Dossier d’œuvre architecture IA06002860 | Réalisé par
Hérault Marie (Rédacteur)
Hérault Marie

Architecte diplômée d’État. Historienne des jardins et du paysage. Doctorante en histoire de l'art.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
maison de villégiature (villa balnéaire) dite Villa Haussmann puis Palais Kotschoubey puis Villa Mont-Boron
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Nice
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Mont-Boron
  • Adresse 7 chemin des Crêtes du Mont-Boron
  • Cadastre 2016 KI 0057
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature, villa balnéaire
  • Appellations
    Villa Haussmann, palais Kotschoubey, Villa Mont-Boron
  • Parties constituantes étudiées

Le choix affectif d'une résidence hivernale prestigieuse

C'est sur la colline du Mont-Boron que le baron Georges Haussmann (1809-1891) jeta son dévolu pour y faire construire sa résidence hivernale à Nice par l'architecte Félix Narjoux. La propriété, aujourd'hui détruite, s'étendait sur 2,5 hectares que le baron, alors préfet de la Seine (1853-1870), avait acquis en 1866. Ce choix de résidence était motivé non seulement par son attachement à la région qu'il avait eu l'occasion d'arpenter en tant que préfet du Var (1849-1850) mais aussi par son amitié pour le banquier Jules Frémy, propriétaire de la Villa éponyme dans le même secteur. C'est dans cette demeure qu'il reçut en 1869 l'illustre visite de l'empereur Napoléon III, sous les ordres duquel il avait œuvré aux grands travaux d’assainissement de la capitale française à partir de 1853. En 1881, trop endetté pour pouvoir conserver sa villa au Mont-Boron, il fut contraint de la vendre. C'est la princesse russe Elisabeth Kotschoubey qui en fit alors l'acquisition, rebaptisant la propriété « Palais Kotschoubey ». Elle y accueilli notamment la reine Victoria accompagnée des princesses Béatrice et de Schlewig-Holstein en 1896. Plusieurs propriétaires se succédèrent ensuite jusqu'à son acquisition avant 1930 par le général Dutey, qui la rebaptisa à son tour « Villa Mont-Boron » et y entreprit des travaux de modernisation. A la fin des années 1960, la propriété fut rachetée par une société immobilière qui détruisit la villa et construisit trois immeubles d'habitation à la place constituant les actuelles « Résidences du Parc Haussmann ».

L'évocation architecturale italienne

L'architecte de la Villa Haussmann, Félix Narjoux, évoque les « gracieuses villas de la renaissance italienne » qu'il tente de rappeler à travers cette réalisation. C'est donc à mi-côte du Mont-Boron, dans une situation privilégiée, à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer et à l'abri des vents, que s'élevait la Villa Haussmann, embrassant la Méditerranée du regard depuis sa façade principale et l'une de ses façades latérales. Félix Narjoux revendique le règne de l'architecture italienne, dont Nice a « conservé les traces ». On retrouve dans cette réalisation au Mont-Boron toutes les caractéristiques de la villa italienne à laquelle l'architecte se réfère avec « ses combles plats, ses terrasses, ses loges, ses colonnes, ses marbres colorés et son classique belvédère ». L'architecte précise que seuls des matériaux locaux ont été utilisés pour la réalisation de la villa. Une oliveraie préexistait sur le terrain de la Villa Haussmann et abritait le logement du paysan et un réservoir à huile. L'architecte a d'ailleurs reconfiguré ce réservoir en bâtiment des cuisines pour la Villa Haussmann.

1.2. Situation et composition d'ensemble

L'ancienne propriété Haussmann, actuellement « Résidences du Parc Haussmann », est située dans le quartier du Mont-Boron à l'est de Nice. Elle occupe un terrain d'une superficie actuelle d'environ 1,8 hectare en pente dont le point le plus haut se situe à 80 mètres, et le point le plus bas à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer.

L'ancienne villa se situait à l'est de la parcelle, à l'emplacement de l'immeuble d'habitation actuel le plus au sud des trois. La villa était orientée plein ouest, sa façade principale et une de ses façades latérales regardant la Méditerranée. L'entrée de la villa se faisait par l'autre façade latérale, au nord, ne regardant pas la mer, afin de laisser à la façade principale, à l'ouest, tout le panorama sur celle-ci.

La propriété Haussmann possédait des dépendances comprenant une maison de garde-concierge, existant encore aujourd'hui au sud de la parcelle, des écuries et des remises au sud, détruites, et une maison de jardinier au sud-est de la villa, détruite également.

