Dossier collectif IA04000237 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
maisons
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Allos

I. Contexte de l'enquête

1 La problématique du repérage : la famille concernée

Ce dossier concerne les maisons d'Allos. Ce terme exclut ici les édifices comprenant des parties agricoles occupant un espace proportionnellement supérieur aux fonctions domestiques. Ainsi, un édifice comprenant trois étages dont l'un est dévolu à l'étable et le troisième au fenil est considéré comme une maison-ferme et a été traité dans le dossier collectif concernant cette famille d'édifices (cf. dossier fermes). Par contre, ont été inclus dans ce dossier «maisons» tous les bâtiments comprenant plus d'espace consacré à l'habitation et dont le premier niveau (étage de soubassement ou rez-de-chaussée) est une étable ou un commerce (la différence entre les deux fonctions est d'ailleurs souvent très difficile à lire aujourd'hui et c'est pourquoi ils ont été regroupés sous une même typologie). Quant aux résidences de villégiature, de construction récente (50 dernières années), elles ont pour l'instant été laissées de côté (sauf trois exemples repérés dans le village) et feront l'objet d'un recensement particulier.

2 Les conditions de l'enquête

Le repérage de l'habitat sur la commune d'Allos s'est déroulé en deux campagnes de terrain, l'une au cours de l'été 2003, l'autre au cours de l'été 2004. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le cadastre napoléonien levé en 1826 a servi de point de repère et de comparaison pour le bâti antérieur à cette date. Par ailleurs, les matrices cadastrales du village ont été dépouillées systématiquement. Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues au moins de l'extérieur. Toutes les élévations n'étaient pas forcément visibles depuis la rue. Un peu plus d'une dizaine de maisons ont pu être visitées. Dans les autres cas, et lorsque cela a été possible, des questions ont été posées aux occupants sur l'organisation intérieure.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique commune à l'ensemble des demeures (maisons ou fermes) décrivant :

- l'implantation du bâti,

- la fonction visible du bâtiment principal et des annexes,

- la composition d'ensemble des différents bâtiments,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en oeuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations: baies (nature, forme, emplacement),

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs concernant aussi bien le logis que les dépendances agricoles, lorsqu'il a été possible de visiter l'intérieur (notamment le ou les escaliers, la ou les cheminées, les râteliers et mangeoires, les coffres à grains ... ),

- les couvrements et la nature des sols des différentes parties et étages

- la charpente lorsqu'elle était accessible et ancienne

- les inscriptions historiques : date portée, inscription, armoiries

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti surtout lorsque le choix a été fait de travailler toutes époques confondues et non pas d'aborder le bâti par tranches chronologiques. Les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail ont été repérés, à partir du moment où l'état actuel permettait de distinguer, de manière plus ou moins évidente, un parti d'ensemble cohérent. Cependant les bâtiments ayant subi des transformations majeures, entraînant une non lisibilité des caractères architecturaux pertinents pour l'établissement d'une typologie n'ont pas été retenus. Ainsi ont été écartés les bâtiments très remaniés à une période récente, selon des nonnes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale: élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure.

L'étude de l'intérieur des édifices pose toujours un problème d'accessibilité, surtout dans une zone où les résidences secondaires sont nombreuses et où les propriétaires sont absents une grande partie de l'année, parfois même en été y compris dans le village. Chaque fois que cela a été possible, l'aménagement intérieur et/ou le mobilier domestique ont été décrits avec précision, grâce à une visite des lieux ou en interrogeant les occupants.

II. Les caractères historiques et socio-économiques

L'incendie du chef-lieu le 13 octobre 1718. Dans quelle mesure cet incendie a-t'il ou non été suivi d'une reconstruction partielle ou totale de la ville? Le chronogramme le plus ancien observé dans le chef-lieu est 1716 (cf. dossier fermes), Trois autres dates du 18e siècle ont été repérées (cf. tableau des dates portées). Le parcellaire a t'il été profondément modifié ou les reconstructions se sont-elles faites en respectant le réseau viaire ancien (4 rues perpendiculaires à l'axe principal) ?

Le dépouillement systématique et la comparaison des cadastres de 1740 (date approximative), 1780 et de 1826 a permis de proposer une restitution du bâti dans le cheflieu (cf. dossier village, fortification d'agglomération; Des.).

III. Les caractères morphologiques

58 maisons ont été repérées.

1. Implantation et composition d'ensemble

Toutes les maisons repérées se situent au chef-lieu, sauf le presbytère de Bouchier (B8 1406).

Les parcelles profondes et étroites sont orientées perpendiculairement à la rue et forment des blocs en hauteur pour reprendre la typologie des géographes (alors que les fermes sont plutôt des blocs en longueur, y compris dans le village). Les façades principales sont toujours tournées vers la rue, sauf dans quelques cas situés dans la rue de la Citadelle. Les parcelles traversantes peuvent avoir une ou plusieurs portes en façade postérieure (porte du logis dans le cas ou la façade sur rue donne accès uniquement à l'étable ou au commerce, dans la Grand Rue notamment).

2. Matériaux et mise en oeuvre

Les bâtiments sont construits en moellons de calcaire. Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons de moyen et petit modules sont liés entre eux par un mortier à base de chaux ou de terre argileuse. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, sommairement taillés, rarement par des chaînes en pierre de taille. Les enduits anciens à la chaux, lorsqu'ils sont conservés (rarement et surtout à l'état de traces) laissent apparaître la maçonnerie (enduit dit à pierre-vue). La plupart des enduits sont récents, ils sont souvent au ciment et couvrant. Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en maçonnerie façonnée avec du plâtre. On trouve aussi, surtout pour les parties basses et les élévations postérieures des encadrements en bois.

3. Structure, élévation, distribution

Les maisons ont entre 2 et 5 niveaux d'élévation. La grande majorité d'entre elles a trois ou quatre niveaux (53 maisons réparties à peu près également). Les maisons à deux niveaux sont rares (4 seulement). Une seule maison possède cinq niveaux d'élévation. L'accès aux différents étages se fait par un escalier intérieur directement accessible dans un petit vestibule d'entrée en façade ou bien plus rarement en fond de parcelle. Il s'agit d'escaliers tournant à retour avec ou sans jour, mais surtout d'escaliers droits, en bois et/ou en maçonnerie. Cinq rez-de-chaussées voûtés d'arêtes ont été repérés. Dans tous les cas, il s'agit de maisons possédant un rez-de-chaussée ayant servi d'étable ou de boutique.

4. Couvertures

Les toits à longs pans ont une pente approximative de 45°. La partie inférieure se termine parfois en égout retroussé libre. Les couvertures traditionnelles en bardeaux de mélèze ont été remplacées dans la plupart des cas par des couvertures en métal (tôle ondulée, bac acier ... ).

5. Décor

L'habitat de la commune est très modeste. Les décors de façade sont rares. Ils peuvent se résumer à la présence de quelques cadrans solaires peints sur une ou plusieurs façades (cf. tableau des repérés, colol1..ne 4), et à des décors de faux-appareil (fausses chaînes d'angle). Les principaux éléments de décor se concentrent sur les huisseries extérieures dont certains exemples ont été repérés. Il s'agit d'huisseries en noyer (Fig.).

III. Note de synthèse : typologie

La classification

A : Maison avec commerce et/ou étable en partie basse (39 repérées; 1 sélectionnée)

- Maison à une ou plusieurs travées

- Logis au-dessus d'une étable et/ou d'une boutique

- Accès au logis par un escalier intérieur

B : Maison sans dépendance agricole (9 repérées ; 1 sélectionnée)

- Maison à une ou plusieurs travées souvent associée à un espace privé (jardin)

- Accès au logis par un escalier intérieur

- Logis sur plusieurs étages

C : Maison de notable (7 repérées ; 3 sélectionnées) :

- Maison de taille importante, toujours associée à une cour et/ou un jardin clôt

- Bâtiment annexe servant de remise (éventuellement)

- Logis sur plusieurs étages

- Escalier dans vestibule

- Pas de fonction agricole sous le même toit que l'habitation

- Sans décor particulier

D : Maison-chalet de villégiature (3 repérées ; 0 sélectionnée *)

- Maison de la seconde moitié du 2üe siècle

- Niveaux supérieurs à essentage de bois

- Certains modèles reprennent un vocabulaire architectural local traditionnel

* aucune n'a pu être visitée

L'interprétation de la classification

La catégorie la mieux représentée, et de loin, est celle concernant les maisons qui en plus du logis comprennent en premier niveau d'élévation des pièces à usage agricole (étable) ou commercial (boutique). Traditionnellement 1'habitat d'Allos est très intimement lié au terroir et à son exploitation agricole rendant la limite entre maison et ferme très aléatoire. Il apparaît en effet que de nombreuses maisons d'allure urbaine (façade ordonnancée) abritaient des usages agricoles (fenil dans le comble, étable en niveau 1). Il apparaît très nettement également que la maison sans dépendance agricole, exclusivement réservée à l'habitation est minoritaire et correspond à des constructions du 19e et du 20e siècle.

