Dossier collectif IA04000188 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
fermes
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Allos

I. Contexte de l’enquête

1. La problématique du repérage : la famille concernée

Ce dossier regroupe dans une même famille toutes les habitations comprenant des fonctions agricoles fortement marquées, quelle que soit leur taille ou leur mode de regroupement. Cette option a été retenue pour la commune d’Allos, afin de mieux mettre l’accent sur les rapports étroits qui existent dans cette zone entre les exploitations agricoles isolées, celles regroupées en hameaux et celles construites dans le village. Plutôt que de considérer la césure entre maison et ferme d’après l’apparence extérieure (maison bloc en hauteur, ferme bloc en longueur) ou le degré d’agglomération du bâti autour de l’individu concerné (ferme isolée, maison en milieu aggloméré), l’hypothèse de recherche est basée sur la présence des fonctions domestiques et agricoles sous le même toit ou dans des bâtiments distincts. L’enjeu est de déterminer s’il existe une typologie particulière des fermes de village. Si oui, celle-ci est-elle liée à une évolution historique, à des contraintes dues au tissu urbain ou à des usages socio-économiques différents (cf. commentaires des typologies).

2. Les conditions de l’enquête

Le repérage de l’habitat sur la commune d’Allos s’est déroulé en deux campagnes de terrain, l’une au cours de l’été 2003, l’autre au cours de l’été 2004. Le recensement s’est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983 ou 1985 selon les feuilles. Le cadastre napoléonien levé en 1826 a servi de point de repère et de comparaison pour le bâti antérieur à cette date. Par ailleurs, pour le village, deux cadastres du 18e siècle ont été dépouillés et ont permis de restituer l’emprise exacte du bâti (fermes comprises) autour de vers 1740 et en 1780.

La grande majorité des constructions portées sur le cadastre actuel et concernant la famille des fermes a été vue, dans la mesure du possible (accès ne posant pas de problème, visibilité depuis la route ou l’espace public, autorisation des propriétaires).

Les constructions non portées sur le cadastre actuel et qui apparaissent sur le cadastre napoléonien n’ont pas été recherchées.

Le repérage a été effectué à l’aide d’une grille de description morphologique tenant compte :

- l’implantation du bâti,

- la fonction visible du bâtiment principal et des annexes,

- la composition d’ensemble des différents bâtiments,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture,

- le nombre d’étages visibles,

- la description des élévations : baies (nature, forme, emplacement),

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs concernant aussi bien le logis que les dépendances agricoles, lorsqu’il a été possible de visiter l’intérieur (notamment le ou les escaliers, la ou les cheminées, les râteliers et mangeoires, les coffres à grains …),

- les couvrements et la nature des sols des différentes parties et étages

- la charpente lorsqu’elle était accessible et ancienne

- les inscriptions historiques : date portée, inscription, armoiries

Cette grille de repérage a donné lieu à l’alimentation d’une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l’état du bâti surtout lorsque le choix a été fait de travailler toutes époques confondues et non pas d’aborder le bâti par tranches chronologiques. Les ruines n’ont pas été écartées dans la mesure où bien souvent elles permettent d’appréhender un état ancien, certes en mauvais état, mais toujours lisible. Les parties effondrées pouvant être restituées de manière hypothétique mais non aléatoire, en comparaison des autres individus étudiés en meilleur état, ont été prises en compte. Les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail ont été repérés, à partir du moment où l’état actuel permettait de distinguer, de manière plus ou moins évidente, un parti d’ensemble cohérent. Cependant les bâtiments ayant subi des transformations trop importantes, entraînant une non lisibilité des caractères architecturaux majeurs pour l’établissement d’une typologie n’ont pas été retenus. Ainsi ont été écartés les bâtiments très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l’architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d’origine, restructuration intérieure.

L’étude de l’intérieur des édifices pose toujours un problème d’accessibilité, surtout dans une zone où les résidences secondaires sont nombreuses et où les propriétaires sont absents une grande partie de l’année, parfois même en été. Chaque fois que cela a été possible, l’aménagement intérieur et le mobilier domestique et ou agricole a été décrit avec précision, grâce à une visite des lieux ou en interrogeant les occupants.

Options méthodologiques de la problématique du repérage :

Les paramètres retenus pour établir une typologie tiennent compte de :

- l’accès au logis

• accès unique par l’intérieur

• accès unique par l’extérieur

• accès double extérieur et intérieur

- l’emplacement du logis

• logis en niveau 2 (2e étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé ou étage carré)

• logis sur deux 2 niveaux

- la distribution des fonctions domestique et agricole les unes part rapport aux autres

• fonctions superposées (chaque niveau est dévolu à une seule fonction)

• fonctions accolées sur au moins un des niveaux : grange/souste accolées au logis en niveau 2

L’implantation du bâtiment principal par rapport à la pente, critère spécifiquement lié à la particularité du terrain montagnard, a été pris en compte. Le sens de la pente est donné par la ligne d’écoulement des eaux de pluie.

