Dossier d’œuvre architecture IA06001307 | Réalisé par ;
  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ligne fortifiée : 7e caposaldo Mesce
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes - Tende
  • Commune Tende
  • Lieu-dit vallon de Casterino
  • Adresse chemin de Valaura
  • Dénominations
    ligne fortifiée
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    batterie, ouvrage d'infanterie, ouvrage d'artillerie, poste d'observation

Ce groupe d'ouvrages qui constitue le septième caposaldo de la première ligne de défense du Vallo Alpino dans le sous-secteur II A dit de la Haute-Roya, s'organise d'abord densément, à la suite du 6e caposaldo, à mi-pente d'est en ouest sur le chemin de Valaura, versant nord de vallon de la Miniera. Plus à l'ouest, trois autres ouvrages s'échelonnent du sud au nord dans le vallon de Castérino, entre le lac des Mesches et le lac de Castérino.

La plupart de ces ouvrages sont commencé en 1933, d'après le rapport du service des renseignements militaires français daté du 15 février 1934, qui les signale en projet ou en cours de construction. C'est également le cas la batterie Sapelli, le plus important ouvrage d'artillerie permanent en caverne du secteur de la Haute Roya, situé sur la hauteur dominant les deux vallons. Une autre batterie permanente du même type, la 344° batterie SP, construite en 1939 sur le Mont Agelino, très au nord de ce groupe d'ouvrages, a néanmoins été alors associée à ce caposaldo Mesce. Ces deux batteries, couvrant de leurs tirs à longue portée l'ensemble de la première ligne, la batterie Sapelli pour l'aile est, la batterie Monte Agelino pour l'aile ouest, ont -de fait- été construites selon une chronologie qui suit celle de l'implantation des capisaldi, d'est en ouest.

1. Ouvrage d'artillerie dit "Batterie Sapelli", ou 606° batterie S.P.

Cette batterie permanente devait être l'une des plus grandes installations actives entièrement "en caverne" de la haute vallée de la Roya avec celle de la cime d'Arpèse (2e caposaldo), assez semblable, projetée à peu près à la même époque mais non réalisée (remplacée plus tard sur un autre site du même caposaldo, Peluna, par une vaste batterie avec galeries en caverne et position de tir découvertes). Le chantier de la batterie Sapelli commença le 29 juin 1932 pour s'achever le 9 décembre 1935, ayant demandé 6232 jours de travail et coûté 433788 lires. Les travaux, qui représentèrent pour le forage des galeries, chambres et casemates, l'extraction de 1633m3 de roche, furent conduits par le géomètre Luigi Corte, sous la direction du lieutenant colonel G.Aimo, du lieut. Fiorani et du capitaine Viaggi1. Bien identifiée dans le rapport du service des renseignements militaires français du 15 février 1934, qui produit un descriptif et un plan assez bien renseignés, indiquant l'état d'avancement du chantier à cette date, mais ne mentionnant que trois des quatre positions de tir sous casemate.

Les quatre pièces d'artillerie correspondantes sont des canons de 75/27 (modèle 906), comme dans le projet de la batterie d'Arpèse. Elles assuraient des tirs de barrage de longue portée orientés sud-est, sur l'aile orientale de la première ligne du Vallo Alpino, secteur de la Haute-Roya, découvrant les hauteurs, certains vallons (Miniera, Porcaresso) et points stratégiques (gare et ponts ferroviaires de Saint-Dalmas, carrefour routier Saint Dalmas-La Brigue) des 6 premiers capisaldi, avec comme point focal la cime de Marta. Elle a été opérationnelle en 1940 et, en dernier lieu, en 1944.

Cette batterie ménagée dans un front rocheux vertical dit des "rochers de la Gardiole", à mi-pente entre le mont Agelino et le fond du vallon de la Miniera, offre la particularité d'être intégralement troglodytique, sans blocs externes. On doit remarquer l'exceptionnel état de conservation de certains aménagements de second oeuvre en structure métallique: portes, tablettes, socles, tuyauteries.

