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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Rougon

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des maisons sur la commune de Rougon a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2010. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1990 et 1995. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1835, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

71 maisons ont été repérées, 7 maisons ont été sélectionnées (10 % du corpus).

Une petite dizaine de maisons porte une date: deux sont datés du 18e siècle, six s'échelonnent sur les trois derniers quarts du 19e siècle et une date du milieu du 20e siècle. Au moins deux maisons datent probablement du 16e siècle. Les autres semblent dater du 17e siècle au 19e siècle.

Implantation et composition d'ensemble

Toutes les maisons de la commune ont été repérées au village, sauf une au hameau d'Entreverges, ainsi que la maison des Ponts et Chaussées du Pont de Soleils.

Dans le village, les bâtiments sont regroupés en îlots qui suivent approximativement les courbes de niveau et on note l'existence d'un seul passage couvert.

Parcelle B6 706. Maison bloc en hauteur.Parcelle B6 706. Maison bloc en hauteur.Seulement 10 % des maisons sont isolées ; 28 % ont un seul côté mitoyen, 42 % ont deux côtés mitoyens ; 18 % ont trois côtés mitoyens. Seulement 7 % des maisons possèdent une cour attenante et 10 % possèdent un jardin mitoyen. Les maisons sont des blocs en hauteur, elles sont généralement traversantes. 56,5 % des maisons possèdent une façade antérieure constituée de niveaux d'habitation placés au dessus d'un niveau agricole ou commercial, avec une façade postérieure majoritairement constituée de niveaux d'habitation, parfois surmontée d'un niveau agricole.

Il est à noter que les plus grosses maisons sont partagées en appartements qui correspondent plus ou moins à un étage entier et qui débordent parfois sur les parcelles mitoyennes ou sur les étages inférieurs ou supérieurs. Cette disposition est déjà notable sur l'état des sections du cadastre de 1835.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont principalement construits en maçonnerie de moellons calcaires, généralement peu équarris, montés au mortier de chaux et de sable, parfois complétés avec des blocs de brèche calcaire. Ponctuellement, on trouve l'usage de blocs de tufs. Les chaînes d'angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris. Pour un quart des maisons, des chaînes d'angles en pierre de taille ont été repérées : principalement des chaînes d'angle en pierre de taille calcaire, mais également en pierre de taille de tuf ou de brèche calcaire. Deux maisons, situées en cœur d'îlot, ne possèdent pas de chaînes d'angle. Les enduits anciens conservés (35 % du corpus) sont à pierres vues, rustiques, lisses ou à la tyrolienne. Certaines maisons possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations. Un enduit à inclusions de petits cailloux a été repéré.

enduit

maisons de Rougon

à pierres vues

11%

à inclusions

1,5%

rustique

15,5%

à la tyrolienne

7%

lisse

10%

enduit récent

65%

les enduits

Les encadrements des fenêtres sont en maçonnerie, avec un linteau en bois ; l'enduit de finition est réalisé au mortier de gypse lissé portant une feuillure.

Village. Porte d'étable. (1995 B6 831).Village. Porte d'étable. (1995 B6 831).Les encadrements de porte sont réalisés de la même manière. 24 % des maisons du corpus possède un encadrement de porte en pierre de taille (calcaire ou tuf), en arc segmentaire (59 %), en platebande lisse ou à clef saillante (35 %), en arc plein-cintre ou en anse de panier. A noter que 18 % des maisons du village possèdent une porte d'étable ou de remise avec un encadrement en pierre de taille, le plus souvent en arc segmentaire.Les contrevents anciens, qui occultent les fenêtres, ont été remplacés par des équivalents récents dans 72 % des cas.

Les exemples encore visibles sont des contrevents en bois plein, ou des contrevents à persiennes, à persiennes basses ou à persiennes hautes.

La présence d'une voûte en berceau segmentaire est très rare, elle a été repérée dans deux maisons, une au village et une à Entreverges. Ces voûtes couvrent une étable ou une resserre qui, dans les autres cas, est couverte par un plancher sur solives.Les pièces des étages supérieurs possèdent un plancher sur solives.

Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts en carreaux de terre cuite carrés ou rectangulaires, en tomettes hexagonales ou en carreaux de ciment teintés. Le sol de l'étable est en terre battue, le sol du fenil est un plancher rustique ou une chape de mortier sur solivettes.

Les murs des pièces d'habitation reçoivent un enduit au plâtre lisse et sont souvent peints en blanc, avec des plinthes de couleur foncée (brun, noir, rouge). Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Les plafonds des pièces d'habitation reçoivent parfois un enduit lisse au plâtre, dressé sur des canisses. Un cas de doublage de sol en tegulae à été rapporté.

Parcelle B6 728. Cuisine.Parcelle B6 728. Cuisine.La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. La forme des manteaux de cheminée est généralement rectangulaire, parfois galbée, avec une corniche moulurée. Cette cheminée est parfois accompagnée d'une niche regroupant un potager de cuisson et un cendrier. Une pile d'évier est aménagée dans un angle de la cuisine ou sous une fenêtre.Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont installés dans la cuisine et dans les chambres.

Les appuis de fenêtres sont en carreaux de terre cuite, exceptionnellement en pierre de taille. Un balcon extérieur ancien a été noté sur 18 % des maisons ; une maison située à côté de la mairie était appelée « le balconnier », c'était la première maison du village à posséder ce type d'aménagement.

Les escaliers extérieurs sont construits en maçonnerie, et forment parfois une petite terrasse. Les marches sont en pierre de taille calcaire.

Les escaliers intérieurs sont construit en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier ou sont en bois, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite.

Quelques maisons possèdent (ou possédaient) des bancs monolithes en pierre de taille, installés le long de la façade. On note également quelques sortie de pile d'évier, en pierre de taille ou en tuile creuse, ainsi qu'une pierre trouée servant de porte-torche. Enfin, trois potences de lampadaire en fonte moulée ont été repérées.

Structure, élévation, distribution

Les maisons ont de deux à six niveaux d'élévation : deux niveaux (4 %), trois niveaux (52 %), quatre niveaux (42 %). Une maison de six niveaux a également été repérée au village.

77,5 % des maisons de la commune ne possèdent pas d'élévation ordonnancée en travées. Pour les maisons possédant une élévation organisée en travées, la répartition se fait ainsi : 31 % à une travée, 50 % à deux travées, 19 % à trois travées.Du fait du relief important de la commune, 64,5 % des maisons possèdent un ou plusieurs étages de soubassement : 57,5 % des maisons possèdent un étage de soubassement, 3 % possèdent deux étages de soubassement et 4 % possèdent trois étages de soubassement. Deux maisons possédant un sous-sol ont été repérées, dont celle du Pont de Soleils.

Au niveau de la répartition des étages, le cas le plus fréquent (52 % du corpus) correspond aux maisons organisées ainsi : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et/ou un étage de comble.

La seconde occurrence (29,5 % des cas) s'organise ainsi : un rez-de-chaussée, deux étages carrés et/ou un étage de comble.

Village. Montée d'escalier intérieur. (1995 B6 727a)Village. Montée d'escalier intérieur. (1995 B6 727a)La présence d'un escalier de distribution extérieur est relativement peu fréquente et concerne 17 % du corpus. Cet escalier extérieur est très majoritairement adossé parallèlement à la façade, de forme droite, avec un repos (67 % des cas). On trouve également quelques escalier extérieur adossé perpendiculairement à la façade, de forme droite, avec ou sans repos.

Cependant, presque chaque maison possède également un escalier intérieur, droit, tournant ou plus rarement en vis. Cet escalier intérieur est le plus souvent aménagé en bord de parcelle, plus rarement en fond. 84,5 % des maisons possèdent une étable, 45 % possèdent un fenil et 15,5 % possèdent une remise.

Au village, un four à pain intérieur, portant la marque du fabricant Campedieu à Biot et daté par source de 1908 est conservée dans une maison proche de l'église (parcelle B6 1634). Deux pigeonniers ont en outre été repérés, ainsi qu'une forge. Trois citernes ont également été repérées. Enfin, 7 % des maisons ne possèdent pas de partie agricole, artisanale ou commerciale.

Couverture

Les toits sont à un pan (62 % du corpus) ou à longs pans (32,5 %), parfois asymétriques ; on note également quatre maisons avec un toit en demi-pavillon (5,5 %).

