La villa La Tramontane compte parmi les réalisations les plus réussies de René Darde. Si certaines de ses villas présentent des lourdeurs et des maladresses, il fait preuve ici d'une belle maîtrise des volumes, des pleins et des vides, des droites et des courbes.
Dans les publications contemporaines de la construction, ces réalisations sont qualifiées de provençale. Or si La Tramontane présente bien des éléments empruntés à l'architecture rurale de la Basse Provence (plan et volumétrie composites, contreforts, arcs en plein cintre, tuiles creuses, génoise ...), le résultat d'ensemble n'a plus rien à voir avec les modèles dont il est censé s'inspirer. Il s'agit là d'une architecture issue d'un certain mode de vie, sans référence vraiment affirmée à une région ou à un pays mais caractéristique de la villégiature balnéaire des rivages du sud.
René Darde est issu de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il travaille dans l'atelier des architectes parisiens Henri Sauvage et Charles Sarazin pour lesquels il vient, en 1911, suivre le chantier du Golf Hôtel de Beauvallon à Grimaud (83). Il s'installe définitivement à Sainte-Maxime à partir de 1913. Avec deux autres agences à Saint-Raphaël et Cannes, il serait l'auteur de près de deux cents villas dans le Var et les Alpes Maritimes. Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement néo-régionaliste en Provence. Victime d'une hémiplégie en 1950, il réduit son activité mais réalise encore quelques villas jusqu'à son décès en 1960.