Dossier d’œuvre architecture IA06000009 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fort du Mont Chauve, de la place forte de Nice
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes - Levens
  • Commune Aspremont
  • Lieu-dit Mont-Chauve d'Aspremont
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    fort du Mont Chauve, de la place de Nice
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    enceinte, fossé, caserne, casemate, ouvrage d'entrée, abri, édifice logistique, pont, ouvrage fortifié, poudrière

Pas de traces d'un édifice antérieur.

Intérêt stratégique

Fort de ceinture type 1874 construit de 1885 à 87, complété de 1888 à 90 comme pilier d'ossature nord de la ligne de défense du camp retranché de Nice. Implanté au sommet d'un piton à pentes très raides, disposant de vues dominantes très étendues, il a été construit comme pilier d'ossature de la ligne de défense de la place, pour compléter celle-ci vers l'ouest et tenir le compartiment de terrain entre le Paillon et le Var, en empêchant de tourner Nice par Levens (en lieu et place de l'ouvrage envisagé à l'origine à Levens) et en soutenant la lutte d'artillerie face aux positions dangereuses du mont Cima et du mont Macaron.

Les neuf emplacements de pièces de sa crête d'artillerie couvrent, avec une portée de 8000 m environ à l'origine (canon de 120mm modèlee 1878) une zone d'action d'à peu près 1800 de part et d'autre de sa capitale orientée sensiblement sud-nord.

Sa position élevée et isolée le destinait tout naturellement, en outre, à devenir un point principal du réseau de télégraphie optique de forteresse du sud-est.

Construction et armement

Il est envisagé dès le 27 mai 1877 dans l'étude du commandant Wagner, chef du génie à Nice, qui amène l'abandon des projets de fort concentré au mont Leuza, et repris par les inspecteurs généraux de l'artillerie et du génie devant la sous-commission, et entérinée par le comité de défense en 1878, puis définitivement en 1882 après la mort du commandant Wagner et l'éviction du général Seré de Rivières (voir réunion du comité du 15 avril 1882).

Le projet, établi par le lieutenant-colonel Fritsch (successeur du lieutenant-colonel Wagner) le 8 mai 1884 est estimé à 1.302.400 F dont 30.400 F d'acquisitions de terrains, 18.000 d'approvisionnements et 1.254.000 F de travaux, avec 36 mois de délai d'exécution (le dossier (n" 562) manque dans les archives de la chefferie; de plus, le grand atlas (dessins d'exécution) n'a jamais été retrouvé et le fort construit après 1880 ne semble pas avoir fait l'objet d'une « fiche des nouveaux forts »), Ce projet a été remanié pour tenir compte d'un avis du comité du 21 avril 1885 sur DM du 2 mai 1885.

Une première allocation de crédits de 20.000 F avait été demandée le 8 février 1884 par le lieutenant-colonel Fritsch pour commencer les travaux.

La deuxième version, remaniée, du 20 décembre, ramène l'estimation à 1.278.400 F et, de fait, on dépensera, de 1883 à 1886, 773.963,70 F dont 29.923, 70 F d'acquisitions de terrain. L'auteur du projet, chargé ensuite de l'exécution, a été le capitaine Delaval affecté à la chefferie de Nice eu 1183 ou 84. Ce deuxième projet a été approuvé par le ministre le 5 février 1886. Les travaux ont été précédés par la construction d'une longue route militaire d'accès (D 214 actuelle) en lacets se greffant, à la chapelle Saint-Sébastien, sur la route Nice-Falicon-Levens (D 114). Fin 1886 le fort est pratiquement achevé et en ordre de combat, sauf pour les caponnières dont la crise de l'obus-torpille a fait ajourner la construction en attendant la mise au point des nouvelles dispositions techniques : en mai 1887, on décide de construire ces caponnières en béton spécial. L'obligation d'employer, pour ce faire, du sable siliceux à 66, 5 F le m3, apporté de Saint-Tropez, entraîne une plus-value de 175.000 F par rapport à l'estimation initiale établie sur du sable de carrière.

Peu après, et toujours pour parer aux effets des nouveaux obus-torpilles, on creuse entre 1889 et 91, dans la contrepente sud du piton rocheux, un abri caverne pour 5 officiers et 200 hommes (soit les deux-tiers de la garnison) relié au fossé de gorge du fort par une galerie sous roc débouchant dans la contrescarpe.

De même, toujours dans l'esprit de la circulaire du 22 juillet 1887 le fort est complété, à droite et en contrebas, par la construction de l'ouvrage du mont Chauve de Tourrette, lui-même complété en 1893 et muni d'une batterie annexe, à gauche, par la batterie du Rayet. Ces ouvrages sont ravitaillés par le magasin à poudre de secteur du Guigo, creusé en caverne sur un tronçon de tunnel routier dans l'ensellement qui sépare les deux monts chauves, en dérivation de la route militaire du M.C. de Tourrette.

