Dossier d’œuvre architecture IA06003552 | Réalisé par
Aliotti Jean-Marc (Rédacteur)
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Charles Stéphanie (Rédacteur)
Charles Stéphanie

En charge de vacations au sein du pôle "recherche et inventaire" de la Direction du patrimoine historique, archéologie, archives de la ville de Nice.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
Hôtel de voyageurs dit Hôtel Dalmas puis Hôtel Westminster
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Rue de France
  • Adresse 27 promenade des Anglais
  • Cadastre 2017 KV 0225
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs
  • Appellations
    hôtel Dalmas, hôtel westminster
  • Parties constituantes non étudiées
    remise

Les maisons Dalmas

Dans la plaine de Nice, un ruisseau venant de la rue Saint-Etienne (rue Georges-Clémenceau), orienté Nord-Sud et grossi par les arrivées de différentes rigoles des jardins, allait déverser ses eaux dans la mer au niveau du 27 Promenade des Anglais. Sur sa rive droite, on trouvait un amalgame de petites maisons et leurs minuscules potagers, mais aussi des ateliers, des hangars et des remises, appartenant à divers propriétaires niçois, ainsi que deux puits et un lavoir à grains qui restituait des eaux malpropres. Peu avant l’Annexion, le négociant et membre du Conseil des Directeurs de la Caisse d’Epargne, Thomas Dalmas, avait pu acquérir, au sud de la rue de France et donnant sur la mer, trois parcelles et maisons appartenant à Blancon, Sauvaigo et Mollard. Il put ainsi constituer un ensemble d’environ 2000m2. Après avoir effectué quelques menus travaux, il mit ces petites maisons à la disposition des hivernants. Avec l’affluence des riches hivernants, pour satisfaire une demande toujours plus croissante de sa clientèle, Thomas Dalmas fit élever en 1864, une maison de trois étages (17 m de haut) entre la maison Robioni et le lavoir (cette villa ayant pour entrée l’actuelle entrée du Spa de l’hôtel). En recul de sept mètres de la voie publique, le bâtiment devait être en alignement avec l’hôtel Victoria et avec la maison Robioni qui se trouvaient à l’Ouest. Il avait 15,60 m de façade, possédait cinq travées et une façade en saillie de 2,30 m. Déplaisant au Consiglio d’Ornato (le Conseil d’Ornement) car il créait « un effet fort désagréable », la ville proposa de découper la saillie en deux avant-corps, sans résultat.

A l’Est et dans la continuité de la précédente maison, après avoir fait l’acquisition du terrain du lavoir et du moulin à grains, Dalmas bâtit en 1867 une extension accolée à la première maison, de trois étages sur rez-de-chaussée, de 17,75 m de profondeur sur la rue du Lavoir (qui deviendra rue Meyerbeer en 1877) et 32,50 m de façade sur la Promenade des Anglais, soit le double du premier bâtiment. La propriété, exploitée en chambres d’hôtes par Thomas Dalmas, se trouvait alors au 25 Promenade des Anglais. C’est cet ensemble, constitué de deux parties accolées, qui allait devenir l’hôtel Westminster.

Victoire Schmitz et le Westminster

C’est en 1878, que Victoire Schmitz (1814-1901) propriétaire de l’Hôtel des Étrangers, situé rue de la Terrasse à Nice et du Grand Hôtel, Quai saint Jean-Baptiste (actuelle avenue Félix-Faure), grande bâtisseuse, visionnaire, et redoutable femme d’affaires, acheta aux enchères, à la bougie, l'ensemble, aux héritiers Dalmas pour la somme de 700 000 francs. En mai 1881, elle dépose une demande de permis de construire afin de surélever de deux étages l’ancienne maison Dalmas, soit un exhaussement de 8,5 m au-dessus du 3ème étage. L’hôtel est ainsi conçu : 48,5 m de façade sur la Promenade des Anglais avec 5 travées plus 10 travées, soit 15 fenêtres par étage en plein midi, et 18 m sur la rue Meyerbeer. L’hôtel est inauguré, sans doute à la fin 1881, après que la propriétaire ait sollicité l’autorisation auprès du Duc de Westminster de le nommer « Hôtel Westminster ». L’établissement comprenait alors des appartements avec chambres, boudoirs et salons dont 155 chambres, 66 avec eau courante, 15 avec salle-de-bains, 5 salles de bains publiques, 71 chambres sans eau courante et 3 dont on ignore la destination. A partir de 1884, Victoire Schmitz rachète l’îlot se trouvant derrière l’hôtel (qui comprend aujourd'hui les garages Vendôme et les écuries de l’hôtel), puis fait l’acquisition en 1900 de l’ancienne Villa Robioni, contiguë à l’hôtel et qui est dans le même style architectural. Elle dessine, derrière une carte postale retrouvée dans les archives, son plan de chambres, et fait percer une ouverture dans le mur de l’hôtel ; elle y fait installer deux marches en bois afin de faire communiquer les deux bâtiments. L’ancienne Villa Robioni devient ainsi l’annexe de l’hôtel Westminster. Elle le restera jusqu’en 1960. Victoire Schmitz s’éteint le 4 février 1901 et transmet l’hôtel à ses petits enfants : Paul Schmitz (32 ans), Anna-Marguerite Giraud (30 ans), et Augustine Schmitz (24 ans), les propres enfants de Victoire étant décédés avant elle. C’est Augustine qui héritera plus tard du Westminster. Le 3 juillet 1901, les hoirs Schmitz donnent en bail le fond de commerce de l’hôtel Westminster à une famille suisse les Rebetez à qui ils vendent tous les meubles de l’hôtel. Sur sa façade sud, le bâtiment est entouré de murets sur lesquels reposent des grilles. A l’intérieur, on y trouve un petit jardin.

Les salons historiques

En 1902 et 1904, de nouveaux travaux sont financés à la fois par les héritiers Schmitz et par les Rebetez. L’hôtel est agrandi dans sa partie arrière, par l'architecte Louis Castel, et se voit doté notamment de trois espaces de réception encore existants. Un devis de l'architecte stipule : "Béton avec chaux hydraulique du Theil, sable de Golfe-Juan et cailloux de la mer. Murs en moellons ordinaires et mortier de chaux hydraulique du Theil, sable de Golfe-Juan". Ces trois espaces sont :

- un hall aux fresques à la décoration de style Baroque italien est réalisé par l’architecte Louis Castel (existence d'un devis dans des archives privées). Le sol est recouvert de petits carreaux de mosaïque restaurés en 2000. Les vitraux sont signés par un maître verrier de 1902, Charles Champigneulle dont l’atelier se situait au 40, rue Denfert-Rochereau à Paris. Des fresques au plafond complètent le décor. Elles représentent des scènes des quatre saisons, enfermées dans des écussons, et des scènes de processions avec satyres, trompettes, rois, reines et aiglons. Ce salon a été exploité en bar Anglais, de style colonial, pendant des années. Coté sud, on trouvait un grand escalier, encadré de barres en fer forgé ornementées à la feuille d’or, à l’intérieur desquelles montait et descendait un ascenseur hydraulique en acajou, supprimé dans les années 60. Les marches des escaliers étaient revêtues d’un long tapis rouge, pourvu de barres en laiton qui y étaient fixées.

- Le salon Président, à l’Ouest du hall aux fresques, était à l’origine un restaurant « table d’hôtes » dont le menu était fixe et qui comprenait, au-dessus de l’entrée, une mezzanine ou un balcon (toujours existant) sur lequel les musiciens jouaient des morceaux de musique classique pendant le repas. L’hôtel a conservé cette tradition car cette salle a été construite avec une acoustique exceptionnelle. C’est la salle la plus grande de l’hôtel (190 m2). A l’époque le salon communiquait avec celui d’à côté, à l’Ouest, avec une seule porte. Aujourd’hui il y a trois ouvertures.

- Le salon Belle-Epoque (110 m2) se trouve à l’Ouest du salon Président. C’était également un restaurant à l’origine. Il est toujours orné de plafonds à caissons de 7 m de hauteur peints à la feuille d’or. Au plafond, sont conservées, peintes, les armoiries du Duc de Westminster.