L'unique galerie d'accès est rectiligne comme l'ensemble des galeries et abris de l'ouvrage qui se croisent à angle droit selon un plan extrêmement symétrique (cette galerie d'accès exceptée), en forme de H souligné (deux chambres-abri reliées par une galerie perpendiculaire, reliées à la base par la longue galerie desservant les positions de tir). Orientée au nord-est, l'accès est pourvu d'une porte-guérite à quatre volets, adaptée au fusil mitrailleur. La galerie d'accès dessert latéralement les locaux techniques habituels, en premier lieu, à droite, celui du groupe électrogène, puissant générateur de 8kw, assurant le fonctionnement de l'éclairage, du chauffage et de la ventilation, réserve d'eau, dépôt de munitions... (buse de prise d'air sortant au dehors à droite de la porte de l'ouvrage). On trouve ensuite à gauche, deux cabinets de latrines distincts (hommes de troupe et officiers), vis à vis d'un réduit, puis le central téléphonique, enfin à droite, la réserve d'eau équipée de 8 réservoirs en eternit de 500 litres chacun. La galerie d'accès débouche ensuite au milieu de la première chambre-abri transversale longue d'environ 12 m, qui confine par son extrémité gauche à la galerie de distribution des positions de tir. Cette chambre abri est entièrement occupée par une série de locaux logistiques: 3 chambres d'officiers, 2 dépôt de vivres, mess des officiers et sous-officiers. Sur le grand coté opposé, s'ouvre la niche du groupe de ventilation du secteur logistique de la batterie, avec filtres antigaz. La galerie transversale d'accès à la seconde chambre-abri dessert au passage, à gauche, un grand dépôt de munitions, puis une réserve d'eau potable pour la garnison. La seconde chambre-abri était dévolue au dortoir des hommes de troupe, et pourvue de râteliers pour les armes individuelles; elle a sa propre niche de ventilation. La galerie de service des positions de tir, exceptionnellement large (1m50) est terminée aux deux bouts à deux dépôts de munition de section et dessert à droite, entre les accès aux deux chambres-abri une série de quatre locaux de service (poste de commandement, infirmerie, dépôt de cartouches, magasin d'amorces), et à gauche, entre les accès aux casemates d'artillerie, une troisième niche de ventilation et deux niches abritant chacune des réservoirs d'eau en éternit.

Les casemates d'artillerie des quatre positions de tir, strictement alignées, accueillaient les pièces de 75/27 sur un chariot Decauville à roues amortissant le recul. Les embrasures, munies chacune d'une grande plaques de blindage, ont leur ébrasement externe entièrement taillé dans le rocher.

2. Ouvrage d'artillerie dit "Batterie Monte Agnelino", ou 344° batterie S.P.

Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : percée de la route d'accès à la batterie dans le rocher, dite "la porte".Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : percée de la route d'accès à la batterie dans le rocher, dite "la porte". Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : entrée principale et esplanade d'accès.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : entrée principale et esplanade d'accès.

Cette batterie permanente moins importante que la batterie Sapelli, appartient à la seconde génération des ouvrages d'artillerie des années 1938-1939 (batterie Peluna, second état des ouvrages 9 et H ouest) Elle a été réalisée en 1939 sous la maîtrise d’œuvre du géomètre Luigi Corte, pour battre de tirs à longue portée (canons de 75/27 modèle 906) l'aile ouest/sud-ouest de la première ligne de défense du Vallo Alpino, secteur de la Haute Roya. Cette zone, opposée à celle couverte par la batterie Sapelli, porte sur les 8° et 9° capisaldi, et -en théorie- sur les deux suivants, derniers de la première ligne, dont les implantations n'ont -dans les faits- jamais vu le jour.

L'ouvrage est mis en oeuvre sur une crête du mont Agelino, en forme d'arête rocheuse, selon un plan à la fois simple et classique: Une longue chambre-abri centrale en forme de tunnel munie à ses extrémités de deux galeries d'accès qui débouchent sur le versant de gorge (nord-est) du site, distribue par l'intermédiaire de galeries de longueur légèrement dégressive quatre positions de tir d'artillerie sous casemates dont les demi blocs béton affleurent à flanc de pente sur le versant actif (sud-est).

Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : corps de garde en ruine.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : corps de garde en ruine. Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : couloir d'entrée avec embrasure d'axe d'une casemate d'action frontale, à droite, réserve.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : couloir d'entrée avec embrasure d'axe d'une casemate d'action frontale, à droite, réserve.

