Dossier collectif IA04003113 | Réalisé par
  • inventaire topographique
maisons de Beauvezer
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Beauvezer
    • Commune : Beauvezer

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de la commune de Beauvezer (canton de Castellane, ancien canton d'Allos-Colmars jusqu'en 2015, Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière, ancien Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var, département des Alpes-de-Haute-Provence). Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête.

Le repérage des maisons sur la commune de Beauvezer a été effectué au cours des mois d'été 2010. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1827, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de sections de ce cadastre a été consulté. Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur. Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…),

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique. Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde...

II. Caractères morphologiques

Le repérage concerne les maisons vernaculaires. Dans la commune de Beauvezer, les maisons ont été repérées dans le village (75 maisons) ainsi que dans les différents hameaux : Villars Heyssier (7 maisons), Le Planon (3 maisons), La Plaine (1 maison), Le Plan (3 maisons), La Combe (9 maisons). Aucune maison n’a été repérée hors agglomération. A cela il faut ajouter quelques maisons de villégiatures regroupées dans des lotissements situés principalement au nord et au nord-ouest du bourg qui n’ont pas fait l’objet d’un repérage mais qui pour certaines ont été étudiées.

Sur l’ensemble de la commune, 98 maisons ont été repérées et 46 ont été sélectionnées soit environ la moitié du corpus. Le repérage s’est donc déroulé comme suit :

Corpus

Chef-lieu

Hameaux

Maisons de villégiature

Commune de Beauvezer

Repéré

75

23

pas de repérage

98

sélectionné

25

21

8

46

pourcentage de sélectionné

33,33%

91,3%

46,94%

Nombre de maisons repérées et sélectionnées, en valeurs et en pourcentages, réparties par types d'agglomérations, sur l'ensemble de la commune.

La plupart des maisons ont été construites à l’époque moderne. 89,47% d’entre elles ont été datées du 18e siècle et seulement 6 maisons lui sont antérieures. Les dates portées sont rares et présentes principalement sur les maisons du Bourg. On en dénombre 12. Deux ont été observées dans le hameau de Villars Heyssier.

Date portée

Références cadastrales

1503

2010 D 380

1573

2010 D 364

1581

2007 D 394

1644

2007 D 436

1675

2007 D 345

1710

2007 D 327

1756

2010 D 359

1807

2010 D 372

1881

2007 D 434

1904

2007 D 356

1907

2007 D 438

Localisation des datés portées recensées dans le village.

Date portée

Références cadastrales

+JT 1678 +

2010 B2 518

1789

2010 B2 536

Localisation des dates portées recensées dans le hameau de Villars Heyssier

La confrontation entre le cadastre de 1827 et le cadastre actuel montre que les agglomérations ont peu évoluées tant dans leurs densités que dans leurs organisations. En revanche, la réappropriation de nombreuses maisons par une population souvent jeune et urbaine a entrainé de nombreuses restaurations plus ou moins heureuses pour les adapter au confort moderne. On dénombre ainsi sur l’ensemble du corpus, 34,74% de maisons restaurées et 18,95%, dénaturées. Seulement 42,11% des maisons ont été préservées. Cependant lorsque les restaurations mineures n’altèrent pas la lecture du bâtiment et permettent de restituer sa forme d’origine ou un état antérieur, ces derniers ont été sélectionnés.