Ces deux derniers salons seraient également l'oeuvre de l'architecte Castel, sans certitude.

Développement et modernisations

De 1902 à 1929, sous la direction de Mr et Mme François Rebetez et avec l’appui financier de la famille Grinda sont créées 140 chambres avec salles-de-bains attenantes. Une relance de l’activité hôtelière se met en place durant les années 20 avec l’arrivée du tourisme populaire d’été. Les années folles scellent en effet les longs séjours de riches familles d’hivernants russes et anglaises qui occupaient les grands appartements du Westminster et qui descendaient avec leur personnel. Sous la direction de Mr et Mme François Rebetez, Augustine (1876-1958), qui a épousé le docteur Edouard Grinda (1866-1959), commence à transformer l’hôtel avec l’aide de sa fille Suzanne (1907-1967). Lors de la 2ème guerre mondiale, le Westminster accueille des réfugiés jusqu’en octobre 1943 à la capitulation des Italiens. Il sera fermé à l’arrivée des Allemands. L’hôtel étant désaffecté, les Rebetez investissent la Villa Robioni avec leur famille, enfants et petit enfants. L’établissement qui restera fermé jusqu’en novembre 1944, est ensuite occupé, d’abord par l’armée française, puis en 1945 par la 7ème armée américaine, d’octobre à mars 1946. A partir de la réouverture, qui s’effectue le 21 avril 1946, s’ensuivent quelques modifications notoires : rajout de balcons sur le milieu de la façade, création de petits jardins dans les années 50, ainsi que pose de persiennes et disparition des grilles. Juste après la guerre, l’hôtel hébergea la salle des ventes Robioni, dans les salons Belle-Epoque et Président, qui avait été loués aux commissaires-priseurs "Palloc et Courchet" . A la suite d’un différend, la famille Rebetez occupait l’hôtel sans titre depuis le 1er juillet 1940, date de l’expiration du bail de 1901. Aucun accord n’ayant été possible, Augustine, aidée de sa fille Suzanne, entama un long procès à partir de 1948 pour récupérer l’exploitation de l’hôtel. Le procès, qui défraya la chronique dura jusqu’en 1955, et la famille suisse fut déboutée. Augustine et Suzanne récupérèrent donc leur établissement, mais vide de tous meubles : les lits, linges, tapis, rideaux, argenterie, vaisselle et matériel d’exploitation ayant été vendus aux enchères par les Rebetez qui en étaient propriétaires. Le Westminster se retrouva plus spartiate, avec des chambres ornées d’ensembles dépareillés.

Le Docteur Jean-Paul Grinda (1900-1976) hérita par tirage au sort de l’hôtel et ce sont ses héritiers qui dirigent aujourd’hui encore l’hôtel. Le Docteur Grinda acheta une collection de tableaux et d’œuvres d’art dont de nombreux tableaux du peintre niçois François Bensa (1811-1895) sur lesquelles figurent des vues de Nice et de sa région. Pendant un temps une discothèque très prisée « Le Psychédélic Club » prit place au sous-sol. Beaucoup de personnalités la fréquentèrent. Il ferma au début des années 1980. En 1975, le Westminster est modifié. Des jardins sont aménagés aux pieds de la façade sud pour créer, sur des terrasses, un restaurant « Le Farniente » et un bar « Le Fun ». Un second restaurant « Il Pozzo » sera aménagé, au nord, dans les anciennes écuries, à côté du puits de l’hôtel. A partir de 1998, des travaux sont engagés sur plusieurs années. Tous les niveaux de l’établissement sont repris et les vieux systèmes de climatisation à eau perdue changés. Les canalisations sont refaites tout comme l’électricité, les cloisons et les chauffages. Entre 2014 et 2016 des améliorations continuent d’être apportées à l’hôtel. Les terrasses de la façade sud sont surélevées. L’entrée, le bar et le restaurant de la façade sud sont redécorés et agrandis de vérandas. Un spa ouvre à l'emplacement de l'ancienne discothèque en novembre 2016.

