DESCRIPTION
1.2. Situation et composition d'ensemble
Le groupe scolaire est construit sur un terrain en losange de 5568 mètres carrés, en limite nord de la ville, dont le plan-masse va suivre les contours. Il a été conçu pour 168 élèves de primaire et 96 élèves de maternelles.
Les écoles de garçons et de filles forment les deux côtés nord du losange qui est orienté nord-sud. Les deux côtés sud sont formés par les préaux. La moitié nord du losange est occupée par les cours de récréation, la moitié sud par l'école maternelle dont la cour occupe la pointe sud. Les plans, aussi bien le plan d'ensemble que les plans des différents corps de bâtiment sont parfaitement symétriques.
Les entrées des trois écoles sont toutes situées au sud afin que les parents puissent surveiller la sortie des classes en même temps. Le long de l'école de filles, au nord, se trouvent des jardins pour le personnel. Ville de Sainte-Maxime. Nouveau groupe scolaire. Plan du rez-de-chaussée.
3. Matériaux
Les murs sont en moellons du pays enduits. Les planchers, les toits terrasses sont en béton armé ainsi que la salle de gymnastique réalisée dans le soubassement de l'aile ouest (ne figure pas sur le plan de 1931).
4. Structure
Les écoles élémentaires forment deux ailes en L. Les classes sont orientées au sud. La partie centrale de l'aile des classes est surélevé d'un étage accessible par quatre escaliers hors-œuvre saillant sur la façade nord. Les côtés ouest, sud et est de la cour sont longés par un préau, portique à colonnes de 4 mètres de large pour une superficie totale de 200 mètres carrés.
Au sud, l'école maternelle (un étage sur un rez-de-chaussée surélevé) présente aussi un plan tout à fait symétrique.
5. Élévations extérieures.
Les façades sur cour des trois écoles sont ordonnancées. Le corps central de l'école élémentaire est surmonté d'un fronton à redents portant une horloge.
6. Distributions intérieures
Les distributions des écoles de garçons et de filles sont semblables. Au nord, elles sont articulées par un espace commun, un réfectoire pouvant servir de salle de cinéma, avec la cuisine, l'office et un débarras. Ces pièces ont un accès direct sur la rue. Il y a 4 classes de 48 mètres carrés dans chaque aile chacune desservie par un couloir de dégagement formant vestiaire et ouvrant sur la cour à chaque extrémité. Les classes prennent jour par des baies au sud, fermées par des volets à rouleaux et par des baies vitrées sur le couloir. A ce niveau, il y a également deux salles de douche de six douches chacune, deux salles d'attente pour les parents et deux W-C avec lavabo pour les instituteurs. Les W-C et les lavabos pour les élèves sont sous les préaux.
L'étage est occupé par les logements de fonction accessibles par des entrées et des escaliers indépendants sur la façade nord : deux logements pour le directeur et la directrice (cuisine, salle à manger, trois chambres) et quatre logements pour les adjoints (cuisine, salle à manger, deux chambres). Chaque appartement est traversant et donne à la fois au sud et au nord.
Dans le soubassement, se trouve des caves privées et la chaufferie.
Le rez-de-chaussée de l'école maternelle s'organise selon un plan en U autour d'une vaste salle de récréation ouvrant sur la cour. L'entrée se fait dans un vestibule sur la façade latérale ouest. Il dessert une salle d'attente, un bureau médical et la salle de récréation qui distribue l'ensemble des autres salles : salle de propreté, vestiaires, réfectoire et cuisine dans l'aile nord, salle d'exercice dans l'aile ouest, salle de repos et salle d'exercice dans l'aile est. Les salles d'exercice prennent jour par deux fenêtres au sud sur la cour et par une fenêtre à l'est ou à l'ouest.
A l'étage on trouve deux appartements de deux ou trois chambres, prenant jour sur trois orientations. Au soubassement se trouve le chauffage avec la réserve à charbon et deux caves privées.
NOTE DE SYNTHÈSE
Le groupe scolaire Siméon-Fabre reflète une bonne prise en compte des préoccupations hygiénistes. S'il est conçu en fonction d'instructions ministérielles assez anciennes (1887, 1894) que l'on n'a d'ailleurs pas appliquées à la lettre pour des raisons d'économie (la conciergerie, les ateliers, les salles de dessin et de culture physique n'ont pas été conçues), il est également fait référence à des données officielles toutes récentes (1929). Le choix d'un bâtiment qui privilégie un développement au sol important a facilité l'orientation de toutes les classes au sud. Il préfigure les écoles des périodes plus récentes, comme le groupe scolaire Simon-Lorière (IA83001491).
Sur le plan architectural, le groupe scolaire se distingue aussi par sa modernité, en particulier l'emploi généralisé des toits terrasses (qui ont été remplacés par des toits de tuiles creuses). A titre de comparaison, ce projet non réalisé de l'architecte Charles Tissot, datant de 1920 est encore tout fait dans l'esprit 19e siècle.
André Barbier-Bouvet est né à Versailles en 1892. Il fait des études d'architecture à l' Ecole des Beaux-Arts de Paris dont il est diplômé en 1913. En 1918, il est choisi par le gouvernement français pour faire les plans et construire la nouvelle ville de Meknès au Maroc. Il réside à Meknès jusqu'à la fin de l'opération en 1925. En vacances chez des amis à Sainte-Maxime (83), il décide de s'y installer et ouvre un bureau d'étude en 1926. Grâce à ses nombreuses relations dans le milieu des grands industriels, il y construit de très grandes demeures, mais aussi de nombreuses résidences secondaires plus modestes. Il travaille également pour la ville. Il décède à Sainte-Maxime en 1958.