Dossier collectif IA04001263 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • inventaire topographique
maisons
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Castellane

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de la commune de Castellane (anciennes communes de Castellane, Castillon, Chasteuil, Eoulx, Robion, Taloire, Taulanne et Villars-Brandis).

Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des maisons de la commune de Castellane a été effectué pendant l'été 2007. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1834 et 1835, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde. Les maisons manifestement très anciennes ayant fait l’objet de transformations elles-aussi déjà anciennes ont en revanche été repérées.

L’étude des maisons du Pays Asses, Verdon, Var, Vaïre a conduit à l’établissement d’une typologie simple permettant de décrire quatre types d’agencement des différentes fonctions observées dans les édifices « maisons ». Ces quatre types sont regroupés en deux catégories, A et B. La catégorie A comporte les maisons comprenant des parties agricoles, commerciales ou artisanales. Le groupe B rassemble les maisons dans lesquelles n’ont été identifiées aucune de ces fonctions. Le groupe A a par ailleurs été divisé en trois sous catégories :

- le type A1 correspond aux maisons avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse ;

- le type A2 correspond aux maisons avec partie agricole en partie haute ;

- le type A3 correspond aux maisons avec parties agricole, artisanale et commerciale en parties basse et haute.

II. Caractères morphologiques à l’échelle de la commune

388 maisons ont été repérées.

Implantation et composition d'ensemble

Une maison à Taloire.Une maison à Taloire.

En très grande majorité, les maisons repérées se situent dans les villages et dans les écarts (l'ancienne commune de Taulanne ne possède aucune maison). Cependant, quelques maisons isolées peuvent se rencontrer localement, notamment autour de Castellane. A elle seule, la section cadastrale du centre de Castellane (section AB du cadastre actuel) concentre la moitié (196) des maisons repérées. Dans les villages et les écarts agglomérés, les maisons sont généralement regroupées en îlots de bâtiments mitoyens, souvent adossés à la pente et encadrés par une rue haute et une rue basse (les rues sont parallèles aux courbes de niveau). Les îlots de maisons sont plutôt concentrés dans la partie centrale des agglomérations, alors que les franges sont dévolues aux entrepôts agricoles.

Les maisons sont des blocs en hauteur, dont la façade est souvent tournée vers la rue basse.

Structure, élévation, distribution

Les maisons ont de un à six niveaux d'élévation :

hors chef lieu

bourg

ensemble de la commune

1 niveau d'élévation

0,5%

0

0,25%

2 niveaux d’élévation

10%

3%

6%

3 niveaux d’élévation

68%

12%

41%

4 niveaux d’élévation

21%

47%

34%

5 niveaux d’élévation

0,5%

29%

15%

6 niveaux d’élévation

0

9%

4%

Répartition des niveaux d'élévation

Les maisons de Castellane, enserrées dans les remparts, ont, en moyenne, un étage de plus que les autres. Encore faut-il souligner que de nombreuses maisons y ont perdu un ou plusieurs étages au cours du 20e siècle selon des témoignages oraux.

En dehors du bourg de Castellane, près des trois quarts des maisons (73 %) ne possèdent pas d'élévation à travées. Pour les maisons possédant une élévation organisée en travées, la répartition se fait ainsi : 42,5 % à une travée, 28 % à deux travées, 13,5 % à trois travées, 5,5 % à cinq travées.

Dans le village lui-même, cette proportion tombe à un peu moins de la moitié (voir infra).

Dans le cas de maisons bloc élémentaires qu’on trouve en dehors du village, chaque niveau est accessible indépendamment depuis l'extérieur en utilisant le dénivelé ou en faisant appel à un escalier de distribution extérieur, en maçonnerie (présent sur 29 % des maisons). Cet escalier extérieur peut être construit perpendiculairement (41 % des cas) ou parallèlement (54 % des cas) à la façade. Dans cette dernière configuration, un repos est souvent aménagé devant la porte du logis. Dans certaines maisons un peu plus élaborées, un escalier intérieur dessert les étages depuis la cuisine, souvent située en étage de soubassement ou en rez-de-chaussée. Cet escalier, adossé à un mur, est souvent tournant. Il est construit en maçonnerie légère sur un plancher oblique soutenu par des poteaux. Dans cette configuration, il reste néanmoins courant qu'il n'y ait pas de communication intérieure entre la partie habitation et l'étable située en soubassement. Le ou les étage(s) supérieurs sont souvent occupés par un fenil ou un séchoir.

Les ruches-placards

Des ruches-placards ont été repérées dans trois maisons. Une niche rectangulaire est aménagée dans un mur du bâtiment, il s’agit parfois d’une ancienne fenêtre murée et recyclée. Des trous sont pratiqués à la base de la niche et communiquent avec l'extérieur, afin de permettre le passage des abeilles. Ces trous, généralement simplement creusés dans la maçonnerie, sont parfois dotés de véritables "tunnels" formés de cannes de Provence fendues. A l'intérieur de la niche, des baguettes horizontales sont fixées, de manière à accueillir les rayons. L'encadrement de la niche porte une feuillure, ce qui permet d'y plaquer le mieux possible un panneau de bois qui ferme la ruche. La jonction entre ce panneau et la maçonnerie est colmatée grâce à de la cire d'abeille. Ainsi la ruche est complètement fermée de l'intérieur et l'essaim peut se développer paisiblement. Certaines ruches-placards disposent d'un système de fermeture plus compliqué. Il est constitué d'un cadre en bois fixe portant un second cadre articulé sur charnières, sur lequel était fixé un grillage ou un mica. Ce cadre mobile porte un panneau plein, également articulé sur charnières, qui permet d'occulter la ruche. Ce système permet d'observer l'évolution de l'essaim sans risques. A l'extérieur, de petites lauzes ou des planchettes en bois saillantes sont placées à la sortie des trous du rucher et servent de reposoir pour les abeilles. Une à deux fois par an, la récolte a lieu. La ruche, et parfois toute la pièce, est enfumée puis le panneau est détaché, après avoir enlevé la cire. Dans le cas du système à panneau sur charnières, le cadre mobile est également ouvert. Il est procédé à la récolte d'un quart à un tiers de la production, le niveau à prélever étant souvent indiqué par une marque dans la niche. Le panneau est ensuite repositionné et re-colmaté. Sur la commune de Castellane, des ruches-placards ont été repérées dans des maisons à Taloire et Brans. Cependant, ce dispositif devait être plus largement répandu, mais sa discrétion extérieure (quelques trous dans l'enduit des élévations…), la modestie des aménagements et les restaurations ou rénovations des bâtiments les rendent difficilement identifiables.

Ouvertures des ruchers-placards dans une maison à Brans.Ouvertures des ruchers-placards dans une maison à Brans.

Couverture

Les toits sont à un pan (55 % du corpus, mais le taux grimpe à 68 % sans le bourg de Castellane et il tombe à 41 % pour ce seul bourg) ou à longs pans (37 %, soit 45 % pour le village de Castellane et 28 % pour le reste de la commune).