Les deux galeries d'entrée, d'inégale longueur mais disposées symétriquement, forment chacune peu après la porte d'entrée, un coude en angle obtus au fond duquel est ménagée, derrière une paroi-bouclier, une petite casemate de protection pour fusil mitrailleur dont l'embrasure à trémie bat en enfilade le premier segment de la galerie. Dans la galerie de gauche, le local du groupe électrogène de 8Kw est ménagé à droite, avant la casemate, tandis que la vaste réserve d'eau pour 16 réservoirs en éternit se trouve après, à gauche, peu avant d'entrer dans la chambre-abri. La galerie d'accès de droite, plus courte, dessert les cabinets de latrines. Au centre de la longue chambre-abri, du côté des accès aux casemates d'artillerie, se trouve la vaste niche du groupe de ventilation, vis à vis de trois locaux logistiques inclus dans le volume de la chambre: poste de commandement, dépôts de vivres et de munitions. Dans l'angle entre la chambre-abri et les deux galeries d'accès aux positions de tir extrêmes sont ménagés symétriquement deux grands dépôts de munitions carrés. Les casemates des positions de tir ont un plan évasé à la gorge, qui permettait, à la faveur d'un encaissement de même forme au sol en pente, de faire pivoter de 16° à 28° l'affût de campagne sur lequel étaient montés les canons de 75/27. La fenêtre de tir de l'embrasure est très vaste, dépourvue de plaque de cuirassement, et évasée extérieurement par une disposition à trémie. Les blocs sont laissés en béton décoffré nu (sans camouflage) à l'extérieur, excepté le dôme de couvrement, classiquement parsemé de moellons rustiques incrustés dans le revêtement en ciment. Cet ouvrage parait être resté partiellement inachevé: il n'a jamais reçu ses portes métalliques définitive, pas plus que certains aménagements de second oeuvre.

Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : intérieur de l'un des postes de tir sous bloc, emplacement de la pièce d'artillerie.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : intérieur de l'un des postes de tir sous bloc, emplacement de la pièce d'artillerie.

Le site de la batterie est accessible par le chemin militaire préexistant partant de la route entre les Spegi et Peyrefique, formant un vaste boucle montant sur les sommets du mont Agelino par la cime du Prêtre et redescendant sur la route. Au départ de ce chemin, à l'est, on repère les ruines d'un petit corps de garde préexistant en pierres, et, après avoir desservi la batterie par la gorge, le chemin amorce une re descente en lacets , puis traverse un rocher à la faveur d'une percée traditionnellement désignée par le micro toponyme "la porte".

Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : vue extérieure de deux des blocs des postes de tir.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : vue extérieure de deux des blocs des postes de tir. Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : accès à l'un des postes de tir sous bloc.Ouvrage d'artillerie dit batterie Monte Agnelino : accès à l'un des postes de tir sous bloc.

- Ouvrage dit de l'observatoire du mont Agnelino

Cet observatoire associé à la batterie du mont Agelino et construit en même temps prend la forme d'un petit bloc non actif semi-circulaire construit à mi-pente côté sud, de même facture que les blocs actifs de la batterie abritant un poste d'observation doté classiquement de trois embrasures de vision orientées ouest, sud et sud-est. L'accès est une longue galerie casematée montant partiellement en escalier du versant nord jusqu'à la gorge de l'ouvrage, qui abritait un poste téléphonique. Des éboulis ont en parti enseveli ce petit ouvrage.

- Ouvrage n° 1: poste à ciel ouvert avec abri-caverne, regione Sapelli.

Abri-caverne actif construit avant 1935 sur le chemin de Valaura pour 8 hommes desservant deux positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse contrôlant le vallon de la Miniera et flanquant les postes n°2 et I. Il devait être complété par la construction d'un bloc destiné à mettre les deux positions de tir sous casemate, qui n'a jamais vu le jour. Ignoré des renseignements français en 1934.

Il se compose d'une chambre-abri longue de 10m 60, avec niche de ventilation, réserve d'eau, magasins de munition et de vivres, poste de commandement. Accessible à un bout (côté est), fait inhabituel, par une unique galerie en chicane assez courte desservant une latrine.

- Ouvrage n° 2: poste à ciel ouvert avec abri-caverne, regione Sapelli.

Abri-caverne actif construit avant 1935 pour 16 hommes desservant à l'ouest/sud-ouest, devant ses issues, deux positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse contrôlant le vallon de la Miniera et flanquant les poste n° 1 et 3. Ignoré des renseignements français de 1934.