L'hôtelier Thomas Dalmas construit une première maison de trois étages sur rez-de-chaussée en 1865 (architecte inconnu). Il s'agit des cinq travées occidentales actuelles. Dès 1867, il y accole les dix travées suivantes vers l'est (architecte inconnu). En mars 1881, Victoire Schmitz acquiert le tout et elle fait, dès le mois de mai de la même année, transformer l'ensemble et surélever de deux étages. Ce serait le fait de l'architecte Louis Castel (sans certitude car plans non signés). Désormais l'hôtel se nomme Hôtel Westminster. Un ascenseur hydraulique y est installé en 1881 (marque Heurtebise). C'est l'architecte Louis Castel qui est l'auteur en 1902 des salons "historiques" (dont la salle des fresques conserve les verres peints de Charles Champigneulle). Les mosaïques du sol sont de la maison Pellarin. Un temps, l'hôtel possède une annexe constituée par la villa Robioni, contigüe à l'ouest.

Deux lions en pierre encadrant l'entrée principale seraient l’œuvre des sculpteurs Charles Cordier ou Auguste Rodin. Ils proviennent de l'ancienne villa Neptune ou cariatides, aujourd'hui démolie et auparavant située au 109 Promenade des Anglais.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1865, daté par source
    • 1867, daté par source
    • 1881, daté par source
    • 1902, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Dalmas Thomas
      Dalmas Thomas

      Il édifie sur la Promenade des Anglais à Nice ce qui deviendra l'hôtel Westminster.

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      auteur commanditaire attribution par source
    • Auteur :
      Schmitz Victoire
      Schmitz Victoire

      Victoire Schmitz, issue d'une famille d'hôteliers suisses, elle est propriétaire à Nice de plusieurs établissements : l'hôtel des Étrangers, Le Grand Hôtel, l'hôtel Beau Rivage et le Westminster, qu'elle lance en 1881 sur la promenade des Anglais.

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      auteur commanditaire attribution par source
    • Auteur :
      Castel Louis
      Castel Louis

      Architecte actif à Nice. Ses adresses connues étaient le 42 bis, passage Beaulieu, puis la villa Nicetta située petite avenue Saint-Maurice, Nice.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Champigneulle Charles
      Champigneulle Charles

      Maître-verrier lorrain auteur de la verrière de l'escalier de la villa L'Abri à Barcelonnette.

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      peintre-verrier signature
    • Auteur :
      Rodin Auguste
      Rodin Auguste

      Sculpteur français considéré comme l'un des pères de la sculpture moderne.

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      sculpteur (incertitude), attribution par tradition orale
    • Auteur :
      Cordier Charles
      Cordier Charles

      Sculpteur né à Cambrai en 1827, mort à Alger en 1905.

      Elève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, il entre en 1847 dans l'atelier de François Rude. Il expose au Salon à partir de 1848, et rapidement avec succès, privilégiant le genre du portrait ethnographique sculpté. Il voyage en Afrique du Nord (Algérie, Egypte), Italie, en Grèce et ces voyages sont l'occasion d'observations et d'études. Il développe une véritable ambition scientifique dans ses représentation artistiques, s'ouvrant ainsi les portes, à la fois du Musée du Luxembourg et du Museum d'Histoire Naturelle.

      Parallèlement à ces interprétations ethnographiques, Cordier travaille la polychromie en utilisant la couleur naturelle des marbres, principalement le marbre-onyx d'Algérie, les jeux de patine du bronze (argentée, dorée ou colorée) et parfois l'émail. En 1855, à Paris, lors de l'Exposition universelle, le sculpteur expose un couple de Chinois en bronze doré, argenté et émaillé, première manifestation publique de cet intérêt pour la polychromie dont il va exploiter toutes les potentialités.

      Chevalier de la Légion d'honneur en 1860.

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      sculpteur (incertitude), attribution par tradition orale
    • Auteur :
      Heurtebise
      Heurtebise

      Fabricant d'ascenseur (à l'origine hydraulique), fin 19e siècle.

