Dossier d’œuvre architecture IA83001434 | Réalisé par ;
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • opération d'urgence
  • recensement du patrimoine balnéaire
maison de villégiature (villa) dite L'Argentine
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Raphaël - Saint-Raphaël
  • Commune Saint-Raphaël
  • Lieu-dit Notre-Dame
  • Adresse avenue Dumont
  • Cadastre 1968 AV 237
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature
  • Appellations
    L'Argentine
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, conciergerie, terrasse en terre-plein, colonnade de jardin, portail, port

DESCRIPTION

1. Situation et composition d'ensemble

La maison, grâce à son étrange tour, est un des édifices marquants de Saint-Raphaël, visible de partout. Elle occupe l'angle Nord-Ouest d'un ilot bordé à l'Ouest par le boulevard longeant la plage, au Nord par l'avenue Dumont qui monte vers l'intérieur du quartier résidentiel.

Le jardin occupe toute la longueur de cette voie ; il est fermé à l'Est par la maison du gardien située sur une terrasse limitée du côté de la maison par une colonnade en exèdre.

A l'origine, le boulevard n'existait pas et la maison avait à ses pieds un petit port particulier, abrité par un récif.

L'accès s'effectue depuis l'avenue Dumont par un portail.

2. Matériaux et leur mise en œuvre

L'ensemble est construit en maçonnerie revêtue d'un enduit de ciment peint et orné de moulures moulées. Les quatre cadrans de l'horloge de la tour sont en carreaux de faïence ocre-jaune.

3. Parti général

La maison se compose d'un corps de bâtiment A central, de plan rectangulaire, simple en profondeur, comprenant deux étages carrés sur le rez-de-chaussée et la cave à demi-enterrée, et de différentes autres parties dont les masses et les différences de hauteurs constituent l'essentiel du pittoresque de l'édifice.

B : la cage d'escalier se trouve à l'Est et dans l'axe du bâtiment A ; elle en a la même hauteur, mais l'escalier ne dessert que le premier étage de l'ensemble; un deuxième étage y est accessible par un escalier de service dans la partie D.

L’escalier comprend trois volées à l'anglaise suspendues autour d'un jour. Les deux premières (5 et 10 marches) sont alignées; un repos les sépare de la troisième (13 marches) en retour.

Matériau : marbre blanc veiné. Marches monolithes. Repos monolithes ainsi que le retour du palier de l'étage, porté par deux consoles. Chaque marche est assemblée à la suivante par un onglet.

Supports : le premier repos est soutenu par un potelet de fonte ouvragé ; le deuxième repose sur une poutre de marbre monolithe vraisemblablement armée d'une tige métallique, comme le sont peut-être les marches. Le palier de l'étage est porté par un arc en segment.

Décor : marches profilées et contreprofilées ; extrémité ornée d'un bouton de bois tourné. Palier: rebord profilé; les consoles ont un décor de tables saillantes. Rampe en fer forgé riveté et bagué, monté sur bois (main-courante) : frise de postes pour les volées, double frise pour le palier. Éclairage par une grande verrière, à l'Est.

La cage d'escalier sert de vestibule à l'édifice. L'entrée actuelle se fait sous le deuxième repos; l'entrée d'origine se trouvait au Sud entre la partie C et l’ancien bow-window G.

C : un étage sur le rez-de-chaussée ; couverture en terrasse accessible du deuxième étage de B.

D : deux étages sur le rez-de-chaussée qui abrite la cuisine ; couverture en terrasse accessible de la tour F.

E : un étage sur le rez-de-chaussée. Il semble qu'à l'origine il n'y avait que le rez-de-chaussée couvert en terrasse ; la construction de l'étage a impliqué la modification des baies de la partie D.

F : tour d'observation de plan carré (2 x 2 m) située à l'angle des parties A, B et D. Le corps de la tour est en brique jusqu'à hauteur des toitures, en béton armé au-dessus. Elle est couronnée par quatre bow-windows accessibles par des échelles.

G : de part et d'autre du rez-de-chaussée du corps principal A se trouvaient deux bow-windows symétriques. Il ne reste que celui du côté Nord, l'autre ayant été remplacé par une vaste pièce prolongeant le rez-de-chaussée et couverte en terrasse.

4. Élévations extérieures

L'ensemble des façades constitue un jeu de volume et de décrochements dissymétriques où importent surtout les horizontales des cordons séparant les étages, des refends tracés au fer dans le crépi et de la ligne des profonds auvents horizontaux (80 à 100 cm) des bâtiments A et B.

Chaque façade comprend 3 parties de différentes hauteurs, la partie centrale joue le rôle d'élément vertical (Nord, Est); l'accent est mis au contraire sur un effet de masses plus stables dans les autres façades (Est et Sud).

La verticale de la tour équilibre l'ensemble de ces volumes, mais donne surtout son originalité à la maison.

- Façade Sud

La différence d'ornement de chaque niveau est identique pour toutes les façades :

. premier niveau (C) : portes au chambranle à crossettes.

· deuxième niveau (A et C) : chambranles rectangulaires; appui mouluré en retrait (C).

. troisième niveau (A) : fenêtres couronnées d'un larmier retourné ; allège à table saillante.

Une frise peinte couronne chacun des bâtiments A et B :

• A : vagues alternant avec des mouettes; fond bleu, dessin blanc, trait ocre rouge.

• B : nénuphars et iris.

L'auvent de la partie (C) porte un faux égout de toiture qui sert de parapet à la terrasse de couverture.

L'entrée d'origine de la maison se trouvait à l'aplomb de la troisième travée du bâtiment A.