Ici, le phénomène est plus complexe à analyser. En dehors du bourg de Castellane, les maisons possédant un toit à longs pans sont principalement des maisons isolées, tandis dans ce même bourg, les maisons, qui ne sont naturellement pas isolées et possèdent le plus souvent plusieurs mitoyennetés, sont majoritairement à longs pans. Environ un quart de ces dernières possèdent des croupes. Deux maisons ont été repérées avec un toit pavillon.

Dans la plupart des bâtiments visités, et quelle que soit la forme du toit, les charpentes sont à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Quelques grands bâtiments couverts d'un toit à longs pans possèdent une charpente à fermes avec entraits et poinçons. La présence de croupes complique naturellement la charpente.

Le traitement des avants-toits et de la saillie de rive des pignons est réalisé avec différentes techniques. Cependant, il faut rappeler que 51,5 % des maisons du corpus possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture. La dispersion statistique des techniques doit donc être comprise à titre indicatif.

17 % des maisons du corpus possèdent un avant-toit constitué par le débord des chevrons de toiture, ce cas de figure étant légèrement plus fréquent dans le centre de Castellane qu’ailleurs. Le traitement en génoise est le plus courrant : un rang de génoises maçonnées (7 %), deux rangs (30 %), et trois rangs (11 % : ce cas de figure ne s’observe quasiment que dans le centre de Castellane). Une quinzaine de maisons de la commune possède un avant-toit constitué d'une corniche creuse, façonnée au plâtre sur une structure de cannes ou de planches de bois (Fig. 01). Ces fausses corniches, dont quasiment toutes les occurrences se rencontrent dans le bourg de Castellane, sont par ailleurs l’apanage des plus belles demeures des 17e, 18e et 19e siècles. Les vraies corniches en pierre ne se rencontrent que dans quelques rares édifices de la première moitié du 20e siècle.

Du fait qu'un grand nombre de maisons est aggloméré dans des îlots de bâtiments mitoyens les saillies de rives en pignons sont peu fréquentes. De plus elles sont souvent traitées sans débord, les tuiles creuses en rive étant maçonnées sur le faîte du mur. Lorsqu'une saillie de rive de la toiture est présente (8 % du corpus, essentiellement en dehors des villages), il s'agit d'un débord en charpente légère réalisé par la volige de couverture (2,5 % du corpus) ou d'un traitement des rives réalisé par en génoise. 5,5 % des maisons possèdent une saillie de rive avec un rang de génoise, 2,5 % avec deux rangs.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse, parfois remplacée par de la tuile plate mécanique ou des matériaux modernes (ciment-amiante, tôle ondulée). On trouve de plus en plus des tuiles creuses récentes, voire des tuiles creuses anciennes, posées sur une plaque de ciment-amiante.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits en moellons calcaires (ou en grès à Sionne) non ou peu équarris. Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux ou de gypse et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris, rarement par des chaînes en pierre de taille. Les enduits anciens conservés sont à pierres vues (31 % du corpus), rustiques (32 %) ou lisses (28 %, avec une importante distinction à faire entre le village de Castellane et les autres écarts de cette commune, puisque ce pourcentage tombe à 6 si on ne prend pas en compte les façades du village de Castellane). Deux maisons possèdent un enduit à inclusion de petites pierres dans les joints de la maçonnerie. Il faut néanmoins noter que près de la moitié (45 %) des maisons possèdent un enduit récent.

Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois.

Des disparités importantes ont été observées dans la fréquence des encadrements des portes en pierre de taille. Le village de Blaron (ancienne commune de Castillon) constitue aussi un cas à part : près d'un quart de ses maisons ont un encadrement de porte en pierre de taille, ce qui est important pour un hameau de très petite taille.

Présence d’encadrements en pierres de taille :

Maisons de la commune de Castallane hors le chef-lieu : 19%

Maisons du bourg de Castellane : 60%

Maisons du bourg de Blaron : 24%

Ensemble de la commune de Castellane : 40%

Ces encadrements sont en arc segmentaire (39 % en tout, mais 54% en dehors du village de Castellane), à plate-bande (19 %), en arc plein-cintre (15 %) ou en linteau monolithe (25 % pour le centre de Castellane, 5 % en dehors de ce centre, et 15 % en moyenne).

La difficulté rencontrée pour visiter les intérieurs des appartements, surtout en centre village, empêche de donner des résultats statistiques pour les aménagements intérieurs. Mais quelques remarques s’imposent.

Les pièces possèdent généralement un plancher sur solives. Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts en carreaux de terre cuite carrés (taille standardisée : de 17cm x 17cm à 18cm x 18 cm), par des carreaux de terre cuite rectangulaires (11cm x 22cm), par des tomettes hexagonales (trois tailles différentes au moins) ou des carreaux de ciment teintés. Ces derniers sont particulièrement fréquents dans les cages d’escalier des immeubles du village de Castellane. On peut aussi y trouver les mêmes carreaux de terre cuite, ainsi que de grandes dalles de pierre pouvant atteindre 1 m². En dehors du bourg, les maisons disposant d’une étable ont conservé leur sol en terre battue dans ces dernières, ou des planchers rustiques pour le sol du fenil avec parfois une chape au mortier de chaux ou de gypse.

Les murs des pièces d'habitation reçoivent un enduit lisse réalisé au mortier de gypse et sont souvent peints en blanc avec des plinthes de couleur foncée (brun, noir, rouge, etc.). Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Les matériaux de cette maçonnerie légère peuvent être divers : petites pierres, lauzes sur chant, briques pleines ou creuses, blocs de béton de chaux moulés, tressage de cannes de Provence fendues, etc.

Les plafonds des pièces d'habitation reçoivent parfois un enduit lisse au plâtre. Certaines maisons possèdent des plafonds "à la française", avec des solives rapprochées.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. Cette cheminée est souvent flanquée d'une niche regroupant un potager de cuisson et un cendrier. Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont aménagés dans la cuisine et les chambres. Des coffres à grains en maçonnerie légère occupent souvent l'angle d'une chambre.

Intérieur d'une maison à Villars-Brandis.Intérieur d'une maison à Villars-Brandis.

Décor

Les décors de façades ne concernent qu'un petit nombre de maisons. Ils se présentent sous forme de faux encadrements peints, de faux appareil peint, les deux étant parfois associés. Quatre cadrans solaires peints ou gravés ont également été repérés.

Une fleur de lys dans l'encadrement de la porte d'une maison à la Baume.Une fleur de lys dans l'encadrement de la porte d'une maison à la Baume.

Quelques huisseries décorées et sculptées ont également été repérées, principalement dans le village de Castellane.

III. Les maisons du centre de Castellane : analyse détaillée

On a adopté pour plus de facilité une numérotation artificielle pour désigner les différents îlots du bourg de Castellane.

Carte de localisation des îlots avec la numérotation établie lors de l'étude.Carte de localisation des îlots avec la numérotation établie lors de l'étude.

On s’intéresse ici à l’ensemble des maisons qui se trouvent actuellement sur le territoire de l’ancienne section Fu du cadastre dit napoléonien, qui correspond aux sections AB et AC du cadastre actuel moins le quartier Saint-Michel qui va jusqu’à l’hôpital.