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      fabricant attribution par source
    • Auteur :
      Pellarin Philippo et Angelo
      Pellarin Philippo et Angelo

      Les frères Pellarin, Philippo et Angelo sont d'importants mosaïstes qui sont partis de Sequals dans la région du Frioul. Ils sont spécialistes du terrazzo, des mosaïques romaines et vénitiennes. Ils sont installés à Nice au 42 boulevard de Riquier. Ils ont travaillé en France et en Europe (sol de la loggia du Musée royal des Beaux-arts d'Anvers). Ils ont travaillé sur la Côte-d'azur et en France au grand casino de Monte Carlo, au casino de Nice, à la Préfecture de Nice, au kursaal de San Remo, au palais Carnoles de Menton, à la Casa del More à Cabbe-Roquebrune, à la maternité de Nîmes, à la grande infirmerie de l'arsenal à la Seyne. (Véronique Thuin).

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      mosaïste attribution par source

La façade de cinq étages sur rez-de-chaussée surélevé est régulièrement ordonnancée, en retrait de l'alignement sur la promenade, derrière un petit mur bahut maçonné. Le bâtiment comprend un rectangle allongé face à la mer et trois rectangles accolés perpendiculairement sur l'arrière pour recevoir les trois salons ajoutés en 1902. La façade est élevée avec symétrie autour de l'arc de la porte d'entrée. L'immeuble est sans doute construit en maçonnerie de moellons enduite. L'élévation principale est néoclassique dans sa composition et éclectique dans le détail de ses décors : baies hautes et peu larges, parfois dotées de balcons portés sur des consoles saillantes. Certains niveaux sont individualisés : le troisième niveau présente des arcs segmentaires, le couronnement est rythmé de frontons triangulaires. L'ensemble demeure homogène malgré la disparition de certains décors stuqués. La teinte rosé de la façade a été appliquée dans les années 1970. Le dernier niveau, sur balcon filant est traité comme un comble haut avec crête sommitale. Matériau du brisis indéterminé. La toiture est constituée de deux longs pans recouverts de zinc. Il es est de même pour les salons ajoutés, excepté l'un des trois recevant une couverture en tuiles plates mécaniques. Grand escalier tournant à retours avec jour, dans oeuvre, avec rampe en ferronnerie. L'ascenseur, déjà présent en 1881 dans la cage d'escalier, a été récemment remplacé par une structure moderne en verre. Les trois salons, nommés Salons historiques conservent la totalité de leur décor et luminaire. Le Hall aux fresques offre deux vaisseaux dissymétriques séparés par des colonnes. Les plafonds en voûte plate sont recouverts de fresques aux riches tonalités. Ce salon présente une symétrie des baies avec verres peints mais une partie donne sur le salon contigu. Sol en terrazzo. Le salon suivant, nommé Salon Président est le plus vaste. La présence d'une tribune pour musiciens en partie haute le fait correspondre à une salle de bal. Il est le seul des trois salons à ne pas bénéficier d'ouvertures vers l'extérieur. Il offre d'un côté des fenêtres ouvrant sur le Hall aux fresques et, au côté opposé, des portes permettant de le réunir au Salon Belle époque contigu. Il présente une abondante décoration de staff (stucs pour certaines parties ?). Au plafond, des encadrements recevaient vraisemblablement des décors ou toiles peints, aujourd'hui disparus. Le Salon Belle époque est éclairé par trois grandes baies en arc-de-cercle. Il offre le même type de décoration en staff que le Salon Président. Les trumeaux au-dessus des cheminées reçoivent un décor peint avec vue de jardin et paysage. Le centre du plafond est à caissons avec peinture or sur fond azur. Un bâtiment bas, en limite nord de la parcelle, recevait à l'origine les écuries.