Télégraphie optique

A la suite des études et reconnaissances menées en exécution des décisions ministérielles des 21 septembre 1877, 23 mars et 15 avril 1878, un poste provisoire de télégraphie optique avait été établi au sommet du mont Chauve d'Aspremont, pour essais de livraisons, avant même que n'ait été prise la décision de construire le fort. Puis, à la construction, l'ouvrage fut doté d'un poste sous casemate à quatre directions, mais dont l'orientation ne permettait pas les liaisons avec Toulon (fort du Coudon) et la Corse (Monte Pigno). On établit donc, à cet effet, un bâtiment non protégé dans le ravelin de gorge, à gauche de l'entrée, puis un second, mieux défilé devant les abris cavernes.

Le remplacement de ces deux postes par un seul poste à l'épreuve fit l'objet de plusieurs projets en 1892, 1896 et était encore à l'étude en 1914, où on en vint à se demander si l'installation d'une station de télégraphie sans fil prévue à Nice ne rendait pas inutile celle d'un nouveau poste optique. Finalement la guerre mit définitivement en veilleuse cette question.

Selon le plan de mobilisation de la place (S.H.A.T. 7 N 1915) il fait partie de la position VI du deuxième secteur de la place. L'ouvrage proprement dit n'a pas été transformé depuis son achèvement et les locaux antérieurs à 1887 sont tout au plus à l'épreuve du canon de 155 mm. Son armement consiste en 9 pièces de 120 L modèle 1878, 6 pièces de 80 mm de montagne, 2 sections de mitrailleuses sur trépied, 1 sur affût de rempart et 4 mortiers-bouche lisses de 15 cm. Pour la défense des fossés, on trouve 6 canons-révolver Hotchkiss modèle 1879 et 3 pièces de 12 culasse modèle 1884.

A part les pièces de défense de fossé, inutilisables ailleurs, l'armement a été vraisemblablement retiré fm 1914 ou courant 1915, et mis à la disposition du front du nord-est.

En 1939, on y trouve la présence d'un dépôt de munitions du temps de paix, évacué entre le 2 et le 7 juin 1940. On y installe (sans doute dans les casernements extérieurs du temps de paix) un centre d'instruction d'infanterie n° 2 et un autre du génie.

En 1956, l'ouvrage était vide et inoccupé. Depuis, de multiples organismes (gendarmerie, police, aérodrome de Nice, sécurité civile etc.) Ont utilisé le point haut pour y installer leurs antennes.

Valeur militaire de l'ouvrage

En 1914, à part les caponnières en béton à l'épreuve de très gros calibres, le fort proprement dit, non renforcé après 1885, n'était pas à l'épreuve des calibres supérieurs à 15 cm, et les emplacements de pièces à air libre difficilement tenables. Par contre, les deux-tiers de la garnison disposaient, à l'extérieur et à proximité, d'abris-cavernes parfaitement à l'épreuve, de même qu'un approvisionnement en munitions, mis à part l'absence de communications protégées entre ces abris et l'intérieur du fort. On se trouve donc dans une situation bâtarde, tempérée par le fait qu'on se trouve en zone de montagne, que l'ennemi ne pouvait pas déployer, dès le début, une artillerie lourde de siège et encore sur des positions peu nombreuses et d'accès difficile.

Analyse architecturale

Caractéristiques - Organisation générale

Bien qu'occupant le sommet d'un piton isolé, l'ouvrage, construit selon les normes du 9 mai 1874, reste dans la catégorie des ouvrages réguliers du type fort de ceinture à massif central.

Son plan dessine un pentagone irrégulier, dont le front de gorge bastionné fait face au sud, et la capitale est orientée sud-sud-est-nord-nord-ouest.

Dimensions : 110 m de large à la gorge x 130 m de profondeur perpendiculairement à la ligne de défense.

Vue d'enfilade du fossé.Vue d'enfilade du fossé.L'escarpe, attachée et revêtue, est entourée d'un fossé général de 6 à 7 m de largeur moyenne au fond, avec contrescarpe de hauteur variable.

En raison de l'exiguïté du terrain d'assiette et de la raideur des pentes, cette hauteur a dû être limitée et compensée par une grille défensive tout le long du flanc droit (est) et la contrescarpe aménagée en chemin couvert avec banquette d'infanterie maçonnée desservie à chaque bout, depuis le fond du fossé, par un escalier.

Front est. Contrescarpe et banquette d'infanterie vues depuis le fossé à hauteur du front de gorge (saillant 5). Au fond, caponnière double du saillant nord (4).Front est. Contrescarpe et banquette d'infanterie vues depuis le fossé à hauteur du front de gorge (saillant 5). Au fond, caponnière double du saillant nord (4).