Implantation et composition d’ensemble

Dans le chef-lieu, les maisons sont construites sur un parcellaire laniéré orienté dans le sens de la pente. Toutes sont mitoyennes sur un, deux ou trois côtés selon les ilots et leurs positionnements à l’intérieur. 21,05% des maisons sont mitoyennes sur un côté, 42,11%, sur deux côtés et 28,42%, sur trois côtés. Les maisons mitoyennes sur un côté sont majoritairement implantées dans les hameaux qui présentent un tissu urbain discontinu et peu dense. Celles mitoyennes sur deux et trois côtés sont toutes situées dans le chef-lieu qui présente un tissu dense et continu avec parfois des ilots composés de deux alignements de maisons adossées. On observe deux types d’implantations prédominantes avec des proportions qui varient en fonction de la localisation des maisons dans le village. Celles situés dans la partie sud-ouest présentent un adossement presque systématique par le mur gouttereau. A l’inverse, celles situés au nord de la place centrale à proximité du lavoir communal, présentent un adossement moins systématique (côté nord) ou inexistant (côtés Est et Ouest). Certaines d’entre elles, traversantes, possèdent dans certains cas deux entrées aménagées sur les façades opposées. Cette implantation qui apparaît sur le cadastre napoléonien est toujours lisible sur le cadastre actuel. Dans les hameaux où le tissu urbain est plus lâche, les maisons sont généralement mitoyennes sur un ou deux côtés, le plus souvent par le mur pignon. L’adossement par le mur gouttereau reste exceptionnel. D’une façon générale, les maisons occupent toute la surface de la parcelle à l’exception de celles qui possèdent une cour. On en dénombre 16 dans le village sur le cadastre de 1827.

Corpus

Chef-lieu / Hameau

Le Village

La Combe

Villars-Heyssier

Le Plan

Le Planon

La Plaine

maisons repérées

75

9

7

3

3

1

Avec cour

15

8

1

1

1

0

Répartition quantifiée des maisons repérées avec cour, par lieux-dits.

Dans le chef-lieu, bien que les rues aient un tracé irrégulier, les maisons qui les bordent sont construites dans le même alignement, alors que dans les hameaux l’alignement par rapport à la voirie est beaucoup plus aléatoire.

Matériaux et mise en œuvre

Le matériau employé pour le gros œuvre est la pierre sous la forme de moellons bruts ou à peine équarris, montés au mortier de chaux et de sable. Les façades étant enduites il est souvent difficile d’identifier la nature exacte des matériaux. Parmi les 95 maisons repérées sur la commune, 93 sont construites majoritairement ou exclusivement en grès. La présence du calcaire ou du galet employé en tant que matériaux de gros œuvre est inexistant alors que le lit du Verdon est très proche. Le choix du grès qui apparaît comme le matériau exclusif est lié à son abondance locale et à son extraction facile. C’est un matériau peu couteux et facile à équarrir. Il est également employé pour les chaînes d’angles. 72 cas ont été recensés sur l’ensemble de la commune. L’emploi de la pierre de taille est rare et réservé à certains encadrements de baies, le plus souvent des portes. 18 cas ont été recensés dans le village. On note que près de 76,84% des maisons situés sur la commune sont dépourvues d’encadrements. La plupart des bâtiments sont enduits au mortier de chaux ou au ciment. Bien que ces enduits ne soient pour la plupart plus d’origine, deux types apparaissent prédominants : l’enduit à pierre vue dans 50,53% des cas et l’enduit lisse, dans près de 32,63%. L’enduit à la tyrolienne réalisé au cours du 20e siècle n’apparait que sur trois maisons, parfois associé à un enduit lisse. L’un d’entre eux est daté de 1904. L’emploi du bois de mélèze produit localement, pour le gros œuvre, sous forme d’essentage en planche est exceptionnel sur la commune (1 seul cas situé dans le chef-lieu). Son usage le plus fréquent réside dans la réalisation des charpentes et des couvertures en planche ou en bardeau qui ont aujourd’hui entièrement disparues. Ces dernières remplacées de façon quasi systématique au début du 20e siècle par des couvertures en métal n’ont pu être recensées au moment de l’enquête. Le bois est également employé pour la réalisation des menuiseries notamment les portes. Au tournant du 20e siècle apparaissent de nouveaux matériaux de gros-œuvre comme la brique, puis le parpaing artisanal, et enfin le corps creux en béton. Ces derniers ont souvent été employés dans le cadre de restaurations. Les couvertures en métal tous types confondus (tôle, tôle ondulée, bac acier) constituent environ 96% du corpus. La tuile plate produite localement ou dans des tuileries proches comme à Thorame-Haute n’est présente aujourd’hui plus que 2,11 % des maisons du corpus alors que l’on sait par des témoignages ou des photographies anciennes que son usage était beaucoup plus répandu. Les deux formes de toitures prédominantes sont le toit à longs pans : 61 cas répartis sur l’ensemble de la commune, et le toit à un pan : 28 cas dont l’usage est limité au village notamment sur des maisons avec une surface au sol limitée (souvent inférieure à 50 mètres carrés) adossées par le mur pignon. Les toitures sont bordées d’une rive en saillie dans 88,42% des cas. La génoise le plus souvent à un ou deux rangs n’apparaît que dans 21,05% des cas, dans le village et dans le hameau de La Combe. On la trouve plus fréquemment associée à des toitures en pente douce. D’une façon générales les pentes des toits sont douces dans 46,32% des cas et fortes dans 52,63%.

