Dossier d’œuvre architecture IA84000478 | Réalisé par ;
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
maison puis hôtel de voyageurs, édifice commercial actuellement logement
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse 43 rue Bournissac
  • Cadastre 1982 CK 521
  • Dénominations
    maison

HISTORIQUE

Les actuelles propriétaires ont évoqué l'existence dans cette maison d'un hôtel appelé "Hôtel du Lion d'Or". Elle a ensuite appartenu à un transporteur équipé de charrettes à chevaux.

DESCRIPTION

Situation

On trouve cette maison au sud de la ville entre le cours Bournissac et la place Aimé-Boussot, au cœur de l'îlot (47).

Composition d'ensemble

Sur cette parcelle en forme de marteau dont la plus grande longueur est orientée du sud au nord, les constructions n'occupent que la partie nord-est : de l'entrée sur le cours marquée par deux pavillons, on pénètre dans une première cour occupée seulement par un auvent métal­lique adossé à la maison voisine, côté ouest.

Pavillon d'entrée.Pavillon d'entrée.

La cour se prolonge jusqu'à la place Aimé Boussot, à laquelle on accède par une sortie aménagée sous un étage en surplomb (C). La mai­son ouvre sur le côté est de cette cour. La jonction entre les deux espaces à ciel ouvert est faite par un portique transversal, reposant sur deux colonnes et servant de coursière à hauteur du premier étage.

La partie orientale la plus saillante des bâtiments a été détruite et forme un terrain vague actuellement entre les parcelles (519) et ( 520).

Matériaux

- Maison : murs en maçonnerie de moellons ou blocage enduits (enduit lisse). Encadrements de baies, chaînages d'angle et corniche en pierre calcaire blanche. Plinthe des murs ouest et sud en pierre de taille calcaire coquiller jaune ainsi que la cage d'escalier et la cave. Colonnes de la galerie en pierre calcaire blanche, plan­cher en briques rouges.Toiture de tuiles creuses.

- Pavillons d'entrée : construction en briques pleines rouges, enca­drement de baies, chaînage d'angle, corniche et plinthe en pierre cal­caire blanche.

Couverture de tuiles creuses.

- Passage : Le sol est en partie recouvert d'une calade.

Structure

La maison (A), qui est orientée à l'ouest, a une distribution ré­partie en largeur, centrée sur l'escalier, avec une aile, moins pro­fonde, ajoutée au sud (B) ; sa profondeur est double dans la partie au nord de l'escalier, simple dans celle du sud.

Un escalier secondaire situé au fond du couloir dessert la partie nord.

- (A) comprend deux étages carrés sur le rez-de-chaussée, construit sur un étage de caves, voûtées en berceau et traversées par trois arcs et un étage de combles.

- (B) possède le même nombre d'étages, le premier étage étant de plain-pied avec la coursière.

- (C) n'a qu'un étage en surplomb sur le passage reposant sur des solives apparentes.

Les pavillons sont de plan trapézoïdal pour compenser l'oblique du cours Bournissac.

Élévations extérieures

- Pavillons : côté rue ils ont des fenêtres, côté jardin, des por­tes en arc ogival avec menuiserie à losanges d'un type courant dans Cavaillon.

- Maison : - Élévation antérieure ouest : c'est l'élévation prin­cipale avec une partie centrale de type 51M avec une autre porte rec­tangulaire à la première travée et une partie de type 15 G au sud, en retrait. La porte principale a un encadrement sculpté à pilastre et corniche. Sa menuiserie à motifs de panneaux géométriques est surmontée d'une imposte de verre et fer forgé avec rang de perles sous l'entable­ment ; celle de la porte secondaire a une imposte vitrée.

Toutes les fenêtres ont un appui mouluré et des persiennes. Le cou­ronnement de l'ensemble de la façade est est constitué par une corniche en talon.

A l'extrémité nord sous la pièce (C) s'ouvre une porte cochère rec­tangulaire.

- Élévation sud : à trois niveaux elle ne compte qu'une travée avec une porte-fenêtre au-dessus de laquelle on peut lire les lettres peintes du mot ENTREE.

Les deux autres niveaux sont au-dessus de la coursière.

- Élévation nord de (A) : A deux travées et deux niveaux, elle est couronnée par une génoise à deux rangs. Chaque niveau possède deux fenêtres rectangulaires.

A l'emplacement de l'extrémité nord-est disparue apparaissent les arrachements de cloisons et des baies.

- Élévation nord de (C) : une porte cochère rectangulaire à linteau de bois et une baie fenière occupent l'unique travée.

- Élévation sud de (C) : elle n'a qu'une baie rectangulaire.

Couverture

- Maison : charpente de bois à poutres de section ronde et solives.

- Écurie (A5) : charpente de bois avec poutres de section ronde et solives.

- Pavillons : charpente de bois à poutres équarries.

Distribution intérieure

- Maison : - cave : elle s'étend sous le passage nord où se trouve un puits. L'escalier, de même type que l'escalier principal, descend en deux volées. Trois soupiraux donnent dans la cour.

- rez-de-chaussée : le sol du vestibule (A1) est re­couvert de carreaux noirs-et-blancs.

En (A 2), on trouve dans le mur est un encadrement en pierre dont la forme évoque une bouche-à-feu, à l'intérieur duquel est encastrée une pierre blanche rectangulaire en saillie. Cette pièce possède une cheminée de marbre blanc et un plafond mouluré.

On accède à l'escalier secondaire (A 4) par un long couloir.

A l'extrémité nord, une pièce accessible seulement depuis le passage était autrefois une écurie qui a conservé des mangeoires contre le mur nord (A5).

