Une fontaine est déjà figurée en 1824 sur le plan du cadastre napoléonien, à proximité de l’église devant l’actuel hôtel de ville. En 1845, des travaux sont entrepris pour compléter l'ancienne conduite du chemin de Saint-Paul. Cet approvisionnement principal est complété par un puits alimenté par une mine souterraine et un canal aérien. Un plan dressé par M. Lieutaud ingénieur en 1845 rend compte des travaux projetés. Entre 1887 et 1888, l'ancienne fontaine est remplacée par un ouvrage qui répond aux normes d’hygiène et aux préoccupations d’embellissement. L'ingénieur brignolais Roques conçoit le projet en 1887 : construction d'un bâtiment pour la machine élévatoire et de canalisations, création de bornes-fontaines, bouches d'incendie, lavoir et fontaine monumentale sur le cours. Cette fontaine à écoulement continu, dotée d'un grand bassin abreuvoir, débitera 40 litres à la minute. Le trop plein du bassin alimentera un lavoir public à construire en contrebas (Rapport de l'ingénieur, 17 mars 1887). L’ancien bassin de forme rectangulaire est remplacé par une cuve octogonale avec pile centrale en pierre de taille (Dessins de la fontaine du Cours et de la fontaine-lavoir de la place de la Tour, 17 mars 1887). L'adjudicataire des travaux est M. Molinguet, la réception des travaux date du 26 octobre 1888. Lors de l’inauguration des fontaines publiques du 16 septembre 1888, les habitants expriment le souhait de remplacer le vase devant couronner le monument par une statue. Cela n'entraînant pas de dépense supplémentaire, l'ingénieur propose différents sujets au conseil municipal. C'est une statue en fonte bronzée de 128 centimètres de haut, représentant une allégorie de l’été qui est fournie en octobre 1888 par le fondeur parisien Sevin sur un modèle du sculpteur Mathurin Moreau. Elle est acquise au prix de 410 francs. Chaque face de la pile porte une inscription : "République française / 1888" sur la face principale et la devise Liberté Egalité Fraternité sur les trois autres faces. L'association de ces marques républicaines avec une figure féminine suggère l'assimilation de la statue de l'Eté à celle de l'allégorie républicaine, ce qui serait confirmé par le surnom de "Marianne" dont l'affublent certains Ginasservois. Ceci rapprocherait ce programme de ceux de Camps-la-Source, Nans-les-Pins, et Seillons-Source d'Argens, qui combinent projet d'adduction d'eau et création d'une fontaine monumentale avec statue de la République.