On a déjà pu voir qu’elles présentaient un certain nombre de spécificités par rapport au corpus dans son ensemble. Elles sont plus hautes (voir supra), enserrées dans un réseau dense de mitoyennetés - au moins une maison mitoyenne, le plus souvent deux (56 %) ou trois (28 %). Dans le cas, le plus fréquent, de deux maisons mitoyennes, on trouve plus de maisons à deux mitoyennetés parallèles (63 cas) qu’à deux mitoyennetés perpendiculaires, ce qui s’explique assez facilement puisque les maisons du centre de Castellane se répartissent surtout, comme on l’a vu, le long de rues parallèles entre elles. Seules quelques rares maisons isolées ont été construites, au début du 20e siècle, à proximité immédiate du centre-village.

La densité du bâti est naturellement plus forte pour les maisons situées à l'intérieur des enceintes. La surface moyenne de ces dernières est de 67 mètres carrés (pour une surface médiane de 38 mètres carrés).

Une autre différence importante tient à la distribution intérieure. Toutes ces maisons ou presque sont dotées d’un escalier intérieur. La plupart sont du reste devenues aujourd’hui des immeubles, avec un seul appartement par étage. Seule une dizaine de maisons, situées dans les parties hautes de Castellane intra-muros, c’est-à-dire où on trouve les maisons les plus anciennes et d’où l’habitat a tendu à disparaître depuis au moins trois ou quatre cents ans, ont un accès autonome à l’étage situé au dessus de l’étage de soubassement, éventuellement grâce à l’emploi d’un petit escalier extérieur pour rattraper une légère différence de niveau.

Les maisons du centre de Castellane se caractérisent aussi par leur récente rénovation. En effet, le village de Castellane, après une longue période de déclin, connaît un renouveau touristique depuis une vingtaine d’années, qui entraîne une transformation très importante. Le centre est réinvesti, les maisons sont refaites, ce qui se manifeste par des modifications de leurs façades, de leurs encadrements, de leur enduits, voire de leurs cages d’escalier. Il n’y aura bientôt plus aucune maison dans l’état qui est le plus fréquent dans d’autres zones plus rurales, celui du début du 20e siècle.

La rue du Mitan et ses maisons à deux travées récemment renovées.La rue du Mitan et ses maisons à deux travées récemment renovées.

Les maisons du centre de Castellane se caractérisent aussi par les nombreuses traces qu’elles gardent des travaux qui se sont succédés au fil des siècles. Pour dire les choses d’une autre manière, très peu de ces maisons ont été construites ex nihilo à la place de constructions antérieures. Bien évidemment, ce dernier cas se rencontre malgré tout quelques fois. Ainsi, les bâtiments du 31 rue Nationale et du 2 rue de la Fontaine, celui du District du Teillon, au bas de la rue de la Mercy ou celui du 9 place de l’église (mais il est accolé à une des tours des fortifications médiévales dont il commande l’accès), doivent-ils être entièrement datés du 19e siècle. Trois bâtiments (les 13 et 21 de la rue du Mitan, ainsi que le palais de Mgr Soanen, au 8 du bd Saint-Michel) ont, eux, été construits ex nihilo au 18e et ce alors que le terrain qu’ils occupent avait été construit auparavant. Il faut également signaler le seul cas de reconstruction totale au 20e siècle : celui de la caisse d’épargne, bâtie à l’emplacement d’une vieille chapelle. Mais le 20e siècle, d’une manière générale, qui a pourtant beaucoup bâti, a préféré investir des espaces vierges de toute construction. Ce phénomène a commencé avec la moitié sud de l’actuelle place Marcel-Sauvaire, puis avec le développement de l’habitat individuel dont le foisonnement s’est accéléré à la fin du 20e siècle, le plus souvent assez loin du centre ancien.

L’immense majorité des maisons du centre laissent donc voir dans leur architecture la trace des siècles auxquels elles ont survécu. Les façades, pour l’essentiel, ne sont pas anciennes. Elles ont le plus souvent été reprises au 19e siècle, alors même qu’étaient conservés des éléments plus anciens : parties basses voûtées, portion de fortifications, escaliers en vis…

L’entretien régulier de ces façades n’a par ailleurs permis de connaître la nature des matériaux employés pour la maçonnerie que dans 30% des maisons repérées. Pour ces 62 occurrences, on a 61 cas de maisons où le matériau est du calcaire, presque toujours mis en œuvre sous forme de moellons. Il faut également préciser que 8 de ces 62 maisons comportent également des galets provenant du Verdon dans leur maçonnerie et que 40 maisons sont dotées de chaîne d’angle en moellons plus ou moins équarris, en général d’assez petite dimension, environ une vingtaine de cm.

La pierre de taille est exceptionnelle. On la rencontre par exemple pour le soubassement du palais de Mgr Soanen.

Les façades

Sur 196 façades observées, on trouve à peu près autant de façades régulières (93 cas, soit 48%) que de façades sans aucun soucis de composition (83 cas, soit 42 %).

Les façades irrégulières sont quasi exclusivement (71 cas sur 83) des façades à une seule baie par niveau. Leur porte, en position latérale, donne immédiatement accès à l’escalier accolé à la façade. C’est l’emplacement de cet escalier qui entraîne un décalage entre les baies du rez-de-chaussée et celles des étages, ce qui empêche de distinguer une travée régulière ordonnant la façade sur l’ensemble de l’élévation. On trouve aussi quelques cas, le plus souvent à l’angle des rues, où la porte est rejetée dans la rue secondaire tandis que l’élévation traitée en façade se trouve bien, elle, sur la rue principale. On trouve néanmoins quelques cas de façades irrégulières, sans travées, mais possédant malgré tout 2 baies par niveaux (9 cas) ou 3 baies (2 cas). On trouve enfin, toujours dans cette même catégorie des façades irrégulières, une grosse dizaine de maisons dont le nombre de baies varie en fonction de l’étage, ce qui s’explique par le changement du type d’escalier à partir du 2e ou du 3e étage.Le nombre de baies, différent d'un étage à l'autre, permet la lecture en façade des dispositions de l'escalier, qui de droit, devient en vis à partir du 3e étage.Le nombre de baies, différent d'un étage à l'autre, permet la lecture en façade des dispositions de l'escalier, qui de droit, devient en vis à partir du 3e étage.

Les façades ordonnées en travées sont légèrement majoritaires. Pour l’essentiel (48 cas sur 93), il s’agit de façades à deux travées. On trouve aussi 8 cas à 1 seule travée, 13 cas à 3 travées, 17 cas à 4 travées. Les autres occurrences sont très peu nombreuses, le nombre maximum de travées étant atteint par le palais de Mgr Soanen, avec 8 travées en façades.

Sans surprise, on trouve les façades irrégulières surtout dans les rues les plus anciennes, les rues Saint-Victor, du Mitan, du Mazeau ou du Lieutenant-Blondeau, tandis que les façades régulières sont surtout présentes bd Saint-Michel, rue Nationale et place Marcel-Sauvaire.

Les maisons à deux travées des 16e et 17e siècles, rue Nationale.Les maisons à deux travées des 16e et 17e siècles, rue Nationale.