Structure, élévation, distribution

Plans

Les maisons présentent dans leur majorité un plan rectangulaire allongé avec parfois une surface au sol qui avoisine les 70 mètres carrés lorsqu’elles sont traversantes, et dans une proportion moindre, un plan rectangulaire proche du carré lorsque les maisons sont adossées, avec une surface au sol qui excèdent rarement plus de 40 mètres carrés. Sur le cadastre de 1827, rares sont les maisons qui présentent un plan irrégulier.

Niveaux et fonctions

Près de 68% des maisons ont entre 4 et 5 niveaux. Celles qui en possèdent cinq et six sont toutes situées dans le chef-lieu.

nombre de niveaux

2 niveaux

3 niveaux

4 niveaux

5 niveaux

6 niveaux

occurrences

2

13

45

31

4

Nombre d’occurrences par niveaux sur l'ensemble de la commune.

Sur l’ensemble de la commune, les maisons se composent d’un étage de soubassement (68,42%), d’un rez-de-chaussée surélevé, d’un étage carré (33%) ou de deux étages carrés (38,95%), et d’un étage de comble (86,32%). La présence de deux étages de soubassements n’a été observée que dans 12,63% des maisons et deux étages de combles, dans 5,26%. On note que trois maisons situées dans le village possèdent un sous-sol. Cependant la plupart des bâtiments ayant été analysés depuis l’extérieur, cette dernière quantification reste incertaine. Quel que soit leur nombre de niveaux, les maisons de Beauvezer abritent le plus fréquemment au niveau inférieur une ou plusieurs pièces dont la fonction peut être une étable, un espace de stockage, un logement ou un commerce. Le niveau inférieur abrite dans 49,47% des maisons une fonction agricole seule qui est dans la plupart des cas une étable à mulet (90,53% des cas). Ces pièces sont dans certains cas couvertes par un voûtement qui n’a pu être quantifié de façon systématique car peu de maisons ont été entièrement visitées. La voûte d’arête et la voûte en berceau segmentaire semblent les plus fréquentes mais cette information peut s’avérer inexacte. Lors de la restauration des bâtiments, ces espaces ont été transformés le plus souvent en cave sans avoir subi des dénaturations importantes. Les anciennes étables ont souvent conservé leur mangeoire et parfois leur crèche. Une seule bergerie voûtée en berceau, associée à la fonction d’étable, a été identifiée dans le village.On recense également dans le niveau inférieur des maisons des pièces liées à la fonction d’entreposage pour le matériel ou les denrées (30,53% des cas) : cave, cellier, resserre, remise. Ces espaces généralement neutres car dépourvus d’équipements spécifiques et adaptables aux besoins du moment, ne permettent pas d’identifier avec précision une fonction particulière. Dans une proportion moindre qui s’élève à 10,53% le niveau inférieur est dévolu exclusivement au logis. Les fonctions combinées sur un même niveau sont exceptionnelles. Seulement trois cas ont été identifiés. Deux cas avec boutique-étable et un cas avec remise-étable. On dénombre dans le village exclusivement 11 boutiques aménagées dans le niveau inférieur qui au moment de l’enquête n’apparaissent plus que sous la forme de vestiges. Sur l’ensemble du corpus aucune maison vernaculaire n’est entièrement dévolue au logis. Le schéma de distribution le plus fréquent est : logis entre parties agricoles codé lors du repérage : A/L/A. L’étable aménagée dans le niveau inférieur apparaît dans près de 90,53% des cas et le fenil dans le ou les niveaux supérieurs, dans 93,68% des cas.Le niveau supérieur abrite généralement un ou plusieurs étages de fenils irrigués par une porte haute dans 72,63% des cas, et parfois par deux portes hautes superposées (6 cas). La lucarne fenière est rare et n’a été observée que dans 9 maisons.