Les charpentes sont généralement à pannes : panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière. Ces pannes sont parfois confortées par des chevrons.Les avants-toits anciens conservés (78 % du corpus) sont traités en génoise : un rang (34 %) , deux rangs (41 %) ou trois rangs (1,5 %) de génoises maçonnées. On note également une maison dont l'avant-toit est constitué du simple débord des chevrons de couverture ; quelques maisons possèdent des avant-toits constitués d'un ou deux rangs de génoise selon les élévations. 15,5 % des maisons reçoivent une saillie de rive des pignons réalisée avec un rang de génoise, exceptionnellement deux.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse mais elle a été souvent remplacée par des matériaux modernes (plaques de fibro-ciment notamment), lesquels concernent 34 % des maisons de la commune. Une maison est couverte en tuile plate mécanique.

Décor

Les décors de façades ne concernent qu'un petit nombre de maisons (11 % du corpus). Ils se présentent sous forme de faux encadrements peints, gravés ou façonnés ; de faux appareil gravé ; de cadres de façade peints ou de bandeaux de niveaux.14 % des maisons possèdent des portes de logis avec des menuiseries sculptées ou décorées.

Typologie

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (45 % du corpus)

(32 repérées ; 0 sélectionnée)

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (1,5 % du corpus)

(1 repérée ; 0 sélectionnée)

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (43,5 % du corpus)

(31 repérées ; 7 sélectionnée)

Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (10 % du corpus)

(7 repérées ; 0 sélectionnée) Absence de partie agricole

Interprétation de la classification

Entreverges. Vue de volume d'une étable voûtée. (1995 C2 219)Entreverges. Vue de volume d'une étable voûtée. (1995 C2 219)Les données statistiques montrent très clairement que, sur la commune de Rougon, les modes de vie et les modes d'habiter impliquaient une grande mixité des hommes et des bêtes. Ce phénomène se traduit par le fait 45 % du corpus correspond à des maisons dont le logis est installé au-dessus d'une partie agricole : étable, porcherie, resserre. La seconde catégorie (43,5 % du corpus) est celle des maisons où le logis est compris entre une partie basse agricole (étable, remise...) et une partie haute à vocation également agricole (fenil, séchoir).

Ensemble, ces deux catégories représentent 88,5 % du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, notamment la présence des étables en dessous de l'habitation.

Il faut par ailleurs souligner que 10 % des maisons du corpus sont entièrement dévolues à l'habitation, proportion normale pour un village comme Rougon où résidaient quelques notables.

types

%

A1

45%

A2

1,5%

A3

43,5%

B

10%

Tableau comparatif de la proportion de chaque type de maison pour la commune de Rougon

Les plus anciennes maisons remontent au 16e siècle et au 17e siècle, mais la plupart datent des 18e et 19e siècles, avec des modifications et transformations régulières.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Le repérage a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2010 : 71 maisons ont été repérées et 7 sélectionnées. Elles présentent très majoritairement trois ou quatre niveaux d'élévation, avec la présence d'un étage de soubassement dans 40,5% des cas mais la présence d'une voûte est très rare. Un grand nombre de maisons (84,5%) possèdent une étable, et près de la moitié possèdent un fenil. Les maisons sont construites en moellons de calcaire, parfois complétés par des blocs de brèche calcaire ou de tuf. La présence de chaînes d'angles en pierre de taille concerne un quart du corpus. Les enduits des élévations sont rustiques, à pierres vues ou lissés ; 17% des maisons possèdent un escalier de distribution extérieur, en maçonnerie, généralement adossé parallèlement à la façade. Les toits sont à un pan dans les deux tiers des cas et étaient originellement couverts en tuile creuse. Les décors de façade (décors peints, décors gravés) ne concernet que 11% de l'ensemble : faux encadrements, fausses chaînes d'angle, cadres de façade et bandeaux de niveau. Les maisons de type A.1 représentent 45% du corpus ; celles du type A.2, 1,5% ; celles du type A.3, 43,5% ; celles du type B, 10%.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • tuf moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérées 71
    • étudiées 7
    • bâti INSEE 85
Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2011
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