Il s'agit d'une des plus vastes parcelles bâties dans le village. Le bâtiment est bordé au nord par une impasse donnant sur la place Saint-Martin et au sud, côté Var, par une lice entre la façade et le rempart. Construit en maçonnerie de moellon calcaire lié au mortier de chaux et de sable, le tout recouvert d'enduit, il se déploie sur sept niveaux : deux étages de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, trois étages carrés et un étage de comble. L'entrée s'effectue dans l'impasse par une porte décentrée dont l'encadrement en pierre de taille dessinant un chaînage harpé sommé d'un entablement droit, le tout en pierre calcaire, constitue presque l'unique élément décoratif de la façade. On observe également un bandeau filant de chaque côté et sous l'avant-toit traité à trois rangs de génoise, ainsi que des encadrements de baies enduits. La façade à pans coupés côté Var, ornée d'un cadran solaire moderne, a été ravalée. L'édifice a été remanié à l'intérieur, mais certaines dispositions intérieures ont été préservées, de même que certaines décorations (moulures soulignant les arcs et voûtes d'arêtes retombant sur des consoles dans un espace recoupé qui est devenu des toilettes). Ainsi le volume de la pièce servant de bibliothèque est-il d'origine, tout comme le vestibule contenant, au fond et contre la façade sur place, la cage d'escalier. L'escalier suspendu à retours et volée demi-tournante avec jour central, en maçonnerie, constitue le tour de force du bâtiment. Il se déploie dans une cage à pans coupés éclairée entre deux étages par une fenêtre flanquée de pans coupés épousant la courbe de la volée. Ces pans coupés présentent chacun une niche en cul-de-four qui devait recevoir des éléments décoratifs, peut-être une statuette comme on en trouve ailleurs à Entrevaux. La balustrade est composée de balustres à poire simple caractéristiques du 17e siècle. Les intérieurs privés n'ont pu être visités. Le troisième étage carré contenait des chambres pour les domestiques reconnaissable côté Var à leurs capucines. Un grenier en étage de comble surmonte l'ensemble, accessible par une trappe au-dessus de la cage d'escalier.

Un escalier tournant maçonné permet également de descendre dans les caves, voûtées, qui occupent les deux étages de soubassement, et communiquent avec la lice. Le bâtiment disposait donc d'une entrée en façade nord (noble) et sud, cas de figure qu'on retrouve pour l'hôtel de Requiston mitoyen (IA04001605). Certaines pièces sont voûtées en berceau segmentaire et devaient servir notamment de lieu de stockage du vin mais aussi d'étable à chevaux.