Les éléments de cette fontaine ont été remontés à l'emplacement actuel à la suite de submersion de l'ancien village lors de la mise en eau du lac de Sainte-Croix (1973). Vestiges réaménagés en bordure du lac, la Grande fontaine qui alimentait le village de Sainte-Croix était implantée hors de l'enceinte, en contrebas du village. Elle était alimentée par une source au débit régulier. Sans doute aménagée au Moyen-Âge par les moines du prieuré, la fontaine alimentait le village, son réservoir permettait l’arrosage des jardins, et l’abreuvoir était destiné aux troupeaux de moutons qui remontaient de la vallée.

Un acte de vente datant du 5 février 1873, précise qu'une conduite de la fontaine est transférée cette année-là. Pour se faire, la commune de Sainte-Croix-du-Verdon achète à Jean Escudier une parcelle de terrain "au quartier de la grande fontaine, d'une contenance de soixante douze mètres carrés environ. Confrontant du nord et du levant le vendeur [M. Escudier], du midi ladite fontaine et du couchant Madame Jean Épouse Peytral".

En 1874, la mairie sollicite un architecte pour dresser les plans d’un lavoir couvert afin d’abriter l'activité des lavandières des intempéries. Son aménagement est achevé en 1887 ***.

L'achèvement du lavoir intervient dans la même période que le projet d'ensemble de réparation et d'agrandissement des lavoirs publics impulsé dès 1884. C'est avec le constat du mauvais état des lavoirs et fontaines, de l'absence de couverture et de l'éloignement notamment de la "grand-fontaine", que le conseil municipal a sollicité l'agent voyer, M. Boeuf de Moustiers, pour l'étude de ce projet (Extrait du registre des délibérations de la commune de Saint-Croix-du-Verdon, 17 août 1884). Le 9 mai 1886, le maire demande de voter les fonds nécessaires à l'exécution des plans dressés par le conducteur des Ponts et Chaussées, M. Giraud de Riez (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la commune de Sainte-Croix-du-Verdon). La réponse du préfet datant du 24 mai 1886 indique que la subvention ne peut être que de 100 francs sur les 300 demandés. Le 27 juin 1886, le maire renvoie au préfet une demande d'aide pour couvrir la totalité (Courrier du maire au préfet, 20 mai 1886).