Dossier d’œuvre architecture IA84000575 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
maison dite Villa Popoli
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse 283 cours Sadi-Carnot
  • Cadastre 1982 CK 908
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Villa Popoli

HISTORIQUE

La villa Popoli fut édifiée vers 1905 sur les plans de l'architecte cannois Clément Michel, pour son beau-frère Thomas Avi, confiseur à Cavaillon, qui avait surnom Popoli. L'architecte eut également la responsabilité du jardin et des décors peints de la maison dont il a fixé le programme. Pour la construction il fut fait appel à l'entre­preneur Charles Vidau ; les fresques furent réalisées par des artisans d'origine italienne installés à Cavaillon, les Simonselli (renseigne­ments recueillis auprès de la propriétaire, petite-fille de Thomas Avi).

DESCRIPTION

Situation

Au pied de la colline Saint-Jacques, la maison, légèrement en retrait sur le cours Sadi-Carnot sur lequel elle présente une façade est, a également deux façades sur jardin, au sud et à l'0uest. Elle est mitoyenne au nord.

Composition d'ensemble

La maison est constituée par un corps de bâtiment cubique A, sur le devant duquel se détache une partie B couverte en terrasse, qui corres­pond à l'avancée de l'étage de cave jusqu'à la limite du cours Sadi­ Carnot. A l'ouest, les dépendances comprennent un garage C, une remise E ; sur la terrasse bordant la maison du même côté, pigeonnier de struc­ture métallique légère, de forme hexagonale.

Le jardin, mitoyen avec la propriété de l'école Saint-Charles, comporte trois parties distinctes. Le portail introduit au-delà de deux vases d'Anduze, encadrés par un tilleul et un marronnier, à une aire plane s'étendant au-devant de la façade sud de la maison ; une fontaine dominée par une rocaille s'appuie contre le mur de clôture méridional. Vient ensuite une partie escarpée accessible par des degrés et aménagée d'allées sinueuses entre des banquettes bordées de petites rocailles. Au-dessus, la colline est plantée d'oliviers.

Matériaux

- Maçonneries enduites.

- Élévations extérieures est et sud en pierre de taille.

- Élévation extérieure ouest enduite avec reliefs en pierre.

- Escalier en plâtre et bois avec revêtement de marbre jusqu'au premier étage, de tomettes ensuite.

- Sols : au rez-de-chaussée mosaïques et parquets ; tomettes au premier étage ; carreaux de terre cuite à l'étage en surcroît.

- Cheminées de marbre.

- Plafonds peints à fresque.

Structure

La maison comporte un étage carré et un étage en surcroît au-dessus d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage de caves. Elle est triple en largeur et en profondeur, à l'exception de la partie sud qui au rez-de-chaussée aligne deux grandes pièces sur le jardin.

Elévation sud sur jardin.Elévation sud sur jardin.

Un degré de six marches et la terrasse B donnent accès au vestibule Aa qui, occupant presque toute la profondeur de la maison, distribue l'ensemble des pièces du rez-de-chaussée. Il donne au centre sur une cage d'escalier Ab, transversalement axée, à éclairage zénithal : escalier suspendu, d'une volée tournant à gauche autour d'un jour, et comptant 24 marches par étage. Sous la première volée se trouve la porte de la cave.

En Aa, deux portes en vis-à-vis ouvrent sur les pièces Ac et Ag. Dans le salon Ac la porte-fenêtre appuyée contre le mur ouest ouvre sur un perron de 6 marches situé au centre de la façade méridionale, et qui, couvert d'une marquise, supporte le balcon de l'étage. La salle-à-manger Ad, en enfilade, s'ouvre également sur le vestibule, au fond duquel se trouve le cabinet de toilette Ae qui se répète à l'étage. La cuisine Af s'ouvre par une porte-fenêtre sur la terrasse arrière.

Au premier étage, plan identique mais avec trois pièces alignées contre la façade sud.

L'étage en surcroît comporte au sud une pièce mansardée prenant jour par une lucarne percée dans la toiture. Dans la partie antérieure est, présence de séchoirs à linge, simples placards à châssis de bois et grillage, et de caisses à eau. Dès l'origine la maison fut alimen­tée en eau grâce à une canalisation joignant le puits situé de l'autre côté du cours : dans la cave se trouvait une roue qu'un savoyard venait régulièrement actionner pour le remplissage des caisses qui alimentaient les deux cabinets de toilette.

Élévations

- Élévation antérieure est

Sur le cours, la façade, à deux niveaux séparés par un bandeau et couronnés par une corniche, comporte trois travées de baies rectangu­laires à cadres moulurés et crossettes. A gauche deux pilastres d'an­gle superposés, doriques, au droit desquels ressautent le bandeau et la corniche moulurés. Sur la travée centrale, la porte bâtarde est ornée à la clé d'un cartouche avec le monogramme T.A., et surmontée d'une marquise ; porte à vantaux et imposte vitrés. Les fenêtres avec clé en pointe de diamant ont, au-dessous d'appuis moulurés, leur allège décorée d'une table en céramique entre deux consoles de pierre, en pointe de diamant au premier niveau, à table saillante au second niveau. Un décor d'applique en céramique orne également la frise de l'entablement, avec motifs se détachant sur un fond bleu-vert ; au-­dessus du pilastre, gros cabochon en céramique verte.

Façade sud sur le jardin, plafond de la marquise.Façade sud sur le jardin, plafond de la marquise.

- Élévation latérale sud

Façade qui observe les mêmes partitions : deux niveaux délimités par un bandeau, couronnés par une corniche, et trois travées entre des pilastres superposés aux angles. Au centre se détache un avant-corps encadré de pilastres doriques et sommé d'un fronton cintré, interrompu par une lucarne également couronnée d'un fronton cintré. Cet avant­ corps est précédé d'un perron avec sol en mosaïque et balustrade de pierre, encadré par deux jardinières en rocaille de forme arrondie.

Sur la balustrade, deux colonnettes en fonte supportent le balcon de l'étage, à rampe en fonte et formant baldaquin ; sur le plafond de ce baldaquin fresque avec trompe-l’œil architectural ouvert sur un ciel bleu où volent des oiseaux. Les baies de même forme que sur la façade antérieure n'ont pas de clé au premier niveau, mais sont surmontées d'un motif de table saillante en pierre entre deux consoles, avec décor de céramique au centre ; au deuxième niveau les fenêtres latéra­les ont à la clé un cartouche chantourné, la fenêtre centrale a une clé en pointe de diamant. Toutes sont munies d'appuis en fonte avec main­ courante en bois.

- Élévation postérieure ouest

Elle répète le schéma des deux précédentes et a la particularité de n'être pas en pierre de taille mais enduite, avec reliefs en pierre. La porte-fenêtre de la première travée est précédée d'une petite terrasse ornée d'une pergola et accessible par un degré de 5 marches.

Couverture

Toit à croupes. Tuiles mécaniques.

Distribution intérieure

La maison a conservé son décor d'origine, à l'exception de quelques plafonds, qui, trop endommagés lors de la dernière guerre, n'ont pu être restaurés.

- Au rez-de-chaussée le seuil de la porte, revêtu de marbre blanc veiné de gris, introduit au vestibule Aa, avec sol en mosaïque, mais qui a perdu un décor peint de coquelicots au plafond.

Dans la cage d'escalier Ab, le sol en mosaïque se poursuit. Les marches de l'escalier revêtues de marbre blanc et gris jusqu'au pre­mier étage, ont ensuite tomettes et nez-de-marche en bois. Limon à l'anglaise et rampe en fer forgé à barreaux droits et main courante en bois.

Dans le salon Ac, sol parqueté et plinthe en faux marbre marron. Cheminée de style Louis XV en marbre blanc, à piédroits angulaires et rétrécissement ébrasé. Plafond orné d'une fresque : voussure en trompe-l’œil avec motifs de triglyphes et d'acanthes alternés ; puis cadre à motif de palmettes interrompu au centre des côtés est et ouest par un groupe de putti soutenant un cartouche avec le monogramme T. A., par un motif floral sur les côtés nord et sud ; rosace centrale. Décor en camaïeu beige relevé de tons pastels.

Autour de la pièce Ag également parquetée court une plinthe en faux-marbre rouge foncé. La cheminée de marbre rouge a des piédroits achevés en consoles cannelées. Au plafond, sur un fond beige se détache un léger décor végétal dans les tons de vert tendre, et aux angles des trophées d'art peints en bleu pastel représentent des ins­truments de musique, une palette de peintre, un matériel de sculpteur et les attributs de la poésie.

