Dossier d’œuvre architecture IA84000473 | Réalisé par ;
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • inventaire topographique
hôtel
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse impasse Romarin
  • Cadastre 1832 G1 704  ; 1982 CK 751
  • Dénominations
    hôtel

DESCRIPTION

Situation

Cette maison s'étend à l'extrémité nord de l'impasse Romarin qui est une impasse de pénétration ; elle se situe donc au cœur de l'îlot, derrière la ligne des maisons donnant sur la grand'rue.

Composition d'ensemble

Elle se compose de deux bâtiments en équerre (A) (prolongé par (C)) et (B) placés entre une cour principale (1) au sud-ouest et une petite cour au nord, (2), sur laquelle ouvre une porte.

L'entrée côté impasse est percée dans le mur de clôture de la cour principale qui comprend une fontaine contre le mur ouest, un appentis dans l'angle sud-est, des sanitaires "à la turque" sous auvent dans l'angle sud-ouest et qui est ornée en son centre d'une plate-bande ovale.

Matériaux

- Murs : maçonnerie de moellons recouverte d'un enduit lisse.

- Chaînage d'angle, encadrements de baies sur la cour (2) arc de l'élévation ouest, cave et escalier en pierre de taille calcaire coquillier jaune.

- Encadrement de la porte d'entrée de la cour, de la fenêtre à me­neau et appui de fenêtre au sud de (C) en pierre calcaire blanc.

- Mascaron en pierre calcaire blanche. Mascaron sur la porte de l'aile est.Mascaron sur la porte de l'aile est.

Structure

Maison de deux étages carrés plus un étage de combles sur le rez-de­ chaussée, construite sur un étage de cave voûtée en berceau s'étendant seulement sous (B).

L'escalier (Aa) se trouve au centre du corps principal et distribue les étages de (C) et de (B) dont les accès au rez-de-chaussée sont in­dépendants. Les trois parties de la maison n'ont qu'une pièce en pro­fondeur ; (A) en a trois en largeur ; la pièce (Ac) est partagée en deux transversalement ; la partie (B) en possède deux séparées par une cloison.

(C) est accolé à {A) par un mur très épais formant au deuxième étage un renflement important.

Élévations extérieures

- Mur de clôture : dans l'angle sud-ouest de l'impasse, le mur dont la hauteur n'excède de pas celle du premier niveau des façades, est per­cé d'une porte couronnée par un entablement saillant en pointe en son centre ; au-dessus règne un bandeau mouluré (filet et tore).

Porte d'entrée.Porte d'entrée.

- Élévation sud de (C) sur l’impasse : le mur est à trois niveaux et deux travées ; on y distingue sous l'enduit, au deuxième niveau à gauche la trace d'une croisée murée et à droite existe une fenêtre sur appui mouluré plus large.

Au troisième niveau se trouvent deux fenêtres rectangulaires.

- Élévation ouest de (A) sur la cour (1) : celle-ci, de même que l'élévation sur cour de (B) est à trois niveaux et couronnée de chevrons formant une saillie importante (de 80 cm à 1 m). L'enduit est de couleur gris-bleu.

Tous les encadrements de baies sont peints en blanc.

Elle comporte trois travées avec porte au centre surmontée d'un mas­caron. Porte et fenêtres sont de forme rectangulaire sauf les fenêtres du deuxième et troisième niveau de la travée droite à appui mouluré en forme d'arc segmentaire. La fenêtre du premier niveau de la travée gau­che a été murée.

Sous l'enduit apparaît au premier niveau de la travée droite, autour de la fenêtre, la trace d'un arc en plein-cintre plus large.

- Élévation ouest de (C) sur cour ( mur pignon) : elle s'étend sur une travée, légèrement en retrait de (A) ; elle comporte une grande por­te rectangulaire et une fenêtre au deuxième niveau.

- Élévation sud de (B) sur cour (1) : le premier niveau compte trois travées avec porte centrale ; au-dessus deux travées de fenêtres en arc segmentaire.

- Élévation est de (D) sur cour (1) : au premier niveau d'un mur éle­vé aujourd'hui aveugle, sont visibles les encadrements d'une porte rec­tangulaire au centre de deux fenêtres en arc segmentaire.

- Élévation nord sur cour 2 : au premier niveau abrité par un auvent les percements consistent en une porte en anse de panier et une lucarne carrée munie de barreaux et au troisième niveau en une fenêtre à appui mouluré ; l'encadrement de ces deux fenêtres et l'arc de la porte sont chanfreinés.

Couverture

Charpente en bois avec poutres à section ronde et équarries et solives. Toiture de tuiles creuses sur la maison, de tuiles plates sur les au­vents des cours et l'appentis.

Distribution intérieure

- Corps (A) et (C) :

- rez-de-chaussée : l'escalier (Aa) dans l'axe de la porte, est de type rampe-sur-rampe à retour à gauche en deux volées de onze marches par étage.