Un chiffre explique bien les modalités de cette répartition : 90% des façades de type façade irrégulière à 1 baie par niveau, avec 1 porte latérale en façade, sont situées dans Castellane intra-muros.

Les escaliers

Les escaliers ont naturellement été un des principaux éléments observés. Sur 196 maisons repérées dans le centre de Castellane, 101 escaliers ont pu l’être.

Emplacement de l’escalier

Il s’agit avant tout d’escaliers dans-œuvre. On ne trouve d’escaliers extérieurs, souvent du reste de simples degrés, qu’autour et au nord de l’église Saint-Victor.

Une cage d'escalier à volée tournante et à jour centrale ayant conservé ses gypseries, dont l'accès se fait par la rue du Teisson, alors que la façade de la maison se trouve rue de la Fontaine.Une cage d'escalier à volée tournante et à jour centrale ayant conservé ses gypseries, dont l'accès se fait par la rue du Teisson, alors que la façade de la maison se trouve rue de la Fontaine.C’est également là qu’on trouve le seul cas d’escalier semi-hors-œuvre.

Les escaliers en façade (20 occurrences) sont uniformément répartis. Ils sont latéraux le plus souvent, centraux dans de rares cas. Les escaliers en fond de parcelles (46 occurrences) le sont également, avec une importance particulière de la rue du Mitan et du bd Saint-Michel. Dans ce boulevard, on trouve surtout des escaliers en fond de parcelle et en position centrale, alors que les escaliers en fond de parcelle des rues Saint-Victor et du Mitan sont surtout latéraux. Les escaliers en milieu de parcelle (21 occurrences) se rencontrent surtout rue du Mitan.

Revenons maintenant aux cas assez fréquents de la maison d’angle où l’escalier, implanté juste derrière la porte, est pourtant en fond de parcelle par rapport à la façade puisque la porte est percée dans l’élévation latérale. Cette disposition permet de simplifier la distribution intérieure, sans couloir pour atteindre la cage d’escalier, tout en ménageant une large boutique au rez-de-chaussée de la façade, et un meilleur éclairage pour les pièces de l’étage. La place ainsi dévolue aux espaces de circulation est en général assez réduite, l’escalier pouvant alors être en vis, derrière la porte, sans que cela ne présente d’inconvénient. Certaines de ces cages d’escalier dont l’accès ne se fait pas par la façade peuvent néanmoins se déployer dans d’importants volumes.

Un regard plus attentif permet de distinguer deux cas de figure : sans prendre en compte les cas dénaturés ou atypiques (maisons bâtie contre les remparts ou à l’angle de deux rues également importantes), on observe que la situation est très différentes dans la rue Saint-Victor, où les maisons d’angle ont leur porte en façade et dans le reste de Castellane, où les maisons d’angle ont leur porte en élévation latérale. Cela trahit probablement une disposition assez tardive, qu’il faut rapprocher de la faible concentration en commerce de la rue Saint-Victor à l’Époque moderne.

Forme de l’escalier

Il est naturellement impossible de tirer des conclusions définitives pour chaque cas de figure, mais une analyse d’ensemble permet de formuler un certain nombre d’observations :

- 46 sont tournants (dont la moitié est à moitié tournante) et se trouvent surtout dans la rue Nationale, dans les rues du Lieutenant-Blondeau et du Mitan, ainsi que bd Saint-Michel ;

- 19 sont en vis. On les trouve essentiellement rue Saint-Victor et rue du Mitan ;

- 17 sont droits (réparties dans toutes les rues intra-muros. Très peu d’occurrences bd Saint-Michel, rue Nationale ou rue du Lieutenant-Blondeau) ;

- 2 sont rampe sur rampe (17 rue du Lieutenant-Blondeau et 29 rue Nationale) ;

On trouve donc, sans réelle surprise, les escaliers en vis dans les rues qui furent les rues principales jusqu’au 16e siècle et les escaliers à moitié tournante, sans jours, à 2 noyaux ou à mur-noyau, dans la rue du Mitan, la rue Nationale et le bd Saint-Michel, qui furent les rues principales à l’Époque moderne.

A noter :

- la concentration d’escaliers à moitié tournante dont les paliers sont voûtés d’arêtes autour du couvent des augustins, dans l’îlot 2, et aussi l’îlot 12, qui se sont développés au 16e siècle. On en trouve également un cas rue du Mazeau ;Immeuble rue du Mazeau. 1- Plan du rez-de-chaussée ; 2- Plan du 1er étage.Immeuble rue du Mazeau. 1- Plan du rez-de-chaussée ; 2- Plan du 1er étage.

- le rôle intermédiaire de la rue du Mitan, qui a gardé des escaliers plus anciens (29 rue du Mitan par exemple), mais qui a aussi bénéficié de nombreux embellissements et reconstructions du 17e siècle au début du 19e siècle (voir les escaliers du n°20 dont la référence Mérimée est IA0400893, du 18, ou encore celui du 19 rue du Mitan) ;

- quelques escaliers vraiment monumentaux : celui du palais de Mgr Soanen, et deux escaliers à 4 noyaux rue Nationale (IA04001193 et IA04000890). On peut également ajouter à cette courte liste celui de la Caisse d’épargne, du début du 20e siècle ou celui, même s’il n’a pu être qu’entraperçu lors de l’enquête, du 13 rue du Mitan.

Il faut aussi noter la récurrence d’un cas de figure particulier : celui de la double cage d’escalier. On a ainsi décompté 16 cas (soit 16 % des escaliers observés) où une maison ou un immeuble voit son premier étage, parfois ses deux premiers étages, desservi par un escalier droit partant derrière la porte perpendiculairement à la rue, puis ses autres étages desservis par un escalier situé en fond de parcelle, en vis ou à moitié tournante. Ces cas sont uniformément répartis dans l’ensemble du centre de Castellane.

Escalier droit puis en vis :

- 11 rue Saint-Victor

- 19 rue Saint-Victor

- 12 rue de la fontaine

- 29 rue du Mitan

- 11 rue Nationale

- 16 bd Saint-Michel

Escalier droit puis en à moitié tournante ou à deux quarts tournants :

- 2 place de l’église

- 7 place de l’église

- 25 rue Saint-Victor

- 15 rue Saint-Victor (mais l’escalier tournant a été refait récemment)

- 22 rue Saint-Victor

- 5-7 rue de la fontaine

- 20 rue du Mitan

- 20 Bd Saint-Michel

- 25 rue Nationale

- 11 rue Lieutenant-Blondeau

On trouve aussi des cas de reconstruction incontestable de toute la cage d’escalier sans que le reste de la maison n’ait été concerné (25 rue Nationale, 3 place Marcel-Sauvaire, et 20 rue du Mitan). Ce phénomène, rare, doit donc inciter à la prudence pour les datations d’éléments plus anciens.

Occupation des espaces intérieurs et répartition des fonctions

L’étude d’un livre terrier de 1685 a permis de compléter les éléments rassemblés sur le terrain lors du repérage avec des informations de même nature valables, elles, pour le 17e siècle.

