DESCRIPTION

Situation

Sur le côté est de la Grande-Rue, ces deux maisons donnent aussi rue de Clastres. Elles sont mitoyennes au nord et au sud.

Composition

Une cour centrale est commune aux deux parcelles ; elle est bordée par les deux cages d'escalier et les deux corps de bâtiment est et ouest.

Matériaux

Blocage enduit dans les caves.

Structure

Ces deux maisons ont une disposition symétrique originale, avec une partie commune, la cour D. Elles comprennent chacune un corps de bâtiment antérieur (A 1 et A 2), une cage d'escalier (C 1 et C 2) encadrant la cour D, et un corps de bâtiment postérieur (B 1 et B 2).

- Alors que A 2 dispose au rez-de-chaussée d'un couloir A 2 a voûté en berceau longeant le local commercial Db couvert de trois voûtes d'arêtes, A 1 a une disposition très différente, double en profondeur : A 1 a est voûté en berceau avec quatre lunettes ; A 1 b est voûté d'arêtes et ouvre sur la cage d'escalier. Dans les deux bâtiments une cave voûtée en berceau. Le nombre d'étages est le même dans les deux bâtiments : trois étages carrés et un étage sous comble. A 1 et A 2 sont doubles en profondeur (sauf A 2 au rez-de-chaussée) ; l'épaisseur du refend décroît à mesure qu'on monte dans les étages.

Les bâtiments B 1 et B 2 n'ont pas été visités.

- Les deux cages d'escalier ont une position symétrique par rapport à la cour D. Les volées sont placées contre la cour, les paliers se trouvant par conséquent contre les murs mitoyens.

L'escalier C 2 est parfaitement homogène de la cave au comble avec une volée à deux quarts tournant à gauche de 15, 16, 16 et 13 marches à chaque étage à partir du rez-de-chaussée ; la volée de la cave n'a qu'un quart tournant et 11 marches. Tout l'escalier est porté par une structure en bois entièrement enduite.

L'escalier C 1, qui a grosso modo le même parti est plus complexe. Il convient de décomposer son développement :

- du sous-sol au rez-de-chaussée : une volée droite de 12 marches couverte d'un berceau incliné ; le départ du sous-sol s'effectue latéralement.

- du rez-de-chaussée au premier étage : trois volées de 1, 10 et 1 marches en retour d'équerre à gauche ; volée de 10 marches couverte d'un berceau incliné, palier séparé par un mur, couvert d'un berceau plein cintre et éclairé, sur la volée, par un oculus circulaire dans le berceau ; départ et arrivée de la volée couverts de voûtes d'arêtes.

- idem du premier au deuxième étage (2 + 10 + 2 marches).

- du deuxième au troisième étage, une volée en bois à deux quarts tournant de 17 marches, avec rampe chantournée et palier plafonné.

- du troisième au quatrième étage, volée en bois à un quart tournant de 13 marches conduisant au comble.

Le changement dans la structure apparaît en façade sur la cour : le mur est en retrait d'une vingtaine de centimètres au-dessus du tracé incliné du berceau couvrant la volée du premier au deuxième étage.

Élévations extérieures

- Façades antérieures

Les deux façades ont une même constitution (type 13 sur cinq niveaux), sont entièrement modernes. Enduit ocre soutenu. Seul élément ancien : la porte de D, en plein-cintre avec une imposte quadrillée disposée en losange. Une baie fenière est percée au dernier niveau.

- Élévations sur la cour D

Aucun décor. Ces élévations qui étaient badigeonnées en blanc conservent deux fenestrons en anse de panier ébrasée extérieurement au premier et au deuxième niveaux de l'escalier C 1. Fenêtre rectangulaire ébrasée barrée d'une grille quadrillée (corps de bâtiment B 1). Les autres baies ont soit un tableau de 10 à 15 cm, maçonné, soit un chambranle en bois au nu extérieur du mur.

Combles et couverture

Toitures à deux versants sur les corps de logis, en appentis sur les cages d'escalier.

Distribution intérieure

Malgré la pauvreté de ces maisons, quelques éléments décoratifs subsistent : dans la cage d'escalier C 2, entièrement badigeonnée en bleu soutenu avec une plinthe noire, y compris le couloir d'accès, plusieurs portes des étages ont encore leur linteau, plâtré à soffite surélevé et adouci aux extrémités.

Au troisième étage (relevé) subsiste dans la pièce postérieure de A 1 une voussure arrondie entourant le plafond (h. 2, 33 m).

CONCLUSION

Il faut noter, comme c'est le cas dans de nombreuses autres maisons jumelles (ou doubles, ou symétriques) que le parti général n'est jamais exactement le même dans chacune des moitiés, même s'il n'y a pas de transformations apparentes. Les deux escaliers sont-ils contemporains, dès leur création, ou au contraire la surélévation de C 1 est-elle contemporaine de la construction de C 2 dans son entier ? Les élévations sur la cour ne présentent pas de traces de reprises (fente ou collage).

Il semble que le type de ces deux escaliers exclut une datation trop haute. Peut-être faut-il les dater des alentours de 1700.