Dossier d’œuvre architecture IA83000023 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
maison dite Petit Château Saint-Pierre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hyères - Hyères
  • Commune Hyères
  • Adresse 1ère maison rue Saint-Pierre
  • Cadastre 1951 B 810, 1448, 1449
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Petit Château Saint-Pierre
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, terrasse en terre-plein, dépendance

I. HISTORIQUE

Cf. le commentaire du dossier.

II. DESCRIPTION

1. Situation

La propriété, d'une superficie de 4711 m2, abandonnée, s'étend au pied du château, dans la partie délaissée de la ville, tout en haut de l'agglomération.

2. Composition d'ensemble

La propriété clôturée par un mur crénelé comprend deux maisons exposées au sud face au panorama. Une longue allée goudronnée part, à l'est, d'un portail ouvrant sur la rue Saint-Pierre, à proximité de la villa Noailles. Les deux maisons s'élèvent à flanc de colline au-dessus de cette allée. Tout le reste du terrain est envahi d'une végétation exubérante et en partie exotique.

Mur de clôture crénelé sud. Vue partielleMur de clôture crénelé sud. Vue partielleCorps de bâtiment A. Façade antérieure sud. Vue de situationCorps de bâtiment A. Façade antérieure sud. Vue de situation

3. Matériaux

Calcaire blanc taillé grossièrement au marteau. Colonnes et chapiteaux façonnés.

4. Structure

La villa la plus proche du portail est la plus modeste ; elle n'a qu'un rez-de-chaussée ; aucun décor sauf un couronnement de créneaux sur arcs.

Seule la villa principale présente un intérêt. Elle s'élève sur un replat adossé à la colline, en haut d'un degré extérieur de 9 marches. Elle se compose de deux corps de bâtiment : le corps antérieur comprenant un rez-de-chaussée et un étage carré couvert en terrasse ; le corps postérieur, accessible par un escalier tournant sans jour dans une cage hors-œuvre à l'est, possédant deux étages carrés sur le rez-de-chaussée. Le rez-de-chaussée (pl. II) est constitué d'une pièce de séjour entourée sur ses trois côtés est, sud et ouest d’un portique et d'une cuisine, chaufferie et toilettes à l'arrière. A l'étage se trouvaient deux chambres avec salle de bain ainsi que trois petites chambres avec cabinet de toilette. Au deuxième étage, un grand salon et une chambre avec salle de bain ouvraient sur la grande terrasse couvrant le corps antérieur (pl. III). L’ensemble totalement ruiné ne conserve que ses élévations extérieures et le refend central.

5. Élévations

- Façade antérieure sud (pl. IV) :

Deux niveaux : portique de cinq baies libres en plein-cintre au premier ; serlienne « romane » centrale et fenêtres jumelées latérales au deuxième niveau. Crénelage sur arcs saillants.

Corps de bâtiment A. Façade antérieure sud. Vue partielle du deuxième niveauCorps de bâtiment A. Façade antérieure sud. Vue partielle du deuxième niveauCorps de bâtiment A. Deuxième niveau. Angle sud-estCorps de bâtiment A. Deuxième niveau. Angle sud-est

- Élévations latérales

Baies en plein-cintre, deux arcs libres du portique en retour au premier niveau ; couronnements par créneaux sur arcs.

Vue de volume prise de l'estVue de volume prise de l'est

- Élévation du refend est-ouest

Le troisième niveau faisait office de façade du deuxième étage. Fenêtre jumelée centrale et deux portes latérales en plein-cintre couronnées d'un larmier.

6. Couverture

- Corps antérieur : terrasse (accessible depuis le deuxième étage du corps postérieur).

- Corps postérieur: charpente en bois à longs pans ; tuiles mécaniques.

- Cage d'escalier hors-œuvre : appentis.

III. CONCLUSION

On peut apparenter cette maison au Castel Sainte Claire voisin, mais ici le style est franchement néo-roman. Pourtant la fantaisie a aussi sa part, la baie principale étant une serlienne, c'est-à-dire un type de baie apparu... à la Renaissance. Tout cela n'est qu'une apparence sans réel souci de véracité puisque la maison est construite avec des matériaux modernes et possédait la distribution d'une confortable villa bourgeoise.

Maison construite de 1920 à 1923, dans un style roman qui s'inspire des nombreuses maisons médiévales de la ville, pour la vicomtesse Vroomans-Leclercq, veuve de la Grande Guerre d'origine belge, au sud du domaine qu'elle avait constitué sur la colline du château. Elle finança des fouilles à l'église Saint-Pierre, créa un monument et souhaitait léguer à la commune l'ensemble de son domaine dont elle planifia la mise en valeur. Elle abreuva le maire d'une correspondance véhémente en faveur d'une vision prémonitoire du tourisme culturel, mais, isolée, elle finit par se lasser. La maison, ruinée, et le domaine du château, en friche, appartiennent finalement aujourd'hui à la commune qui l'a acquise de Nathalie de Noailles en 1966.

Maison de plan et de volumétrie composites dissymétriques constituée d'un corps principal double en profondeur avec un 2e étage carré en retrait ouvrant sur une terrasse et d'une aile abritant l'escalier. La façade principale sud est ordonnancée sur 2 niveaux : un portique dans-oeuvre enveloppait la pièce de séjour du rez-de-chaussée adossé au relief. Une serlienne romane en plein-cintre avec colonnettes et chapiteaux encadrée de 2 fenêtres jumelées éclaire l'étage. Des baies en plein-cintre s'ouvrent dans les autres élévations. Toutes ont un parement de moellons assisés avec chaînages en pierre de taille et sont couronnées d'un parapet crénelé sur faux mâchicoulis. Le rez-de-chaussée abritait aussi la cuisine, chaufferie et toilettes à l'arrière. Au 1étage il y avait 2 chambres avec salle de bain et 3 petites chambres avec cabinet de toilette. Au 2e étage un salon et une chambre avec salle de bain ouvraient sur la terrasse. Le jardin de 4711 m2 est en friches et envahie par une épaisse végétation d'où émergent cyprès et phoenix canariensis. Une terrasse en terre-plein borde la façade sud de la maison. A l'est s'élève la maison du gardien, couronnée elle aussi de créneaux, mais d'une architecture plus simple. Des créneaux couronnent le mur de clôture, qui est aussi un mur de soutènement.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique, ciment en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, jardin en terrasses
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre, escalier tournant à retours sans jour : escalier tournant à retours sans jour
  • Typologies
    plan composite dissymétrique avec axe de symétrie ; volumétrie composite dissymétrique ; caractère éclectique à tendance romane ; arc en plein-cintre ; parapet
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • VROOMANS-LECLERCQ (vicomtesse) / [Lettre au maire d'Hyères concernant le legs de son terrain à la commune, 18 janvier 1922]. Archives communales d'Hyères : 1 M 30-2.

Documents figurés

  • Plan de situation [petit château Saint-Pierre, Hyères] / Dessin à la plume de Mme Vroomans-Leclercq, 27 septembre 1921. Archives communales d'Hyères : 1 M 30-2.

  • Façade antérieure sud [petit château Saint-Pierre, Hyères] / Dessin à la plume de Mme Vroomans-Leclercq, 12 juillet 1921. Archives communales d'Hyères : 1 M 30-2.

Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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