Les données concernant les maisons du 17e siècle sont même plus complètes que celles du repérage conduit en 2007, le document fiscal offrant une exhaustivité que l’observation sur le terrain ne permet pas forcément. Cette exhaustivité est cependant à relativiser, puisque quelques propriétaires ne sont pas intégrés dans les listes du livre terrier. C’est notamment le cas des couvents et autres établissements religieux.

L’habitat du centre de Castellane en 1685

NB : dans ce paragraphe, on utilise le mot immeuble pour désigner les bâtiments qui comportent plusieurs logis, sans avoir aucune certitude sur leur nature d’origine. Il est tout à fait possible, et même fort probable, qu’il se soit agi de maisons peu à peu transformées en immeubles.

À la fin du 17e siècle, le bourg de Castellane compte 658 propriétés bâties. Sur ces 658 propriétés, 424 comportent un logis et se répartissent en 132 maisons individuelles et 292 appartements, que le livre terrier appelle « instances ». Les immeubles abritant deux logis (avec un logis principal, beaucoup plus imposé que l’autre dont on peut imaginer qu’il était loué) représentent 78 cas. Les immeubles abritant 3 logis en représentent aussi 78, ceux à 4 logis 72 et ceux à 5 logis, 26.

Les bâtiments comprenant plus de 5 logis sont très peu nombreux. Le plus grand nombre de propriétés habitées dans un bâtiment est atteint avec 9 logis dans un des immeubles de l’îlot qui se trouve au sud de l’église Saint-Victor, dans l’actuelle parcelle 291. À ces 9 logis il faut également ajouter 4 autres biens, dans le même immeuble - des celliers et une étable - ce qui fait un total de 13 propriétés dans le même immeuble. Mais ce cas de figure est très peu représentatif. Il existait tout au plus à Castellane une poignée d’immeubles, situés rue du Mitan ou rue Saint-Victor, dont la propriété était ainsi particulièrement morcelée.

Alors que les maisons individuelles sont très majoritairement situées dans les actuels rue Nationale et bd Saint-Michel, les immeubles se trouvent eux, et dans des proportions écrasantes, dans la rue Haute, actuelle rue Saint-Victor (Des. 16). Les logements y sont beaucoup plus anciens, beaucoup plus pauvres et beaucoup plus petits.

En dehors du logis, les constructions du bourg de Castellane comportent en 1685 des parties agricoles et des parties artisanales et/ou commerciales.

Les boutiques se trouvent surtout rue du Mitan, rue du Mazeau et rue de la fontaine. On en trouve aussi, quoique dans une moindre proportion, dans la partie est de la rue Haute et rue Basse (actuellement rue Nationale).

Les parties agricoles

Le livre terrier permet d’établir qu’il existait 204 parties de construction à vocation agricole. Il s’agissait essentiellement de fenils, d’étables, ou de soleilhaires (séchoirs). Il faut également ajouter à cette courte liste trois pigeonniers, situés hors-les-murs, ainsi qu’une dizaine de porcheries (« sueilhe » ou « pourcil »).

Ce chiffre recoupe deux réalités différentes : la moitié de ces parties agricoles étaient associées à un logis (c’est-à-dire qu’elles se trouvaient dans la maison ou dans l’immeuble où se trouvaient l’appartement de son propriétaire) ; l’autre moitié se trouvaient dans une construction qui étaient en fait des entrepôts agricoles, et pouvaient donc être assez éloignées de l’endroit où habitait leur propriétaire. Le dessin 17 permet de voir que ces deux cas de figure n’étaient pas uniformément répartis dans le bourg. La plupart des bâtiments ne comportant aucune partie agricoles (en violet ou en rose saumon sur la carte) se situaient dans les actuelles rues Saint-Victor, de la Fontaine, du Mitan ou rue du lieutenant Blondeau, alors que dans la rue Nationale, dans le boulevard Saint-Michel ou dans la rue du Mazeau, quasiment toutes les constructions, immeubles ou maisons, comportaient une partie agricole.

On peut en revanche être surpris de voir que seuls 37 % des maisons possédaient une partie agricole.

De fait, on voit assez bien que plus les quartiers sont vieux et pauvres, plus l’habitat y est dense et moins on réservait de place aux parties agricoles. Les maisons sans parties agricoles sont du reste largement situées dans ces zones.

La même analyse conduite à partir du repérage de 2007 amène à des observations similaires.

En ce qui concerne les entrepôts agricoles, on remarque qu’ils sont étonnamment situés exactement dans les quartiers où ils se trouvaient au 17e siècle. La plus forte concentration se trouvait à la « Coueste », c’est-à-dire au-dessus de l’église Saint-Victor. Venait ensuite la partie nord de la Bourgade, autrement appelée le faubourg Saint-Martin, où on ne comptait pas non plus d’habitation, dans la rue du Teisson, autour du four ou dans la petite rue sans nom qui débouche au niveau du 18 rue Nationale. Cette répartition dessine exactement la même carte qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne les parties agricoles associées à un logis, on relève une forte permanence : 103 des 196 maisons ou immeubles repérés comportent une partie agricole, ce qui est très proche des chiffres du 17e siècle. Dans le détail cependant, on observe quelques différences. On ne compte aujourd’hui que 5 maisons ou immeubles comportant une écurie ou une étable. Ils étaient 82 en 1685. Sans surprise, le bétail a disparu du centre de Castellane alors qu’il y était beaucoup plus présent autrefois.

Le nombre de maisons ou d’immeubles comportant un fenil est passé de 44 à 67 occurrences, et cette différence n’est sans doute pas significative.

En revanche, l’évolution du nombre de séchoirs est sans doute plus intéressante. On compte à l’heure actuelle 62 anciens séchoirs (peu nombreux sont les séchoirs qui servent encore à faire sécher des fruits : ils servent en général à faire sécher le linge ou ont été transformés en terrasse), pour l’essentiel des séchoirs à loggia, alors qu’il n’en existait que 31 dans le décompte du livre terrier de 1685. Il faut en outre préciser que ces séchoirs étaient assez rares dans le centre intra-muros, alors que toutes les maisons du côté pair du boulevard Saint-Michel en étaient dotées. Aujourd’hui, ces séchoirs sont beaucoup mieux répartis, et ils sont assez nombreux rue du Mitan. Il faut donc admettre soit que leur besoin s’est davantage fait ressentir en ville à partir des 19e et 20e siècles, soit que c’est la baisse de la pression foncière dans le bourg de Castellane qui a permis leur multiplication. Cette dernière hypothèse est d’autant plus crédible qu’on sait que de nombreuses maisons ont perdu un ou deux étages d’habitation au cours du 20e siècle, et que ces étages ont facilement pu être remplacés par un séchoir à loggia installé sous les combles.

Alignement de séchoirs du 12 au 20 rue du Mitan.Alignement de séchoirs du 12 au 20 rue du Mitan.