- Façade Est

Centrée sur la verrière qui éclaire la cage d'escalier; le bas est rythmé par deux piliers encadrant la porte d'entrée actuelle.

La partie D, restituée sur l'élévation graphique avait des fenêtres identiques à celles de sa façade Nord : au troisième niveau, appui sur consoles, entablement avec grosse clé saillante.

La partie E saillante a perdu ses baies d'origine qui n'ont pu être restituées.

- Façade Nord

Elle présente trois éléments qu'on ne retrouve pas (ou plus) ailleurs :

• Partie D : baie triple d'inspiration serlienne et balcon à deux étages sur la face Ouest en retour.

• Partie A : bow-window largement vitré à couverture en demi-dame en zinc.

La partie (D) est couronnée d'une double corniche à modillons servant de parapet (h : 2 m) à la terrasse de couverture.

- Façade ouest

Elle a été très modifiée (une restitution n'a pu être faite). On a essentiellement installé des balcons au troisième niveau (A), muré la travée centrale et modifié le long balcon du deuxième niveau dont le centre repose sur un bow-window.

- La Tour

a un décor architecturé organisé sur trois niveaux : fenêtre étroite, cadran de l'horloge et bow-window en encorbellement.

Dans le volume de la corniche et de l'attique de couronnement devait se loger le mécanisme d'un ascenseur.

Les quatre faces sont identiques.

5. -Combles et couverture

Bâtiments A et B : tuiles mécaniques.

6. Distribution intérieure

La maison, rénovée après la dernière guerre, ne conserve aucun décor d'origine.

Carrelage industriel dans le vestibule.

Parquet dans la salle A du rez-de-chaussée et aux étages.

Les salles de bains du premier étage conservent des baignoires d'un modèle ancien avec tablette-robinetterie.

Au rez-de-chaussée de la partie D, en avant du soubassement de la tour, côté Est, mécanisme de l'horloge plaqué contre le mur, avec balancier en fonte. La transmission du mouvement s 'opère par des tiges et divers engrenages.

CONCLUSION

Cette villa se rattache au XIXe siècle par son parti architectural et par les nombreux éléments de décor dont les réminiscences sont non seulement classiques (chambranles à crossettes, modénatures, corniches à modillons,baie serlienne) mais aussi médiévales (larmiers retournés) et dont la facture reste assez plate. L'agencement des volumes centrés sur le mirador est bien dans l'esprit des recherches de cette fin de siècle et annonce d'une certaine façon aussi le XXe siècle.

Il faut noter que l'escalier a été modifié. Vers les années 1920, on lui a donné une nouvelle rampe en tube et fer forgé en remplacement de la rampe d'origine qui prenait appui sur chaque extrémité de marche. Les cabochons de bois tourné que l'on peut y voir servent à masquer l'ancrage des barreaux supprimés. De plus on a à la même époque agrandi le palier du 1er étage par une partie en retour sur deux consoles de marbre. La nouvelle rampe en fait le tour tandis que les cabochons se poursuivent sous ce retour selon l'ancienne disposition.

La présence dans le parti architectural de la villa de ce mirador démesuré peut étonner. En effet ses dimensions sont inaccoutumées, mais il correspond à un schéma typique des villas de bord de mer, italianisantes. On ne peut donc conclure que cette tour a été ajoutée.

La villa L'Argentine paraît avoir été commandé par M. Roverano en 1897 à l'architecte Henri Lacreusette. L'escalier a été modifié dans les années 1920 (nouvelle rampe en fer forgé). Elle a été détruite en 1977.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1897, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lacreusette Henri
      Lacreusette Henri

      Architecte à Saint-Raphaël où il travaille en collaboration avec Sylvain-Joseph Ravel en 1888 pour la villa Magali. Il assure en 1890, la direction des travaux du cimetière Alphonse Karr, conçu par Ravel. Il est l'auteur en 1897 de la villa L'Argentine (détruite en 1977).

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      architecte attribution par travaux historiques

La villa se composait d'un corps de bâtiment central, de plan rectangulaire, comprenant deux étages sur un rez-de-chaussée surélevé, et d'autres volumes de hauteurs différentes. L'ensemble était dominé par un belvédère de plan carré construit en brique jusqu'à hauteur des toitures, en béton armé au-dessus. Il abritait une horloge et était couronné par quatre bow-windows accessibles par des échelles. L'escalier principal, éclairé par une grande verrière à l'est, ne desservait que le premier étage. Le deuxième étage était accessible par un escalier de service.

  • Murs
    • brique
    • enduit
    • maçonnerie
    • béton armé
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • Typologies
    plan-masse composite ; volumétrie composite ; élévation avec axe ; caractère éclectique
  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • oiseau
    • nénuphar
    • iris
    • ornement architectural
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Frises peintes de vagues alternant avec des mouettes, et de nénuphars et d'iris, soulignant le toit. Décor sculpté en plâtre : ornement architectural. Rampe de l'escalier en ferronnerie : frise de postes pour les volées, double frise pour le palier.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Villa de villégiature moyenne à traitement architectural soigné ; 1880-1919

Bibliographie

  • Saint-Raphaël (Var). Vente aux enchères publiques sur place - Villa L'Argentine. 1977. Centre de documentation du service de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

    Centre de documentation du service de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
    Avis de la vente aux enchères du mobilier de la villa en février 1977. Aperçu du contenu. 4 illustrations.
  • JEANNIN-MICHAUD, Emilie. Saint-Raphaël, naissance d'une station. Étude architecturale. Th. doct. : Paris 10 : 1983.

    P. 406 à 408.

Documents figurés

  • Saint-Raphaël (Var). Les villas et le boulevard Félix-Martin. / Carte postale, F. L., 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

Date d'enquête 1977 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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