La salle à manger Ad a un parquet et une plinthe en faux marbre vert foncé. La cheminée en marbre de même couleur de style Louis XV, à rétrécissement ébrasé et rideau de fonte, est surmontée d'une baie vitrée donnant sur la colline ; le canon reporté sur le côté assure son parfait fonctionnement. Une crémaillère permet en outre de fermer les contrevents depuis l'intérieur. Au plafond de couleur vert amande, rosace centrale et frise de pourtour composée de branchages à fruits rouges ; aux angles fleurs, cerises, raisins et citrons symbolisent les saisons.

Dans la cuisine Af, sol de mosaïque, carrelage mural blanc à mi­-hauteur achevé par une frise bleue.

- Au premier étage sol en tomettes.

Dans la pièce Ag, cheminée en marbre blanc de style Louis XV. Au plafond, large panneau central circulaire à fond bleu pâle, sur lequel se devine un décor végétal blanc, diaphane ; les angles sont ornés de motifs floraux plus appuyés.

La pièce Ac1 a une cheminée en marbre blanc surmontée d'une fenê­tre et le système est identique à celle du rez-de-chaussée.

La chambre Ac2, ouvrant sur le balcon, conserve au plafond un modeste décor peint constitué par une branche fleurie.

En Ad cheminée de marbre blanc sur le pan coupé occupant l'angle sud-ouest de la pièce.

- A l'étage sous comble, la pièce mansardée est pourvue d'une che­minée de marbre blanc.

CONCLUSION

La villa Popoli, édifiée d'après les plans d'un architecte extérieur à la ville, ne se distingue en rien dans sa structure d'autres maisons bourgeoises construites à Cavaillon autour de 1900 : sa situation légèrement en retrait sur la voie publique, ses deux étages, sa dispo­sition triple en largeur avec circulation médiane sont des caractères souvent rencontrés. Le plan en est par ailleurs exactement identique à celui de la maison du docteur Montagnier, également construite par Vidau, 164, cours Bournissac. Seul élément d'une architecture plus savante, les cheminées surmontées de baies vitrées, formule importée dont aucun autre exemple ne nous est connu à Cavaillon. C'est cependant son décor qui fait l'originalité de cette demeure : un ensemble de plafonds peints dont les motifs essentiellement végétaux et parfois teint d'exotisme rappellent l'ornementation de certaines villas contemporaines de la Côte-d'Azur.

La villa Popoli fut édifiée vers 1905 sur les plans de l'architecte cannois Clément Michel pour son beau-frère Thomas Avi, confiseur à Cavaillon, qui avait pour surnom Popoli. L'architecte eut également la responsabilité du jardin et des décors peints de la maison, dont il a fixé le programme. Pour la construction, il fit appel à l'entrepreneur Charles Vidau et pour les décors à des artisans d'origine italienne installés à Cavaillon, les Simonselli.

La maison se situe au pied de la colline Saint-Jacques avec une façade en bordure du cours Carnot libérant tout l'espace derrière avec un très grand jardin montant à l'assaut de la colline. Elle est un corps de bâtiment unique auquel se juxtaposent un garage et une serre de jardin et comporte un étage carré et une étage de comble au-dessus d'un rez-de-chaussée et de caves. Elle est triple en largeur et double en profondeur. Entrée principale par la porte ouvrant sur le jardin et qui donne sur un vestibule traversant en partie occupé par la cage d'escalier, disposée en longueur le long du mur de droite. Autour, disposition symétrique de quatre pièces, dont une a une entrée directe sur le cours ; à l'étage, distribution identique. La façade comporte cinq travées et deux niveaux délimités par un bandeau et couronnés par une corniche sur rang de denticules ; au centre, lucarne-pignon à pilastres doriques et fronton triangulaire interrompu. Porte centrée. Au deuxième niveau, allèges des fenêtres à motif de table rentrante entre des consoles plates. Façade latérale identique, avec trois travées. Maçonnerie enduite avec reliefs en pierre de taille. Le jardin qui commence devant la maison est fait d'une succession de trois terrasses auxquelles mène une allée de marronniers. La première est bordée d'un muret et comporte un massif de rocaille dans un angle. Sur la seconde, serre en verre et métal et cabanes à outils, accolés à la maison. Sur la troisième, la plus importante, buis taillé en boule derrière lequel se trouve un pigeonnier en grillage. Enfin, un dernier palier, orné d'un bassin et d'un banc de pierre entre deux banquettes arrondies donne sur une large allée transversale qui conduit vers la colline.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Plans
    plan carré régulier
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    jardin, serre
Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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