Très semblable au n° 6, il se compose d'une chambre-abri d'environ 15m de long avec niche du local de ventilation au centre et locaux techniques (poste de commandement, magasins des vivres, des munitions, du matériel) incorporés de part et d'autre, vers les angles du grand côté nord. Cette chambre est accessible par deux galeries s'avançant vers l'est, légèrement divergentes , s'embranchant sur le grand côté est, celle de droite à l'extrémité sud, l'autre à l'extrémité nord. La galerie de droite dessert au passages les latrines, et celle de gauche la réserve d'eau. Chacune a une entrée en chicane, symétrique. L'une des portes en fer encore en place a conservé sa peinture de camouflage.

- Ouvrage n° I: poste à ciel ouvert avec abri-caverne, regione Sapelli.

Abri-caverne actif construit avant 1935 pour 16 hommes desservant à l'ouest/sud-ouest, devant ses issues, deux positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse contrôlant un chemin muletier sur le versant opposé du vallon de la Miniera. Ignoré des renseignements français de 1934.

Cet abri petit et sommaire se compose d'une chambre-abri de faible longueur, sans aménagements, qui devait accueillir des lits superposés et une cuve de 1000 litres d'eau en éternit. Cette chambre est accessible aux deux bouts par deux courtes galeries parallèles en chicane.

-Ouvrage n° Ibis: poste à ciel ouvert avec abri-caverne, regione Sapelli.

Abri-caverne actif construit avant 1935 pour 16 hommes desservant à l'ouest/sud-ouest, devant ses issues, deux positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse contrôlant un chemin muletier sur le versant opposé du vallon de la Miniera. Ignoré des renseignements français de 1934.

Cet abri petit et sommaire, à peu près semblable au précédent, se compose d'une chambre-abri de 7m 50 de long, sans aménagements, qui devait accueillir des lits superposés et une cuve de 1000 litres d'eau en éternit. Cette chambre est accessible aux deux bouts par deux galeries parallèles en chicane, très courtes, descendant en escalier depuis les portes extérieures, qui font face au sud-est. L'une des portes en fer encore en place a conservé son auvent en zinguerie.

- Ouvrage d'infanterie n° II, dit du lac des Mesches.

Ouvrage casematé en caverne de type 200, commencé en octobre1933, armé de 3 mitrailleuses , affecté à une garnison de 18 hommes, compris un officier et un sous-officier. Repéré dans le rapport du service des renseignements militaires français du 15 février 1934, qui signale que l'entreprise Baiguini était adjudicataire des travaux, pour une somme de 450000 lires .

C'est un ouvrage à caractère troglodytique affirmé, ménagé dans une paroi rocheuse qui domine le lac des Mesches au nord-est.

Le plan général s'apparente à celui d'un abri-caverne, avec petite chambre-abri centrale recoupée de locaux techniques curieusement réalisés en parois métalliques, dotée d'une niche de ventilation. En partent trois galeries au tracé en chicane rayonnant vers la paroi rocheuse sud . Celle de gauche, qui débouche dans l'angle sud-ouest , est la galerie d'accès montant en pente douce; elle s'ouvre à l'extérieur par une porte-guérite parfaitement conservée en place (peinture comprise) adaptée à une mitrailleuse, et dessert au passage la réserve d'eau (avec pompe à bras dans une niche en vis à vis) et les latrines. Exceptionnellement, la réserve d'eau donne accès au groupe électrogène et à une fosse pour un baril d'essence de 400 litres. La seconde galerie part du grand côté sud de la chambre pour desservir la première position de tir casematée, formant dans son premier segment un escalier de 17 marches. La troisième galerie, partant dans l'angle sud-est de la chambre pour monter à la seconde position de tir, est entièrement traitée en escalier de plus de 30 marches. Les embrasures de tir pour mitrailleuse ont une plaque de blindage métallique, et sont taillées à même la paroi rocheuse vers l'extérieur; elles disposaient en outre de panneaux de camouflage sur châssis bois..

- Abri-caverne n° III, dit du lac des Mesches.

Abri-caverne actif, quoique non qualifié d'Appostamento allo scoperto, construit en 1934, pour un contingent de 16 hommes desservant une positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse orientées au sud-ouest, vers le chemin venant du lac des Mesches. Repéré dans le rapport du service des renseignements militaires français du 15 février 1934, qui signale que l'entreprise Baiguini était adjudicataire des travaux alors commencés.

Cet abri petit et sommaire est identique au poste n°Ibis, adapté à un site de paroi rocheuse escarpé, avec terrasse sur mur d'appui en blocage: il se compose d'une chambre-abri de 7m 30 de long, sans aménagements, qui devait accueillir des lits superposés et une cuve de 1000 litres d'eau en éternit. Cette chambre est accessible aux deux bouts par deux galeries parallèles en chicane, très courtes, descendant en escalier depuis les portes extérieures, qui font face au sud-est.

- Ouvrage d'infanterie n° IV, dit de la Miniera de Valauria.

Ouvrage casematé en caverne de type 200, construit entre 1934 et 1936, armé de 3 mitrailleuses et d'un fusil mitrailleur Breda, affecté à une garnison de 35 hommes, deux officiers et deux sous-officiers. Il a pour mission de commander l'entrée du vallon de Castérino à l'est en croisant ses feux avec ceux de l'implantation n° II, et de contrôler la partie ouest du vallon de la Miniera (encore appelée aujourd'hui de la Minière).

Cet ouvrage à flanc de versant rocheux dominant le lac des Mesches à l'ouest est accessible par un chemin partant un peu plus à l'ouest, de l'ancienne mine (galène argentifère) de Valauria, au fond du vallon, que l'armée avait rachetée après la désaffectation de 1927, pour en aménager les bâtiments en casernes (rattachées au 10° caposaldo). L'entrée de l'ouvrage IV s'ouvre à l'est par une porte-guérite adaptée au fusil mitrailleur. Après une chicane, elle se prolonge par la galerie principale de distribution, deux fois coudée, de l'ouvrage qui (premier segment ) dessert à gauche la première position de tir, traverse ensuite (second segment) dans son grand axe la chambre-abri, qui donne accès à la 2e position de tir, et se prolonge (dernier segment) en galerie d'accès à la 3e position de tir. Le premier segment de la galerie de distribution dessert à droite, successivement: une niche pour l'installation antigaz, le local du groupe électrogène et la réserve d'eau, adossée à la chambre-abri (les dispositions de l'état réalisé diffèrent sensiblement du plan de projet) à gauche, latrines. Dans la chambre-abri, longue de 12m30 sont enclavés les locaux habituels (poste de commandement, magasin des vivres...) deux niches abritant en outre la ventilation et la cuisine. Les embrasures de tir pour mitrailleuse ont une plaque de blindage métallique, et sont taillées à même le rocher vers l'extérieur, avec raccord en ciment.

- Ouvrage d'infanterie coté A, Regione Sapelli.

Abri-caverne actif construit avant 1935 pour 60 hommes et pour deux positions de tir à ciel ouvert pour mitrailleuse contrôlant le chemin de Vallaura, transformé en cours de construction en ouvrage avec casemate sous bloc et porte-guérite. Garnison permanente de 30 hommes. Ignoré des renseignements français de 1934.

Il se compose d'une longue chambre-abri d'environ avec niche du local de ventilation au centre, en vis à vis des locaux techniques incorporés (poste de commandement, magasins des vivres et des munitions). Cette chambre était accessible par deux galeries divergentes qui s'embranchant aux deux extrémités, près des angles du grand côté sud. La galerie de droite, dont la porte s'ouvre à l'est / nord-est, a été munie d'une porte-guérite (conservée en place) adaptée à la mitrailleuse. Elle dessert au passage le local du groupe électrogène, les latrines et deux dépôts. L'issue en chicane tournée vers l'ouest/sud-ouest de la galerie de gauche est condamnée et transformée en casemate active pour mitrailleuse, avec embrasure à trémie et plaque-cuirasse de blindage. Cette galerie dessert la réserve d'eau.

- Ouvrage d'infanterie n° 95, dit du lac de Casterino.

Ouvrage casematé monobloc de type 7000, à l'épreuve de l'artillerie de moyen calibre, construit en 1938, pouvant héberger six hommes, et armé de 2 mitrailleuses Fiat modèle 14/35.

Situé sur le versant est du vallon de Castérino, il commande les abord du lac. Accès direct par le flanc droit du bloc, chambre-abri rectangulaire d'ou partent en stricte symétrie deux escaliers d'accès aux positions de tir divergentes pour mitrailleuse. Casemates carrées à embrasures à trémie avec plaque de blindage métallique. A l'extérieur, le bloc est couvert en dôme aplati revêtu de pierres brutes sporadiquement enchâssées.