A chaque palier la base du mur-noyau est traitée sous forme de volute.

A gauche de la première volée se trouve la porte de la cave dont l'es­calier comprend deux volées de six marches et un repos couvert d'un arc transversal en plein-cintre et de deux voûtes d'arêtes. Le rez-de-chaus­sée comprend à gauche de l'escalier un couloir débouchant sur la cour (2) et sur lequel ouvrent deux petits réduits dont le premier (Ab) est surélevé d'une marche ; ils sont couverts du même plafond à poutre de section ronde et solives. Celui qui donne sur la cour est éclairé par la lucarne.

A droite s'étend une pièce (Ad) possédant une fenêtre sur cour, un sol en parquet et une cheminée de marbre rouge ; elle est reliée avec la pièce unique de (C).

-premier étage : une pièce de part et d'autre de l'escalier com­muniquant chacune avec les parties (B) et (C)(une pièce). L'escalier comporte deux volées de douze marches jusqu'au deuxième étage.

- deuxième étage : même disposition générale qu'au premier étage. La pièce située à droite de l'escalier, couverte d'un plafond à soli­ves apparentes, est éclairée par une fenêtre côté cour (1) et dispose d'une cheminée en plâtre.

En (C) se trouvent deux pièces éclairées sur l'impasse.

A gauche deux petites pièces donnent sur la cour (2) ; la fenêtre don­nant sur la cour appartient à la pièce la plus à l'ouest. L'escalier conduisant aux combles a une volée de douze marches recouvertes de car­reaux de céramique avec nez-de-marche en bois ; il est couvert de solives et de quartons retenant un hourdis de plâtre.

Du dernier palier partent en vis-à-vis deux petits escaliers droits de cinq marches symétriques aux combles nord de (A) à gauche, (A) et de (C)à droite dont le sol est recouvert de plâtre et de ciment.

Dans la partie nord, une petite fenêtre carrée à encadrement de pierre avec barreaux regarde vers l'est.

Une porte rectangulaire (murée) était percée dans le mur mitoyen de (A) et (B).

- Corps (B) : Cheminée 18e au rez-de-chaussée de l'aile nord.Cheminée 18e au rez-de-chaussée de l'aile nord.

Les deux pièces du rez-de-chaussée sont éclairées côté cour ; la pièce de gauche possède une cheminée de style néo-classique et une large bibliothèque contre le mur ouest.

Le premier étage ne comprend qu'une seule pièce avec deux fenêtres côté cour, une porte vers (A) surmontée d'un dessus-de-porte sculpté et une cheminée contre le mur nord.

Le deuxième étage est divisé en deux pièces. Pas d'accès aux combles.

CONCLUSION

On trouve trace dans cette maison d'une construction ancienne carac­térisée d'une part par les encadrements de baies chanfreinés sur la cour nord, d'autre part par ce qui semble être une croisée sur l'impasse. On ne sait rien de l'étendue ni de la distribution de cette première maison datant peut-être du XVIe siècle.

L'existence d'un collage à l'endroit de la construction d'une nouvel­le maison incorporant la précédente est très nette dans la différence d'épaisseur des murs de (A) et de (C).

La structure de (A), l'emplacement, le type et le décor de l'escalier rampe-sur-rampe rappellent d'autres maisons de Cavaillon (ex. maison Cours Bournissac) datées du début du XVIIIe siècle. Celle-ci par son couronnement de chevrons rapprochés en forte saillie, caractéristi­que du XVIIe siècle, pourrait bien appartenir à la fin de ce siècle. Mais elle a du XVIIIe siècle la forme en arc segmentaire des baies de la partie (B) et des fenêtres à petits carreaux qui laissent penser que ce bâtiment a été ajouté au nord peu de temps après (A) (les chevrons auront été faits presque à l'identique). Le décor intérieur de (B), cheminées et dessus-de-porte, est de style néo-classique.

En ce qui concerne les baies murées de l'élévation est donnant sur la cour (1) on peut penser en regard du plan cadastral de 1832 que ce bâtiment (D) faisait autrefois partie de l'ensemble. Nous serions alors en présence d'un hôtel particulier avec cour et jardin, celui-ci figurant d'ailleurs encore sur le cadastre jusqu'au Cours Carnot.

L'emprise de l'hôtel (sans le jardin) serait alors de l'ordre de 300m2, surface moyenne pour un édifice de ce genre à Cavaillon.

Quant à l'arc en plein-cintre de la partie sud de (A), donnant éga­lement sur la cour, on peut supposer qu'il ouvrait sur des communs trans­formés plus tard en pièces d'habitation. Enfin la porte de la cour avec son dais de pierre semble une fantai­sie unique sans équivalent repéré.

Observations complémentaires - novembre 1990.