II. Les caractères historiques et socio-économiques

1. Eléments de datation

Au terme de l’étude, il est possible d’affirmer que l’habitat d’Allos, tel qu’il est visible aujourd’hui, ne remonte probablement pas au-delà du 18e siècle.

Seulement trois chronogrammes antérieurs à ce siècle ont été repérés : un du 16e siècle (témoignage oral) au hameau des Gays, deux du milieu du 17e siècle aux Villard (cf. tableau des dates portées ; Fig. 71). Ces chronogrammes apparaissent sur des bâtiments par ailleurs très remaniés ce qui ne permet pas de tirer des conclusions sur l’apparence du bâti à cette période.

La grande majorité des édifices repérés date de la seconde moitié du 18e siècle (7 dates portées ; Fig. 159) et du 19e siècle (12 dates portées, dont 9 pour la première moitié du siècle ; Fig. 27).

Le rapport d’experts de 1783 sur les maisons du Seignus :

Le 30 septembre 1782, un incendie ravage les hameaux du Seignus. Au mois de janvier suivant, des experts viennent sur place pour évaluer l’étendue des dégâts et les sommes concernées. Ce rapport conservé dans les archives communales nous donne des descriptions précises, bien que succintes, des bâtiments ruraux : dimensions, matériaux de construction, organisation intérieure, aménagement des espaces domestiques et agricoles.

Composition d’ensemble : le rapport mentionne clairement et à plusieurs reprises que les différents bâtiments sont alignés : « il a en outre été incendié un appartement aligné à la maison de Jean Hyacinthe Guiraud …». Les bâtiments concernés font entre 140 et 282 m2 (de surface de toiture) selon les cas.

Matériaux : « les murailles de ce hameau sont bâties avec de la teire (sic) glaise au lieu du mortier … elles sont liées et soutenues par des grosses pièces de bois ».

Les différents étages sont séparés par des planchers. Les portes ouvrant sur « les différents appartements » sont qualifiées de « moyennes » pour les distinguer des portes à double battant ouvrant sur les parties agricoles.

Les parties agricoles : ce texte mentionne clairement que la souste est comprise sous le même toit que l’habitation « les experts ont mesuré la contenance … et il s’est trouvé que le toit est … de cent quarante cinq toises compris la souste joignant ». Un peu plus loin les experts parlent d’ « une cloison en planches qui divisoit le grenier à foin », probablement une cloison qui séparait le vaste espace consacré aux récoltes et à la souste.

Le rapport précise que l’écurie comme le « grenier à foin » ouvraient par des « grandes portes ». La grenier servait à stocker les réserves de foin, de paille, de blé en gerbes, d’avoine, mais aussi des matières premières telles la laine, le lin et le chanvre. Le terme de grenier à foin et de grange semble être employé indifféremment.

L’écurie était aménagée avec des râteliers et des crèches pour les « gros et menus bestiaux ».

Les aménagements intérieurs et le mobilier :

Les maisons sont munies d’une ou deux cheminées sans autre précision descriptive. Rien n’est précisé sur l’organisation des pièces domestiques, par contre on trouve la mention d’une « cuisine au premier étage ».

Ce rapport mentionne des greniers à blé (entre un et cinq selon les propriétaires) et des gardes-robes en bois sans préciser l’usage précis des premiers. La veuve de Dominique Rigaud possède même « une caisse en bois remplie du linge où il se trouvait une croix d’argent ».

Le mobilier à usage domestique se réduit essentiellement aux bois de lit et rideaux qui vont avec, ainsi que divers petits meubles qui ne sont pas détaillés. Le linge de maison comprend outre les « draps et couvertes », les « habillements tant d’homme que de femme ».

La veuve de Dominique Rigaud quant à elle possédait deux métiers pour les draps.

2. Le contexte socio-économique

L’économie d’Allos repose sur une agriculture de subsistance, soumise aux aléas climatiques, et sur l’élevage ovin lié au commerce de la laine et donc tributaire du marché du drap. Quelles que soient les périodes historiques concernées, les conditions de production y sont difficiles et les rendements faibles et cela jusqu’au début du 20e siècle.

L’agro-pastoralisme induit le rôle primordial des pâtures, prairies naturelles de fauche et prés irrigués, tous éléments devenus aujourd’hui peu lisibles dans le paysage. L’animal par excellence de l’élevage haut-provençal est le mouton. La transhumance plus ou moins longue des troupeaux locaux et l’accueil de troupeaux venus de Basse-Provence (en provenance du pays d’Aix à la fin du Moyen-Âge, des Bouches-du-Rhône et du Var au 19e siècle) caractérise aussi ce mode d’élevage. L’élevage ovin traditionnel de cette zone (par opposition au pastoralisme transhumant) concerne des troupeaux de faible importance, liés à l’exploitation familiale. Contrairement aux Hautes-Alpes, il semble qu’il n’y ait pas de village temporaire lié à l’exploitation des prairies hautes à la belle saison, du moins dans les périodes récentes. Par contre, beaucoup d’entrepôts agricoles appelés cabanes existent encore (repérés sur le terrain, sur la carte IGN et dans les sources ; cf. dossier entrepôts agricoles, cabanes). Les hommes et les femmes faisaient le trajet entre la ferme de hameau et la cabane d’alpage (pendant la période de fauche ou pour soigner les bêtes) dans la journée (trajet de quelques heures entre les deux). Pour palier au problème du transport du foin entre la prairie de fauche et la ferme, des câbles ont été aménagés à la fin du 19e ou au début du 20e siècle (Ardouin-Dumazet signale de tels câbles dans la région de Barcelonnette dès 1897) dont il reste quelques exemples en place (cf. Fig. 160 à 162, 191).

L’élevage bovin est implanté à Allos depuis longtemps, mais dans des proportions et des usages différents selon les époques. Traditionnellement réservé à l’usage des labours, le nombre de bœufs et de vaches sur la commune est plus important dans la première moitié du 19e siècle qu’en 1939, date à laquelle, les bœufs de trait sont remplacés par le cheval.

La zone pastorale est également dans une certaine mesure mise en culture avec des des pommes de terre et des céréales (avoine, orge, méteil, peu de blé par rapport aux autres céréales) plantées en juillet pour la récolte de la saison suivante. La jachère fait alterner la pâture avec la culture. Le rapport d’expertise du Seignus mentionne également des stocks de lin et de chanvre peut être liés à l’industrie textile locale (cf. supra).

Au début du 19e siècle, une croissance de la production agricole et de l’élevage s’amorce. En 1804 le cheptel d’Allos est de : 70 chevaux, 180 mulets et ânes, 200 vaches et 50 veaux (questionnaire de l’an XII, Le Haut-Verdon, 1988, p. 61). Quarante ans plus tard, la commune compte 3300 bêtes dont 347 vaches utilisées pour la production de fromage. Selon un questionnaire de 1806 (Le Haut-Verdon, 1988, p. 61), Allos produit 6 tonnes de fromage par an. Une diminution s’amorce cependant à la fin du 19e siècle en partie liée à une baisse démographique : champs d’altitude et prairies de fauches disparaissent progressivement, au profit des cultures fourragères et de la transhumance provençale.

Au début du 20e siècle, Allos tente un effort de développement agricole en misant sur l’élevage bovin et la transformation des produits laitiers (création d’une laiterie en 1900 ; cf. dossier coopérative laitière). A la jonction du 19e et du 20e siècle, des vaches Tarines importées de Maurienne permettent la production de fromage et de beurre. Une carte postale du début du siècle montre la « montagne à vaches » de la forêt de Vacheresse (Réparaz, 2000, p. 125).

III. Les caractères morphologiques

90 fermes ont été repérées (cf. Tableau des repérés p. 13).

1. Implantation et composition d’ensemble

L’habitat ancien d’Allos, lié à l’exploitation agricole et à l’élevage principalement ovin est essentiellement rural. Il se partage entre le village en fond de vallée (1400 mètres d’altitude) et de nombreux écarts s’échelonnant jusqu’à plus de 1700 mètres d’altitude. Cette dispersion de l’habitat sur une grande partie du territoire communal correspond à l’éparpillement des zones propices à la culture des céréales. Les fermes isolées sont rares.

a) Implantation du bâti

On distingue trois zones d’implantation du bâti : le fond de la vallée du Verdon (chef-lieu, les Gays, la Foux ) ; les versants adret et ubac des vallées adjacentes fortement encaissées.

Les fermes de hameau sont les plus représentées (14 au chef-lieu, 65 dans les différents hameaux). Les fermes, même de taille importante y sont souvent mitoyennes.

Les fermes isolées sont plus rares (11 repérées) : Banivol (B5 807, 808), la Bastide (C5 851), le Bois du Mèle (D4 508), le Bruisset (C5 465), le Bruisset-Bas (C5 22), Chauvet (AD 201), le Collet (A7 743 ; cf. dossier ferme), Perrière-Basse (D6 787), Perrière-Haute (D6 795), Vacheresse (C4 205 et C4 192 : cf. dossier ferme des Bois), Saint-Joseph (D4 486, 487).

Dans cette liste, il faut noter que des bâtiments isolés aujourd’hui ne l’étaient pas forcément au 19e siècle : c’est le cas de la ferme de Collet.

Quel que soit le mode d’implantation du bâti, le bâtiment principal est construit, dans la majorité des cas, parallèlement à la pente (18 fermes seulement sur 89 ont une ligne faîtière perpendiculaire à la pente).

b) Composition d’ensemble des bâtiments

On trouve :

- la ferme bloc : toutes les fonctions sont regroupées sous un même toit

- l’ensemble composé de bâtiments accolés :

- sans ordre particulier (15),

- bâtiments disposés en enfilade (22)

- bâtiments en L (5).

Dans tous les cas, des édicules (four, puits, pigeonnier, poulailler) ou des bâtiments agricoles de grande taille (grange, étable, hangar), isolés mais proches de la bâtisse principale, peuvent compléter l’ensemble (29 fermes concernées).

2. Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits en moellons de calcaire (Fig. 43). Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons de moyen et petit modules sont liés entre eux par un mortier à base de chaux ou de terre argileuse. Les angles sont renforcés par des moellons parfois de grandes dimensions, mais sommairement taillés.

Des moellons en grès ont été observés dans certaines maçonneries en calcaire. Dans ce cas, le grès est utilisé très ponctuellement, indifféremment sur les élévations des parties agricoles ou de l’habitation.

Les pignons sont généralement fermés par des planches verticales non jointives permettant de laisser circuler l’air dans le comble (séchage du fourrage) [Fig. 63, 75]

Les enduits anciens à la chaux, lorsqu’ils sont conservés (rarement et surtout à l’état de traces) laissent apparaître la maçonnerie (enduit dit à pierre-vue).

Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en bois (montants et linteau ou linteau seulement), y compris pour les baies du logis. Dans le cas où seul le linteau est en bois, le reste de l’encadrement est simplement maçonné. Dans le village et pour les maisons plus récentes (19e siècle) les encadrements des baies sont façonnés au plâtre.

3. Structure, élévations et distribution

Les fonctions domestique et agricole sont toujours en partie ou en totalité sous le même toit, qu’il s’agisse d’une ferme bloc ou d’une exploitation dans laquelle des bâtiments distincts sont accolés (pour les différents modes de composition d’ensemble voir infra § III.1.b). Aucun logis séparé n’a été observé.

Le terrain montagnard induit de fortes pentes contre lesquelles les bâtiments s’appuient. Les fermes ont trois (69 individus) ou quatre niveaux d’élévation (20 individus). Elles ont souvent plusieurs étages de soubassement (38 fermes ont deux étages de soubassement et 3 fermes en ont trois).

Le premier soubassement est occupé par l’étable, parfois complété par une réserve alimentaire voûtée ou non. Dans 5 cas seulement, une pièce du logis est aménagée en niveau 1.

Elle est accolée à une réserve alimentaire au Collet (1983 A7 543) et à Bouchier (1983 B8 1381,1382,1383), elle est mitoyenne de l’étable à Haute-Colette (1983 B6 983) et à Banivol (1983 B5 807, 808). Elle complète alors le logis qui est situé en niveau 2.

Le deuxième niveau d’élévation (qui peut-être un deuxième étage de soubassement ou un rez-de-chaussée surélevé) est occupé par le logis. Dans 37 cas, ce dernier est accolé à une grange/souste avec laquelle il communique directement par une porte intérieure.

Le comble est toujours occupé par un vaste fenil qui la plupart du temps occupe la totalité du bâtiment contenant le logis. Lorsque le fenil n’occupe pas la totalité du comble, c’est que la grange/souste se développe sur deux niveaux d’élévation (rez-de-chaussée surélevée et comble par exemple).

Les élévations. La notion d’élévation principale ne s’impose pas à priori pour les fermes de cette commune. En effet, la porte du logis (qui peut être choisie comme critère discriminant pour la déterminer) côtoie dans 71 cas sur 89 la ou les portes donnant accès aux dépendances (porte piétonne et/ou porte charretière), soit en mur gouttereau, soit en mur pignon. Il n’y a donc pas de hiérarchisation des façades, notamment par rapport à l’accès homme/cheptel.

Il semble que les critères qui influent sur la distribution des ouvertures soient liés à la contrainte topographique (bâtiment implanté parallèlement ou perpendiculairement à la pente) et climatique (versant ubac ou adret). Dans la majorité des cas (63 fermes), la porte du logis est percée dans l’élévation sud comme on peut s’y attendre dans des zones aux contraintes climatiques fortes. Au hameau du Villard-Bas par exemple, toutes les maisons sont orientées nord-sud, avec le pignon méridional largement percé. Il comprend, en niveau 2, la porte du logis et les fenêtres éclairant l’habitation. La seconde porte du logis, lorsqu’elle existe, est percée en niveau 1 du mur gouttereau. Dans le cas où il y a deux accès au logis, les deux portes ne sont jamais sur la même élévation.

Dans le village, l’orientation de l’habitation est liée au réseau viaire, l’entrée se faisant côté rue principale.

4. Couvertures

Les toits à longs pans ont une pente approximative de 45°. La partie inférieure se termine en égout retroussé libre à l’aplomb du mur gouttereau. Les toits peuvent être munis d’une croupe à l’aval. De nombreuses demi-croupes ont également été observées. Elles sont toujours munies de saillies de rives importantes.

Les couvertures traditionnelles sont en bardeaux de mélèze sciés (Fig. 42, 133). Les planches longues et étroites (environ deux mètres de long) sont munies de rainures latérales.

Les bardeaux de mélèze ont quasiment partout été remplacés par des couvertures en métal (tôle ondulée, bac acier …).

Les charpentes (28 repérées) : (Fig. 75)

Trois types de charpentes ont été repérés : la charpente à fermes avec poinçon (14), la charpente à fermes sans poinçon (9), la charpente à chevrons-portant-fermes (5).

Les pièces sont en mélèze. L’assemblage est soit par tenon et mortaise ou à chevilles de bois, les poinçons et entrais peuvent être assemblés par demie queue d’aronde.

5. Distribution

a) Le logis

Peu de logis ont pu être étudiés (une vingtaine, le reste des habitations étaient fermées pendant l’enquête et beaucoup de logis ont été dénaturés). Cependant quelques remarques générales peuvent être formulées. Il y a un seul logis par exploitation agricole (sauf rares cas pour lesquels il n’y a pas de hiérarchisation flagrante entre les deux ; cf. Vacheresse, dossier ferme des Bois). Dans la presque totalité des cas (86 fermes sur 89), le logis se trouve sur un seul niveau, au-dessus de l’étable (en deuxième étage de soubassement dans 19 cas, en rez-de-chaussée surélevé dans 67 cas). Il est desservi par un escalier intérieur disposé dans un petit vestibule étroit et/ou par une coursière qui longe une ou plusieurs façades. Celle-ci est desservie par un escalier en bois lorsqu’elle n’est pas accessible de plain-pied, grâce au jeu des terrassements. Lorsque le logis se développe sur deux niveaux et qu’il n’y a pas de circulation verticale extérieure, un escalier permet de relier la cuisine en niveau 1 et les chambres en niveau 2.

L’habitation se compose d’une cuisine qui comprend une cheminée en plâtre très simple (Fig. 33) et des placards muraux, et d’une ou plusieurs chambres avec lesquelles elle communique directement sans l’intermédiaire d’un couloir. Dans le cas où le logis est sur deux niveaux, la cuisine est en bas.

Les escaliers de distribution extérieurs sont toujours en bois, ils desservent une coursière sur une ou plusieurs façades et sont parallèles à la façade contre laquelle ils s’appuient.

Les escaliers de distribution intérieurs sont soit des escaliers très sommaires à peine plus importants qu’une échelle de meunier, soit des escaliers mixtes en bois et maçonnerie. Ils se situent dans un petit vestibule étroit (espace très réduit correspondant au débattement de la porte d’entrée, parfois à peine plus grand) qui ouvre en général dans sa partie antérieure et en niveau 1 sur les parties agricoles (étable, réserve alimentaire etc.). Le plus souvent l’escalier est aménagé dans la partie antérieure de la maison (la porte ouvre sur un petit vestibule), parfois dans la moitié postérieure (la porte ouvre sur un couloir).

b) Les dépendances agricoles (Fig. 150 à 157)

La grange/souste : le carré (lou carra)

Il s’agit d’un fenil (appelé grange localement) qui sert à rentrer la récolte en gerbes et éventuellement à battre les céréales à l’abri des intempéries (souste).

Située au même niveau que l’habitation, de laquelle elle est contigüe et avec laquelle elle communique directement, la grange/souste est au-dessus de l’étable. La plupart du temps, le volume du carré occupe deux niveaux jusque dans le comble.

Lorsque le carré n’est pas directement sous la charpente, un fenil occupe le comble sur toute la longueur du bâtiment, y compris au-dessus du logis.

A l’intérieur, le carré communique directement avec le logis par une porte piétonne sans aménagement coupe-feu particulier, du moins dans les rares exemples qui ont pu être observés au Villard-Bas notamment, sans qu’il soit possible d’affirmer s’il en a toujours été ainsi. A l’extérieur, la grange/souste est en général accessible à l’arrière des bâtiments, par une grande porte charretière précédée d’une passerelle (ponceau) en bois ou d’un remblai en terre, lorsqu’elle n’est pas de plain-pied.

Dix-neuf aires à battre dallées ont été observées, elles sont toutes situées devant la souste.

Le rapport de 1783 mentionne des aires couvertes de planches de dimensions très variées (entre 11 m2 et 40 m2)

L’étable

L’étable est toujours en étage de soubassement ou en rez-de-chaussée. Elle accueillait l’ensemble du cheptel familial (moutons, vaches, brebis, mulet etc.).

On distingue deux modes de couvrement : les étables couvertes d’un plafond soutenu par des piles en bois par l’intermédiaire de grandes pièces de mélèze (19 étables) et les étables voûtées d’arêtes retombant sur un ou plusieurs piliers (4 seulement ont été repérées), dont certains sont datés (cf. tableau des dates portées).

Une couche de terre était placée entre le plafond de l’étable et le plancher du logis.

Le sol est en terre battue.

L’accès à l’étable se fait par une porte à double battants placée en mur gouttereau. Parfois une entrée piétonne intérieure complète ce dispositif. Celle-ci permet aux hommes d’accéder à l’étable directement par le vestibule qui contient l’escalier d’accès au logis en niveau 2.

Aménagements intérieurs :

Près de l’entrée de l’étable, une fosse était aménagée pour le stockage du fumier. Elle recueillait le purin évacué par une rigole appelée gandore, creusée dans le sol en terre battue, au centre de l’étable.

Plusieurs étables conservent leurs râteliers.

Des abat-foins parfois conservés mettent directement en relation le fenil avec l’étable, lorsque celles-ci sont l’une au-dessus de l’autre (cf. dossier Chauvet, ferme).

Lorsque l’habitation se trouve entre l’étable et le fenil, il existe un système de conduit appelé pastoulière concernant essentiellement les fermes du chef-lieu (témoignage oral). Ces dispositifs nous ont été décrits comme étant des conduits assez larges pour faire passer le fourrage, aménagés dans l’épaisseur des murs extérieurs de la ferme.

Mobilier. Peu d’éléments de mobilier sont conservés.

Cependant huit coffres à grain ont pu être repérés. Il s’agit de meubles hauts (environ 1,60 m) en mélèze, munis de deux ou trois compartiments séparés par des poteaux montant de fond et qui servaient à conserver le grain.

Ces coffres ont été observés dans des étables, dans des pièces à usage indéterminé (réserve alimentaire) toujours en niveau 1 ou bien à l’extérieur. Certains ont été transformés en clapier ou en armoire à linge. Aucun témoignage sur leur usage précis (conservation des grains destinés à la confection de farine, semences pour l’année suivante etc.), ni sur leur emplacement d’origine n’a pu être recueilli.

Il est donc difficile de savoir si les exemplaires observés dans les étables sont à leur emplacement d’origine ou si traditionnellement ils se trouvaient ailleurs, plus près de l’habitation ou du lieu de fanage (grange/souste ?). De tels meubles sont mentionnés dans le rapport d’expert de 1783 (cf. supra) à la suite de l’inventaire des récoltes contenues dans les parties agricoles et avant la description des meubles domestiques. Faut-il en conclure que l’emplacement le plus probable devait être une pièce servant de resserre alimentaire, située en niveau 1 et ouvrant sur le petit vestibule d’entrée desservant l’escalier du logis, comme c’est le cas pour les coffres à grain repérés au Villard-Bas (cf. dossier ferme D4 998) et à Saint-Joseph (D4 486, 487) ?

Autres dépendances :

Les hangars sont rares : six seulement ont été observés dont un est une ancienne remise agricole réaménagée (Basse-Colette, B6 1058). Au Bois du Mèle (cf. dossier ferme) le hangar forme un retour en L par rapport au bâtiment principal.

Il est fermé au nord par une cloison en planches et complètement ouvert au sud. Il est couvert d’un toit à un pan. Au Plan-Ouest (D5 1287) et à Bouchier (B8 1362) l’édifice s’appuie contre un mur de soutènement en maçonnerie. A la Perrière-Haute (cf. dossier ferme), le petit hangar en planches couvert en bardeaux s’appuie contre le four et abrite les ruches. A Saint-Joseph, le hangar ouvert à l’ouest est aménagé dans le prolongement de l’habitation, il sert de souste et accueille les clapiers, un bassin pour le bétail et un lavoir (Fig. 147, 148).

Le porciou est une soue à cochons accolée à la maison. Le sol est en terre battue. L’auge est parfois conservée.

Plusieurs fermes conservent un pigeonnier. Seule la ferme du Villard-Haut possède un pigeonnier installé dans une petite tour isolée (le Villard-Haut, D4 277). A la Baumelle (B4 670) le pigeonnier est dans un petit bâtiment accolé contenant le poulailler en rez-de-chaussée. Au Seignus-Bas, le pigeonnier est aménagé dans le comble (1985 AE 80).

Les fermes isolées sont munies d’un four (le Collet : cf. dossier, le Villard-Haut, D4 277, Vacheresse : cf. dossier). Celui de la Perrière-Haute est précédé d’un fournil. Celui de Saint-Joseph (D4 486, 487) date de 1990 (Fig. 149).

6. Décor

L’habitat de la commune est très modeste. Les décors de façade sont rares. Ils peuvent se résumer à la présence de quelques cadrans solaires peints sur une ou plusieurs façades (cf. tableau des repérés, colonne Cadran solaire).

Les principaux éléments de décor se concentrent sur les huisseries extérieures dont certains exemples ont été repérés. Il s’agit d’huisseries en noyer dont certaines ont conservé un cloutage ancien (Fig. 65).