En raison de l'exiguïté du terrain d'assiette et de la raideur des pentes, cette hauteur a dû être limitée et compensée par une grille défensive tout le long du flanc droit (est) et la contrescarpe aménagée en chemin couvert avec banquette d'infanterie maçonnée desservie à chaque bout, depuis le fond du fossé, par un escalier.

Disposition analogue, mais sans grille, sur le flanc gauche (ouest) et sur ces côtés, le défilement réglementaire au un quart n'est pas assuré, et l'escarpe visible sur la plus grande partie de sa hauteur.

Sur le front de tête, normalement orienté face aux directions les plus dangereuses, le défilement est réalisé car la contrescarpe a été exhaussée artificiellement en rocaille et, comme au Barbonnet, la plongée du glacis est constituée aux saillants de perrés en pierres sèches de gros appareil.

La crête d'artillerie est constituée de neuf emplacements de pièce, séparés par huit traverses-abris, dont trois enracinées, se déployant en U renversé autour d'un massif central constitué essentiellement par le magasin à poudres et ses annexes (les traverses abris sont du type le plus simple, sans les niches en aile de la circulaire du 13 janvier 1879. D'autre part, seules les traverses V et VII comportent chacune un bras de traverse du côté sud, non exposé aux coups). Il n'existe aucune casemate d'artillerie, cuirassée ou non. Un dixième emplacement de pièce a été aménagé à l'extérieur dans une place d'armes du chemin couvert du flanc gauche, orienté au nord-nord-est.

La crête d'infanterie se limite à une bonnette sur le front de tête et un retranchement construit au-dessus du terre-plein de la caserne de gorge et tourné vers l'intérieur du fort.

Il est vraisemblable qu'en cas d'attaque une partie de l'infanterie venait garnir la crête d'artillerie. Les plateformes de pièces sont soutenues, à l'arrière, par un mur de soutènement avec escalier d'accès accolé.

Front de gorge. Aile gauche. Dans le flanc, à l'étage supérieur, embrasure du coffre d'escarpe pour un canon-révolver flanquant l'aile droiteFront de gorge. Aile gauche. Dans le flanc, à l'étage supérieur, embrasure du coffre d'escarpe pour un canon-révolver flanquant l'aile droite

Le flanquement des fossés est assuré :

- à la gorge, par deux canons révolver installés en vis à vis sous coffre dans les flancs du front bastionné à l'étage de la caserne et prenant d'enfilade, en feu croisé, les branches du fossé

- sur les quatre autres fronts, par trois caponnières en béton spécial construites entre 1887 et 89, après l'achèvement du corps de place, ceci en raison de la crise de l'obus torpille : on trouve au saillant nord une caponnière double avec un C.R et un 12 culasse (côté contrescarpe) dans chaque flanc, au nord-nord-ouest, une caponnière simple également à deux pièces, et, à l'ouest une seconde, armée simplement d'un C.R.

Détail des différentes parties

Ravelin d'entrée

Le dernier lacet de la route d'accès longe le pied du perré formant le glacis du ravelin d'entrée, le contourne et se présente, tangentiellement à la gorge, devant le portail défensif, en ferronnerie, fermant l'enceinte du ravelin et avant-porte du fort. Ce portail est encadré de deux chasse-roues en forme de canons en fonte portant un boulet.

Front de gorge. Avancée et route d'accès. A gauche, bâtiment E (poste optique extérieur) avec à gauche la fenêtre de Toulon, à droite celle de la Corse, l'une et l'autre murées.Front de gorge. Avancée et route d'accès. A gauche, bâtiment E (poste optique extérieur) avec à gauche la fenêtre de Toulon, à droite celle de la Corse, l'une et l'autre murées.

A gauche, on longe un mur de parapet, parallèle à la contrescarpe et surmonté d'une grille défensive, qui se prolonge par une partie crénelée dessinant un redan, sorte de place d'armes et qui renferme le bâtiment E. Celui-ci constitue un poste optique extérieur - non à l'épreuve - avec, dans la face sud-ouest la fenêtre correspondant à la direction de Toulon, et dans la face sud-est celle correspondant à la direction de la Corse (Monte Pigno, à 210 km). Les deux fenêtres sont murées pour éviter les intrusions.

Du ravelin s'ouvrent les façades des bâtiments d (corps de garde casematé à deux créneaux horizontaux flanquant le portail) et c. Ces bâtiments sont encastrés dans le massif du ravelin et leurs façades sont orientées au nord et nord-ouest - donc face aux directions dangereuses - mais toutefois défilées aux coups par la masse de la caserne du fort.

Caserne et entrée

La cour du ravelin est directement à l'extrémité du pont franchissant le fossé de gorge et aboutissant à l'entrée principale du fort, elle-même placée au milieu de l'étage supérieur de la caserne.

Front de gorge. Partie centrale du bâtiment a vue de la branche gauche du fossé. Au centre, l'entrée du fort et le pont d'accès. Sous l'entrée, la poterne donnant dans le fossé.Front de gorge. Partie centrale du bâtiment a vue de la branche gauche du fossé. Au centre, l'entrée du fort et le pont d'accès. Sous l'entrée, la poterne donnant dans le fossé.

Ce pont, à tablier en profilés métalliques reposant sur pile centrale en maçonnerie comporte une travée fixe, et une travée levante liée à l'entrée. La pile est à faces parallèles fruitées en moellons et deux avant-becs légèrement coniques en pierres de taille harpées, en gros appareil (huit lits, plus le chapeau de même). La voie est bordée d'une rambarde métallique très simple, dont la partie correspondant à la travée levante se replie automatiquement pendant la manœuvre.

Le bâtiment a constitué la caserne rejetée dans le front de gorge pour gagner de la place et sa façade intégrée à l'escarpe de gorge. Du fait du tracé bastionné, il est fractionné en trois corps :

- une aile gauche dans la face du demi-bastion de gauche,

Front de gorge. Aile droite. Vue prise depuis le dessus du corps de garde avancéFront de gorge. Aile droite. Vue prise depuis le dessus du corps de garde avancé- un corps central dont l'entrée dans la courtine,

- une aile droite dans la face du demi-bastion de droite.

Ces corps sont reliés, par niveau des flancs, par des éléments de fonction formés de trois locaux voûtés perpendiculairement aux travées adjacentes et formant culées: c'est dans ces éléments que sont logés à l'étage supérieur les coffres de flanquement de gorge.

Le bâtiment comporte, en élévation, deux niveaux généraux, plus un troisième partiel, à savoir, de haut en bas :

- un niveau supérieur, qualifié « étage» par le petit atlas, de plain-pied avec l'entrée (en réalité rez-de-chaussée)

- un niveau intermédiaire, appelé « rez-de-chaussée» (en réalité premier sous-sol)

- un niveau inférieur appelé sous-sol (en réalité, deuxième sous-sol).

Pour éviter les confusions, on conservera les appellations du petit atlas du génie, édition 1940 environ.

Bien que constitués, comme toutes les casernes de siège, de travées voûtées en arc segmentaire de 6 m d'ouverture et 1,50 m de flèche à génératrices perpendiculaires aux façades, et accolées, les trois corps de bâtiments ne sont pas absolument identiques, sans doute à cause de la topographie du terrain d'assise.

A gauche, on trouve, de droite à gauche : deux travées normales, une travée plus étroite, à l'étage supérieur ; au rez-de-chaussée et au sous-sol, on trouve, en plus, une travée normale et un couloir.

Au centre : deux travées normales à chaque niveau plus, en sous-sol, deux citernes situées de part et d'autre de la culée de jonction de droite. Les deux travées sont séparées, à l'étage, par le passage d'entrée et au sous-sol par la poterne et les fosses des contrepoids du pont-levis.

A droite : deux travées normales, se prolongeant, à droite, d'un local qui, au rez-de-chaussée, abrite la boulangerie et le four à pain.

Les locaux des travées prennent jour en façade par trois fenêtres identiques à linteau en arc segmentaire, et dont, à l'étage, celle du centre est surmontée, à ras de la voûte, par une lucarne oblongue à usage surtout d'aération. Ces fenêtres, actuellement murées par raison de sécurité, comportent, dans les joues, les fers U destinés à recevoir, à la mise en état de défense, des tronçons de rail préparés destinés à arrêter balles et éclats d'obus.

Ces locaux sont fermés, à l'autre bout, par une cloison en briques vitrée à la partie supérieure et munie d'une porte qui les isole d'un large couloir de circulation générale voûté en demi-berceau. Ce couloir, à l'étage, comporte à gauche un débouché sur la rue du Rempart et, au centre, traverse le passage d'entrée ; de plus, il comporte les cages des deux escaliers suspendus tournants à trois volées droites reliant rez-de-chaussée et étage. Au rez-de-chaussée, à gauche, un troisième escalier dessert le sous-sol. Ces cages sont aménagées hors œuvre par rapport au mur de fond du couloir.

L'ensemble de la caserne a ses travées supérieures voûtées en maçonnerie de 0,80 m d'épaisseur et recouvertes d'un matelas protecteur de terre de 3 m d'épaisseur. Les murs de fond et latéraux sont protégés par un talus de terre d'environ 10 m d'épaisseur horizontale à la base.

Les voûtes portant les étages intermédiaires sont évidemment plus légères.

La longueur dans œuvre des travées est d'ailleurs différente d'un corps à l'autre : à gauche: 10,5 m ; au centre: 8, 5 m ; à droite: 9, 50 m. Ce qui donne, avec le lit de casemate modèle 1876 à 4 places, et l'intervalle de 0,75 entre lits une capacité de temps de guerre d'environ 300 places, plus les cadres.

En plus des casemates affectées au logement, on trouve des locaux à usage de magasins et d'autres, spécialisés, tels les coffres à canon (à l'étage dans les flancs du tracé bastionné) ; au rez-de-chaussée, la boulangerie avec un four construit par la maison Damerval, 53, rue J.-J. Rousseau, à Paris, (La porte manque, et la voûte réfractaire s'est effondrée récemment). Ce four, à façades en briques, occupe un local aveugle, voûte en plein-cintre, annexe du local 37 et contigu de la casemate abritant la paneterie (34) et le bureau du comptable (33).

Au même niveau, on trouve, sous le passage d'entrée, les locaux liés au pont-levis (voir plus loin) et le magasin à charbon contigu de la cuisine (27) où l'on trouve les fragments d'un fourneau de cuisson. Le couloir (19) à l'extrémité du corps de bâtiment de gauche, était aménagé en lavabo juste au-dessus du même couloir du sous-sol et qui était lui-même occupé par un second lavabo et par des latrines de guerre, à fosse fixe en dessous : on a donc superposition de locaux de même destination, pour d'évidentes raisons techniques.

On notera que la caserne est commune aux cadres et à la troupe, contrairement aux trois autres forts de la place.

Front de gorge. Bâtiment a. Détail de la partie haute du flanc et de l'angle d'épaule droit.Front de gorge. Bâtiment a. Détail de la partie haute du flanc et de l'angle d'épaule droit.Façade de la caserne : verticale, elle repose, par l'intermédiaire d'un cordon profilé en boudin, sur un soubassement légèrement taluté en pierres de taille en assises réglées de moyen appareil.

Elle est surmontée d'une corniche à bandeau sur modillons, portant un mur d'acrotère (soutenant le matelas de terre) couronné d'une tablette.

Les angles d'épaule du front bastionné sont renforcés par un massif d'angle légèrement saillant construit en pierres de taille en assises réglées.

Les structures internes se retrouvent en façade, avec les têtes de voûte en arc à voussoirs rayonnants et clé saillante reposant, par sommiers triangulaires à bandeau, sur des pilastres en pierres de taille et assises réglées correspondant aux piédroits.

Au-dessus de ces pilastres s'ouvrent, dans le tympan, les oculi des conduits d'aération fermés de grilles ornementales en fonte (dont le dessin est particulier à chaque fort). On retrouve deux orifices d'aération, plus petits et sans grille, dans chaque travée, au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée. Les encadrements de fenêtres sont à linteau surbaissé, extradossé en gradins et montants harpés, le tout en légère saillie sur le mur de façade.

Les locaux d'extrémité gauche du corps de bâtiment de gauche et droite de celui de droite ont, eux-mêmes, leurs façades formant avant-corps en légère saillie sur l'ensemble, avec chaînes d'angle en pierres de taille harpées. De chaque côté, le mur de façade se prolonge, pour se raccorder à l'escarpe des fronts gauche et droit par des rampants coupés, à gauche par un palier correspondant à une berme du talus du rempart.

La maçonnerie courante, constituant le fond du mur, est traitée en opus incertum. Le tout, malgré l'absence d'éléments sculptés ou réellement décoratifs, est d'un effet remarquable surtout quand la lumière solaire vient de biais souligner les différents plans verticaux et valoriser les volumes. Cet effet décoratif, dû essentiellement aux dispositions structurelles, est encore accru par l'effet - recherché par le constructeur - de polychromie, obtenu par l'utilisation d'un calcaire dur gris très clair pour la maçonnerie courante, et d'une sorte de brèche à dominante ocre, s'apparentant au «marbre» de Guillestre, pour les massifs d'épaule, les encadrements de baies, clés de voûte, cordon de base, embases de pilastre, corniche, tablette et modillons. On a obtenu de la sorte un ensemble remarquable, qui fait de cet édifice un des plus beaux de sa catégorie dans tout le « système» Seré de Rivières.

La porte d'entrée.La porte d'entrée.L'entrée : en saillie sur la courtine du corps central de la caserne a, sa façade monumentale repose, par l'intermédiaire d'un cordon de magistrale en boudin, sur un soubassement légèrement pyramidal bordé de deux chaînes d'angle en pierres de taille en grand appareil à bossage à anglet. Ces chaînes encadrent une face en pierres de taille de moyen appareil où s'ouvre la poterne, voûtée en plein-cintre, dont la pierre de seuil est placée à environ 1,50 m du fond du fossé, pour diminuer les risques de surprise par effraction.