  • Murs
    • pierre moellon enduit (incertitude)
  • Toits
    zinc en couverture, tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 4 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu, en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • décor stuqué
    • ferronnerie
    • peinture
  • Représentations
    • tête de femme, ornement végétal, paysage, figure fantastique humaine ou semi-humaine, animal fantastique
  • Précision représentations

    En façade, décor d'influence éclectique distribué autour des baies, notamment en linteau du 3ème étage sur lequel l'agrafe représentant une tête de femme est flanquée de deux volutes tendues et de rameaux. La composition remplit un fond de linteau protégé par une corniche isolée soutenue par deux modillons. Les baies du dernier étage sont coiffées d'un fronton triangulaire dont le tympan est rempli par un médaillon circulaire aveugle et des entrelacs stylisés. Les consoles saillantes sont décorées de feuilles d'acanthe en façade. La crête en serrurerie ou en ferronnerie (?) aligne un motif répétitif géométrique avec épi. Les garde-corps de balcons (peut-être en fonte moulée ?) sont densément composés.

    Dense décoration en staff et stucs des salons avec majorité de motifs végétaux (guirlandes de feuilles, fleurs, vases...), cartouches, oves et bustes de femmes dans encadrements moulurés. Le Hall aux fresques offre des plafonds peints avec motifs végétaux et nombreuses figures fantastiques.

Z Nice repérage

  • 01-DENO hôtel de voyageur
  • 02-CHRONO 1860-1919
  • 03-CARACTERE
  • 04-TENDANCES néo-classique
  • 05-INTEGRITE complète
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION mitoyen
  • 08-IMPLANTATION en retrait
  • 09-MATERIAUX non applicable
  • 10-MACONNERIE enduit lisse
  • 11-SUR FACADE balcon filant
  • 12-ENTREE
  • 13-TOIT
  • 14-COMBLES comble haut
  • 15-DOME
  • 16-BELVEDERE non
  • 17-FRISE
  • 18-CERAMIQUE
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE
  • 20-SITE dimension paysagère
  • 21-LOTISSEMENT
  • 22-PERGOLA non
  • 23-JOINTS
  • 24-CLOTURES non
  • 25-AGREMENTS non
  • 26-COUR ANGLAISE non
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Décor originel des salons, faisant de l'hôtel, avec le Négresco, le seul de la Promenade à conserver des décors.

Bibliographie

  • Alpes-Maritimes et principauté de Monaco : dictionnaire annuaire et album. Paris : Ernest Flammarion, 1903. 444-64 p.

    p. 108
  • MASSIMI, Michel. La promenade des Anglais : son histoire, hôtels, palais et villas. Sophia-Antipolis : éditions Campanile, 2016. 288 p.

    p. 112-117
  • STEVE, Michel. Histoire de l'architecture à Nice de 1830 à nos jours. Nice : Institut d'études niçoises, 2018. 280 p.

    p. 107-108
  • THUIN-CHAUDRON, Véronique. Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914, Nice : Serre, 2009, 560 p.

    p.457
  • BOTTARO, Alain, THUIN-CHAUDRON Véronique (et al.). Hôtels et palaces, Nice. Nice : Gilletta, 2019. 197 p.

    p. 46

Documents figurés

  • [Hôtel Dalmas, Nice], façade sur la promenade. / Dessin à l'encre sur papier. Thomas Dalmas. 1865. Archives communales, Nice : 2T20 39

  • [Hôtel Dalmas, Nice, extension, façade sur la promenade]. / Dessin à l'encre sur papier. Thomas Dalmas. 1867. Archives communales, Nice : 2T24 123

  • [Hôtel Dalmas, Nice, surélévation de deux étages et transformations]. / Dessin à l'encre rehaussé d'aquarelle. Anonyme. Mai 1881. Archives communales, Nice : 2T74 58.

  • [Hôtel Westminster et villa Robioni, Nice]. / Carte postale anonyme. Non datée [circa 1930]. Archives privées.

  • [Hôtel Westminster, Nice, un salon]. / Photographie positive noir et blanc de Jean Giletta. Non datée. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : APGLT02231.

Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Aliotti Jean-Marc
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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Prédal Christophe
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Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Charles Stéphanie
Charles Stéphanie

En charge de vacations au sein du pôle "recherche et inventaire" de la Direction du patrimoine historique, archéologie, archives de la ville de Nice.

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