Voûtement

Les pièces voutées sont toujours situées au niveau inférieur et généralement à l’étage de soubassement qui est très fréquent dans le village compte tenu de la déclivité du relief. Peu de maisons ont été visitées au regard de l’ensemble des maisons repérées. La nature du voûtement n’a pu être renseigné que dans 26,32% des bâtiments. L’usage de la voûte en berceau apparaît dans 41,05% des cas. La voute en berceau plein cintre apparaît dans 37,89% des cas alors que la voûte d’arête n’est présente que dans 5,26%. L’absence de couvrement voûté concerne 28,42% des maisons.

Escaliers extérieurs et intérieurs

Les escaliers extérieurs desservent le logis aménagé le plus souvent au rez-de-chaussée surélevé ou au premier étage. 34,74% des maisons en sont pourvues. Ces escaliers construits en maçonnerie sont presque toujours droits mais leur implantation par rapport à la façade peut varier. 42,42% d’entre eux ont une implantation perpendiculaire, et 48,48%, parallèle. Seulement 9,09% des escalier donnent accès à une terrasse où est située la porte d’entrée du logis. L’escalier en équerre reste marginal et n’apparaît que dans 6,06% des cas. Dans 85,26% des maisons les étages sont desservis par un escalier intérieur. Bien que l’ensemble des bâtiments repérés n’aient pas tous été visités (le champ "ne sais pas" appelle 32 occurrences), la présence d’un escalier intérieur peut être déduite par défaut d’autre organe de circulation verticale. L’escalier positionné en front de parcelle apparaît dans 44 maisons alors que seules 3 maisons possèdent un escalier en fond de parcelle et 2, en milieu. La prédominance du positionnement de l’escalier en front de parcelle est liée à sa forme, le plus souvent droite, et à la hauteur des bâtiments qui s’élèvent sur quatre et cinq niveaux. Les escaliers droits qui ont été observés dans 18 maisons ont une pente forte avoisinant les 45% et sont ponctués de paliers. Ils desservent principalement les pièces de logis et rarement le fenil auquel on accède plus volontiers par une échelle. L’escalier tournant toutes formes confondues est rare voire exceptionnel comme c’est le cas pour l’escalier un quart tournant qui n’a été observé que dans une seule maison. Dans la plupart des cas l’escalier est précédé d’un petit dégagement d’environ un mètre carré situé derrière la porte d’entrée.

Elévations - typologie des façades

48,42% des façades présentent une régularité dans leur organisation qui s’exprime par la répartition des ouvertures. 45,26% d’entre elles sont irrégulières. Les deux formes se retrouvent indistinctement dans le village et les hameaux. Les façades ordonnancées sont exceptionnelles. Seulement trois cas ont été relevés dans le village. La plupart des maisons ne présentent pas d’organisation en travées (79,79% des cas). Seulement 16,84% des cas ont une travée dans laquelle la porte d’entrée est incluse. Les façades ont une largeur limitée. Bien que les dimensions n’aient pas été quantifiées lors du repérage, on observe que 58,95% des maisons situées en village ou hameaux ne possèdent qu’une fenêtre au second niveau, et 25,26%, deux fenêtres. Seulement 7% des bâtiments situés principalement dans le chef-lieu ont trois fenêtres. Bien que certaines portions de façades puissent être aveugles, la quantification du nombre d’ouvertures au second niveau permet de donner une idée sur les dimensions des façades. Lorsque on analyse la position de la porte d’entrée du logis par rapport à la façade on constate que celle-ci est le plus souvent positionnée sur une partie latérale de la façade. C’est le cas pour 65,26% des maisons. Ce positionnement sur le côté peut être induit par la présence d’une étable ou d’une bergerie équipée d’une porte à doubles battants qui jouxte la cage d’escalier. Ce décentrement a été observé dans 43,16% des maisons possédant un ou plusieurs étages de soubassements. La position centrale ou semi centrale est rare puisqu’elle n’apparaît que dans 12,63% des cas, le plus souvent dans des maisons situées dans le village, datées du 18e siècle ou antérieures. On observe également que dans 14,74% des maisons l’entrée du logis est située sur une façade latérale. La porte du logis est presque toujours surmontée d’un linteau en pierre ou en bois. Cette mise en œuvre apparaît dans 92,63% des cas. Les encadrements en pierre de taille sont rares. Ils n’apparaissent que dans 23,16% des maisons situées exclusivement dans le village. L’arc segmentaire ou en plein cintre associé à l’encadrement d’une baie, le plus souvent une porte, n’a été observé que sur 7 bâtiments. Les fenêtres surmontées d’un linteau en bois, parfois dissimulé sous l’enduit, sont dépourvues d’encadrement dans 76,84% des cas et obturées par des contrevents en planche dans 66,32% des cas. La persienne, toutes formes confondues, qui est un ajout du 20e siècle, est présente dans 42,11% des maisons. La moitié des bâtiments ne possèdent pas de balcon ou le balcon d’origine a disparu. Lorsque celui-ci existe il résulte bien souvent d’une campagne de restauration réalisée au cours du 20e siècle.