TABLEAU DES MAISONS REPEREES

(en gras maisons faisant l'objet d'un dossier Mérimée)

Lieu-dit

cadastre

annexe

niveau

typologie

chef-lieu

1983 AB 68

C

4

A

chef-lieu

1983 AB 69

C

3

A

chef-lieu

1983 AB 70

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 72

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 72, 408, 409

O

4

C

chef-lieu

1983 AB 81

O

3

B

chef-lieu

1983 AB 82

O

5

A

chef-lieu

1983 AB 83

C

4

A

chef-lieu

1983 AB 85

C

4

A

chef-lieu

1983 AB 431, 432

O

4

C

chef-lieu

1983 AB 88, 231

C (?)

4

A

chef-lieu

1983 AB 91

O

4

C

chef-lieu

1983 AB 111, 274

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 112

remise

4

C

chef-lieu

1983 AB 115

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 117

O

4

B

chef-lieu

1983 AB 122

O

3

B

chef-lieu

1983 AB 125

O

3

D

chef-lieu

1983 AB 126

O

2

A

chef-lieu

1983 AB 127

O

3

D

chef-lieu

1983 AB 128

O

2

D

chef-lieu

1983 AB 132

O

2

B

chef-lieu

1983 AB 136

remise

3

A

chef-lieu

1983 AB 138

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 139

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 140

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 141

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 142

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 143

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 144

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 145

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 146

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 151

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 152

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 154

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 155

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 156

O

3

B

chef-lieu

1983 AB 157

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 158, 159

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 161

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 160

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 179

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 194

remise

3

C

chef-lieu

1983 AB 272

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 75, 361

O

3

C

chef-lieu

1983 AB 322

fabrique de jardin

3

B

chef-lieu

1983 AB 164

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 170 (gauche)

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 170 (droite)

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 171

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 173

O

3

A

chef-lieu

1983 AB 174

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 176

O

4

A

chef-lieu

1983 AB 187

O

3

B

chef-lieu

1983 AB 188

O

3

B

chef-lieu

1983 AB 401

O

4

C

Bouchier

1983 B8 1406

O

3

B

TABLEAU DES DATES ET INSCRIPTIONS PORTEES

Lieu-dit

Cadastre

Date

Inscription

Emplacement

chef-lieu

1983 AB 68

1913

date

façade ouest

chef-lieu

1983 AB 72

1823

date

façade ouest

chef-lieu

1983 AB 431, 432

1842

date / dins aquel oustal vasto venguda fai gau

façade ouest

chef-lieu

1983 AB 91

1877

date

façade ouest

chef-lieu

1983 AB 132

1932

date

façade ouest

chef-lieu

1983 AB 136

1729

17+29/IDG.MP

façade nord

chef-lieu

1983 AB 138

1815

date

façade est

chef-lieu

1983 AB 144

1731

I.I.A 1731

façade sud

chef-lieu

1983 AB 160

1930

date

façade sud

chef-lieu

1983 AB 179

1912

date

façade est

chef-lieu

1983 AB 194

1928

date

façade sud

chef-lieu

1983 AB 322

1926

O

façade est

Dans leur état actuel, les maisons repérées les plus anciennes datent du 18e et du 19e siècle. En 1718, un important incendie a ravagé le village qui a été en partie reconstruit après cette date. Des maisons ont été construites à la prériphérie immédiate du bourg ancien au début du 20e siècle, ainsi que des maisons de villégiature dans la deuxième moitié du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Les maisons d'Allos, toutes repérées dans le chef-lieu sauf le presbytère de Bouchier, sont des édifices mitoyens construits sur des parcelles profondes et étroites. Elles sont construites en moyen appareil de moellons de calcaire assisés. Les angles sont renforcés par des pierres de plus gros calibre. Les maisons construites sur le module du bloc en hauteur possèdent entre 3 et 4 niveaux d'élévation. Le premier niveau d'élévation est occupé par l'habitation, un commerce ou une étable. Les étages sont accessibles par un escalier intérieur en façade ou en fond de parcelle. La façade principale ouvre sur la rue par une porte piétonne, sauf dans la rue de la Citadelle où les maisons tournent le dos à la voie de circulation. Dans la Grand Rue plusieurs maisons ont un accès au logis par l'arrière alors que la façade principale est consacrée à la baie boutiquière. En couverture, la tôle a remplacé le bardeau. Les décors sont rares, ils concernent les cadrans solaires, les faux appareils peints et les huisseries.

  • Typologies
    maison avec commerce et/ou étable en partie basse ; maison sans dépendance agricole ; maison de notable ; maison-chalet de villégiature
  • Toits
    bardeau, tôle ondulée
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 456
    • repérées 58
    • étudiées 6
Date d'enquête 2003 ; Date(s) de rédaction 2005
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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