Dossier d’œuvre architecture IA04001612 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maison et boutique actuellement immeuble
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Adresse Traverse Saint-Martin , rue de la Gaîté , rue du Couvent
  • Cadastre 1816 G 145, 146, 147  ; 2020 G 124
  • Dénominations
    maison
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, cellier

Cette maison existait à la fin du 17e siècle. Elle a peut-être appartenu à l'évêque d'Entrevaux à la veille de la Révolution française. En ce cas, un procès-verbal d'estimation des biens nationaux dressé en 1795 en fournit une description sommaire par étage, alors qu'elle accueillait alors des hommes de la troupe. En 1816 elle était la propriété de François Ignace Roger. L'intrication des parcelles dans le village d'Entrevaux rend parfois très complexe la compréhension de la distribution intérieure. L'actuel bâtiment réunit aujourd'hui trois anciennes parcelles (145, 146 et 147) mais comprend, pour le rez-de-chaussée uniquement, une "enclave" correspondant à l'actuelle parcelle 123, qui servait jusque dans la seconde moitié du 20e siècle de cellier pour une seconde boucherie (la parcelle 122) attenante à celle de la parcelle 124 dont il est ici question. La parcelle 1816 G 145, un escalier en indivision, permettait d'accéder au premier étage de la parcelle 146, aujourd'hui fusionnée à partir de cet étage avec la parcelle 124 (ancienne parcelle 147). Les modifications parcellaires dans le sens d'une intégration ont pu intervenir autour du milieu du 19e siècle, si l'on se fie au décor en façade harmonisant l'ensemble de la nouvelle parcelle, ainsi qu'à des plans datant de 1860 qui témoignent au moins pour le premier étage carré d'une fusion de parcelle effective. Un projet d'installation de la brigade de gendarmerie à pied d'Entrevaux fut en effet envisagé à cette date, avec des plans donnant une idée de la distribution intérieure, mais le bailleur, un certain M. Martin, ne donna pas suite. Trois balcons furent ajoutés au début du 20e siècle. La boucherie occupait le rez-de-chaussée sans qu'il soit possible de déterminer une date d'installation du commerce, qui était encore effectif au milieu du 20e siècle. L'édifice a été reloti en immeuble d'appartements.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : milieu 19e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1795, daté par source

La maison, enduite, répond très vraisemblablement à une mise en oeuvre traditionnelle dans le village, mais il n'a pas été possible de l'identifier. Elle se présente sous la forme d'un bâtiment à cinq niveaux (sous-sol, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et étage de comble sous un toit complexe, à longs pans, mais aussi à pan unique côté nord pour la partie de l'édifice donnant rue du Couvent. L'ensemble est couvert en tuile creuse. L'avant-toit est traité à triple rang de génoise. Le décor extérieur tend à harmoniser une parcelle de plan simple sur le cadastre, mais bien plus complexe dans son organisation puisqu'elle rassemble trois anciennes parcelles, et qu'elle s'est vu amputer d'une partie rue de la Gaîté, au rez-de-chaussée (parcelle 123). Le plan des toits rend compte de cette disparité architecturale. Néanmoins, un enduit couleur safran permet d'identifier la maison sur ses différentes façades. En outre, le traitement des ouvertures, alignées, rythme une façade régulière à trois travées traverse Saint-Martin (anciennement rue des Boucheries). Chaque fenêtre de la maison reçoit un encadrement en plâtre blanc, composé d'un appui de fenêtre et d'un entablement mouluré avec corniche, ce dernier réservant en lacune un losange couleur safran. Par ailleurs, des pilastres moulurés et cannelés, peints en blanc, viennent encadrer en manière d'ordre colossal les différentes façades et apportent davantage de cohérence à un ensemble dont l'emprise au sol est irrégulière. Un balcon filant au premier étage carré, traverse Saint-Martin, au-dessus de la devanture en bois peint correspondant à l'ancienne boucherie, dispose d'un garde-corps en fonte. La travée centrale dispose également d'un petit balcon aux deuxième et troisième étages carrés. Ces trois aménagements en béton armé correspondent à des ajouts de confort, apportant de l'agrément pour une vue sur la Place du Planet puis sur le Var au-delà des remparts pour les niveaux supérieurs. La parcelle, est en léger retrait (d'environ un mètre) traverse Saint-Martin par rapport à la maison d'angle (parcelle 125) : l'avancée du balcon filant, particulièrement profond, fait plus que combler ce retrait puisqu'il apparaît en saillie par rapport à l'alignement des façades. Des aisseliers métalliques assurent le soutien de la plate-forme. La devanture en bois se compose de trois ouvertures - constituées de battants en bois articulés peints en bleu azuré - qu'encadrent cinq trumeaux. Chacun de ces trumeaux reçoit un lambris de hauteur constitué de deux parties : un petit cadre (sorte de lambris d'appui) et un haut lambris peints en bleu fumée.