Des travaux de restauration ont permis, par la suppression de l'enduit de l'élévation sud sur l'impasse, de dégager le parement ancien. Il s'agit d'un parement assisé, régulier, de petits moellons dégrossis encadrés jusqu'à hauteur du sol du 2e étage par deux chaînes d'angles en moyen appareil de calcaire jaune ; ces chaînes d'angles sont prolongées vers le centre de l'élévation, irrégulièrement selon les assises, par une ou deux pierres supplémentaires de longueur variable. L'ensemble, en dépit de son aspect repris, semble homogène.

Au centre du 1er niveau est aménagé un fenestron ébrasé en plein cintre sous linteau. Ce fenestron muré était invisible auparavant.

Au 2e niveau, une croisée chanfreinée sur allège de quatre assises en moyen appareil semble remplacer une fenêtre plus ancienne dont subsiste, à gauche, un piédroit en moyen appareil lié à la chaîne d'angle. La dernière assise forme une retraite par rapport à l'arête du piédroit ; peut-être s'agit-il de l'appui d'un arc (fenêtre jumelée?). L'appui mouluré de la croisée ne commence qu'à l'aplomb du meneau et se pro­longe au-delà vers la droite sous une fenêtre moderne percée en suppri­mant le piédroit droit de la croisée. Il est possible que cet appui soit un remploi. Au-dessus de la croisée et à sa droite, le parement a été complètement refait à l'intérieur des chaînes d'angles.

Le plan de l'hôtel montre que cette partie (C) est presque carrée avec des murs plus épais qu'ailleurs. Son élévation sud-est parfaitement individualisée entre deux chaînes d'angles montre un parement qui pourrait remonter au XIIIe ou au XIVe siècle. A-t-on là les restes d'une demeure importante à laquelle appartiendraient les baies chan­freinées que l'on voit en place sur l'élévation nord du corps de bâti­ ment (A)?

On trouve trace dans cette maison d'une construction ancienne caractérisée d'une part par les encadrements de baies chanfreinés sur la cour nord, d'autre part par la croisée sur l'impasse. On ne sait rien de l'étendue ni de la distribution de cette première maison datant peut-être du 16e siècle. La structure de l'escalier et son décor rappellent d'autres maisons de Cavaillon du début du 18e siècle ; d'autres détails, comme les chevrons débordant à la base du toit la datent plutôt de la fin du 17e siècle. Le décor intérieur est de style néo-classique. Si on considère le cadastre de 1832 et les baies murées sur la cour, il est possible que le corps de bâtiment situé à l'ouest de la cour ait fait partie d'un ensemble qui serait alors un hôtel classique entre cour et jardin, le jardin se développant à gauche, jusqu'au cours Carnot (cf IA84000505). Des travaux de restauration en 1990 ont supprimé l'enduit de la façade sur l'impasse et ont dégagé deux baies, un fenestron et une croisée chanfreinée, ainsi que le parement de petits moellons dégrossis assisés entre deux chaînes d'angle en moyen appareil, qui pourrait remonter au 13e ou 14e siècle. Le plan de l'hôtel montre que cette partie sur l'impasse, presque carrée et avec des murs très épais, pourrait être les restes d'une demeure importante et plus ancienne.

Cette maison se compose de deux bâtiments en équerre placés entre une cour principale au sud-ouest et une cour plus petite au nord, très irrégulière, étroite et pointue. La cour comprend une fontaine sur le mur ouest, un appenti dans l'angle du mur de clôture, des sanitaires sous auvent et une plate-bande ovale au centre. Maison de deux étages carrés plus un étage de combles sur le rez-de-chaussée, construite sur un étage de cave voûtée en berceau, seulement sous l'aile nord. L'élévation sur l'impasse est à trois niveaux et deux travées ; celle sur la cour est également à trois niveaux, avec des irrégularités : trois travées pour l'aile nord au rez-de-chaussée, à cause de la porte centrale, et deux au-dessus ; trois travées avec porte au centre pour l'aile est, une fenêtre murée. Le mur mitoyen sur la cour comporte également au rez-de-chaussée la trace d'une porte et de deux fenêtres murées. L'escalier est de type rampe-sur-rampe et se trouve au centre du corps principal ; à chaque palier, la base du mur noyau est traitée en volute. Il distribue les étages, qui n'ont qu'une pièce en profondeur et deux en largeur pour l'aile nord, séparées par une cloison, quatre pour l'aile est, deux de part et d'autre de l'escalier. On entre directement dans l'appartement donnant sur l'impasse depuis le palier de l'escalier, mais il y a un couloir de distribution pour les pièces au nord, qui sont deux petits réduits au rez-de-chaussée. Les pièces du rez-de-chaussée de l'aile nord sont directement accessibles de plain-pied. Certaines possèdent encore des cheminées, avec trumeau stuqué pour l'une d'entre elles (au rez-de-chaussée de l'aile nord).

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers