Dossier d’œuvre architecture IA05000643 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
mine de plomb du Grand Clot
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grave (La) - Briançon
  • Hydrographies la Romanche
  • Commune La Grave
  • Lieu-dit près de la Grave
  • Dénominations
    mine
  • Précision dénomination
    mine de plomb
  • Appellations
    du Grand Clot
  • Parties constituantes étudiées

HISTORIQUE

Une exploitation médiévale ?

Pour la période médiévale nous disposons de nombreuses mentions de gîte métalliques dans la haute vallée de la Romanche sans certitude quant à leur exploitation.

Une enquête de 1339 indique que le Dauphin possède une "mine" d'argent au Villard d'Arènes. En outre il a du minerai de plomb dans la Combe de Malleval. En 1359 une enquête est faite au Bourg-d'Oisans par ordre du gouverneur du Dauphiné au sujet de la découverte d'une mine de plomb "versus Arenas" probablement dans la paroisse de La Grave. Le minerai est expertisé et on y trouve de l'argent.

En 1412 un piémontais, Jean de Nicole, métallurgiste à Vizille, reçoit concession de toutes les mines de l'Oisans, tant en or que d'argent, cuivre, étain, plomb, azur et autres métaux. En 1423 la chambre des Comptes du Dauphiné met aux enchères l'albergement des mines de plomb de l'Oisans : un bourgeois de Grenoble, Pierre Chaboud dit de Tullins les acquiert. En 1428, nouvelle adjudication de toutes les mines de plomb et vernis de la châtellenie d'Oisans : les deux adjudicataires sont étrangers : Mermet Canet est de Tarentaise et Barthélémy Clément du Piémont. En 1431 Jacques Jourdan, bachelier ès-loi reçoit à son tour le droit de rechercher et d'exploiter toutes les mines, sauf de fer, dans tout le Dauphiné. En 1432 : nouvelle adjudication et toutes les mines de l'Oisans passent à Claude Coct bourgeois de Grenoble. En 1476 nouvel affermage des mines de l'Oisans (idem 1412) à Louis de Non de Pignerol et Antoine Didier de Grenoble.

En 1485 une concession de recherche et d'exploitation des mines métalliques de l'Oisans est accordée pour 10 ans, à Pierre Fosche et André Gautier, à charge de porter le métal à l'hôtel des monnaies de Grenoble et d'en donner le vingtième au Dauphin. En 1505 : nouvel albergement à Eynard Theyse et Christophe Charbonnier.

Ces mentions n'impliquent pas forcément l'existence d'exploitations importantes. II est plus probable que les gîtes cités ont été simplement reconnus et faiblement attaqués (en vieux français un gisement est une "mine").

Reprise au XVIIIe siècle

Vers la fin du XVIIIe s., les filons de plomb de La Grave sont connus des habitants qui exploitent l'alquifoux (galène en grains) pour le vendre aux potiers. L'exploitation se fait sur les affleurements et le minerai descend dans des sacs à dos. "ll faut 2 h 1/2 pour y parvenir depuis la petite route de Briançon, en suivant une gorge profonde entre des rochers coupés à pic, et en franchissant des précipices affreux. Cette gorge se prolonge jusqu'au haut de la montagne, où elle se termine à un glacier immense dont l'éboulement la comble sans cesse, et y entretient de la glace pendant tout l'été." ll s'agit donc du filon de Fêche Ronde en rive gauche de la Romanche. Certaines années la production atteint près de 30 t de plomb.

Ces gisements se trouvent en fait dans le périmètre de la concession de l'Oisans accordée à MONSIEUR, frère du Roi, vers 1776. Les produits des différentes mines (Challanches, La Gardette) sont traités à l'usine d'Allemont en Isère. La direction de ces travaux est confiée au célèbre ingénieur SCHREIBER à partir de 1779. Celui-ci s'intéresse au plomb du Grand Clot dont il a besoin pour affiner l'argent des Challanches. ll accorde le 20 mars 1781 une autorisation aux mineurs de la Grave, représentés par Christophe SONNET et Baptiste JUGE, pour exploiter le filon de Girose à la condition que le minerai soit réservé à la fonderie d'Allemont. Ce permis est renouvelé à JUGE le 30 novembre 1782. Les affleurements sont déjà bien attaqués et bien que l'exploitation se soit étendue aux quartiers de l'Orcière et de Piche-Noire, la production n'excède pas 6 tonnes par an. Avec les troubles de la Révolution les mineurs locaux reprennent vite leur autonomie et écoulent leurs produits comme alquifoux auprès de faïenciers de Grenoble.