La distribution intérieure répond à la complexité de la fusion de parcelles évoquée plus haut. Il n'a pas été possible de visiter les appartements. La parcelle, allongée, s'inscrit dans la pente, de sorte que le commerce prend place en étage de soubassement. Cependant, l'organisation, au-delà de l'ancien commerce traverse Saint-Martin, prend place à partir de la façade postérieure, rue du Couvent. Une porte, dans un encadrement en pierre de taille calcaire avec entablement plat et corniche, ouvre sur un escalier dans-oeuvre en vis et en maçonnerie, qui présente une forme originale, dans la mesure où il ménage la place à un large palier pour l'accès à chacun des logements au rez-de-chaussée surélevé, premier et deuxième étages carrés, avant de reprendre une forme en vis stricte pour l'accès au comble. Il mène d'emblée, sur la gauche, à un ancien cellier non voûté en sous-sol. Les marches sont pour partie couvertes en carreaux de ciment teinté dans la masse, pour partie en carreaux de terre cuite vernissée. Une seule porte par étage assure la communication avec les intérieurs. Le plan de distribution projeté en 1860 faisait se prolonger chaque palier par un couloir qui desservait plusieurs logements, sans que l'on sache si cette disposition a un jour existé ou si elle traduit une modification projetée de l'organisation existante. Le comble à surcroît n'est pas aménagé : quatre petites ouvertures côté traverse Saint-Martin pourraient laisser croire à des baies de séchoir, mais l'exiguïté des espaces intérieurs, notamment la faible hauteur sous faîtage font davantage penser à des galetas.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, comble à surcroît, sous-sol
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • pilastre, losange
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La maison dispose de deux appentis présentant chacun une orientation différente.

Documents d'archives

  • Procès-verbaux d'estimation des biens nationaux, commune d'Entrevaux, 1795. 1er messidor An III (1795/06/19). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 062.

    Article 57.
  • Gendarmerie impériale (Entrevaux) - 18e Légion - Compagnie des Basses-Alpes - Arrondissement de Castellane (n° 25). 1860/03/19. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.

    Lettre mentionnant la possibilité de louer une maison d'habitation pour accueillir la brigade de gendarmerie à pied d'Entrevaux, accompagné de trois plan de distribution.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.

  • Maison Martin/Plan de la Caserne de la gendarmerie à Entrevaux/Rez de Chaussée. /Plan à l'encre, à la mine graphite et à l'aquarelle. 1860. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.

    Plan sans échelle.
  • Maison Martin/Plan/de la/Caserne de gendarmerie/d'Entrevaux/1er Etage./Plan à l'encre, à la mine graphite et à l'aquarelle. 1860. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.

    Plan sans échelle. Chaque couleur correspond à un logement pour les gendarmes.
  • Maison Martin/Plan/de la/Caserne de gendarmerie/d'Entrevaux/2me Etage./Plan à l'encre, à la mine graphite et à l'aquarelle. 1860. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.

    Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21
    Plan sans échelle. Chaque couleur correspond à un logement pour les gendarmes.

Annexes

  • Description succincte et estimation d'une maison sur l'actuelle place du Planet, propriété de l'évêque d'Entrevaux, lors des procès-verbaux d'estimation des biens nationaux.
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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