HISTORIQUE

Le monument à Gambetta fut érigé à Cavaillon le 4 septembre 1907, jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République ; le même jour était inauguré le nouvel hôpital-hospice de la ville.

La genèse du monument fut très longue. Dès 1891 des contacts furent pris avec le sculpteur Charpentier et le fondeur Denonvilliers. Cependant c'est en 1892 seulement que le conseil municipal délibère en faveur de l'érection d'une statue à Gambetta, en réparation à l'attentat commis contre l'homme politique lors de son passage dans la ville le 17 février 1876. En juillet 1892, le principe de l'érection du monument par souscription est adopté : il s'ensuit le 12 août de la même année, un décret du ministre de l'Intérieur donnant son autorisation. Deux ans plus tard, les choses n'ont guère avancé ; se constitue alors un comité composé de 23 membres du conseil municipal et de 37 personnes nommées par les habitués des cafés républicains. Le comité ne vint pas à bout de l'affaire pour cause de blocage financier. Finalement, en février 1907, le conseil municipal met à sa disposition la somme de 5.000 francs, qui, jointe à de nombreuses subventions votées par différents conseils généraux républicains, permit à l'architecte départemental T0urtet et au sculpteur Charpentier d'achever leur œuvre.

Après avoir occupé le centre de la place Gambetta, c'est semble-t-il en 1932 que le monument fut déplacé, en exécution d'un plan de l'architecte Olagnier pour l'élargissement de la place ; le projet prévoit par ailleurs de "déduire le socle du monument". Reporté à l'extrémité sud de la place, le monument ne conserve en effet que le buste de Gambetta posé sur une modeste stèle de pierre, gravée sur sa face antérieure de l'inscription "LEON GAMBETTA / LA VILLE DE CAVAILLON / 17 FEVRIER1876". Quelques années plus tard la fontaine du Polyèdre vint remplacer le monument au centre de la place.

DESCRIPTION

Le monument se composait :

- d'un imposant socle en pierre de Ménerbes

- d'un groupe sculpté comprenant le buste de Gambetta en pierre, une allégorie de la République vraisemblablement en bronze.

Au-dessus d'une base épannelée, le socle consistait en un bloc cubique, sculpté d'un médaillon ovale sur sa face antérieure, gravé d'inscriptions sur ses côtés est et ouest. Il fut à un moment donné cantonné par quatre bornes aux angles et entouré d'une grille.

Le groupe sculpté disposait derrière le buste central (de 70 cm de haut) une allégorie de la République, représentée sous les traits d'une jeune femme couronnée, et appuyée sur une urne aux armes de Cavaillon.