1Bagnaschino (D.), Corino (P-G), Alta Roja fortificata, 2001, p. 149.

Ce groupe d'ouvrages constitue le septième caposaldo de la première ligne de défense du Vallo Alpino dans le sous-secteur II a de la Haute-Roya. La plupart de ces ouvrages sont commencés en 1933, d'après le rapport du service des renseignements militaires français daté du 15 février 1934, qui les signale en projet ou en cours de construction. C'est également le cas de la batterie Sapelli, le plus important ouvrage d'artillerie permanent en caverne de la vallée de la Haute Roya, situé sur la hauteur dominant les deux vallons et opérationnelle en 1940. Une autre batterie permanente du même type, la 344e batterie SP, construite en 1939 sur le Mont Agelino, très au nord de ce groupe d'ouvrages, a néanmoins été associée alors à ce caposaldo Mesce. Ces deux batteries, couvrant de leurs tirs à longue portée l'ensemble de la première ligne, à l'est et à l'ouest, ont été de fait construites selon une chronologie qui suit celle de l'implantation des capisladi, d'est en ouest.

Le septième caposaldo s'organise d'abord densément, à la suite du 6e caposaldo, à mi-pente d'est en ouest sur le chemin de Valaura, versant nord du vallon de la Miniera. Plus à l'ouest, trois autres ouvrages s'échelonnent du sud au nord dans le vallon de Casterino, entre le lac des Mesches et le lac de Casterino. Ce caposaldo regroupe deux ouvrages d'artillerie, la batterie Sapelli et la batterie Monte Agelino, un observatoire, trois postes à ciel ouvert (1, 2, I, I bis) , deux ouvrages d'infanterie (II, IV, A et 95) . La batterie Sapelli est l'une des plus grandes installations du système avec celle de la cime d'Arpèse ; elle comprend quatre chambres d'artillerie. Elle a la particularité d'être entièrement troglodytique, sans blocs externes. Galeries en H avec deux chambres-abris reliés perpendiculairement et les pièces annexes : ventilation, éclairage, chauffage, latrines, central téléphonique, etc. La batterie Monte Agelino est moins importante : une chambre-abri centrale en forme de tunnel avec trois locaux logistiques (poste de commandement, dépôts de vivres et de munitions) , deux galeries d'accès et quatre positions de tir d'artillerie sous casemates. Le dôme est classiquement parsemé de moellons rustiques incrustés dans le revêtement en ciment. Y est associé l'observatoire, construit en même temps sous la forme d'un petit bloc non actif semi-circulaire. Les postes à ciel ouvert sont avec chambre-abri et pièces annexes logistiques. L'ouvrage d'infanterie du lac des Mesches est à caractère troglodytique affirmé, avec les parois des locaux techniques en métal et panneaux de camouflage des embrasures de tir sur châssis bois. L'ouvrage d'infanterie 95 est en dôme, revêtu de pierres brutes sporadiquement enchâssées.

  • Murs
    • béton
    • métal
  • Toits
    béton en couverture, pierre en couverture
  • Étages
    sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • cul-de-four
    • en béton armé
    • en béton armé
  • Couvertures
    • extrados de voûte
    • terrasse
    • toit bombé
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
  • Typologies
    ouvrage casematé en caverne
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • BAGNASCHINO, D., CORINO, P.-G. Alta Roja fortificata, Dal campo trincerato del Tenda sino alle opere in caverna del Vallo Alpino [La Haute-Roya fortifiée, Du camp retranché du Val de Tende jusqu'aux ouvrages en caverne du Vallo Alpino]. Borgone di Suza : 2001.

    p. 149

Documents figurés

  • Fascicolo contenente il piano d'insieme, la planimetria, la pianta e le sezioni delle opere che costituiscono il campo trincerato del Colle di Tenda [Document contenant le plan d'ensemble, la planimétrie, le plan et les coupes des ouvrages qui constituent le camp retranché du Col de Tende] / Dessin, vers 1887. Archivi del Genio Militare, Turin : fonds de la Sezione Staccata di Cuneo (référencé S.S.C.). Original disparu.

Date d'enquête 2001 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers