Ici se trouvaient, jusqu’à la fin du XIXe siècle, les jardins des habitants de Roumoules et de l’autre côté du petit vallon s’étendaient les aires sur lesquelles on foulait les blés ***.
Le projet de construction de la fontaine-lavoir de la République date de 1894. Dans un extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Roumoules, daté du 13 mai 1894, le Maire expose que les déversures de la fontaine du quartier de Cayoni et de celle du quartier de Saint-Blaise dont le conduit d'écoulement arrive à la place neuve, pourraient alimenter une fontaine à laquelle il conviendrait d'annexer un lavoir public. M. Boeuf, agent voyer cantonal à Moustiers, architecte de la commune, est alors chargé de dresser les plans et le devis de la futur fontaine-lavoir. Dans ce dernier, il est expliqué que les travaux comprennent la construction d'une fontaine et d'un lavoir couvert, puis d'une conduite en tuyaux de poterie d’un diamètre intérieure de 10 cm qui sera établie pour amener les eaux de la borne fontaine située dans la grande rue (Devis, bordereau des prix, avant-métré et détail estimatif, 10 septembre 1894). Le 16 septembre 1894, le conseil municipal approuve le devis du projet et vote un crédit de 1500 francs destiné à payer le montant de la dépense. M. Boeuf reconnaît en outre l'insuffisance du premier devis afin d'exécuter ce travail dans les meilleures conditions. Par conséquent, le devis est élevé à 2000 francs (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 1894). L'adjudicataire est M. Moussu Philippe, entrepreneur à Sainte-Croix-du-Verdon ; il remporte le marché avec la somme de 1454,95 francs (Procès-verbal d'adjudication des travaux du projet de construction d'une fontaine et d'un lavoir en tête de la place publique, 21 octobre 1894).
Le souci esthétique a tenu une grande part dans l’aménagement de la fontaine-lavoir. La fontaine à deux canons clôt la perspective de la promenade d’agrément, une allée bordée de platanes, aménagée par la municipalité en 1895. Et son mur de distribution quant à lui cache un lavoir à l’usage des quartiers bas de l’agglomération. Ses abords étaient autrefois dallés pour la commodité des lavandières. Ces dalles ont disparu lorsqu’on a procédé à la réfection des conduites et changé les bourneaux (buses en terre cuite en usage dans toute la Provence depuis des siècles) pour des tuyaux en fonte. Un buste de Marianne et deux vases Médicis occupent aujourd’hui le sommet du mur de distribution : la fontaine a depuis pris le nom de «Fontaine de la République» ***.
Chargée de la valorisation du patrimoine bâti et de la transmission des savoir-faire, Parc naturel régional du Verdon