On accédait à la propriété par trois types d'entrées distinctes : deux entrées principales au sud; une entrée destinée aux piétons au nord-ouest de la parcelle, donnant sur la route de Nice à Villefranche actuellement boulevard Carnot, de laquelle partait un escalier et enfin deux entrées de service, une première au nord, de laquelle partait la plus longue et la plus large allée du jardin, conduisant directement à la façade latérale nord d'entrée de la villa et une seconde à l'est, donnant directement sur la maison du jardinier.

1.3. Matériaux

Les murs de la Villa Haussmann étaient en moellons enduits. Les appuis, le couronnement des fenêtres, les entablements, les seuils et les marches étaient en marbre d'Italie. Les parties de remplissage des murs du rez-de-chaussée étaient en briques polies de Marseille et les balustrades des combles en pierre d'Arles. Les combles étaient couverts de tuiles courbes et les terrasses d'un dallage d'asphalte. A l'intérieur de la villa, le sol était couvert de mosaïques génoises et les murs recouverts d'un enduit en mortier de chaux et sable fin sur lequel étaient appliquées des peintures décoratives ( a freschi ) (Narjoux, 1872, p.108).

1.4. Structure

La villa occupait une surface au sol d'environ 200 mètres carrés. Le plan de la villa était allongé. On distingue un corps de bâtiment central de plan en L et trois décrochés sur les côtés nord, sud et ouest en rez-de-chaussée uniquement. L'ensemble se développait sur deux niveaux. Une tour belvédère étroite dans-œuvre compte deux niveaux supplémentaires. L'édifice se caractérisait par un jeu de volumes et de niveaux animé par des décrochements et un élément de tour saillant. On distingue sur le plan deux escaliers intérieurs, l'un de service en vis, l'autre tournant.

1.5. Élévations extérieures

Les élévations étaient régulières, percées de fenêtres droites. Il s'agit d'un ordonnancement classique de façade dont l'architecte revendique le caractère italien. Des statues ornaient les dés des balustrades des terrasses du toit du premier niveau et des pots plantés ceux du second niveau. Le niveau de soubassement était rythmé par la présence de colonnes. Les élévations de la partie est du bâtiment, réservés pour le rez-de-chaussée à la domesticité, étaient traitées de manière beaucoup plus simple, sans appareils particuliers mais seulement enduits, contrairement aux autres côtés. La façade antérieure se trouvait à l’ouest.

1.6. Distributions intérieures

Rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée constituait l'étage de réception. L'entrée était précédée d'une loge suivie d'un vestibule puis de la salle d'attente des domestiques, d'une antichambre, de la salle de billard, de trois salons communiquant entre eux, côté ouest, juste derrière la galerie donnant sur la mer et de la salle à manger côté sud. La partie est du bâtiment abritait quant-à-elle au rez-de-chaussée les activités de la domesticité, c'est-à-dire, les cuisines, les dépôts, la laverie, les pièces des « femmes de charge ».

Étage

Le premier étage abritait dix chambres à coucher, chacune accompagnée de son cabinet de toilette. Les chambres des domestiques ainsi que la lingerie se situaient dans les combles. la tour lanterne sert aussi à l'éclairage et l'aération du vestibule et de l'escalier.

Résidence hivernale du baron Georges Haussmann à Nice, construite par l'architecte Félix Narjoux en 1866. En 1881, le domaine est vendu à la princesse russe Elisabeth Kotschoubey qui la rebaptise Palais Kotschoubey. Plusieurs propriétaires se succèdent ensuite jusqu'à son acquisition dans les années 1930 par le général Dutey, qui la baptise Villa Mont-Boron et entreprend des travaux de modernisation. A la fin des années 1960, la propriété est rachetée par une société immobilière qui détruit la villa et construit trois immeubles d'habitation, correspondant aux Résidences du Parc Haussmann.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source , (détruit)
  • Dates
    • 1866, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Narjoux Félix
      Narjoux Félix

      Architecte formé à l'École nationale des beaux-arts (1854). Il travaille sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc (chantier de la cathédrale de Limoges). Nommé architecte de la ville de Nice en 1860, puis de la ville de Paris en 1870. Auteur de livres de voyages et d'ouvrages sur l'architecture.

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      architecte attribution par source
    • Personnalité :
      Haussmann Georges Eugène
      Haussmann Georges Eugène

      Administrateur et homme politique. Le Baron Haussmann fut le Préfet de la Seine du 23 juin 1853 au 5 janvier 1870. À ce titre, il a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire (en approfondissant le vaste plan de rénovation établi par la commission Siméon qui visait à poursuivre les travaux engagés par ses prédécesseurs à la préfecture de la Seine : Rambuteau et Berger).

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      propriétaire attribution par source

1.Implantation

La Villa Haussmann se situait à l'est de la parcelle, à l'emplacement de l'immeuble d'habitation actuel le plus au sud des trois. La villa était orientée plein ouest, sa façade principale et une de ses façades latérales regardant la Méditerranée. L'entrée de la villa se faisait par l'autre façade latérale, au nord, ne regardant pas la mer, afin de laisser à la façade principale, à l'ouest, tout le panorama sur celle-ci.