Une dernière remarque s’impose au sujet de ces séchoirs : leur orientation se fait principalement au sud, mais cela n’est pas indispensable. On trouve aussi des séchoirs, quoique qu’en moins grand nombre, dans les alignements des façades qui regardent vers l’est. En revanche, curieusement, on ne trouve presque pas de séchoirs dans les constructions qui bordent la place Marcel-Sauvaire et celle de l’Église, c’est-à-dire dans les immeubles construits à partir de la seconde moitié du 19e siècle, et ce, quelle que soit l’orientation. Enfin, les séchoirs orientés au nord sont très rares. On trouve plutôt des séchoirs principalement orientés au sud mais disposant d’une ouverture vers le nord, beaucoup plus petite. La même remarque vaut pour les séchoirs regardant vers l’ouest.

Boutique, ateliers et remises

Le repérage de 2007 n’a pas permis de faire des observations pertinentes pour l’occupation du rez-de-chaussée. Il est en effet impossible de distinguer aujourd’hui ces différentes fonctions dans des emplacements qui ont été vraisemblablement tour à tour des commerces, des ateliers d’artisans ou de simples remises. Il n’a pas paru judicieux non plus de décrire l’occupation actuelle, dans la mesure où, comme on l’a déjà vu, le village de Castellane, connaît un renouveau touristique depuis une vingtaine d’années qui a abouti à la multiplication, presque la généralisation, des boutiques dans les rues du centre.

Les relevés de deux alignements de maisons dans deux rues très différentes de Castellane permettent d’observer la force de l’emprise des fonctions agricoles dans l’habitat du Moyen-Verdon, même en milieu urbain. L’alignement des maisons du côté nord du boulevard Saint-Michel, dont le développement au 16e siècle, est dû aux catégories les plus aisées de la population. Elévation des façades de la rue Saint-Victor distinguant les parties agricoles et / ou commerciales et les logements.Elévation des façades de la rue Saint-Victor distinguant les parties agricoles et / ou commerciales et les logements. Le même type de relevé montre l’alignement nord de la plus vieille rue de Castellane, la rue Saint-Victor (du n°7 au n°19). Elévation des façades du boulevard Saint-Michel distinguant les parties agricoles et / ou commerciales et les logements.Elévation des façades du boulevard Saint-Michel distinguant les parties agricoles et / ou commerciales et les logements. Qu’on soit en plein cœur de la ville fortifiée ou dans le faubourg le plus chic, on constate, en orangé sur les relevés, l’omniprésence des fonctions agricoles (et/ou commerciales). Plutôt en partie haute pour les maisons des boulevards, puisque les parties basses donnant sur la rue sont d’avantage occupées par les boutiques, et aussi bien en rez-de-chaussée qu’en parties hautes pour celles de l’étroite et modeste rue Saint-Victor. Même les édifices les plus prestigieux, palais de Mgr Soanen ou couvent des Visitandines (à droite sur le relevé), leur réservent une large place, avec une longue succession de séchoirs sous les toits ; on note cependant dans ce dernier cas que les parties agricoles en rez-de-chaussée n’ont pas droit de cité sur la rue. Elles sont basculées à l’arrière de la parcelle sous forme de grandes pièces voûtées semi-enterrées.

Les transformations du parcellaire

Trois phénomènes importants sont à signaler, même s’il n’a pas été possible de les quantifier :

Les regroupements de maisons

Les regroupements de maisons sont très nombreux. Il s’agit le plus souvent de deux maisons qui ont été fusionnées à une époque indéterminée, parfois très ancienne. Ce phénomène, habituel, s’observe encore facilement sur le terrain.

Ainsi des façades qui comportent deux parties nettement distinctes, avec des différences de niveaux, des différences dans le rythme des travées, etc.

Ainsi des façades qui comportent deux parties légèrement distinctes, pas tout à fait dans le même alignement, alors même que le toit, plus récent, est parfaitement uniforme (18 rue Nationale).

Ainsi également des maisons qui ont gardé, selon les étages, une partie de l’escalier de chacune des deux anciennes maisons (les exemples sont nombreux, on peut citer les 13 et 25 rue Nationale ou le 23 rue du Mitan).

Les échanges de pièces entre deux maisons

Encore plus fréquent est le cas où un étage, dans une maison donnée, ou même une seule pièce, fait en réalité « partie » de la maison voisine. Les cas de figure sont en effet innombrables où un propriétaire a pris ou cédé une pièce dans la maison voisine, en perçant tout simplement le mur pour y établir une porte et quelques marches, les deux bâtiments n’étant pas forcément au même niveau.

Cette pratique, généralisée, a abouti à une situation extraordinairement complexe d’enchevêtrements, de passages, de couloirs, qui sont autant de limites à la notion de parcelle cadastrale et qui complète bien le tableau (voir supra) des nombreuses parties agricoles dont le propriétaire n’habite pas dans le bâtiment où elles se trouvent.

La diminution du nombre de micro-parcelles

Le livre terrier de 1685 montre clairement que certains îlots sont constitués de propriétés minuscules. Ces micro « parcelles », qui n’en étaient pas vraiment puisqu’elle variaient selon les étages, dessinent une réalité qui peut paraître surprenante, celle des successions successives et de leur divisions sans fin aboutissant à des « appartements » qui ne devaient pas faire plus de deux ou trois mètres carrés.

Ainsi de la parcelle 291 actuelle, dont on peut suivre l’évolution. Ultra fragmentée en 1685, elle a déjà fait l’objet d’importants regroupements au moment du cadastre de 1834, jusqu’à devenir une grande parcelle aujourd’hui.

Ces micro-parcelles n’ont pour autant pas disparu. L’est de l’îlot 7 en est un bon exemple, avec ses parcelles d’environ 5 m de côté.

Le décor

Le décor à Castellane est très réduit.

Il se limite pour l’essentiel aux encadrements des baies des façades.

Pour les fenêtres, de nombreux encadrements moulurés sont saillants, avec parfois une clé travaillée.

Pour les encadrements de portes, le soin apporté fut plus poussé.

Les encadrements de porte

Les décors de façade se sont en effet concentrés sur les encadrements de porte. 63% des maisons repérées ont un encadrement en pierre de taille.

Répartition des formes des encadrements des portes en pierre de taille :

- linteau ou plate-bande : 56 occurrences, soit 46 % des encadrements des portes en pierre de taille et 29 % de l’ensemble des portes ;

- arc segmentaire : 41 occurrences, soit 34 % des encadrements des portes en pierre de taille et soit 21 % de l’ensemble des portes ;

- arc plein-cintre : 23 occurrences, soit 19 % des encadrements des portes en pierre de taille et soit 12 % de l’ensemble des portes ;

- anse de panier : 2 occurrences, soit 1,5 % des encadrements des portes en pierre de taille et soit 1% de l’ensemble des portes .

Il faut signaler la porte du 34 rue Nationale, vraisemblablement de la première moitié du 17e siècle, qui a été maladroitement copiée 150 ou 200 ans plus tard pour la porte du palais de justice.

La porte de l'actuelle Caisse d'épargne.La porte de l'actuelle Caisse d'épargne.

La porte du 46 rue Nationale.La porte du 46 rue Nationale.