III. Note de synthèse

1. La classification

Quel que soit le mode de regroupement, le nombre et la composition d’ensemble des bâtiments, l’implantation du bâti et le schéma de distribution, le logis est toujours sous le même toit qu’un certain nombre de pièces dévolues aux fonctions agricoles (étable, grange, fenil, parfois cave ou réserve alimentaire). Il n’y a jamais de logis seul, dans un bâtiment séparé des fonctions agricoles. Il n’y a jamais de logis sur un seul niveau en niveau 1. Lorsque le logis est sur un seul niveau, il est toujours en niveau 2.

Il n’y a jamais multiplicité des logis avec hiérarchisation sociale marquée au sein d’une même exploitation agricole.

Il n’y a jamais de double accès intérieur, ni de double accès extérieur à l’habitation. Contrairement à d’autres zones alpines (Hautes-Alpes), aucun indice de cohabitation homme/animal n’a pu être décelé.

Une fois ces remarques générales faites sur les caractères récurrents et non discriminants, il faut préciser que les critères significatifs choisis pour l’établissement de la proposition de classification qui suit sont basés sur le nombre d’accès aux parties domestiques (accès unique ou accès double), le mode de distribution vertical du logis (escalier intérieur et/ou extérieur), l’organisation spatiale de l’habitation par rapport aux parties agricoles (fonctions superposées sur plusieurs niveaux ou en partie mitoyennes sur un de ces niveaux), enfin sur la position du logis (sur un ou deux niveaux d’élévation). Les schémas de distribution et de circulation entre le logis (réservé aux hommes) et les parties agricoles apparaissent en effet particulièrement significatifs en pays montagnard, où les contraintes du milieu et du système agro-pastorale influent très nettement sur la structure de l’habitat et les formes architecturales. La question sous-jacente est toujours celle de la cohabitation partielle ou totale entre les hommes et les animaux. Par ailleurs, l’état de conservation des bâtiments rencontrés n’aurait pas permis de baser une typologie sur des phénomènes moins pérennes. Or, bien que très remaniés, la plupart des bâtiments repérés laissent encore voir ou deviner les grandes articulations de leur structure d’origine.

2. Typologie des schémas de distribution

La répartition des 90 fermes repérées, dans chacun des types, sous-types et variantes, lorsqu’elles existent, est très inégale. L’indication du nombre d’édifices repérés et sélectionnés pour chaque degré de l’arborescence permet de faire ressortir les modèles dominants.

Cette typologie concerne à la fois les fermes blocs et les exploitations agricoles comprenant plusieurs bâtiments (la distinction entre ces deux grandes catégories apparaît dans le tableau des repérés ; colonne Composition).

Codification de l’arborescence typologique :

I = accès unique

II = accès double

A = escalier extérieur

B = escalier intérieur

C = escalier intérieur et escalier extérieur

1 = fonctions superposées

2 = fonctions mitoyennes

a = logis sur 1 niveau

b = logis sur 2 niveaux

I : les habitations avec accès unique au logis (68 fermes) Fig. 1 à 91

IA. Le logis à l’étage est accessible par un escalier extérieur en bois menant à une coursière, absence de circulation verticale intérieure (47 fermes) :

IA1 : Fonctions domestique et agricole superposées (Fig. 1 à 23, 192)

(23 fermes repérées dont 1 sélectionnée)

IA2 : Fonctions domestique et agricole en partie mitoyennes : grange/souste accolée au logis (Fig. 24 à 71)

(24 fermes repérées ; 3 sélectionnées)

IB : Le logis est accessible par un escalier intérieur dans un vestibule (21 fermes) :

IB1 : Fonctions domestiques et agricoles superposées (12 fermes)

IB1a : le logis sur 1 niveau (Fig. 72 à 80, 144 à 149)

(11 fermes repérées ; 2 sélectionnées)

IB1b : le logis sur deux niveaux

(1 ferme repérée ; 0 sélectionnée)

IB2 : Fonctions accolées (9 fermes)

IB2a : le logis sur 1 niveau (Fig. 81 à 88)

(6 fermes repérées ; 2 sélectionnées)

IB2b : le logis sur deux niveaux (Fig. 89 à 91)

(3 fermes repérées ; 2 sélectionnées)

II : les habitations avec double accès au logis : le logis est accessible à la fois par un escalier extérieur en bois menant à une coursière et par un escalier intérieur (23 fermes) (Fig. 92 à 139)

IIC1 : Fonctions domestique et agricole superposées : le logis est sur 1 niveau (niveau 2) ; (4 fermes repérées ; 1 sélectionnée) (Fig. 92 à 97)

IIC2 : Fonctions accolées (19 fermes)

IIC2a : le logis sur 1 niveau (Fig. 98 à 132)

(18 fermes repérées ; 2 sélectionnées)

IIC2b : le logis sur deux niveaux (Fig. 133 à 139)

(1 ferme repérée ; 0 sélectionnée*)

* La seule ferme repérée de cette variante est en très mauvais état. Cette variante est cependant mentionnée au cas où d’autres exemples seraient repérés sur les autres communes du canton d’Allos-Colmars.

