Source issue de l'exposition "Les Harkis de Sisteron, histoire d'un exil", exposition réalisée sous la direction scientifique de Abderahmen Moumen et présentée du 6 juillet au 25 septembre 2010 au Musée Terre et Temps de Sisteron.

"Depuis longtemps il était question de l'implantation à Manosque de plusieurs familles de Harkis. Le choix de notre localité était indiqué pour réaliser cette initiative, étant donné les demandes de main-d'oeuvre qui se font de plus en plus pressantes dans notre ville ; car il est bien évident que faire venir des familles étrangères au département implique automatiquement que des possibilités de travail soient effectives. Mais ce problème résolu m'empêchait pas l'existence d'autres problèmes, notamment celui du lieu où se ferait l'implantation. Il convient de préciser que les Harkis sont rassemblés en un groupement autonome qui disposent de petits crédits pour construire leurs logements. Il fallait donc que la Municipalité trouvât le terrain approprié et correspondant aux finances de ce groupement. On se souvient que le Conseil municipal avait évoqué ce fait au cours de sa dernière réunion. On sait également qu'au terme du débat, le seul terrain disponible qui se trouvait en Durance, dans la zone industrielle, avait été jugé insuffisant pour une entreprise semblable. Il s'est avéré ensuite que ce qui parut insuffisant à nos édiles, était à la convenance de la direction des Harkis. Il ne restait donc, dans ce cas, plus qu'un pas à franchir, pour que tout soit remis en question".

"C'en est fait aujourd'hui, puisque, nantis de toutes les autorisations, une vingtaine de harkis sont en place, prêts à ouvrir le chantier. Un groupe de Harkis itinérants dont la mission est de travailler à l'édification des logements. Ils viennent d'achever un ensemble à Sisteron. Ils sont chargés de réaliser celui de Manosque".

"Le lieutenant Durand, sur qui reposent les destinées de tous les Harkis implantés dans les Basses-Alpes, après avoir pris contact avec tous les services administratifs intéressés, va pouvoir réaliser une nouvelle opération logements pour ces protégés. Précisons que de semblables réalisations ont été faites à Ongles, Jausiers, Saint-Andre-les-Alpes et Sisteron tout récemment".

"L'implantation de ce nouveau groupe va comprendre l'édification de 40 logements F3 et F4 répartis en 10 ensembles de 4 appartements. Ceux-ci seront pourvus du confort moderne indispensable : douches, WC, cuisines...A cet ensemble, il sera ajouté une salle de distractions pourvue de téléviseurs et jeux de toutes sortes."

"Cet ensemble sera réalisé sur deux lots de terrains parallèles, l'un de 5280m2, l'autre de 5100m2 appartenant à la commune. La durée des travaux, aux dires de M.M. Durand, directeur, Borg et Fabresse, ses adjoints, sera de 3 mois environ. Ce délai est prévu sans tenir compte des éventuelles intempéries susceptibles de venir interrompre la bonne marche de la construction".

"M. Durand que nous avons rencontré sur le chantier, a bien voulu nous donné quelques précisions sur les futurs habitants de cette nouvelle cité. "Lorsque j'ai pris en main la direction des Harkis pour la région, nous dit-il, nous avons jugé avec les services ethnologiques qu'il était nécessaires pour ces familles musulmanes d'Algérie, de procéder à une acclimatation indispensable à notre vie sociale et économique. Nous avons donc procédé par paliers successifs, avant d'en arriver à mettre directement en contact avec les Français, ces compatriotes demeurés fidèles à notre pays." "

"M. Durand : "les Harkis ont tous passés, au sortir des camps où ils se trouvaient, par des stages de chantiers forestiers. Ces stages fonctionnent dans les meilleures conditions à Ongles, Jausiers et Saint-André-les-Alpes. Il s'agit donc de personnes parfaitement adaptés à notre existence"."

"M. Durand nous précise que tous les chefs de familles ont trouvé un emploi à Manosque où, rappelons-le la main-d'oeuvre est très demandée."

"Ainsi donc pendant 3 mois, une équipe itinérante d'une vingtaine de Harkis, va faire jaillir sur les bords de la Durance, au centre de la nouvelle zone industrielle, une petite cité moderne de travailleurs, qui, nous le souhaitons, ne demanderont qu'à vivre en paix dans leur deuxième patrie."

Cité des 4 Saisons : "L'Association des Foyers de Provence a fait connaître que, par suite de départ, 3 logements sont devenus vacants à la Cité des 4 Saisons et demande à la Municipalité si elle verrait quelques inconvénients à ce que ces logements soient affectés à des familles de travailleurs portugais. M. Citavoyer pense que si à un moment donné la Cité des 4 Saisons a pu répondre à un besoin urgent, il ne lui paraît pas souhaitable que cette situation exceptionnelle puisse se prolonger. Après délibération le Conseil donne un avis favorable à la demande de l'Association des Foyers de Provence".