Dossier d’œuvre architecture IA04001850 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maison dite hôtel du Commandant de la Place actuellement immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Adresse rue Basse des Remparts
  • Cadastre 1816 G 330  ; 2020 G 184
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    hôtel du Commandant de la Place
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, remise

Le bâtiment doit dater de la seconde moitié du 17e siècle. En tout cas est-il attesté, pour une fonction pérenne - servir de logement au Commandant de la place d'Entrevaux - dès le début du 18e siècle, puisque le plan levé par Hercule Hue de Langrune, directeur, en 1709, le mentionne comme tel. Les différents plans militaires au cours du siècle confirmèrent cette destination : ainsi en 1745 et ceux dressés par l'ingénieur Bernardy en 1751, 1770 et 1776 (ce dernier par l'ingénieur Jean-François Perrotin, visé par Bernardy), ou encore en 1801 (An X de la République), où le bâtiment est désigné comme "la maison du ci-devant Commandant". L'édifice a été estimé comme bien national à la Révolution le 27 prairial An III de la République (15 juin 1795) à 5 000 livres (valeur pour 1790). En 1816 le bâtiment appartenait à Charles-Henry Léon sous la dénomination "maison d'habitation". L'ancien galetas, sous charpente, a été, vraisemblablement dans la seconde moitié du 19e siècle ou au début du 20e siècle, découpé grâce à des cloisons légères délimitant des pièces exiguës à présent à l'abandon, ponctuellement agrémentés d'un revêtement de carreaux de ciment au début du 20e siècle. Le bâtiment accueille aujourd'hui un gîte de France au premier étage carré. Il a fait l'objet d'un ravalement au début du 21e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Secondaire : limite 18e siècle 19e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1795, daté par source

L'édifice se présente une parcelle de forme irrégulière inscrit dans la pente, le long de la rue de la Porte Royale. Il jouxte les remparts et communique d'ailleurs par ses espaces en sous-sol avec la tour dite de la Portette. Il se déploie sur six niveaux sous un toit à longs pans couvert en tuile creuse. La maçonnerie enduite empêche de préciser la mise en oeuvre. La façade principale prend place à l'est sur le mur-pignon qui constitue aussi l'élévation la plus réduite du bâtiment. Celle-ci présente une travée unique et des ouvertures alignées sur quatre niveaux, dont celui de l'entrée, sous un avant-toit traité à triple rang de génoise courant le long des deux façades libres. Le toit est couvert en tuile creuse. Les façades, comme les fenêtres, reçoivent un décor peint simulant des encadrements qui souligne également l'avant-toit et le traitement de l'angle, en laissant toutefois apparaître en partie basse la véritable chaîne en pierre de taille calcaire. L'entrée dispose d'un encadrement en pierre de taille calcaire avec un arc segmentaire sommée d'une clef de voûte discrètement tombante et passante avec un arc infléchi. La porte en bois est à deux vantaux.

Le vestibule décrit en 1795 n'a guère changé : il donne accès à des espaces qui n'ont pu être visités et communiquent avec les lices en façade sud, au pied des remparts. L'escalier prend place en milieu de parcelle. Il est suspendu, tournant avec deux volées perpendiculaires et palier intermédiaire jusqu'au premier étage carré, pour adopter ensuite une forme à retour avec deux volées droites et jour central. Au fond du vestibule, carrelé en mallons de terre cuite dont seule la partie située dans la profondeur semble d'origine, on remarque un petit lavabo niché dans le mur avec sa vasque en pierre creusée dans un bloc calcaire monolithe, ainsi qu'une étable à chevaux avec son ratelier. Sous la cage d'escalier (la seconde volée) une porte ouvre sur un second escalier tournant qui mène à deux celliers en sous-sol. Ceux-ci sont voûtés : le premier, en fond de parcelle, présente en berceau segmentaire très arrondi ; le second, contigu, de dimensions restreintes, sans doute plus récent (il n'est pas mentionné dans l'estimation de 1795), propose au contraire un arc très aplati. Le cellier principal voit son voûtement renforcé par des arcs doubleaux ; il se divise en trois sections. Il correspond à une cave à vin, côté Var, qui traverse longitudinalement l'édifice. Cette cave communique avec la Tour de la Portette (parcelle 183) ainsi qu'avec le bâtiment mitoyen à l'ouest (parcelle 185). La pièce contient de part et d'autre une banquette maçonnée caractéristique : deux rails avec rigole centrale qui permettent de stocker les barriques de vin en les roulant.

