation et une cage d'escalier qui permet d'accéder aux deux salles et à l'étage. A l'arrière, l'étage est de plain-pied avec la rue. La partie centrale abritait probablement la roue hydraulique disparue. Un regard visible sur façade sud marque le passage du canal. Actuellement, cette partie centrale sert à la circulation entre les diverses parties. Un palier et un escalier permettent de passer d'un moulin à l'autre et d'accéder à l'étage. Le moulin a dû être surélevé. Deux gros massifs de maçonnerie actuellement intégrés au grenier pourraient être les vestiges des murs de presse. L'ensemble n'est pas homogène et a pu être constitué en plusieurs temps.
Élévations extérieures : élévation sud : la façade laisse apparaître trois zones. Elles sont toutes trois à deux niveaux, mais celle du centre est légèrement plus basse. Elle est percée de trois ouvertures dans la partie haute et porte une inscription peinte très estompée. La zone la plus à l'ouest s'ouvre au rez-de-chaussée par deux portes, dont une cintrée, et par deux fenêtres à l'étage. La partie droite a été recrépie et repeinte dernièrement. Le rez-de-chaussée est percé de diverses ouvertures dont une porte basse voûtée à encadrement de pierres à l'extrémité est et un regard sur le canal au ras du sol. Son étage comporte quatre fenêtres et une enseigne sur panneau.
Couverture : charpente de bois, tuiles plates. Voûtes en berceau sur les deux salles.
Distribution intérieure : l'ensemble forme un grand bâtiment d'une superficie de 300m2 au sol. Le moulin de gauche, sud-ouest, est accessible par la façade sud. Il a été très transformé. Il conserve sa voûte et une arcade qui sépare l'emplacement du broyeur moderne, dans l'angle nord-est, du reste de l'espace. Quatre chapelles à pressoirs en pierres grossièrement taillées subsistent contre la paroi nord. Une double presse LOBIN-DRUGE a été installée devant elles. Des bassins carrelés ont été aménagés contre la paroi ouest. Cette salle donne sur l'escalier central qui permet d'atteindre le moulin de droite, nord-est. Celui-ci, voûté également, a conservé une partie de ses installations anciennes. Le broyeur alimenté par une goulotte qui vient du grenier, est situé contre la paroi ouest. Il semble avoir été au-dessous du niveau de l'axe de la roue hydraulique puisque son mécanisme vient du plafond. Quatre chapelles, dont une conserve son sommier, et un pressoir en fonte, sont alignées au nord. L'étage est aménagé en espace de stockage avec bacs et trappe pour la descente des olives. On y devine encore le logement de la roue et des massifs, correspondant à l'emplacement des niches à pressoirs, qui pourraient être la trace des murs de charge. L'étage est accessible de l'intérieur et par la rue du Château.
CONCLUSION
Cet ensemble de deux moulins constitue un beau bâtiment sur un emplacement privilégié. Il nécessiterait une réhabilitation qui associerait les nécessités de la production et la préservation du patrimoine.
ANNEXES : élévation sud (peint sur façade. Estompé) : HUILERIE LA SALERNOISE
Élévation nord (sur carreaux de faïence) : LE MOULIN A HUILE
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.