Période MATHONNET et ROME

En 1803 un ancien mineur de La Grave, Etienne CHAGRIOT, devenu "entrepreneur de mine" à Allemont construit l'ambition de contrôler l'exploitation ; le 28 germinal an XI il demande la concession des mines. Réaction vive du maire qui rappelle l'antériorité des travaux des habitants. Le 17 frimaire an XII, 15 d'entre d'eux présentent une pétition en vue d'obtenir la concession. Pour éclaircir la situation, l'administration demande des avis à SCHREIBER et à HERICART DE THURY.

CHAGRIOT est écarté et les autres demandeurs manquent de crédibilité pour obtenir la confiance de l'Etat. "N'ayant aucun moyen tant pécuniaire qu'intellectuel, ils n'ont pu remplir les formalités exigées par les lois. Ces mineurs sont de malheureux montagnards qui ont à peine le nécessaire et quine parviennent à élever leur famille qu'en allant sous les glaciers et dans des rochers escarpés à pic ou en surplomb chercher quelque peu de minerai dans des filons en partie épuisés.

Le 28 frimaire an XIII "Messieurs Claude MATHONNET juge de paix du canton de la Grave et Joseph ROME maire de cette commune, craignant que par le défaut des démarches et formalités non remplies, leurs compatriotes ne puissent obtenir la concession de ces mines, leur seule et unique ressource dans une contrée ingrate et couverte de neiges ou de glace pendant plus de huit mois consécutifs, les dits sieurs se sont accordé à l'effet de demander en leur nom, cette même concession remplissant toutes les formalités nécessaires, avec l'intention bien digne d'être citée et publiée, d'abandonner leurs privilèges et permissions à leurs infortunés concitoyens. " Un permis de recherche leur est alors accordé le 17 prairial.

Le 20 juillet 1807 la concession est accordée par décret impérial pour une superficie considérable de 56187 hectares. En 1810 on cite que 20 à 30 ouvriers y travaillent de façon intermittente, produisant 12 tonnes de minerai livrée aux fonderies de Marseille. En juillet 1811 MATHONNET et ROME veulent renoncer à la concession, se déclarant impuissant face à de nombreux problèmes : accès difficile, absence d'ateliers de traitement, carence d'autorité sur les mineurs. Pour minimiser les frais de taxes, ils demandent à réduire la concession en 5 parcelles : Girose (50 ha), Orcières (25 ha), Fer Chavarot (50 ha), Mautet (25 ha) et Pisse-Noire (50 ha).

Période DISDIER

Le 14 juin 1812 la concession passe aux mains de Paul DISDIER, Jules GIROUD et TREMBLEY des fonderies d'Allemont. Une nouvelle concession d'une superficie de 4225 ha est accordée par décret impérial du 7 février 1813. La bonne marche de l'établissement est entravée par des troubles causés par un certain VIDAL qui pousse les ouvriers à la rébellion contre les nouveaux propriétaires.

L'extraction reste artisanale, la société de Didier manque de capitaux et de sérieux, et les effets de la guerre n'arrangent rien. On exploite semble-t-il les hauteurs de Pisse-Noire et l'affleurement de Javanel dans des conditions très difficiles. Un petit atelier de tri à la main est construit au pied de la mine mais le minerai est toujours vendu comme alkifoux. Ainsi le minerai pauvre est jeté avec les décombres.

En 1816 DISDIER décède et les capitaux de la société sont épuisés. Quelques mineurs reprennent le contrôle de l'exploitation. En 1817 l'exploitation est reprise en main par LEPAGE : les travaux d'extraction restent superficiels, mais une préparation mécanique est ébauchée. En 1822 la concession est cédée à LEPAGE et SAUTEL.

