Historique détaillé

Les cloches sont les objets dont nous avons la mention la plus ancienne : elle se trouve dans un document fiscal de 1372 signalant leur réparation (ainsi que celle du clocher).

Plus d'un siècle plus tard, le procès-verbal de la visite pastorale du 12 octobre 1486 ordonne notamment de menues réparations aux calices et aux fonts baptismaux.

La reconstruction du clocher, achevée en l'année 1583, le pourvoit définitivement de trois cloches au lieu de quatre.

Quelques objets de cette église sont antérieurs aux 17 et 18e siècles, ce sont :

- une cloche encore suspendue (15e siècle),

- et un ensemble de deux statues (petites-natures) représentant la Vierge et saint Jean l’Évangéliste (16e siècle ?) situées dans les niches murales, de part et d'autre du maître-autel.

La construction d'un autel adossé au mur sud de la nef (mur nord de l'actuelle sacristie) nous est rapportée par le procès-verbal d'une enquête, effectuée le 7 novembre 1639 par le vicaire général de l'archevêché d'Aix. Son but était de régler un différent opposant le curé et le seigneur de Beaumont au sujet du banc seigneurial. Cet autel se situait manifestement à l'emplacement de l'actuel autel dédié à saint Éloi, dont la datation 18e semble pourtant pertinente.

Suite à un tremblement de terre ayant grandement fragilisé le bâtiment en août 1708, une descente de cloches, le 18 février 1709, occasionna l'effondrement de toute la voûte et du mur sud de l'édifice et de la moitié sud de l'abside. Toutefois la catastrophe ayant été anticipée, le mobilier avait été, au début du même mois, évacué (autels et retables compris). Le vicaire célébrait alors les offices à la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir et le Saint-Sacrement avait été transféré dans une maison voisine.

En 1710, de nouvelles inquiétudes relatives à la solidité du clocher conduisirent à la descente de la dernière cloche (et à l'abattement de celui-ci). En décembre 1717, les consuls ont donné à prix-fait à un fondeur de cloches de Carpentras la refonte de deux des cloches endommagées lors de l’effondrement de l'église.

En septembre 1718, le maçon Jean-François Silvy reçoit commande d'une chaire à prêcher et le menuisier Joseph Terras un mandat de six livres pour le couvercle des fonts baptismaux remis en place.

Trois retables sur quatre, tous les tableaux et le tableautin d'autel, deux statues (remplois) et une cloche sont datés du 17e siècle ; quatre autels sur cinq (dont le maître-autel), le retable lambris et le bénitier sont datés du 18e siècle (et très certainement postérieurs au tremblement de terre). L'orfèvrerie est datée également des 17 et 18e siècles (signalons la construction d'un placard dans la sacristie, à la fin du 18e siècle). La disposition intérieure actuelle de l'édifice, forcément postérieure à 1718, n'est donc pas identique à l'état avant tremblement de terre ; le mobilier des 17 et 18e siècles est indifféremment dispersé dans l'édifice.

Un nouveau tremblement de terre, en 1812, causa, entre autres dégâts, l'effondrement du plafond de la chapelle de la Vierge (chapelle latérale sud). L'autel actuel est daté du 19e siècle, mais son retable (statuette comprise) est du 18e siècle.

Au 19e siècle, le mobilier fut notamment complété par les objets suivants :

- un autel (celui de la Vierge, donc), trois gradins d'autel et trois tabernacles, actuellement indifféremment adossés aux murs nord ou sud de l'église,

- la clôture de chœur,

- un buste, deux statues et un ex-voto à la Vierge, eux aussi dispersés à l'intérieur de l'église.