Au-dessus, la baie, en arcade, s'ouvre en fond de la feuillure d'effacement du pont-levis relevé. Elle est encadrée de deux pilastres toscans portant un entablement à corniche à larmier et cimaise en doucine très saillante. Sur la frise, un tableau porte, gravée en majuscules, l'inscription «Fort d'Aspremont» encadrée, au-dessus des pilastres, des dates « 1885» et « 1887» de début et fin de la construction.

Cet entablement porte le mur d'acrotère décroché en avant sur celui des façades adjacentes.

La baie a son arête interne entaillée d'une feuillure servant de logement à une porte grille à deux vantaux pivotants sur crapaudine vers l'intérieur, à partie basse doublée de tôle d'acier, et dont celui de gauche comporte un portillon à personnel également pivotant. Cadre en forts barreaux rectangulaires à assemblages renforcés d'équerres évidées en quart-de-rond et garni de barreaux ronds de 3 cm verticaux.

Entrée. Créneaux de fusillade horizontaux de défense intérieure du vestibule. A droite, porte-grille. A gauche, porte du fort. Au sol, tôle de fermeture d'une fosse de bascule du pont-levisEntrée. Créneaux de fusillade horizontaux de défense intérieure du vestibule. A droite, porte-grille. A gauche, porte du fort. Au sol, tôle de fermeture d'une fosse de bascule du pont-levisCette porte franchie (deuxième barrage en venant de l'extérieur, non compris le pont-levis) on pénètre dans le vestibule du passage d'entrée avec, dans les piédroits, de chaque côté, deux créneaux horizontaux (d'où risque, en cas de tir, de frapper le créneau opposé et son tireur).

Quelques mètres plus loin la galerie est fermée par la porte proprement dite, rectangulaire, à deux vantaux pivotant vers l'intérieur en bois doublé de tôle dont celui de gauche comportant un portillon à personnel : chaque vantail est percé de deux créneaux de fusillage verticaux, fermés, à l'origine, de volets pivotants aujourd'hui disparus. Renforcée de fortes ferrures, cette porte est surmontée d'une grille fixe obturant l'espace sous voûte. Le sol du passage est pavé.

Dans le vestibule, on trouve, de chaque côté de la voie, les fosses des contrepoids du pont-levis normalement couvertes de plaques de tôle striée. Le pont-levis est du type à bascule en dessous assisté par bielle actionnée par un levier unique assurant également la mise en place des taquets de verrouillage des contrepoids (système identique dans tous les forts de Nice, sauf Mont Chauve de Tourrette).

Entrée du fort. Le vestibule vu dans l'axe vers l'extérieur. Dans les parois, les créneaux de fusillade de défense intérieure, la porte-grille avec, à droite, son portillon. Au fond, ravelin et façade du bâtiment d (corps de garde avancé)Entrée du fort. Le vestibule vu dans l'axe vers l'extérieur. Dans les parois, les créneaux de fusillade de défense intérieure, la porte-grille avec, à droite, son portillon. Au fond, ravelin et façade du bâtiment d (corps de garde avancé)Au-delà de la porte, dans les piédroits, s'ouvrent, de chaque côté, les portes et fenêtres des locaux adjacents ainsi que les débouchés du couloir de fond de la caserne. Voûté en arc segmentaire, le passage d'entrée, long de moins de 20 m, débouche à l'air libre à l'extrémité de la branche droite de la rue du Rempart. Faisant face aux directions dangereuses, et bien que défilé par le massif de la traverse enracinée n° 6, le débouché est encadré de murs en aile dont les rampants comportent un palier permettant de poser des madriers ou des rails, de réduire le tirant d'air de l'arcade et de blinder la tête de la voûte. Cette disposition se retrouve à chaque passage exposé aux coups.

Au-dessous (rez-de-chaussée) on trouve le couloir de la poterne, séparé par piédroits des fosses du pont-levis et fermé, en façade, par une porte pivotante.

Intégrée à la caserne, cette entrée est intéressante et possède l'essentiel de ses équipements en bon état. La façade est d'un type courant dans les forts de l'époque, mais assez différent des trois premiers forts de Nice, construits antérieurement par un autre chef du génie. Sa construction, très soignée, en brèche ocre, contraste avec le gris très clair des façades adjacentes et le classicisme de son architecture en fait un édifice d'une grande beauté, point fort de l'ensemble architectural dont elle est le centre.