Période MARUT DE L'OMBRE

En 1825 la concession est reprise par la Compagnie de MARUT DE L'OMBRE (associé à BUSCO) qui transforme le Grand Clos en exploitation modèle employant jusqu'à 85 ouvriers. Il rétablit à ses frais la route du Malleval pour expédier le minerai à la Fonderie d'Allemont. Des sentiers sont taillés dans le roc pour accéder jusqu'aux affleurements les plus hauts.

Les travaux souterrains sont à présent gérés de façon rationnel. L'extraction se fait sur l'ensemble du gisement : à l'ouest Javanel, à l'est l'Escarcelle. Grande Balme et Pisse-Noire où les travaux s'étirent en hauteur sur l'affleurement mais ne dépassent pas 40 m en profondeur. Un atelier de préparation mécanique est édifié au pied de la falaise.

Mais le cours du plomb s'effondre et l'établissement connaît des difficultés financières. En septembre 1929 MARUT demande une réduction de la concession à 284 ha. Un plan de cette époque nous montre les bâtiments construits en bordure de la route Grenoble-Briançon : un grand lavoir, une maison de maître, un petit lavoir, un hangar et une cantine, ainsi qu'un labyrinthe à ciel ouvert.

Marut de l'Ombre fait faillite en 1930. La réduction de concession est accordée par une Ordonnance Royale du 16 septembre 1831 alors que la mine est désertée et que les bâtiments sont livrés au pillage. En 1932 l'établissement est adjudiqué au général MARCHAND et aux frères Casimir et Joseph PERIER.

Période Cie d'Allemont

En 1835 la concession est rachetée par la Compagnie des Mines d'Allemont dirigée par SURELL. La direction technique est confiée à l'ingénieur WARMOLZ qui se tue en 1837 en chutant des hauteur de Pisse-Noire, puis à l'ingénieur GRAFF.

A Javanel on travaille à 2 puits de profondeur et une galerie d'écoulement est en cours de percement. Une galerie est ouverte à Escarcelle. Les chantiers de Pisse-Noire sont accessibles au moyen d'une échelle gigantesque de plus de 100 m de hauteur ; le filon y est déjà beaucoup dépilé sur plusieurs étages. A Fêcheronde on travaille sur la hauteur de 4 galeries. On rétablit sur une plus vaste échelle et d'après de nouveaux systèmes, les anciens ateliers de préparation mécanique qui se trouvaient complètement détruits.

Mais en 1838 la Cie fait faillite et les travaux sont arrêtés. MOUNIER-DUBOEUD est chargé de la liquidation.

Période SANGOT - NIODET

Le 11 novembre 1841 la Cie est rachetée par SANGOT de Lyon. L'activité, d'abord réduite et centrée sur Javanel, s'interrompt à nouveau vers 1845. Elle reprend sporadiquement durant les années 1849 et 1850 avec une trentaine d'ouvriers sur l'ensemble du gîte mais sans présenter de garanties sérieuses : "Il est évident que les exploitants cherchent à produire le plus possible et qu'ils ne songent pas à créer de nouvelles ressources à cet établissement. Tous les travaux qu'ils ont faits cette année sont des travaux d'extraction qui ont toujours porté sur les points les plus riches des filons. d'un autre coté ces travaux sont irréguliers et manquent d'ensemble, ils ne sont pas accompagnés des travaux de recherche qui doivent créer à l'établissement de nouvelles ressources".

Les travaux reprennent en 1853, centrés sur Javanel et Pisse-Noire. En 1856 la compagnie passe à Adrien NIODET, notaire à Lyon, sans grand changement dans la conduite des affaires. On relance les travaux de Fècheronde et on y construit une baraque et une forge. La crue de mai occasionne quelques dégats aux ateliers. En 1857 la Cie est en faillite et les travaux sont interrompus. La mine est affermée à HERICART DE THURY. Les activités reprennent durant l'année 1858 jusqu'à la dissolution de la Cie d'Allemont.

Période ARTUS TALON

En 1862 la concession est acquise par le vicomte ARTUS TALON, avec les mines de Chalanches et l'usine d'Allemont, organisées en société gérée successivement par MM. MANGINOT, KOWALSKI (1864), DOUBLET (1866) puis BROCHON (1868). L'ingénieur GRAFF est chargé de la direction, puis est remplacé en 1863 par l'ingénieur PARTE, puis en 1865 par ILLING.

En août 1862 l'extraction reprend à Javanel, Pisse-Noire et Fèche-Ronde. En 1864 les travaux se concentre sur Pisse-Noire où l'on vient d'établir un câble aérien.

L'atelier de préparation mécanique se perfectionne avec l'ajout de 2 tables coniques. "D'importantes constructions ont été entreprises : un grand atelier de lavage, une caserne d'ouvriers, une maison d'habitation pour le directeur ont été commencés en 1865 et sont aujourd'hui presque achevés. Deux nouveaux plans aériens automoteurs pour la descente des minerais ont été mis en place. Tous ces travaux extérieurs semblent présager un développement considérable de cette exploitation : mais les travaux intérieurs d'aménagement sans lesquels la production et l'avenir des mines métalliques sont toujours précaires, ne sont pas conduits avec une activité égale et restent beaucoup trop en retard."

L'abattage au feu est expérimenté à l'initiative de l'ingénieur BROCHON dans les chantiers de Pisse Noire en 1867 et 1868, puis l'on revient à l'abattage à la poudre.

En 1867 un nouvel atelier de traitement, un pavillon et dortoir sont construits. L'atelier renferme des broyeurs et des cribles à pistons mus par une turbine Fontaine. Une machine à vapeur est installée pour pallier l'arrêt des moteurs hydrauliques en hiver. Un troisième câble dessert l'Escarcelle et sur ce filon la galerie du Grand Connétable est ouverte.

Mais Artus Talon meurt le 18 juillet 1868 et la mine s'arrête. La société est alors gérée par Mme Ameriga VESPUCCI, veuve du vicomte. Le 25 septembre une partie du matériel est vendue aux enchères publiques. En 1869 et en 1870 les travaux sont repris sporadiquement sous la direction de BROCHON.

Période S.M.C.

En mai 1871 l'activité reprend avec la création de la Société des Mines de Chalanches et toujours sous la direction de BROCHON. La dynamite remplace la poudre dans l'extraction, alors concentrée sur Pisse-Noire et l'Escarcelle. Durant l'hiver l'activité est ralentie. En 1872 l'atelier de préparation est modifié.

Suite à des difficultés financières l'activité s'arrête au printemps 1873 et la mine et le matériel sont mis en adjudication le 12 juillet.

En décembre 1877, un des concessionnaires Charles GESS fait extraire quelques tonnes de galène pour les besoins de la fonderie d'Allemont.

Période S.N.E.M.

En août 1880 la concession est vendue à la Société Nationale d'Exploitation des Mines dirigée par MM. BELLOT et LAGRANDE et dont l'actionnaire principal est le général DE BONNEMAINS.

L'exploitation reprend essentiellement sur l'Escarcelle. Les ateliers sont remis en route et modernisés." Il semble toutefois que, pour le moment, la Société en question se préoccupe plus de trouver quelque massif qui puisse en peu de temps donner une production un peu forte que de chercher à aménager la mine en vue d'un long avenir." Mais cette compagnie fait également faillite en 1882.

Au décès du général, la concession passe aux mains de sa fille Mme DE GRAILLY.

Période French Mine Ldt

En 1892 la société French Mine Ltd relance l'exploitation avec plus d'une centaine d'ouvriers : "A l'extérieur on a réparé les bâtiments, les canaux de l'ancienne laverie et sa prise d'eau. On a construit une poudrière et des logements d'employés. On a établi 5 câbles aériens dont le plus long a environ 1100 m. Le lavage n'a pas commencé. A l'intérieur on a percé 113 m de galerie et 11,50 m de puits, et abattu 751 mètres cube de minerai." Arrêt des travaux début 1893...

Période De Grailly

Malgré une nouvelle adjudication en 1894, Mme DE GRAILLY reste propriétaire de la concession. En 1896 elle demande à étendre la concession à 620 ha, extension accordée le 25 février 1897. Ainsi de début 1897 à août 1898 sont effectués des travaux de recherches sur le Grand Clos et l'ensemble de la Combe de Malleval. Les galeries d'avancement sont prolongées, certaines avec l'aide de la perforation électrique. Les nombreux filons du secteur sont ainsi bien reconnus et localisés.