2.Volumétrie

Le plan de la villa était allongé. On distinguait un corps de bâtiment central de plan en L et trois décrochés sur les côtés nord, sud et ouest en rez-de-chaussée uniquement. L'ensemble se développait sur deux niveaux. Une tour belvédère étroite dans-œuvre comptait deux niveaux supplémentaires. L'édifice se caractérise par un jeu de volumes et de niveaux animé par des décrochements et un élément de tour saillant. On distingue sur le plan deux escaliers intérieurs, l'un de service en vis, l'autre tournant.

3.Élévations

Les élévations étaient régulières, percées de fenêtres droites. Il s'agit d'un ordonnancement classique de façade dont l'architecte revendique le caractère italien. Des statues ornaient les dés des balustrades des terrasses du toit du premier niveau et des pots plantés ceux du second niveau. Le niveau de soubassement (rez-de-chaussée?) était rythmé par la présence de colonnes. Les élévations de la partie est du bâtiment, réservées pour le rez-de-chaussée à la domesticité, étaient traitées de manière beaucoup plus simple, sans appareils particuliers mais seulement enduits, contrairement aux autres côtés. La façade antérieure était à l’ouest.

4.Distributions

Le rez-de-chaussée constituait l'étage de réception. L'entrée était précédée d'une loge suivie d'un vestibule puis de la salle d'attente des domestiques, d'une antichambre, de la salle de billard, de trois salons communiquant entre eux, côté ouest, juste derrière la galerie donnant sur la mer et de la salle à manger côté sud. La partie est du bâtiment abritait quant-à-elle au rez-de-chaussée les activités de la domesticité, c'est-à-dire, les cuisines, les dépôts, la laverie, les pièces des « femmes de charge ». Le premier étage abritait dix chambres à coucher, chacune accompagnée de son cabinet de toilette. Les chambres des domestiques ainsi que la lingerie se situaient dans les combles.

  • Murs
    • brique moellon enduit
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Énergies
  • État de conservation
    détruit
  • Techniques
    • mosaïque
    • peinture
  • Représentations

Z Nice repérage

  • 01-DENO maison
  • 02-CHRONO 1860-1919
  • 03-CARACTERE éclectique
  • 04-TENDANCES italianisme
  • 05-INTEGRITE complète
  • 06-VISIBILITE impossible
  • 07-SITUATION isolé
  • 08-IMPLANTATION sur jardin ou parc
  • 09-MATERIAUX non
  • 10-MACONNERIE
  • 11-SUR FACADE
  • 12-ENTREE
  • 13-TOIT
  • 14-COMBLES
  • 15-DOME
  • 16-BELVEDERE oui
  • 17-FRISE
  • 18-CERAMIQUE
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE
  • 20-SITE dimension paysagère
  • 21-LOTISSEMENT
  • 22-PERGOLA non
  • 23-JOINTS
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Image non consultable

Bibliographie

  • GAYRAUD, Didier. Demeures d'azur. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1998.

    p. 73
  • GAYRAUD, Didier. Belles demeures en Riviera, 1835-1930. Nice : Éditions Gilletta-Nice-matin, 2005, 303 p.

    p.180

Documents figurés

  • NARJOUX, Félix. Villa Haussmann, au Montboron (Nice, Alpes-Maritimes). Elévation sur la mer, élévation sur l'entrée. / Planche imprimée [1872]. Dans : L'Encyclopédie d'Architecture, 1er volume, 1872. Bibliothèque municipale Louis Nucéra, Nice.

  • NARJOUX, Félix. Villa Haussmann, au Montboron (Nice, Alpes-Maritimes). Vue générale, plan de situation. / Planche imprimée [1872]. Dans : L'Encyclopédie d'Architecture, 1er volume, 1872. Bibliothèque municipale Louis Nucéra, Nice.

  • NARJOUX, Félix. Villa Haussmann, au Montboron (Nice, Alpes-Maritimes). Coupe, plan du rez-de-chaussée, plan du 1er étage. / Planche imprimée [1872]. Dans : L'Encyclopédie d'Architecture, 1er volume, 1872. Bibliothèque municipale Louis Nucéra, Nice.

  • Villa Mont-Boron - Chemin des Crêtes, Nice - Une Terrasse. / Carte postale anonyme. Non datée [première moitié du 20e siècle]. Archives municipales, Nice : 10 Fi 899.

Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Hérault Marie
Hérault Marie

Architecte diplômée d’État. Historienne des jardins et du paysage. Doctorante en histoire de l'art.

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