Bâtiment B (magasin à poudre et annexes)

Orienté sud-nord, cet ensemble constitue le massif central du fort et se raccorde à l'arrière, légèrement en biais, au massif de terre du casernement de gorge. Conforme aux dispositions de l'instruction du 22 août 1874 (sauf pour le puits de lumière du vestibule) il est constitué, pour l'essentiel, par une chambre à poudres de 6 m de large et à peu près 15 m de long, ce qui lui confère une capacité maxima de 75 tonnes de poudre. Dans les piédroits, une file de corbeaux en pierre réserve la possibilité de poser un plancher intermédiaire. A l'arrière, la chambre des lanternes est reliée au couloir de fond de la caserne par un petit couloir de 5 m de long. L'entrée principale, menant au vestibule, se fait à droite par une gaine partant du passage couvert de la traverse VI, dont le débouché est donc défilé et invisible. Le magasin se prolonge, à l'avant et dans l'axe, avec interposition d'un merlon de séparation, par une série de trois locaux (sans doute les ateliers de chargement des munitions) inclus dans le massif de la traverse enracinée axiale (sans n°) le tout desservi et relié au magasin par corridor voûté faisant, en plus, gaine d'isolement.

L'ensemble a été protégé pendant toute la période active de l'ouvrage par deux paratonnerres (nombreux impacts de foudre signalés dans les textes) aujourd'hui supprimés et remplacés par d'autres dispositifs.

On peut supposer qu'après 1885, le magasin à poudres n'ayant pas été renforcé avait perdu beaucoup de sa capacité de protection et n'était plus utilisé que comme magasin du temps de paix, l'essentiel du stock étant évacué à la mise en état de défense sur les magasins cavernes les plus proches.

On peut s'interroger sur les risques que faisait courir au fort un tel dépôt placé en position centrale, en cas d'explosion. Tout d'abord, la surface d'emprise disponible ne permettait pas de faire autrement. Compte tenu de son orientation, une explosion aurait produit essentiellement des effets latéraux, donc minimaux du côté de la caserne.

Abris-traverses

Front de tête. Vue intérieure. Façade de l'abri 5. A gauche, porte d'accès au poste optique g. A droite, porte de l'abri et escalier d'accès à la plateforme 7Front de tête. Vue intérieure. Façade de l'abri 5. A gauche, porte d'accès au poste optique g. A droite, porte de l'abri et escalier d'accès à la plateforme 7Ils sont, comme déjà dit, du modèle le plus simple, et constitués de petits bâtiments voûtés, dont seule la façade postérieure le long de la rue du Rempart est dégagée. Accès par une baie en arcade fermée par porte roulante à deux vantaux pendus par deux rouettes à un rail en fer plat scellé dans la façade.

Division intérieure par cloison transversale en abri à munitions (au fond) et abri à personnel, pour les servants de la pièce voisine, près de l'entrée.

Sur 9, 3 sont du type enraciné pour cloisonner l'espace intérieur du fort contre le tir d'enfilade; 2 (n° V et VII) sont dotés d'un seul bras de traverse à droite.

Caponnières

Construites entre 1888 et 90, selon les nouvelles normes de protection postérieures à la crise de l'obus torpille. Elles ont été réalisées en béton spécial non armé (voûte, sans doute, de 2,50 m d'épaisseur).

Caponnière double du saillant 4. Vue intérieure du mur de masque du flanc gauche. A gauche (muré) le créneau du canon de 12 culasseCaponnière double du saillant 4. Vue intérieure du mur de masque du flanc gauche. A gauche (muré) le créneau du canon de 12 culasseElles comportent une simple chambre de tir intérieure voûtée de 4,5 m d'ouverture avec mur de masque d'1 m percé, selon le cas, d'un ou deux créneaux à canon, avec dans ce dernier cas le 12-culasse placé du côté de la contrescarpe (niches des roulettes visibles dans l'allège et pivot du lisoir directeur encore visibles). La caponnière de gauche ne comporte qu'un créneau de canon révolver encadré de deux créneaux de fusillade.

Caponnière simple de gauche (saillant 2). Créneaux de fusillade du mur de tête.Caponnière simple de gauche (saillant 2). Créneaux de fusillade du mur de tête.Le mur de tête, très épais (3, 5 m), est percé d'un ou deux créneaux de fusillade à ébrasement extérieur qui, compte tenu de l'épaisseur du massif, se traduit, à l'extérieur, par une ouverture énorme, favorisant d'autant les coups d'embrasure que les parois sont lisses. Ces créneaux alternent avec des tubes inclinés permettant de lancer des grenades dans les angles morts. Le mur du flanc est lui-même flanqué par un ou deux coffres de mousqueterie logé dans l'escarpe adjacente et greffés sur la descente de caponnière.

Accès, à partir de la rue du Rempart, par gaine voûtée accolée, au départ, à un abri traverse et traversant, en bout, sans revêtement, le rocher d'emprise : les descentes des caponnières nord et nord-nord-est se greffent, au départ, sur une gaine unique à partir de la traverse IV et qui dessert, également, la bonnette d'infanterie de tête.

Poste optique (fermé ; n'a pu être visité)

Du type protégé, il est constitué par une casemate voûtée en cul-de-four, noyée dans un massif de terre prolongeant celui de l'abri V, et desservie par une gaine accolée à cette dernière. Il comporte quatre gaines qui débouchent dans la face avant du talus du rempart et qui correspondent respectivement, de droite à gauche, avec :

- le fort de la Revère à 9750 m de distance

- l'ouvrage de Millefourches (à l'Authion) à 28250 m

- le sanctuaire de la Madone d'Utelle à 15500 m

- le fort du Picciarvet (cette dernière gaine ne figurant pas dans le rapport du 14 septembre 1887, a pu avoir été construite après les trois autres) à 18800 m.

Abris-cavernes

Pour mémoire. Inclus dans une enceinte grillagée non visitable. Consistent en 5 casemates-cavernes pour la troupe, 1 pour 5 officiers, plus une latrine, toutes séparées par un merlon de roc naturel de la voisine (règle du « tant plein que vide »), Ces casemates sont reliées, en bout, par une galerie de circulation débouchant dans le fossé du fort.

Edicule Goux (latrines du temps de paix).Edicule Goux (latrines du temps de paix).Divers : on doit mentionner des peintures murales naïves peintes par les occupants, entre 1935 et 40, sur les murs de certains locaux de la caserne.

Le long de la branche droite de la rue du Rempart présence d'un édicule Goux (latrines des temps de paix) à 4 cabines. Les portes manquent.

Conclusion

Etat général excellent. Les détériorations intérieures portent sur des éléments de second œuvre (cloisons, voûte du four, huisseries ...) et résultent des aménagements récents effectués sans respect ni précaution : elles sont facilement réparables. Végétation pratiquement inexistante.

Ouvrage offrant un vaste volume de locaux facilement habitables et bien protégés et isolés, actuellement raccordés au réseau électrique. Resterait à réaliser l'alimentation en eau, indépendamment des citernes, et gérer les servitudes d'entretien de la longue route d'accès. Site admirable, donnant des vues pratiquement illimitées sur tout l'horizon.

Du point de vue de la qualité de L’architecture, de la représentativité, et des possibilités de mise en valeur et d'utilisation, le fort du mont Chauve d'Aspremont se classe parmi les plus beaux ouvrages du système Seré de Rivières, et est donc à classer en priorité absolue.

Fort de ceinture type 1874, il est envisagé dès 1877 dans l'étude du commandant Wagner, chef du Génie de Nice en tant que complément de place. Un projet est établi par le lieutenant-colonel Fritsch en 1884. Le projet du capitaine Delaval, chargé ensuite de l'exécution, est approuvé par le ministre en 1886. Le fort est construit entre 1885 et 1887 - ces deux dates terminus sont inscrites sur la porte d'entrée de l'ouvrage - et est complété de 1888 à 1890 par des caponnières en béton spécial. Pour parer aux effets des nouveaux obus-torpilles, on creuse un abri-caverne entre 1889 et 1891. Le poste de télégraphie optique, installé provisoirement en 1877-78 sur le sommet du mont Chauve bien avant la construction du fort, n'a jamais été remplacé.

Le plan du fort dessine un pentagone irrégulier. L'escarpe, attachée et revêtue, est précédée d'un fossé. Le flanquement est assuré sur quatre fronts par trois caponnières en béton spécial non armé. Celles-ci sont occupées par une chambre de tir voûtée en berceau segmentaire. L'entrée se situe sur le front de gorge. Elle est précédée par un pont franchissant le fossé. La caserne, composée de casemates affectées au logement et aux locaux à usages de magasins, est rejetée sur ce même front. Ce bâtiment, à travées, fractionné en trois corps, est élevé sur trois niveaux, un rez-de-chaussée, un étage de soubassement et un sous-sol, son toit est plat. Son soubassement et ses chaînes d'angle sont en pierres de taille, le reste est en moellons. L'ouvrage d'entrée est intégré à la caserne. Le porche est voûté en berceau surbaissé. Le centre du fort est occupé par un magasin à poudre sous un massif de terre. Les abris-traverses consistent en de petits bâtiments voûtés. Le poste optique est constitué par une casemate voûtée en cul-de-four et est noyé dans un massif de terre.

  • Murs
    • pierre moellon
    • pierre pierre de taille
    • béton
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage de soubassement, sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • cul-de-four
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Typologies
    caponnière
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents figurés

  • Montchauve d'Aspremont. Fort de La Palice. Plan des dessous. / Dessin, plume et encre, sd. [1885]. Service historique de la Défense, Vincennes, Petit atlas des bâtiments militaires.

  • Fort du Mont-Chauve d'Aspremont. Caserne. / Dessin, plume et encre, sd. [1885]. Service Historique de la Défense, Vincennes : Petit atlas des bâtiments militaires

Date d'enquête 1996 ; Date(s) de rédaction 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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