Dossier collectif IA04000603 | Réalisé par
  • inventaire topographique
maisons
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Lambruisse

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de Lambruisse. Ce terme comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage de l'habitat sur la commune de Lambruisse a été effectué au mois de juin 2006. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1989. Le cadastre napoléonien levé en 1837 a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur. Seule une demi-douzaine de maisons ont été visitées du fait du nombre important de résidences secondaires fermées à cette époque de l'année. Lorsque cela a été possible, des questions ont été posées aux habitants sur l'organisation intérieure.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

L'étude de l'intérieur des édifices pose toujours un problème d'accessibilité, surtout dans une zone où les résidences secondaires sont nombreuses et restent fermées la majeure partie de l'année, parfois même au printemps ou en été.

II. Caractères morphologiques

38 maisons ont été repérées

Implantation et composition d'ensemble

Toutes les maisons repérées se situent au chef-lieu et au hameau de La Rivière. Au chef-lieu, les parcelles sont étroites, parallèles ou perpendiculaires à la pente. Elles sont organisées en îlots de quatre à six bâtiments. Les maisons sont des blocs en hauteur, souvent adossés à la pente. Les façades sont toujours tournées vers la rue. Les parcelles traversantes ont parfois une porte en façade postérieure. Le hameau de La Rivière est organisé selon un principe similaire, autour d'une seule rue.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits en moellons calcaires non ou peu équarris. Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris, et rarement par des chaînes en pierre de taille. Les enduits anciens à la chaux conservés sont rustiques ou lisses. Une seule maison conserve un enduit à la tyrolienne. La grande majorité des enduits sont récents : ciment, crépis ou enduits plastiques.

Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois. Il en est de même pour les encadrements de porte. Seulement quatre portes ont un encadrement en pierre de taille.

Structure, élévation, distribution

Les maisons ont entre deux et quatre niveaux d'élévation. La grande majorité d'entre elles à trois niveaux (25 maisons), 9 maisons ont quatre niveaux et 3 maisons ont deux niveaux.

Peu d'intérieurs ont été visités. L'accès aux différents étages se fait soit par un escalier intérieur, soit par un escalier extérieur. Les escaliers intérieurs repérés sont situé en façade ou en milieu de parcelle. Il s'agit d'escaliers droits ou tournants, maçonnés ou en bois. Sept bâtiments présentent un escalier extérieur maçonné qui permet de rejoindre le premier étage carré ou le rez-de-chaussée surélevé, l'accès aux autres niveaux se faisant ensuite par un escalier intérieur. Cinq maisons n'ont pas d'escalier du tout, tous les accès se faisant de plain-pied.

D'une manière très générale, les pièces sont couvertes par un plancher sur solives, exceptionnellement par des voûtes catalanes en briques et fer "en I". Quelques étages de soubassements sont couverts par une voûte en berceau segmentaire. Deux maisons présentent un étage de soubassement couvert en voûte d'arêtes. Pour l'une d'elle il s'agit certainement d'une ancienne maison seigneuriale, au vu de l'appellation locale de l'îlot : "la Tour".

Couverture

Les toits sont à longs pans (22 maisons) ou à un pan (15 maisons). Il semblerait que la disposition à un pan soit la plus ancienne. Tout au moins, il est certain que quelques maisons qui possédaient un toit à un pan à l'origine ont été surélevées et que cette modification a entraîné l'adoption d'un toit à longs pans. Un seul toit est en pavillon, il correspond à une maison de notable.

Le traitement des avants-toits est généralement en génoise, à un rang (6 maisons) ou à deux rangs (6 maisons). 2 maisons n'ont que des chevrons saillants portant les tuiles creuses en guise d'avant-toit. Cependant, une grande partie des toitures ayant été refaites au cours de la seconde moitié du 20e siècle (24 maisons présentent des avants-toits non significatifs), le doute reste de mise.

De la même façon, la couverture traditionnelle semble être la tuile creuse. Mais aujourd'hui, seule une maison est encore couverte en tuiles creuse, la majeure partie des autres couvertures ayant été remplacées par du ciment-amiante (36 maisons), avec parfois des tuiles creuses par dessus.

Décor

Les décors de façades sont peu fréquents. Ils se résument à des faux encadrements peints (4 maisons) ou à une association faux encadrements peints et faux appareil peint (1 maison). La maison de notable présente un cadran solaire peint sur enduit, avec des volutes et des motifs végétaux. Son style et la date portée, bien qu'incomplète (1803?), le date du premier quart du 19e siècle.

Quelques rares huisseries sont décorées et sculptées.

Typologie

- A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (12 repérées ; 0 sélectionnée)

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

Maison de notable : plusieurs travées ; volume massif ; toit en pavillon ; élévations à travées

- A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (0 repérée ; 0 sélectionnée)

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

- A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (22 repérées ; 5 sélectionnées)

Logis entre les parties agricoles

- B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (4 repérées ; 1 sélectionnée)

Absence de partie agricole

Interprétation de la classification

La catégorie la mieux représentée (57,9% du corpus) est celle concernant les maisons où le logis est compris entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil).

L'autre catégorie bien représentée (28,9% du corpus) est celle des maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

Ensemble, ces deux catégories représentent 86,8% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, y compris la présence de fenils au-dessus du logis.

Cette large tendance à l'interpénétration habitat-agricole explique que les maisons uniquement dévolues à l'habitation ne représentent que 10,5% de l'ensemble.

Enfin, il faut signaler la présence d'une grande maison de notable sous toit en pavillon, transformée en entrepôt agricole.

Les maisons repérées datent du 18e et du 19e siècle dans leur état actuel.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Les maisons de Lambruisse, toutes repérées au chef-lieu et dans l'écart de la Rivière, sont des édifices mitoyens construits sur des parcelles étroites, parallèles ou perpendiculaires à la pente. Ce sont des blocs en hauteur qui possèdent de deux à quatre niveaux d'élévation, avec presque systématiquement un ou deux étages de soubassement. Les rez-de-chaussée surélevés sont accessibles soit de plain pied soit par un escalier de distribution extérieur, maçonné. Les étages supérieurs sont accessibles par un escalier intérieur. Les maisons sont construites en moellons calcaires sans chaînes en pierre de taille et enduites. Les décors de façades sont rares et représentent des faux appareils et des faux encadrements peints ; un cadran solaire peint a été repéré. Les toits sont à un pan ou à longs pans, avec un couverture en plaques ondulées de ciment amiante en remplacement de la couverture traditionnelle en tuiles creuses. Les avant-toits conservés sont réalisés par un ou deux rangs de génoises maçonnées, rarement par le débord des chevrons de toiture. L'habitat de Lambruisse est caractérisé par le fait que plus de la moitié des maisons possèdent un logis compris entre une partie basse et une partie haute (fenil) agricoles. Un petit quart comprend un logis au dessus d'un premier niveau d'élévation occupé par une partie agricole, commercial ou artisanal. Enfin, quelques rares maisons sont exclusivement dévolues au logis.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 67
    • repérées 38
    • étudiées 6
Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général