Le projet d'élever à Barjols un monument à Martin Bidouré, victime de la répression contre l'insurrection varoise de 1851, voit le jour sous la municipalité Alphonse Tissot (1897-1904). Une souscription nationale est lancée en 1901, à laquelle répondent positivement plusieurs communes du département. La réalisation du monument est confiée au peintre et sculpteur Jules Récubert, originaire de la commune, également auteur de la fontaine Raynoard et des monuments aux morts de Barjols et Pontevès. Martin Bidouré, de son vrai nom Louis Ferdinand Martin, à 26 ans lorsqu'il rejoint les rangs des insurgés varois pour s'opposer au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Le 9 décembre 1851, il fait partie du détachement de Tourtour chargé de surveiller la route de Draguignan. Le lendemain, il est missionné à Aups afin de rapporter les directives à suivre pour son groupe. Sur le chemin du retour, il croise une colonne militaire et reçoit une balle dans la tête ainsi que plusieurs coups de sabre. Laissé pour mort sur le bord de la route, il reprend conscience après quelques heures et parvient à rejoindre le domaine de la Baume. Dénoncé par un fermier, il est transporté à l'hôpital d'Aups puis est fusillé le 14 décembre. Les récits qui suivent les faits relatent qu'il fut fusillé deux fois, la première salve de tirs n'ayant pas eu raison de lui. La violence et la cruauté de son exécution érigent le jeune Barjolais en martyr républicain. Symbole de résistance, les manifestations contre l'occupant nazi et la collaboration se tiennent pendant la Seconde Guerre mondiale au pied de son monument. L'inscription LA RESISTANCE, la plaque en marbre portant les noms de 8 Résistants ainsi que la plaque émaillée de l'appel du 18 juin ont été ajoutées sur la base du monument. AUTEUR : Récubert Jules (sculpteur) ; JATT : signature