Ce phénomène de copie de la maison voisine, sans doute très courant, peut encore s’observer en de nombreux points du village. Ainsi, certains encadrements reviennent plusieurs fois, à l’identique. On peut citer :

- Un module du 17e siècle est encore très fréquent : il s’agit du classique encadrement à deux piédroits de section carrée comprenant un socle et une imposte. Son couvrement, à voussure cannelée, est en arc plein cintre. Un exemple de porte encore assez fréquent à Castellane.Un exemple de porte encore assez fréquent à Castellane.On le rencontre, à l’identique, aux adresses suivantes :

- 2 rue de la Fontaine

- 30 rue du Mitan

- 17 rue Nationale

- 44 rue Nationale

- 24 bd Saint-Michel

- Un module de la fin du 18e siècle, qui se rencontre deux fois rue Nationale, au 23 et au 18.

- Un module de la fin du 19e siècle, dont le couvrement en plate-bande est surmonté par une frise quasi nue (ornée d’un simple motif floral central), elle-même surmontée par une rangée de denticules donnant naissance à un entablement monumental.

La porte refaite au 19e siècle de l'ancienne demeure de Mgr Mouchy.La porte refaite au 19e siècle de l'ancienne demeure de Mgr Mouchy.

On le rencontre dans le bâtiment du bas de la rue de la Merci (siège du district du Teillon), place de la Liberté, dans l’ancienne sous-préfecture, ou, sous une forme légèrement différente, rue de la République (place Marcel-Sauvaire).

Signalons enfin le traitement des façades avec un enduit de couleur verte, dit « vert de Castellane ».

Une maison qui a gardé son enduit de couleur "vert de Castellane".Une maison qui a gardé son enduit de couleur "vert de Castellane".

Très abondant autrefois du fait de la présence autour de Castellane de veines de gypse vert, il a quasiment partout disparu, à l’exception des maisons du 27 rue Saint-Victor, 11 rue de la Fontaine et 30 rue Nationale, ou encore la villa Béatrix, rue des Aires. Depuis quelques temps, les restaurations des maisons de Castellane remettent au goût du jour ces enduits verts. Plus exactement, on observe quelques enduits verts assez récents mais en même temps très reconnaissables puisqu’ils ne jouent pas tout à fait sur les mêmes tons que le vert de Castellane traditionnel. C’est par exemple le cas du 11 rue Saint-Victor, ou des 8 et 14 place de l’église.

IV Typologies

Typologie 1 (à l’exclusion des maisons du centre de Castellane)

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (33 % du corpus)

(64 repérées ; 3 sélectionnées (5 %))

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (4,5 % du corpus)

(9 repérées ; 3 sélectionnées (33 %))

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (47,5 % du corpus)

(92 repérées ; 18 sélectionnées (19,5 %))

Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (14,5 % du corpus)

(28 repérées ; 4 sélectionnées (14 %))

Absence de partie agricole

Typologie 2 ( des maisons du centre de Castellane uniquement)

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (35 % du corpus)

(69 repérées ; 6 sélectionnées (8 %))

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (6 % du corpus)

(11 repérées ; 2 sélectionnées (18 %))

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (49 % du corpus)

(96 repérées ; 10 sélectionnées (11 %))

Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale ( 9 % du corpus)

(17 repérées ; 3 sélectionnées (18 %))

Absence de partie agricole

Typologie 3 ( ensemble des maisons de la commune de Castellane)

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (34 % du corpus)

(133 repérées ; 9 sélectionnées (7 %))

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (5 % du corpus)

(20 repérées ; 5 sélectionnées (25 %))

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (51 % du corpus)

(188 repérées ; 28 sélectionnées (14 %))

Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale ( 11 % du corpus)

(45 repérées ; 7 sélectionnées (15 %))

Absence de partie agricole

Interprétation de la classification (actuelle commune de Castellane)

Les données statistiques sur l'actuelle commune de Castellane reflètent la diversité des terroirs des différentes communes qui ont été rattachées à Castellane au cours du 20e siècle.

La catégorie la mieux représentée (51% du corpus) est celle concernant les maisons dont le logis est compris entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

L'autre catégorie bien représentée (34% du corpus) est celle des maisons où le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

Ensemble, ces deux catégories représentent 85% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, y compris la présence de fenils au-dessus du logis.

A contrario, seulement 11% des maisons du corpus sont entièrement dévolues à l'habitation.

Enfin, les maisons qui comprennent une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir) ne représentent que 5% du corpus.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Castellane)

La catégorie la mieux représentée (49% du corpus) est celle concernant les maisons dont le logis est compris entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

L'autre catégorie bien représentée (32% du corpus) est celle des maisons où le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

Ensemble, ces deux catégories représentent 81% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, y compris la présence de fenils au-dessus du logis.

A contrario, 13% des maisons du corpus sont entièrement dévolues à l'habitation.

Enfin, les maisons qui comprennent une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir) ne représentent que 5% du corpus.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Castillon)

La catégorie la mieux représentée (86% du corpus) est celle concernant les maisons dont le logis est compris entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

L'autre catégorie (14% du corpus) est celle des maisons qui comprennent une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

A noter l'absence de maisons où le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

A noter également l'absence de maisons uniquement dévolues à l'habitation.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Chasteuil)

La catégorie la mieux représentée (79% du corpus) est celle concernant les maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique). Cette particularité atypique trouve son explication dans le tremblement de terre de 1951 qui a provoqué la ruine d'un grand nombre d'étages de comble aménagés en séchoirs.

L'autre catégorie (21% du corpus) est celle des maisons qui comprennent un logis situé entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir). Avant le tremblement de terre de 1951, c'est cette catégorie qui était majoritaire.

A noter l'absence de maisons où le logis est surmonté d'une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

A noter également l'absence de maisons uniquement dévolues à l'habitation.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune d'Eoulx)

La catégorie la mieux représentée (94,5% du corpus) est celle des maisons dont le logis est situé entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

5,5% des maisons ont un logis surmonté d'une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

A noter l'absence de maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

A noter également l'absence de maisons uniquement dévolues à l'habitation.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Robion)

La catégorie la mieux représentée (56% du corpus) est celle des maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

Les 44% restant correspondent à des maisons où le logis est situé entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

A noter l'absence de maisons dont le logis surmonté d'une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

A noter également l'absence de maisons uniquement dévolues à l'habitation.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Taloire)

La catégorie la mieux représentée (60% du corpus) est celle des maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

33% des maisons sont uniquement dévolues à l'habitation.

5,5% des maisons ont un logis situé entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

A noter l'absence de maisons dont le logis surmonté d'une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Taulanne)

Aucune maison n'a été repérée à Taulanne, ancienne commune exclusivement bâtie de fermes et d'entrepôts agricoles.

Résultats statistiques "maisons" (ancienne commune de Villars-Brandis)

La catégorie la mieux représentée (43% du corpus) est celle des maisons dont le logis se trouve au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

36% des maisons ont un logis situé entre deux parties agricoles, une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

14% des maisons sont uniquement dévolues à l'habitation.

7% des maisons possède un logis surmonté d'une partie agricole en partie haute (un fenil ou un séchoir).

