Dossier d’œuvre architecture IA04003051 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Adresse rue Saint-Pierre
  • Cadastre 1827 E 293  ; 2019 E 337
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    fenil, séchoir, forge, resserre, étable, remise agricole

L'édifice, porté sur le cadastre de 1827, remonte au 18e siècle, voire en deçà. Son propriétaire à cette époque, Joseph Hypolite Roux, possédait également un bâtiment rural mitoyen (ancienne parcelle 294, aujourd'hui englobé dans la maison occupant l'ancienne parcelle 295, actuelle parcelle 258). Il a été l'objet de peu de modifications, aucune n'étant de nature structurelle. Une forge a été aménagée à l'étage de soubassement ; elle n'est plus en fonction depuis au moins le milieu du 20e siècle. La maison a aujourd'hui une vocation de résidence secondaire régulièrement habitée par ses propriétaires encore en 2015, originaires pour l'un du village, pour l'autre d'Ubraye.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle

L'édifice est implanté rue Saint-Pierre (entrée du logis) et Grand rue, plus bas. Il se présente sous la forme d'une construction relativement étroite de cinq étages (un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble) et travée unique répondant à un mode de mise en oeuvre traditionnelle sur la commune : maçonnerie de moellons de grès et de calcaire accompagnés de galet, liés au mortier de chaux et de sable. Les deux façades sur rue - la maison fait partie d'un îlot de parcelles traversantes et a deux mitoyennetés - ont été couvertes d'un enduit récent au ciment côté rue Saint-Pierre, peint en blanc Grande rue.

La maison relève de la typologie du logis entre parties agricoles. En partie basse, l'accès s'effectue Grand rue. La porte d'origine a été remplacée par une ouverture moderne à double battants qui permet d'accéder à un espace de la longueur de la parcelle, divisée en deux pièces. La première, la plus volumineuse, a été transformée pour accueillir une ancienne forge aujourd'hui inutilisée, mais dont la hotte reste en place. Cette pièce a pu servir anciennement d'étable et de remise. Elle possède un double couvrement : un plafond planchéié en front de parcelle prolongé par une voûte à berceau segmentaire, selon un modèle peu observé par ailleurs dans le village. Une cloison en brique creuse montée dans les années 1930 sépare cette première pièce de la seconde, espace au sol en terre battue très souple qui servait de resserre pour les légumes qui achevaient leur maturation dans le sol meuble, selon un procédé courant en zone alpine. Un soupirail percé côté rue Saint-Pierre permet d'éclairer faiblement la pièce.

L'accès au logis, dissocié du premier niveau à vocation agricole puis artisanale, s'effectue donc rue Saint-Pierre. L'entrée ouvre sur un escalier en vis sans jour, maçonné, haut de 6,50 mètres pour distribuer les deux étages carrés supérieurs, qui prend place dans une cage de 1,80 mètre de coté. Les marches sont hautes (22 cm). La distribution intérieure des étages d'habitation a peu évolué, même si quelques aménagements de confort non structurels ont quelque peu modifié la donne initiale. Le rez-de-chaussée surélevé ainsi que les deux étages carrés se présentent sous la forme d'un espace double en profondeur, avec une pièce légèrement plus importante côté sud, Grand rue. Aux deux premiers niveaux d'habitation, on retrouve la même alcôve, que les réaménagements ont associée en bas à la pièce principale côté sud, à l'étage supérieur à la chambre côté nord. Au rez-de-chaussée surélevé, on observe encore en place une cheminée flanquée d'un potager à trois feux contre le mur est. A l'étage supérieur, une cheminée, flanquée cette fois d'un évier, occupe à l'inverse le mur ouest. Cette pièce a conservé ses tomettes hexagonales du 18e siècle. Au deuxième étage carré, dans la pièce principale, une autre cheminée est adossée au mur ouest, mais décalée par rapport à celle occupant l'étage inférieur. Le sol est cette fois recouvert d'un dallage de carreaux de terre cuite carrés et rectangulaires. Une porte-fenêtre donne accès à un balcon filant en façade sud, qui d'ailleurs se poursuit après un coude sur la façade de la parcelle mitoyenne 338, bien que les propriétaires soient différents. On remarque à ce propos qu'une porte, aujourd'hui murée et masquée dans l'entrée au rez-de-chaussée surélevé, assurait autrefois une communication entre ces deux parcelles, qui appartenaient en 1827 à des membres apparentés. L'escalier en vis s'achevant à cet étage, un autre escalier, quart tournant, assure l'accès à l'étage de comble. Il s'agit d'un espace unique traversant qui tenait lieu de fenil et de séchoir, mais aussi sans doute de réserve alimentaire. Une porte haute est inscrite en façade nord rue Saint-Pierre, tandis que côté sud une loggia permet de laisser circuler l'air et pénétrer la lumière : on sait ainsi qu'à Colmars l'étage de comble avait une vocation de confort domestique pour bénéficier de la chaleur solaire. L'usage était également attesté dans d'autres communes, dont Thorame-Haute. Un toit à longs pans et forte pente et tôle ondulée en couverture somme le bâtiment.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • calcaire moellon enduit
    • galet enduit
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    A3b : maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Maison appartenant au président honoraire et fondateur de l'association Patrimoine culturel de Thorame-Haute, fondée en 1991.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Haute, 1827 / Dessin à l'encre sur papier par Bonnete, Builly, Fortoul, Frison, Lambert et Laugier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 219 / 001 à 019.

Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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