3. L’interprétation de la classification

Cette classification fait apparaître de grandes tendances générales. La majorité des fermes est comprise dans la première catégorie (habitation avec accès unique au logis), le type dominant étant celui de l’accès extérieur par un escalier en bois donnant sur une coursière (dans ce cas, les variantes entre les fonctions strictement superposées sur des niveaux différents ou en partie accolées sur un seul niveau s’équilibrent). On peut noter que dans les fermes à accès unique extérieur, le logis est toujours sur un seul niveau (toujours le 2e niveau d’élévation).

Cela se traduit par le fait qu’aucun cas de coursières superposées, reliées entre elles par des escaliers ou des échelles n’ait été repéré (contrairement aux Hautes-Alpes par exemple).

Si l’on prend en compte la totalité de l’arborescence et la combinaison des variantes, le second groupe en importance numérique est celui des fermes à double accès au logis et fonctions accolées (logis sur un seul niveau, en niveau 2). En effet, si les positions respectives du logis et des parties agricoles ne sont pas discriminantes dans le type accès unique extérieur et coursières, elles introduisent une variation sensible dans le type accès unique intérieur et constituent un critère fort dans le type à accès double où les fermes à fonctions superposées sont très nettement minoritaires.

Les fermes du chef-lieu correspondent à des modèles rencontrés ailleurs sur le territoire de la commune. Cependant on peut souligner qu’une seule ferme à coursière a été repérée dans le village, ce modèle étant plus largement représenté dans les hameaux d’altitude. Les exploitations agricoles repérées dans le village (essentiellement à la périphérie du bourg ancien, dans son extension connue après l’incendie de 1718) sont des grosses fermes implantées le long des rues secondaires, perpendiculaires à l’axe principal du village, à des endroits où le tissu urbain est plus lâche.

Dans tous les cas, les fermes d’Allos apparaissent comme des bâtisses d’assez grandes dimensions, même si elles n’atteignent jamais les volumes impressionnants de certains chalets des vallées des Alpes du nord ou même de la Vallouise. Les volumes intérieurs sont dévolus majoritairement aux fonctions agricoles, le logis étant toujours de proportions relativement modestes, puisqu’il ne comprend jamais plus de deux pièces accolées à la cuisine. Les espaces de circulation sont réduits au minimum nécessaire (pas de vastes galeries extérieurs permettant le stockage et les activités artisanales, pas de larges dégagements intérieurs, ni de grands vestibules).

4. Questions laissées en suspens au terme de l’étude

Les questions laissées en suspens sont essentiellement liées à l’absence d’exploitation systématique des sources historiques, notamment des archives notariées (inventaires après décès etc…), mais aussi des rapports après incendie, qui pourraient apporter un éclairage sur la réalité des habitations avant le 18e siècle.De même, l’épaisseur historique de la typologie reste à construire autour de quelques questions majeures : les fermes composées de bâtiments distincts accolés en enfilade et communiquant entre eux par l’intérieur ont-elles été conçues ainsi dès l’origine ou s’agit-il d’agrandissements successifs ? De quand date le modèle des fermes visible aujourd’hui ? A quoi ressemblait l’habitat avant le 18e siècle ?

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Typologies
    ferme bloc ; type IA1 : accès unique au logis à l'étage par escalier extérieur et fonctions domestique et agricole superposées ; type IA2 : accès unique au logis à l'étage par escalier extérieur et fonctions en partie mitoyennes ; type IB1a : accès unique au logis, à l'étage, et fonctions superposées ; type IB1b : accès unique au logis, sur deux étages, et fonctions superposées ; type IB2a : accès unique au logis, à l'étage, et fonctions en partie mitoyennes ; type IB2b : accès unique au logis sur deux étages, et fonctions en partie mitoyennes ; type IIA1 : accès double au logis, à l'étage, et fonctions superposées ; type IIA2a : accès double au logis, à l'étage, et fonctions en partie mitoyennes ; type IIA2b : accès double au logis, sur deux étages, et fonctions en partie mitoyennes
  • Toits
    tôle ondulée, bardeau
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 456
    • repérées 90
    • étudiées 13

Documents d'archives

  • Rapport d'experts suite à l'incendie du Seignus (1782).1783/01/18. Archives communales, Allos : non coté.

    Archives communales, Allos
    Desciption des fermes incendiées (cf. commentaire dans le dossier collectif et photocopie dans notes de terrain) et des biens qu'elles contenaient (meubles, outillage, matières premières, récoltes).

Bibliographie

  • MUSSET Danièle, Emery François-Xavier et al. Histoire et actualité de la transhumance en Provence. Dans : Les Alpes de Lumière, n°95/96, troisième et quatrième trimestres 1986, 91 p. ill.

Date d'enquête 2003 ; Date(s) de rédaction 2005
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.