Liste des maisons sélectionnées

Ancienne commune de Castellane, section AB

- IA04000488 : maison, 10 rue Nationale (références cadastrales : 1834 Fu 326 ; 2008 AB 82) ;

- IA04000884 : maison (références cadastrales : 1834 Fu 158 ; 2008 AB 254, 255) ;

- IA04000889 : maison, avenue Frédéric-Mistral (références cadastrales : 2008 AB 41) ;

- IA04000890 : maison, 17 rue Nationale (références cadastrales : 1834 Fu 340 ; 2008 AC 141) ;

- IA04000891 : maison puis hôtel de voyageurs actuellement immeuble, 20 rue du Mitan (références cadastrales : 1834 Fu 389 ; 2008 AB 168) ;

- IA04000892 : maison, 13 rue du Mitan, (références cadastrales : 1834 Fu 421, 422 ; 2008 AB 324) ;

- IA04000893 : maison actuellement immeuble, 21 rue du Mitan (références cadastrales : 1834 Fu 430 ; 2008 AB 315) ;

- A04000894 : ouvrage fortifié (tour) puis maison, 24 boulevard Saint-Michel, (références cadastrales : 1834 Fu 6 ; 2008 AB 108) ;

- A04000896 : maison puis couvent de visitandines puis hôpital et presbytère, puis hôpital et mairie, actuellement immeuble et établissement administratif, 2-6 boulevard Saint-Michel (références cadastrales : 1834 Fu 14 à 17 ; 2008 AB 122, 456) ;

- IA04000897 : maison, 15 rue du Mitan, (références cadastrales : 1834 Fu 424 ; 2008 AB 319, 321) ;

- IA04000898 : maison dite villa Saurin puis sous-préfecture (références cadastrales : 2008 AB 95) ;

- IA04001181 : maison, 25 rue Saint-Victor, (références cadastrales : 1834 Fu 459 ; 2008 AB 509, 510). Cette maison est un sous-dossier du dossier îlot n° IA04001480 ;

- IA04001193 : maison puis sous-préfecture puis colonie de vacances, 32-34 rue Nationale, (références cadastrales : 1834 Fu 270 ; 2008 AB 59) ;

- IA04001220 : maison puis sous-préfecture actuellement immeuble, place de la Liberté, (références cadastrales : 1834 Fu 323 ; 2008 AB 89) ;

- IA04001234 : maison, 12 rue Nationale (références cadastrales : 1834 Fu 298 ; 2008 AB 500) ;

- IA04001252 : maison, 46 rue Nationale (références cadastrales : 1834 Fu 260 ; 2008 AB 50) ;

- IA04001485 : maison, 2 place de l'Église, (références cadastrales : 1834 Fu 167 ; 2008 AB 224) ;

- IA04001529 : maison actuellement établissement administratif (siège du District du Teillon), rue de la Merci (références cadastrales : 2008 AB 271) ;

-IA04001530 : maison, rue Saint-Victor (références cadastrales : 1834 Fu 516 ; 2008 AB 342) ;

- IA04001531 : maison, 19 rue Saint-Victor, (références cadastrales : 1834 Fu 481 ; 2008 AB 299) ;

- IA04001532 : maison, 1 rue du Lieutenant-Blondeau, (références cadastrales : 1834 Fu 169 ; 2008 AB 226).

Ancienne commune de Castellane, autres sections :

- IA04000983 : maison (1ere maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 563 ; 1983 A2 516) ;

- IA04000984 : maison (2e maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 626, 627 ; 1983 A2 470, 471) ;

- IA04000985 : maison (3e maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 637, 638 ; 1983 A2 461, 462) ;

- IA04000986 : maison (4e maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 567 ; 1983 A2 508) ;

- IA04000987 : maison (5e maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 566 ; 1983 A2 517a)

- IA04000988 : maison (6e maison) à la Baume (références cadastrales : 1834 A2 548 ; 1983 A2 422) ;

- IA04001012 : maison à Sionne (références cadastrales : 1834 D1 196, 197 ; 1983 D1 200)

- IA04001013 : maison aux Grosses Listes (références cadastrales : 1834 D3 1526 ; 1983 D3 523) ;

- IA04001014 : maison au Plan des Listes (références cadastrales : 1983 D3 667) ;

- IA04001026 : maison au Brayal-Périer (références cadastrales : 1834 D3 1252 ; 1983 D4 857) ;

- IA04001039 : maison à la Palud (références cadastrales : 1834 E4 1735 ; 1983 E4 970) ;

- IA04001043 : maison à la Cébière (références cadastrales : 1983 E5 1431) ;

- IA04001065 : maison (1ere maison) à Blaron (références cadastrales : 1834 A2 1049 ; 1983 G2 219) ;

- IA04001066 : maison (2e maison) à Blaron (références cadastrales : 1983 G2 254) ;

- IA04001067 : maison (3e maison) à Blaron (références cadastrales : 1834 A2 1060 ; 1983 G2 234) ;

- IA04001068 : maison (4e maison) à Blaron (références cadastrales : 1834 A2 1060 ; 1983 G2 233) ;

- IA04001069 : maison (5e maison) à Blaron (références cadastrales : 1834 A2 1037 ; 1983 G2 665).

Ancienne commune de Brans :

- IA04000968 : maison (références cadastrales : 1834 B 574 ; 1983 K 358).

Ancienne commune de Chasteuil :

- IA04000928 : maison (références cadastrales : 1835 B2 354 ; 1983 048ZB2 142).

Ancienne commune de Eoulx :

- IA04000938 : maison (1ere maison). Références cadastrales : 1835 B1 37 ; 1983 078B1 41;

- IA04000939 : maison (2e maison). Références cadastrales : 1835 B1 55 ; 1983 078B1 31.

Ancienne commune de Robion

- IA04000960 : maison (références cadastrales : 1834 A2 365 ; 1983 168A2 368).

Ancienne commune de Taloire :

- IA04000908 : maison (références cadastrales : 1835 B 697 ; 1983 212B2 496) ;

- IA04000909 : maison (références cadastrales : 1835 B 677 ; 1983 212B2 551).

Ancienne commune de Villars-Brandis

- IA04000971 : maison (références cadastrales : 1834 A2 453 ; 1983 I2 371) ;

- IA04000972 : maison (références cadastrales : 1834 A2 454 ; 1983 I2 241, 242) ;

- IA04000973 : maison (références cadastrales : 1834 A2 456 ; 1983 I2 244).

Les maisons repérées à Castellane ont été construites entre le 16e et le 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 558
    • repérées 388
    • étudiées 50

Documents d'archives

  • Confession du nouveau cadastre et allivrement général des maisons et bastiment tant de la ville de [Castellane tant] bourg que hameau faict par nous Jean-Baptiste Bonnet d’Antrevaux et Honoré Brun, notaire de St Julien expert commis par déllibération du conseil de la communauté dud. Castellane... 1685 (propriétés bâties) et 1687 (propriétés non bâties). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39-32.

Bibliographie

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire et géographie des Basses-Alpes. Digne : F. Giraud ; 3e éd. revue, corrigée et augmentée, 1890, 529 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 79 : histoire administrative de Castellane.
  • CHAFFAUT, Suzanne du. Gypserie en Haute-Provence, cheminées et escaliers, 16e-17e siècles. Turriers : Naturalia publications, 1995.

Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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