Au rez-de-chaussée l'escalier, qui dessert les trois étages carrés, dispose d'une rampe en fer forgé vraisemblablement 19e siècle, du moins en partie, car celle en place à la fin du 18e siècle était déclarée lacunaire. Une boule en laiton sert d'amortissement au départ de la rampe. Le dessin de celle-ci, répandu, s'observe dans plusieurs escaliers de maisons du village : un barreaudage alternant ligne droite et ondulée, sommé d'une frise de volutes géométriques itérative. Chaque palier d'étage carré présente trois portes ouvrant sur trois appartements. Les appartements sont tous disposés selon le même modèle : une pièce principale avec une cheminée partiellement engagée. Dans l'appartement qui a pu être visité, la cheminée présente les caractéristiques suivantes : les jambages et le manteau droit reçoivent un placage en marbre gris avec un décor simple compartimenté par des moulures. Une urne godronnée avec anse double et couvercle orne la partie centrale. La hotte présente des cadres emboîtés moulurés en plâtre.

L'étage de comble a été aménagé de manière à accueillir les logements de la domesticité. Il s'agit de chambres individuelles dont l'une au moins disposait d'une cheminée. Cet espace a subi des remaniements au cours du siècle dernier, notamment des cloisonnements et la pose de revêtements de sol tels que des carreaux de ciment teintés dans la masse sur le carrelage en carreau de terre cuite.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 3 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès-verbaux d'estimation des biens nationaux - Ancienne maison du Commandant de la Place d'Entrevaux. 27 prairial An III (1795/06/15). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 062.

    Description et estimation du bâtiment.

Documents figurés

  • Plan, de la Ville et du Chasteau d'Entrevaux pour servir au projet de 1710. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Hercule Hüe de Langrune. 1709/11/08. Echelle de 50 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 4. Première feuille.
  • Plan de la Ville/et Chateau d'Entrevaux/Pour servir au projet/De 1723. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Paul–François de Lozière d'Astier. 1722/12/23. Echelle de 60 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 5. Le bâtiment correspond à la lettre V du plan.
  • ENTREVAUX 1745/PLAN POUR SERVIR AU PROJET DE 1746. / Plan à l'encre et à l'aquarelle non signé. 1745. Echelle de 60 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 7. Le bâtiment correspond à la lettre F du plan.
  • PLAN D'ENTREVAUX/Pour servir au Projet de lannée/1752. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par André Bernardy. 1751. Echelle de 40 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 9. Le bâtiment correspond à la lettre Y du plan.
  • PLAN D'ENTREVAUX/Pour Servir au projet de l'année 1771. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par André Bernardy. 1753. Echelle de 60 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 14. Le bâtiment correspond au chiffre 48 sous la mention : "Maison du Roy occupée par le commandant".
  • Fortifications/Entrevaux/1776 pour 1777/feuille 1re. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Perrotin. 1776/10/01. Echelle de 35 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.

    Carton 1, chemise n° 18. Plan levé par Perrotin, visé par Bonanand ? Le bâtiment correspond au chiffre 48 sous la mention : "Maison du lieutenant de Roy".
  • Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.

Annexes

  • Procès-verbal d'estimation des biens nationaux, ancienne maison du Commandant de la Place d'Entrevaux.
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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