Le décor

Le décor des façades est rare et modeste. 70,53% des maisons en sont dépourvues. Les enduits ont bien souvent été restaurés et il est difficile de savoir si le décor qui y figure est inspiré ou restitue un décor plus ancien. Une seule maison située dans l’écart de Villars-Heyssier possède un cadran solaire (cadastrée 2010 B2 536). Une frise peinte réalisée au niveau de l’entablement a été observée sur la façade antérieure d’une maison située dans le village (cadastrée 2010 D 381) et un décor sculpté constitué d’une frise de denticules située sous l’avant-toit, sur une autre maison située dans le village (cadastrée 2007 D 315).11 maisons présentent des encadrements de baies peints et 5, un faux appareil en pierre de taille. Dans certains cas c’est l’organisation de la façade elle-même, autour d’un axe de symétrie appuyé, qui revêt un caractère décoratif. C’est le cas de 19 maisons situées principalement dans le village. Dans les quelques maisons visitées, aucun décor intérieur n’a été observé.

Typologies

Typologie des maisons pour l’ensemble de la commune

- Le type A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (3% du corpus) Logis au-dessus ou à côté d’une partie agricole ou commerciale 3 repérées, 3 sélectionnées

- Le Type A2 : maison avec partie agricole en partie haute (1% du corpus) Logis à côté ou en dessous d’un fenil 1 repérée, 1 sélectionnée

- Le type A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (79% du corpus) 88 repérées ; 32 sélectionnées. Dans le corpus des bâtiments sélectionnés le type A3 se divise en deux sous-groupes :

- Le type A3a = maison avec parties agricoles en parties basses et hautes, qui totalise 31 cas.

- Le type A3b = maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute qui totalise 1 cas.

- Le type B : maison sans parties agricoles, commerciales ou artisanales (1% du corpus) 3 repérées ; 2 sélectionnées.

Le type le plus répandu sur l’ensemble de la commune, comme c’est le cas pour les communes voisines, est le Type A3 avec une majorité écrasante pour la sous-catégorie A3a qui caractérise les maisons avec parties agricoles en partie basse et haute. Le logis positionné entre une étable ou une remise, et un fenil est la disposition la plus fréquente. Les autres types restent à la marge avec des proportions très faibles. Le type A1 avec partie commerciale en partie basse n’apparaît que dans le chef-lieu. Parmi les trois maisons recensées et étudiées, deux abritent une boutique en partie basse qui ne sont pas d’origine (cadastrées 2010 D 381 et 2012 D 321), et une autre (cadastrée 2018 D 361, 360), un four à pain qui servait de lieu de production pour une boulangerie aménagée dans une maison voisine et qui n’est connue que par des témoignages oraux assez imprécis. Le type A2 : maison avec partie agricole en partie haute ne concerne qu’une maison (cadastrée 2010 A2 684) située dans le hameau de La Combe. Le type B : maison sans parties agricoles, commerciales ou artisanales ne concerne que deux maisons de notables implantées en périphérie du bourg.

