Dossier d’œuvre architecture IA04002538 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Groupe scolaire
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Saint-André-les-Alpes
  • Lieu-dit Haut-Village
  • Adresse place Marcel-Pastorelli
  • Cadastre 2014 AB 329
  • Dénominations
    groupe scolaire

Historique

En 1861, Féraud écrit qu'à Saint-André, "il y a un bureau de bienfaisance, une école primaire pour les garçons et une école pour les filles dirigée par une Soeur de la Saint-Enfance". En juin 1869, le sous-préfet de l'arrondissement se déplace à Saint-André pour plaider, au cours d'une séance du conseil municipal, pour la construction d'une maison d'école : il a démontré la nécessité pour "St-André dont la position exceptionnelle au centre de l'arrondissement fait de cette commune un pays où se construisent un grand nombre de services publics, de construire des écoles publiques plus dignes de cette localité que les emplacements qu'elle loue". Le conseil délibère pour la construction de ce bâtiment... sous réserve d'une aide financière substantielle de l'Etat.

Le 30 août 1885, le conseil municipal de Saint-André décide la construction d'une maison d'école double, de garçons et filles "attendu que la plupart des communes du canton sont en voie de faire construire leur maison d'école et qu'il ne reste plus que le chef lieu où elles sont encore à l'état de projet". Le dossier contenant plan et devis est établi par l'architecte Arnaud, le montant total de la construction est évalué à environ 37 000 francs. Par la même délibération, le conseil municipal décide en revanche d'ajourner la construction de l'école enfantine, faute de moyens financiers. La délibération du 23 févier 1886 désigne M Chailan, "conducteur des Ponts et chaussées à Saint-André" comme maître d'oeuvre.

Le projet est modifié en février 1887 par l'architecte Pons, conducteur des Ponts et Chaussées, et approuvé par le conseil municipal le 24 février : il ne s'agit plus de construire une maison d'école double mais bien un groupe scolaire, comprenant donc une classe pour les garçons,mais aussi deux classes pour les filles, ainsi qu'une classe enfantine en rez-de-chaussée, avec, à l'étage, les logements du maître et des maîtresses. Un puits est creusé au centre des cours pour "fournir de l'eau à tout le groupe, au moyen de pompes aspirantes et refoulantes". Des rectifications minimes sont apportées en février 1888.

Enfin, le conseil municipal se réunit le 15 novembre 1888 pour approuver le procès-verbal de réception provisoire de la construction du groupe scolaire ainsi que le décompte définitif des travaux, qui s'élève à un peu moins de 40 000 francs. Le 3 septembre 1889, le procès-verbal de réception définitive est signé par l'entrepreneur adjudicataire des travaux (en vertu de la soumission du 10 octobre 1886) Marius Chailan, ainsi que par l'architecte en charge du projet, Eugène Pons (et son adjoint Thimotée Richard) et enfin par les membres du conseil municipal.

Dès 1911, des réparations sont envisagées au groupe scolaire mais elles restent pour l'instant sans suite.

En 1921, une classe de fille (sur deux au total) est fermée par décision du conseil départemental de l'enseignement primaire approuvée par le ministère de l'Instruction publique ; un poste d'institutrice est corrélativement supprimé. Cela libère donc à la fois une salle de classe et un logement à l'étage. La mairie sollicite alors auprès du préfet l'autorisation d'installer une salle de réunion pour la mairie dans la salle de classe libérée tandis que, dans l'ancien logement de l'institutrice, le conseil municipal propose de dédier une salle à la justice de paix et l'autre aux archives communales. Ces propositions sont approuvées par le ministère de l'Instruction publique, via le préfet, sous réserve que les locaux puissent être rendus à l'usage scolaire si nécessaire d'une part, et, d'autre part, que "la mairie et la Justice de paix seront rendues entièrement indépendantes", on prévoit donc des accès bien distincts.

En 1937, faute d'entretien le groupe scolaire est en très mauvais état, si l'on en croit la délibération du 31 mars 1937 qui vote les réparations à effectuer, l'édifice est tellement dégradé qu'il présente des désordres structurels et donc un danger potentiel pour les élèves. De grands travaux de réfection sont donc entrepris, l'architecte en charge du projet est G. Cullet, architecte à Marseille, il présente plans et devis en 1937. Il s'agit de reprendre les chaînages de l'édifice, les façades et la couverture, à l'intérieur, plafonds et couloirs seront également rénovés, de remplacer les huisseries et, à la demande expresse du conseil municipal, de créer de nouvelles cheminées dans les salles de classe et à l'étage (dans les logements des maîtres), et de construire des toilettes dans chaque cour, celle des garçons et celle des filles. Malgré le subventionnement des travaux par l'Etat, la commune tarde à les entreprendre. Finalement, en 1942, l'adjudication des travaux est prononcée en faveur de l'entrepreneur Cerato. Les travaux sont un peu moins importants que prévus initialement mais "étant donné l'état des lieux et l'extrême urgence de certaines de ces réparations", on engage immédiatement les constructions des deux sanitaires, les réparations de la toiture, la rénovation des parquets des salles de classe, le changement de certaines huisseries, la réparation des murs de clôture mais aussi la réalisation de 20 bancs-bureaux pour les élèves.

En 1977, la mairie achète le terrain jouxtant l'école à l'est et y construit une école maternelle comprenant : salles de jeux, salle de repos, deux classes, et divers locaux annexes (bureau, sanitaires, vestiaires, etc.). En 2005, dans le cadre du réaménagement de la place Marcel-Pastorelli, l'accès aux écoles est également remanié.

Description

L'état actuel du groupe scolaire de Saint-André n'est finalement pas si éloigné du projet initial.