En 1900 M. DECKER administrateur de Mme DE GRAILLY remet en état les travaux du Javanel et de Pisse Noire.Les recherches reprennent d'avril 1903 à novembre 1904 sur Javanel et Escarcelle. La laverie est réinstallée à neuf. En 1905 et 1906 les recherches se concentrent en rive gauche de la Romanche. En 1910 on tente de relancer l'exploitation. En 1911 les travaux s'intensifient et la laverie est remise en état. Mais en novembre l'activité cesse à nouveau.

Période S.M.R.

Le 20 novembre 1918 la concession est vendue à René DE CERENVILLE de Paris. En 1919 la concession est reprise par la Société des Mines de la Romanche. La reprise de l'exploitation est sérieusement projetée.

En 1920 les travaux reprennent avec pour objectif le percement du puits Daniel dans le Connétable et la galerie de base de la Clapière. Le puits profond de 45 m est équipé d'un ascenseur dont le treuil est installé dans une salle de machine. La laverie est rétablie. Dans la Clapière sont tracés 250 m de galeries de recherche. Des recherches sont entreprises plus en profondeur, sous le niveau de la Romanche, ainsi que sur le filon de la Balmes. A partir d' avril 1925 les travaux sont ralentis. "A un malheureux homme aussi contrefait que Quasimodo, on donne presque par charité 14 frs par jour pour roder dans les travaux et en assurer la garde".

Le 7 octobre 1925 un accident mortel marque l'arrêt définitif des travaux, déjà compromis par des difficultés financières.

En 1949 on s'interroge sur une reprise possible du gisement. "Les conditions de la mine métallique ont énormément changé depuis lors. Non seulement l'abattage mécanique des roches et leur broyage ont fait de grand progrès, mais encore le procédé de flottation ont amené dans ce domaine une véritable révolution. Les ouvertures limites ont été considérablement abaissées. Les minerais complexes que la gravimétrie séparait mal sont considérablement valorisés. Le prix du plomb est encore favorable. Condamnée à végéter à l'époque des anciens procédés gravimétriques la concession du Grand Clot est peut-être à revoir sous l'ère de la flottation." Ces considérations resteront sans suite.

En 1960. la Société Mines & Textiles, ex. S.M.R. depuis 1933, demande à renoncer à la concession. En 1968 des travaux de mise en sécurité sont en partie réalisés. La concession est annulée en 1969.

L'EXPLOITATION SOUTERRAINE

Trois filons importants de galène ont été exploités de manière discontinue par une succession de compagnies minières, françaises et anglaises, en 1907 et 1925, chacune d'entre elles effectuant des travaux plus ou moins importants. Dès 1825, un câble transporteur est installé pour descendre le minerai depuis les chantiers situés en pleine falaise. En 1867 est expérimentée une machine d'attaque au feu. En 1892, on trouve 5 câbles aériens dont le plus long mesure environ 1 100 m. En 1921, la Société des Mines de la Romanche perce de grands ouvrages de recherche et une machine d'extraction au sommet d'un puits de 50 m. Les travaux sont abandonnés en 1925.

Les filons du Grand Clot affleurent dans la paroi d'une falaise et ont été exploités sur près de 30m de hauteur par des chambres verticales desservies par de nombreux niveaux de galeries, certains se développant sur 250 m de profondeur. Les parties reculées sont parfois encore équipée d'une voie ferrée, de berlines, d'une conduite d'air comprimé. De la machine d'extraction, il reste les socles du moteur et du treuil, l'habillage du puits, la cage et les molettes. Dans la falaise, des sentiers taillés dans le rocher donnent accès aux différentes galeries et aux ancrages des câbles aériens.

Autres éléments constitutifs : puits d'extraction, transporteur automatique par câbles.

Etat actuel : désaffecté.

Visites de repérage

Mine du Grand-Clot, filon Pisse-Noire

x = 910,05 y= 3312,10 z = 1330 à 1560 r = 150 m

Le filon de Pisse-Noire est de direction approximativement Nord-sud, penté vers l'ouest ; il est donc perpendiculaire à la falaise. On recense une dizaine de galeries principales : L'ensemble des galeries atteintes par les sentiers ont été visités :

• la "Clapière" ou galerie principale d'extraction à l'altitude 1333 m : l'entrée est éboulée sous les éboulis de pente ; ce niveau a été visité en descendant le puits Daniel profond de 50 m (dangereux à cause des boisages pourris ) ; il faut "penduler" dans le puits pour atteindre la margelle du niveau Clapière. Le travers-bancs rejoint le filon Escarcelle en 130 m : les 30 premiers mètres boisés sont effondrés ; 20 m de galerie boisée sont conservés ; les traces d'une porte d'aérage sont visibles. La salle de recette du puits Daniel est vaste mais les boisages y ont disparu : les glissières de la cage pendent dans le puits sous-jacent. Le puits se poursuit encore sur au moins 15 m, profondeur à laquelle il est inondé (?? pourquoi l'eau ne remonte pas jusqu'au niveau de la Clapière ??) Une galerie suit le filon Escarcelle sur 110 m, avec un montage muni d'une échelle. Le T.B. rejoint le filon Javanel après 50 m et reconnaît ce dernier sur 90 m. Il s'y trouve un premier puits également inondé à -15 (en connexion avec le puits Daniel par un travers-bancs plus profond ?) et un second puits inondé qui barre la galerie et interdit l'accès au front de taille. Pas de mobilier remarquable dans ce niveau peu fréquenté avant notre passage.

• recherche 1368 (+35 ), au pied de la falaise : son entrée à moitié masquée par les éboulis est fermée par un coffrage en béton (trou d'homme ouvert). Elle se développe sur 40 m environ ; des crochets d'attache de gaine de ventilation sont visibles sur tout le parcours ; au fond une recoupe de 5 m est aménagée en poudrière (1922)

• le "Grand Connétable" ou galerie inférieure d' Escarcelle (+49): son entrée est muraillée au pied de la falaise et est obturée par un mur en pierres (trou d'homme ouvert). La galerie se développe sur plus de 160 m et l'on y rencontre successivement : la salle des machines du puits Daniel ; une galerie montante fermée par un éboulement ; une galerie Est comblée de 30 m ; une trémie en bois comblée ; et à 10 m du front de taille, une courte galerie Ouest qui fut le théâtre de l'accident mortel de 1925. Les communications avec les niveaux supérieurs sont donc bouchées. La salle des machines renferme : l'orifice du puis Daniel à moitié obturé par le châssis en bois et la molette en fer du chevalement du puits qui s'est abattu; les deux grandes poutres obliques qui soutenaient la molette; des socles en béton et un châssis en acier qui recevaient la machinerie du puits ; et divers vestiges d'équipement électrique sur les parois.

Le puits Daniel est boisé sur presque toute sa hauteur: cadres en bois délimitant un compartiment pour les échelles (paliers tous les 4-5 m mal conservés) et un compartiment pour la cage équipé de glissière verticale.

• les orifices ouverts dans la falaise, juste au-dessus du Connétable, n'ont pas été atteints par l'extérieur ; ils ont cependant été reconnus par l'intérieur (voir plus loin)

• "Escarcelle n°1" (+ 70) : les plans anciens indiquent une entrée en travers-bancs que l'on ne voit pas depuis le versant opposé. C'est le niveau le plus important ; il se développe sur 250 m. Nous l'avons atteint en descendant une cheminée depuis le niveau n°4. La partie antérieure n'a pas encore été explorée (zone dépilée à équiper en main courante) mais de l’intérieur nous avons aperçu à 50 m de distance les orifices ouverts dans la falaise. A cet endroit, la galerie traverse une zone dépilée descendante instable à l'aplomb de la galerie montante et de la trémie du Connétable : la voie ferrée est suspendu dans le vide par des boisages douteux et des restes d'empilements non effondrés : on y reconnaît le sommet de la trémie du Connétable. La galerie traverse ensuite une zone dépilée montante accessible par le niveau n°2, où s'élève un tuyau d'air comprimé. On atteinl ensuite un troisième dépilage montant à la base duquel se trouve une berline à bascule et le départ d'un travers-bancs. La suite de la galerie d'allongement en zone stérile comporte des murets de stériles. Le T.B., équipée d'une voie ferrée, rejoint en 60 m le filon Javanel stérile, suivi sur 20 m vers le sud.