Les maisons de villégiature, construites au cours de la seconde moitié du 20e siècle, n’ont pas été repérées avec l'architecture vernaculaire en raison de leurs différences d'usage et de forme. Celles qui ont été étudiées se rattachent au type B.

Maisons de villégiatures

8 cas ont fait l’objet d’un dossier individuel.

Dénomination et appellation

Lieu-dit

Cadastre

maison dite Chalet L'Esquirou

Les Crouès

2018 A2 1065

maison dite L'Edelweiss

Les Crouès

2018 A2 937

maison

Les Crouès

2018 A2 938

maison

Les Crouès

2018 A2 2010

maison

Les Crouès

2018 A2 996

maison

Chaussegros

2018 A2 263

maison

Rou Fleyran

2018 A2 996

Localisation des maisons de villégiature.

Au cours de la seconde moitié du 20e siècle sont créés plusieurs lotissements principalement au nord du village aux lieux-dits Les Crouès, Chaussegros et Rou Fleyran, le long de la route départementale n° 2. Les villas construites le plus souvent en milieu de parcelle ont un plan rectangulaire ou en L avec une exposition sud. Elles s’élèvent tout au plus sur trois niveaux : un rez-de-chaussée dont une partie abrite parfois un garage, un étage carré et un étage de comble. Les murs construits en parpaings sont enduits. Le rez-de-chaussée ou le premier étage où est situé le séjour ouvre sur une terrasse de plein pied avec le jardin ou surélevée. Cette dernière réalisée le plus souvent en bois avec garde-corps en planche est reliée au jardin par un escalier extérieur, droit. Dans certains cas, la terrasse peut être couverte ou se prolonger sur une façade latérale. Le décor essentiellement réalisé en bois se réfère à l’image du chalet suisse. On observe dans certains cas, en partie du haute du mur pignon ou au niveau de l’entablement, un parement en essentage de planche couvre parfois l’ensemble de la façade. D’autres villas présentent une architecture plus moderne où s’associent éléments en béton, parement en bois et parfois en pierre.

L’enquête de terrain a permis de repérer 95 maisons sur l’ensemble de la commune. 75 maisons ont été recensées dans le village, 9 dans le hameau de La Combe, 1 dans le hameau La Plaine, 3 dans le hameau Le Planon, 7 dans le hameau Villars Heyssier. La maison la plus ancienne repérée dans le village date de 1503. Quelques dates portées, antérieures au 18e siècle, gravées le plus souvent sur le linteau ou sur une chaîne d’angle ont été observées principalement dans le village. Peu de dates portées ont été relevées dans les écarts. Une seule maison située dans le hameau de Villars Heyssier porte la date de 1697. Sur 95 maisons repérées sur l’ensemble de la commune, 76 sont antérieures ou datées du 18e siècle. La confrontation du cadastre napoléonien de 1827 et du cadastre de 2020 fait état de peu de changements morphologiques dans les différentes agglomérations. On remarque parfois que quelques maisons ont été divisées en deux parties sensiblement équivalentes, probablement lors d'une succession après décès. Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, quelques maisons isolées ont été construites autour du village, à proximité du quartier industriel, aux lieux-dits La Grave ou Le Moulin. Au cours de de la seconde moitié du 20e siècle, plusieurs lotissements peuplés de villas de villégiature ont été créés au nord du village aux lieux-dits : Les Crouès, Rioufleiran, Chaussegros. Ces constructions nouvelles n’ont pas été prises en compte dans le repérage. Dans le même temps, un grand nombre de maisons vernaculaires ont subi des restaurations plus ou moins importantes, sans affecter la volumétrie des bâtiments. Une des plus fréquentes est la transformation du comble aménagé jadis en fenil, en pièce d’habitation, entrainant le remplacement de la baie fenière par une fenêtre.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • nombre des immeubles au dernier recensement de l'INSEE 793
    • nombre de maisons repérées 95
    • nombre de maisons étudiées 46
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2020
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général