- premier étage : on y accède par l'escalier principal rampe-sur-rampe à retour à droite comportant deux volées droites par étage. A chaque repos, le mur-noyau plein s'arrête sur un arc sur impos­tes moulurées ; une volute orne la base de chaque extrémité du mur. Les murs de la cage d'escalier sont peints en vert pomme.

Au premier étage on trouve à droite du palier : - une pièce (A 3) avec une cheminée de marbre blanc.

- Une pièce, puis deux chambres (A 5) au-delà du deuxième escalier dont la première a une cheminée de marbre rouge. Les menuiseries des portes ont un décor de cannelures.

- Une chambre (A 2) avec balcon au sud à une cheminée en brèche rouge sculptée et un décor de gypseries ; ceci également dans la sui­vante (B 1).

Escalier, dernière volée.Escalier, dernière volée.

- deuxième étage : à la dernière volée de l'escalier, le mur noyau se termine en main-courante couronnée par une boule ; il débouche sur une porte vitrée. Au sud se trouvent deux pièces, au nord deux chambres. A droite de l'escalier commence un couloir d'où part l'escalier menant aux combles.

- Pavillons : un étage de comble sur rez-de-chaussée repose sur un plancher de bois percé d'une trappe.

CONCLUSION

La disposition de cette maison ouvrant sur un terrain tout en lon­gueur et traversant l'îlot est originale dans Cavaillon. Cependant on peut la rapprocher d'un certain nombre d'autres demeures dont la façade principale est perpendiculaire à la rue et donne sur une cour ou un jardin.

Il est cependant permis de s'interroger sur les dimensions anciennes de la cour : l'importance de la façade appelle en effet un espace plus développé devant elle. On pourrait alors proposer la chronologie sui­vante : - XVIIIe siècle : création d'une demeure ouvrant sur un jar­din large.

- Avant 1832 : partage de la parcelle (vente de la partie ouest. Ce qui reste du jardin devient une cour).

- Milieu du XIXe siècle : aménagement de l'entrée entre deux pavillons sur le cours.

- Les aménagements en hôtel de voyageurs n'auraient en rien modifié cette disposition ; quant à l'appartenance à un transporteur, on peut sans doute la déceler dans le partage de l'espace à ciel ou­vert en espace antérieur de service (avec l'entrée des bureaux) et cour privée séparés par le portique.

La datation de la maison pose le problème de la chronologie relative de ses éléments : la façade semble plus récente que l'escalier. Peut-­on y voir un archaïsme de celui-ci, édifié sur un modèle du XVIIe siècle en plein XVIIIe siècle ? Ou bien la façade a-t-elle été re­faite entièrement au milieu du XIXe siècle ?

'Le décor de volutes de l'escalier est à rapprocher de la deuxième maison de la Grand'rue et de celle de l'impasse Romarin. L'origine et la présence dans la pièce (A 2) de 1'encadrement en pierre n'ont pas été expliquées et pourraient l'être après examen ap­profondi des lieux et de la maison voisine.

Cette maison dont la façade principale, importante, est perpendiculaire à la rue et bordée d'une cour traversante très étroite implique des transformations de la parcelle. Il existait probablement au moment de sa construction au 18e siècle un grand jardin dont la partie ouest a été vendue pour être lotie (avant 1832, comme l'indique le cadastre). Au milieu du 19e siècle : aménagement de l'entrée par la construction de deux petits pavillons en brique et pierre. L'installation d'un hôtel de voyageurs, signalé par les propriétaires actuels, n'a pas transformé les lieux, ni par la suite celle d'une entreprise de transports, sauf la partie antérieure de la cour : couverture par un auvent partiel à l'ouest, séparation des deux cours par le portique, et installation de bureaux dans les pavillons dans l'aile en retrait. La façade semble plus récente que l'escalier, sur le modèle de ceux du 17e siècle : serait-il archaïque ou bien la façade aurait-elle été entièrement refaite?

Cette maison se trouve sur une parcelle longue et étroite, traversante, entre le cours Bournissac et la place Aimé-Boussot. Les constructions n'occupent que la partie nord et est. La jonction entre les deux cours (la première plus étroite que l'autre) est faite par un portique transversal reposant sur deux colonnes et servant de coursière à hauteur du premier étage. Au nord se trouve un passage vers la place, sous l'étage en surplomb de (C). La partie orientale la plus saillante des bâtiments a été détruite et forme un terrain vague entre les deux parcelles voisines. La maison (A), orientée à l'ouest, a une distribution répartie en largeur, centrée sur l'escalier, avec une aile moins profonde ajoutée au sud (B) ; sa profondeur est double dans la partie nord, simple dans celle du sud. Un escalier secondaire situé au fond du couloir ouvrant dans la dernière travée gauche dessert la partie nord. (A) comprend deux étages carrés sur rez-de-chaussée et cave voûtée en berceau et un étage de combles, (B) également et (C) n'a qu'un étage en surplomb sur le passage. Les pavillons sont de plan trapézoïdal pour compenser l'oblique du cours Bournissac. L'élévation de la partie principale est de cinq travées avec la porte centrée (les deux travées droite étant légèrement décalées) ; la porte principale a un encadrement sculpté à pilastres et corniche. L'élévation de (B) a une seule travée et trois niveaux ; porte-fenêtre surmontée du mot Entrée en lettre peintes. Elévation nord de (A) : deux travées et deux niveaux. Les pavillons ont des baies et des fenêtres en arc ogival. L'escalier central est à deux volées droites par étage et mur-noyau plein ; à chaque repos le mur-noyau s'arrête sur un arc sur impostes moulurées et une volute orne la base.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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