La maison est inscrite dans la pente, ce qui lui ménage un étage de soubassement à fonction agricole (étable à mulets et cellier) avec accès direct dans la ruelle de la Voûte par une porte avec encadrement en pierre de taille chanfreinée et arc segmentaire. L'étable voûtée comporte une banquette maçonnée : elle se prolonge vers la rue de l'Eglise par un cellier étroit également voûté en léger surplomb, initialement séparé de l'écurie par une porte aujourd'hui disparue. Attenant au cellier, la cage de l'escalier tournant qui conduit directement au rez-de-chaussée surélevé : partie agricole et logis communiquent donc intérieurement, même si l'accès au rez-de-chaussée surélevé s'effectue aussi par l'extérieur depuis la rue de l'Eglise, par une porte avec encadrement en pierre de taille et arc segmentaire. L'entrée donne sur un escalier en vis à noyau central sans jour desservant les étages supérieurs (l'escalier menant à l'étage de soubassement y débouche) ainsi que sur une porte ouvrant sur la pièce qui autrefois tenait lieu de boutique. Cette dernière est d'ailleurs identifiable de la rue, avec sa large baie à encadrement en pierre de taille et arc segmentaire, son étal en pierre encore visible bien que partiellement détruit ainsi que ses volets en bois aux battants asymétriques. L'ancienne boutique a été aménagée en pièce d'habitation, avec un balcon exposé au sud, côté ruelle de la Voûte, agrémenté d'un lieu d'aisance. Ce principe de pièce unique se répète sur les deux étages carrés : le second étage carré reçoit un balcon filant au sud. L'étage de comble était autrefois scindé en une pièce d'habitation côté rue de l'Eglise comme le désigne la capucine (c'est encore le cas aujourd'hui) et un séchoir à loggia au sud : le séchoir a désormais laissé place à une terrasse ouverte. De façon récurrente à Entrevaux, on remarque que le rez-de-chaussée, sur une parcelle étroite, est entièrement monté en pierre de taille calcaire. Le reste de la façade est dans le cas présent recouvert d'enduit au ciment appliqué selon la technique de la tyrolienne qui laisse l'appareillage réel ou feint en réserve. La façade rue de l'Eglise reçoit également une fausse chaîne d'angle harpée de part et d'autre, des encadrements de fenêtres moulés ainsi que des appuis de fenêtres en ciment, le tout peint en blanc. La façade principale est particulièrement harmonieuse et homogène, avec son rez-de-chaussée soigné en pierre de taille associant entrée privative et commerçante, ses alignements d'ouvertures cintrées deux par deux aux étages supérieurs, de dimensions moyennes au premier étage carré, hautes et étroites au second étage carré, adoptant la forme de capucines à l'étage de comble, ses persiennes et contrevents manifestement anciens, le tout sous un avant-toit traité à deux rangs de génoise. Le toit est couvert en tuile creuse. Il s'agit d'un exemple typique de maison commerçante entrevalaise, très bien préservé, du moins dans son aspect extérieur.