En 1889, le bâtiment de plan rectangulaire comprend deux parties avec des accès indépendants, ne communiquant pas entre elles : à l'ouest, la partie des garçons et de leur maître couvrant environ un tiers de la surface totale, à l'est, celle des tous-petits, des filles et leurs institutrices, couvrant les deux tiers restant. Au sud du bâtiment, se trouvent les jardins de l'instituteur et des institutrices, nettement distincts quoique de tailles identiques. Entre ces jardins et l'école les deux cours de récréations, séparées par un mur (entre les garçons et les filles, par une cloison de planches entre les filles et la classe enfantine), avec aux extrémités est et ouest des préaux couverts et au sud des lieux d'aisance. L'ensemble est clos de murs de deux mètres de haut, sauf au sud, où ils ne sont que d'un mètre et surmontés d'un grillage afin de ne pas maintenir une trop grande ombre.

Le rez-de-chaussée du bâtiment est dédié à la classe, chaque classe bénéficie d'un accès direct à la cour, à l'est se trouve la classe des garçons, à l'ouest trois autres classes : la salle enfantine (pour les touts-petits), la salle des filles de 1ère division et la salle des filles de 2e division, ces trois dernières classes communiquent par des portes intérieures. Le sol est couvert d'un plancher en bois de mélèze.

L'accès à l'étage s'effectue par deux escaliers en bois de noyer, tournants à retour, aux deux extrémités, est et ouest, du bâtiment qui débouchent sur un vestibule. A l'ouest, se trouve le logement de l'instituteur comprenant quatre pièces (cuisine, salle à manger, chambre et cabinet de travail) ; à l'est, est organisé le logement des institutrices : si un même couloir central dessert toutes les pièces, elles bénéficient d'une relative indépendance. L'institutrice a à sa disposition, tout comme l'instituteur, quatre pièces, son adjointe dispose d'une chambre et d'une cuisine tout comme la maîtresse de la classe enfantine. Dans les cuisines sont disposées des cheminées "dite à la Marseille" dans le devis descriptif, il s'agit de cheminée avec un potager. Pour chauffer les autres pièces (tout comme les salles de classe), un poêle est jugé suffisant. Le pavement est constitué de malons de Salernes.

Sous chaque escalier se trouve une cave voûtée en berceau accessible par un escalier droit en pierre. Ces caves étaient destinées à servir de bûcher.

Cette disposition intérieure se lit bien sur la façade sud, donnant une élévation à deux niveaux, ordonnancée à dix travées. Les six portes du rez-de-chaussée, avec encadrement de pierre de taille, correspondent ainsi aux deux accès, est et ouest, aux escaliers puis aux accès indépendants à chaque classe. Les fenêtres ont un encadrement en briquettes. L'ensemble est couvert d'un toit à quatre pans avec tuiles plates "de St Henry" (fabriquées à Marseille) sur génoise à trois rangs.

Aujourd'hui, les jardins des maîtres ont disparu au profit de la place Marcel-Pastorelli, de l'office de tourisme et de la mairie de part et d'autre de la dite place. L'aménagement du devant du groupe scolaire date sans doute de la 1ère moitié du 20e siècle : les cartes postales montrent à cette époque une place au-devant du bâtiment sur laquelle est d'ailleurs érigé le monument aux morts de la guerre 1914-1918.

Le groupe scolaire est achevé en 1889 selon un projet initialement établi par l'architecte Arnaud, repris par l'architecture Pons et dont le maître d'oeuvre était Marius Chailan. Faute d'entretien, en 1911, le bâtiment aurait déjà besoin de rénovations, en 1937, ces travaux sont votés par le conseil municipale mais ils ne seront réalisés qu'en 1942 selon des plans et devis établis par l'architecte G. Cullet.

Le groupe scolaire est situé à l'entrée du village de Saint-André, un peu à l'extérieur du vieux village. Il s'ouvre sur la place Marcel-Pastorelli, à proximité immédiate de la mairie.

De plan rectangulaire, le bâtiment comprend trois niveaux un sous-sol partiel (deux caves en sous-sol, uniquement sous les travées est et ouest), un rez-de-chaussée et un étage carré. Au rez-de-chaussée se trouve les salles de classe, au premier étage un logement saisonnier. L'ensemble est couvert d'un toit à longs pans et croupe avec couverture ciment amiante sur trois rangs de génoise.

La cour de récréation se trouve au sud du bâtiment avec un préau couvert à l'ouest.

La façade porte des inscriptions peintes : école communale, au-dessus de la deuxième porte : salle des garçons, puis salle commune, mairie, enfin salle des filles.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Cadran solaire.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections

Documents d'archives

  • Projet, construction et réparations de la maison d'école de Saint-André. 1869-1942. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 395.

  • Groupe scolaire de Saint-André-les-Alpes, plans, coupes et élévations. 8 mars 1937. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 395.

    8 mars 1937

Bibliographie

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 269.
  • 1977-1983 : un bilan. Dans Bulletin municipal de Saint-André-les-Alpes, 1983. Archives communales, Saint-André-les-Alpes : non coté.

Documents figurés

  • Haute-Vallée du Verdon / St-ANDRE-les-ALPES - Station estivale (alt. 892 m) - Coin de villas. / Carte postale, 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

  • 910 - SAINT ANDRE les ALPES - Un coin de villas. / Carte postale, Edit. Poullan, 1924. Collection particulière.

  • Haute Vallée du Verdon / St-ANDRE-les-ALPES (alt. 892 m). Station Estivale. Sortie des Classes. / Carte postale. Collection particulière.

  • ST ANDRE - Place de l'Ecole / Carte postale, Edit. CIM, 2e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • 32 - SAINT-ANDRE-DES-ALPES (B.-A.). Alt. 900 m - Le Monument aux Morts. / Carte postale, 2e quart 20e siècle. Collection particulière.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers