Dossier collectif IA04000855 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
fermes
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Braux

Corpus

Le cadastre de 1633 ne mentionne à Braux aucune ferme. Les 2 premières apparaissent dans le cadastre de 1707. Situées l’une au Clot, l’autre au Villard, elles appartenaient à des notables d’Annot. Le cadastre de 1831 en enregistre 34, dont une partagée entre 2 propriétaires. Cette multiplication fait pendant au faible développement du village durant la même période. 17 des 30 fermes repérées figurent dans ce cadastre. Le mouvement de création et de développement a continué, si l’on en croit les dates inscrites sur les bâtiments, jusqu’au milieu du XXe siècle, parfois en réutilisant d’anciens entrepôts agricoles. Deux édifices seulement sont encore aujourd’hui le siège d’exploitations agricoles, consacrées principalement à l’élevage (bovin et ovin). Beaucoup (15) servent de résidence, principale ou secondaire, les autres sont vides (10) ou en ruine (3).

Typologie

Les Clapières. Ferme B 436. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Les Clapières. Ferme B 436. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Dispersées sur tout le territoire communal, les fermes de Braux sont pour la plupart isolées (19), pour les autres (11) intégrées à des écarts. Elles consistent rarement (2 cas) en un seul corps de bâtiment et peuvent en compter jusqu’à 9, tantôt accolés les uns aux autres (16 cas), tantôt séparés (12 cas). On remarquera que plusieurs fermes ont changé de catégorie tardivement (XXe siècle) par la construction de hangars dans les espaces intermédiaires et qu’elles appartenaient auparavant au type des fermes à bâtiments disjoints, qui paraît donc avoir été majoritaire dans la commune. Absent des communes voisines à sous-sol calcaire, ce type a sans doute pour origine la réutilisation d’ensembles d’entrepôts agricoles, eux aussi souvent disjoints.

Presque toutes les fermes comportent au moins une cour ou une aire à battre dallées de lauses, mais ces espaces libres ne sont jamais intégralement clos. Autour des bâtiments d’habitation et d’exploitation, les annexes ne manquent pas : citernes alimentées depuis les toits par des chéneaux monoxyles ou réservoirs branchés sur une source ou le lit d’un torrent, fontaines et lavoirs, fours à pain, souvent mis à l’écart pour limiter les risques d’incendie, bûchers, porcheries, poulaillers, pigeonniers et de nombreux hangars servant de porche ou destinés au stockage de l’outillage et du fourrage.

Malgré la multiplicité des constructions, l’habitation n’occupe jamais seule le bâtiment principal, où, comme dans les maisons du village, elle surmonte un cellier ou une étable. Cette habitation, toujours modeste, est réservée à l’exploitant, qu’il soit propriétaire ou fermier, et ne laisse apparemment de place ni au propriétaire (en cas de fermage ou de métayage), ni à des ouvriers agricoles. Comme dans les maisons villageoises et les entrepôts agricoles, la distribution tire parti de la déclivité du terrain pour ménager des entrées à tous les niveaux, au besoin par l’intermédiaire d’un escalier extérieur droit. Pour accéder aux étages qui dépassent le sol ambiant, l’escalier intérieur reste une exception, suppléé presque toujours par une simple échelle de meunier.

Les autres bâtiments ne différent pas des entrepôts agricoles indépendants, constitués d’une étable que surmontent un ou deux étages de fenil. Quant au mode de construction, il est identique à celui des autres édifices domestiques et agricoles de la commune : murs en moellons bruts de grès, baies à piédroits en moellons équarris et linteau en bois, planchers en planches soutenues par des poutres et solives équarries, charpentes de toit à pannes et chevrons. Quelques bâtiments de dimensions plus importantes que la moyenne construits dans la 2ème moitié du XIXe siècle ou dans la 1ère moitié du XXe siècle ont reçu des fermes à poinçon, avec ou sans arbalétriers, ou des étais supplémentaires, poteaux ou piliers en pierre.

Les Clapières. Ferme B 546. Verrou en bois.Les Clapières. Ferme B 546. Verrou en bois.Le décor est encore plus rare et plus modeste qu’au village, limité à un enduit jeté sur les élévations du logis, un rang de génoise à l’avant-toit, exceptionnellement un encadrement de porte en pierre de taille. L’aménagement intérieur, quand il existe encore et a pu être observé, ne déroge pas à la simplicité ambiante : cheminées à hotte droite ou pyramidale en plâtre, placards muraux et niches sans fermeture, vantaux de porte en planches (un seul exemple de vantail à panneaux petit cadre chichement orné et un seul de châssis à petits carreaux vitrés), aucun évier ni potager. On trouve, enfin, dans plusieurs fermes, des serrures en bois, éléments qui ont disparu dans les maisons et que conservent certains entrepôts agricoles.

Isolées ou en écart, les fermes de la commune de Braux sont toutes construites en maçonnerie de gros moellons de grès. Les bâtiments sont couverts de toits à longs pans ou à un pan. Les pignons découverts dallés de lauses sont fréquents, on note quelques cas de pignons à redents. Les tuiles plates mécaniques remplacent les lauses de grès d'origine dont quelques vestiges subsistent encore, en particulier sur les petits bâtiments (fours, entrepôts). L'implantation systématique dans la pente génère un nombre parfois élevé d'étages de soubassement. Les fermes sont toutes à maison bloc (logis sur ou entre fonctions agricoles). Dans un peu plus de la moitié des cas, ces maisons-blocs ont été complétées au fil du temps avec divers bâtiments accolés au noyau d'origine. Dans le reste des fermes, les bâtiments supplémentaires sont disjoints.

  • Typologies
    F3a : ferme à maison-bloc à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Toits
    tuile plate mécanique, grès en couverture
  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 177
    • repéré 30
    • étudié 12
Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.