• "Escarcelle n°2" serait d'après les anciens plans un niveau interne sans sortie au jour, cependant il s'avère qu'il communique avec les orifices visibles dans la falaise. Sa partie antérieure est confondue avec le grand dépilage du niveau n° 1. Une cheminée étroite aménagée d'une trémie, d'un tuyau et d'un train d'échelles s'élève sur 50 m jusqu'au niveau n°3 ; cette cheminée est la clef d'accès au réseau et sa descente n'est pas sans danger du fait de la présence de boisages et de stériles instables. La galerie n°2, parcourue par un tuyau d'air comprimé, rejoint en avançant côté montagne le second dépilage cité dans le niveau n°1. Son front de taille n'est pas accessible au-delà de ce dépilage.

• "Escarcelle n°3" est un niveau creusé à partir du sommet de la cheminée. Au sommet de celle-ci se trouve une petite berline à bascule rempli de minerai. Le niveau développe 40 met débouche dans la galerie n°4. Du coté montagne on trouve un petit montage sur un affleurement de minerai pillé par les collectionneurs de minéraux.

• "Escarcelle n° 4" ( + 131 ), dans la falaise, accessible par le sentier des roches. La galerie se développe sur 55 met entre en jonction avec le niveau n°3.

• "Escarcelle n°5" (+ 153), dans la falaise, accessible par le sentier des roches. La galerie se développe sur 35 m.

• "Escarcelle n°6" (+ 168), dans la falaise, accessible par le sentier des roches. La galerie se développe sur 70 m en deux branches s'ouvrant au jour dans un chantier à ciel ouvert. La branche de droite comporte une seconde entrée.

• "Pisse-Noire n°9" (+ 188), plus haut dans la falaise et difficile d'accès. La galerie se développait sur 80 m à la base d'un grand dépilage s'ouvrant au jour. Actuellement la galerie est masqué par un éboulis qui permet de remonter jusque sous un pilier de roche.

• "Pisse-Noire n°12" ( + 255), dans la falaise, accessible par le sentier des roches. Le sommet de la galerie n'est pas dépilé sur 25 m. Vers le bas le dépilage est béant. Le niveau du sol de la galerie est marqué par un poutrage. Le front de taille du niveau n°12 est masqué par un éboulis montant Les travaux situés en falaise sont accessible à partir d'un sentier taillé dans la roche qui prend son départ près de l'entrée de Javanel 1. Son état de conservation est assez bon. Il présente des vestiges de rembardes en cable. Il se divise en plusieurs tronçons qui desservent les différentes galeries.

Mine du Grand-Clot, filon Javanel

x=909,95 y=3312,10 z= 1400à 1510 r = 50 m

Le filon de Javanel est sensiblement parallèle à celui de Pisse-Noire, mais il affleure en bordure d'un ravin. On y distingue les travaux suivants :

• recherche 1407 ( + 74), au pied de la falaise, entre les deux filons. La galerie s'étend sur 20 m.

• galerie "Giroud" ( + 90), au pied de la falaise, sur le filon. La galerie s'étend sur 45 m et présent une galerie montante communiquant avec le niveau supérieur.

• "Javanel l" ( + 133), au pied de la falaise en bordure du ravin. L'entrée est presque obstruée par les éboulis. La galerie atteint le filon en 30 m et se prolonge ensuite sur 75 m au travers d'une zone dépilée.

• "Javanel 2" (+ 170), en bordure du ravin au pied des cascades. L'entrée consiste en l'ouverture au jour d'un dépilage. Le niveau s'étend sur 100 m.

• une entrée supérieure est visible plus haut dans la falaise (vers + 190 ) et semble correspondre à un accès vers le faite du dépilage.

Filons de galène exploités depuis 1807 jusqu'en 1925, par des sociétés successives, françaises ou anglaises.

Exploitation artisanale des filons de plomb argentifère depuis le Moyen Age. Une première usine est construite en 1836 par la compagnie des Mines d'Allemont et des Hautes-Alpes. En 1869, agrandissements et grands travaux. La mine et l'usine sont fermées en 1872. Regain d'activité après 1918 : 60 ouvriers, un vrai petit village, une école. Abandon vers 1930.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
Date d'enquête 1998 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers