Dossier collectif IA84000222 | Réalisé par ; ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Fermes
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Pertuis
  • Adresse
    • Commune : Ansouis

DESCRIPTION

Sur environ 140 maisons dispersées de la commune d'Ansouis :

- 3 font l'objet d'un dossier individuel (La Vaquette, Croze, Martialis)

- 14 sont étudiées dans un dossier collectif d'habitat rural.

La ferme 8, bâtiment en ruine, n'est retenue que pour mettre en évidence certains procédés constructifs souvent rencontrés dans le canton.

7 dates ont été relevées :

1570 - 7 - sur l'arc de la porte

1754 - 6 - clef de l'arc de la porte

1782 - 9 - Pierre sur le mur de la façade sud

1789 - 1 - Clef de l'arc de la porte

1790 - 11- Clef de l'arc de la porte

1816 1 Sur le linteau de la cave creusée dans le safre

1878- 5- Sur le linteau de la porte d'entrée à côte du portail.

1. Situation et composition d'ensemble

Bâtiments construits :

- en plaine : 11 - 9 - 6 - 7

- sur le versant d'une vallée : 3 - 5

- sur une em1nence : 4

- à flanc de colline : 10.

Tous les bâtiments d'habitation sont orientés suivant un axe est-ouest et aspectés au sud.

A l'unité primitive - habitation et exploitation - ont été ajoutés des bâtiments d'exploitation (bergeries, écuries, granges, remises), au même alignement, en appentis sur la façade postérieure, en retour sur la façade antérieure.

Ce mode d'accroissement a donné naissance à deux types différents suivant le nombre et l'importance des bâtiments ajoutés

1) Plan simple allongé : - unité primitive conservée : 6

- quelques adjonctions sur un des murs-pignons : 4 - 3 - 5.

Ce type correspondant à des fermes de petites dimensions.

2) Plan plus complexe : éléments ajoutés plus nombreux et de dimensions plus importantes. Le volume obtenu devient un multiple de cette unité primitive ; ces bâtiments délimitent une cour.

- 9 : édifice massé avec cour latérale.

- 6 - 1 : plan en U : avec cour antérieure fermée par une porte charretière.

A ces volumes s'ajoutent parfois un pigeonnier : occupant une partie de l'étage supérieur : 3- 7 (ils sont aujourd'hui désaffectés). Deux ont été détruits : 6 - 10 (renseignements donnés par les occupants).

- un puits - intégré à la maison : 6

- devant la maison : 5 - 4

- dans les vignes à proximité des bâtiments 9 -6 - 4 - 5

- un bassin : 9 - 10 - 7 - la Beauchane

- une cave indépendante creusée dans le safre à flanc de coteau 4 - 1

-un four : 9 - encore en place et incorporé à l'habitation (façade antérieure)

4 - a été détruit (se trouvait au-dessous du pigeonnier)

10 - détruit (sur le mur-pignon).

L'élévation antérieure est en général précédée d'un espace libre ombragé (platanes...).

2. Matériaux.

La pierre : emploi exclusif de la pierre locale pour le gros-œuvre et la finition (molasse burdigalienne). Elle est utilisée :

- sous forme de moellons bruts liaisonnés par un mortier pour les murs extérieurs et les voûtes du rez-de-chaussée. Ce mode de construction médiocre est destiné à être caché par un crépi. Il est cependant quelquefois laissé nu sur les murs-pignons ou les élévations postérieures.

- sous forme de moellons piqués lorsqu'elle est employée dans - les chaînes d'angle : appareil en besace

- les baies : arcs, linteaux ou plates-bandes, piédroits et tablette d'appui.

Le bois : très peu utilisé sauf pour les charpentes et dans quelques cas comme linteau pour les ouvertures des bâtiments d'exploitation, les ouvertures remaniées, et certaines portes charretières couvertes d'un toit à double pente.

3. Plans et coupes

Le point de départ de l'étude est l'unité primitive que l'on a essayé de dégager en étudiant les collages, et que l'on a représentée en traits forts sur les plans ci-après.

Chaque rectangle constitue une "unité" : H : habitation. E : exploitation.

On peut donc répartir l'analyse comme suit :

1) Corps de bâtiment servant exclusivement d'habitation : 3 - 6 - 1.

2) Corps de bâtiment servant uniquement à l'exploitation : 9 - 6 - 1.

3) Corps de bâtiment mixtes : habitation + exploitation : 9 - 4 - 10 -3- 5 : deux unités dans le même corps de bâtiment. Seule l'unité W a été étudiée.

Plans

1. La catégorie habitation seule n'a pu être étudiée : 6 transformé -1 non visité.

2. Bâtiments d'exploitation

9 : plan rectangulaire allongé double en profondeur. Rez-de-chaussée voûté d'arêtes : deux vaisseaux de trois travées. Écuries avec mangeoires maçonnées sur les murs est et ouest. Remise maçonnée accolée. Premier étage : grenier avec charpente et reins des voûtes apparents.

3. Habitation + exploitation

4 - 10 - 3 - 5 : plan rectangulaire allongé, simple en profondeur,divisé par des refends transversaux. Au niveau du rez-de-chaussée :

- 4: deux refends déterminant la cage d'escalier dans l'axe du plan

- 10 - 3 : trois refends, deux déterminent la cage de l'escalier décentrée, la troisième sépare deux pièces

- 5 : un seul refend. L'escalier prend place entre le mur de refend et deux cloisons.

La même disposition se retrouve aux étages supérieurs.

Coupes

Les coupes ne sont étudiées que pour la catégorie 3 (mêmes raisons que pour les plans).

4 - 10 - 3 : utilisation de la dénivelée qui entraîne la construction d'un étage de soubassement, une dissymétrie des élévations et ménage un accès de plain-pied au rez-de-chaussée surélevé sur la face postérieure.

Deux caves ont été notées :

- 3 cave creusée dans le safre communiquant de plain-pied avec l'écurie

- 5 cave en sous-sol occupant toute la largeur et la profondeur de la maison, voûtée en berceau plein-cintre.

Le rez-de-chaussée - est voûté d'arêtes ou couvert d'un berceau en plein cintre : - 3 : voûté d'arêtes et berceau en plein-cintre

- 10 : une partie couverte d'un berceau en plein-cintre

- 4 : le niveau inférieur est couvert d'un berceau en plein-cintre

est plafonné : 5 - 10 - 4.

Le premier étage est plafonné : 4 - 10 - 3 - 5.

Le deuxième étage est un étage de comble occupé le plus souvent par une grange, un pigeonnier (3), parfois par l'habitation.

4. Élévations extérieures

Élévation antérieure : distinction de deux types d'élévations :

- élévation n'offrant aucune régularité dans leur composition : 9 - 5 - 7

- élévations ordonnancées : 6 - 4 - 1 - 10 - 3.

4 - 1· : ces façades à deux niveaux présentent la même ordonnance : trois travées d'ouvertures ; la travée centrale se compose de la porte d'entrée surmontée d'une fenêtre (1) ou d'un cadran solaire (4).

6 : a été transformé, l'ordonnance est moins évidente, mais apparentée au type précédent. Un puits s'intègre dans la maison, son ouverture apparaissant dans la façade comme une porte appareillée.

10- 3 : façades plus importantes 3 niveaux d'ouvertures (10)

2 niveaux d'ouvertures (3)

4 travées, avec porte d'entrée décentrée (toutes deux ont subi des remaniements).

Toutes ces façades offrent une constante dans leurs ouvertures couvert d'un arc en segment.

Pour les autres types de haies, cf. fiches en annexe.

Les élévations postérieures sont percées de portes donnant accès aux écuries, aux granges, aux greniers quand elles occupent un rez~de-chaussée surélevé (4- 10- 3- 5-7) 0, ou constituent un deuxième accès dans les pièces du rez-de-chaussée (1).

Certaines de ces élévations ont aussi des fenêtres au niveau du premier étage (4) et du rez-de-chaussée (1).

Les élévations latérales sont aveugles (4 - 6 - 1 - 10 - 7) ou présentent quelquefois une porte (4 - 7 ), un fenestron (5) ou des ouvertures semblables à celles de la façade dont certaines sont murées (30).

Le seul élément de décor des élévations antérieures est constitué par les cadrans solaires : :

6- 4 : rectangle d'enduit peint sous l’égout du toit avec tige en fer au centre.

1 : cadran solaire à peine visible, reconnaissable à la tige de fer.

La Beauchane : sur un rectangle d'enduit, cadran semi-circulaire.

5. Combles et couverture

Les toitures en tuiles creuses sont supportées par des charpentes en bois non équarri. Ces charpentes sont constituées de pannes engagées dans les pignons ou les murs de refend soutenant des chevrons et parfois un voligeage de mallons dits "mallons de couvert".

L’égout de la toiture des façades antérieures et postérieures est souligné par une génoise à deux rangs sauf dans un cas où elle est à trois rangs avec retour sur pignon (3).

6. Distribution intérieure

Seules ont été étudiées : 4 - 10 - 3 - 5.

La distribution primitive de ces quatre bâtiments était semblable. Deux (10 - 5) ont subi quelques modifications.

- Rez-de-chaussée : l'entrée principale se faisait dans un vestibule précédant la cage d'escalier et dans lequel s'ouvraient de part et d'autre deux portes desservant les deux pièces dont les affectations étaient constantes : cuisine d'un côté, écurie ou cellier de l'autre (10- 3- 5). Dans le cas de 4 où les fonctions d'exploitation sont rejetées à l'étage de soubassement, on trouve au rez-de-chaussée surélevé une chambre et la cuisine.

- Premier étage : sur le palier une porte de part et d'autre distribue les chambres et quelquefois un grenier (3- 5).

10 : disposition originale : dans chaque chambre une cloison élevée à deux mètres environ du mur postérieur délimite une petite pièce servant de resserre à grains ou à fourrage. Deux d'entre elles communiquant avec les pièces du rez-de-chaussée par une trombe ou un orifice permettant de faire couler le grain.

- Un deuxième étage, autrefois grenier, est aujourd'hui aménagé en appartement.

La pièce la plus caractéristique est la cuisine lorsque elle a gardé ses dispositions anciennes : 3. Vaste cuisine couverte de deux voûtes d'arêtes avec sur le mur est une cheminée et à côté le potager ; l'évier 'se trouve contre le mur sud. C'est l'exemple le plus caractéristique ; les autres sont plafonnées, et leurs aménagements ont disparu (10, cheminée), ont changé de place (évier : 10 - 5) ou, conservant le même emplacement, ont été modernisés (4).

La cuisine communique avec des resserres (6 - 8).

Les pièces de l'étage supérieur sont plafonnées, les sols carrelés ont souvent été modernisés. Certains conservent leurs tomettes (10).

Les dépendances du rez-de-chaussée, qu'elles communiquent avec l'habitation (10- 3- 5) ou qu'elles se trouvent à l'étage de soubassement(4), ont toutes un accès indépendant donnant directement sur l'extérieur. Le sol est en terre battue ; seule diffère la nature de la couverture : plafonnée : 5 ; voûte d'arêtes : 3 ; voûtée en berceau : 4- 10.

Les mangeoires des écuries ou bergeries sont en général restées en place (4 - 10 - 3).

Les escaliers

Le plus simple (4) est droit à une seule volée de 13 marches maçonnées recouvertes de mallons et à nez de bois ; il est éclairé par un fenestron percé au niveau du palier sur la façade nord.

- Un escalier plus complexe (5), escalier à vis à limon hélicoïdal effectuant une demi-révolution : rampe en plâtre sur bâti de bois, marche en plâtre et mallons, nez de bois. Les portes du premier étage ouvrent directement sur l'escalier. Le volume de la cage empiète sur celui des pièces du premier étage. Une fenêtre murée en façade servait d'éclairage.

- Les escaliers plus importants de 10 - 3, rampe sur rampe avec mur plein ; l'escalier 3 est le plus soigné dans ses matériaux : marches en·pierre de taille monolithe de même que le premier repos formé de trois dalles de pierre. Le plafond du premier repos est couvert de deux voûtes d'arêtes ainsi que le vestibule d'entrée. Ces escaliers aboutissaient au premier étage sur un palier où s'ouvrent deux portes, éclairé par une fenêtre en façade. Un petit escalier hélicoïdal en plâtre relaye l'escalier principal (3) pour accéder au pigeonnier.

Type et caractéristiques

Demeure

Remarques

Clé saillante

Chambranle

6

6

4

Fenêtres

Porte datée 1754

Porte et fenêtre

Nu du mur

Pour fenêtres :

appui mouluré

1

3

5

Fenêtre

Fenêtre

Fenêtre

Linteau monolithe

échancré en arc

en segment

11

9

5

1

5

Porte datée 1790

Fenêtre

Fenêtre murée

Porte : encadrement

appareillé au nu du mur

Fenêtre : appui non mouluré

Famille : ouvertures en arc en segment

Type et caractéristiques

Demeure

Remarques

Porte : linteau monolithe

chanfreiné et piédroit

appareillé chanfreiné

3

Porte piétonne de l'entrée

de la cour

Porte à linteau monolithe

droit

4

Porte à linteau de bois

9

1

Fenêtre à linteau monolithe,

encadrement appareillé

au nu du mur

3

5

1

Tablette moulurée

Appui monolithe

Linteau, appui et piédroit

monolithes

Porte charretière d'écurie

ou de remise

Plate-bande - Clé saillante

au nu du mur

7

Famille : ouvertures rectangulaires

Type et caractéristiques

Demeure

Remarques

Plein cintre chanfreiné

pénétrant dans les

piédroits arrondis

7

Porte la date 1570

Plein cintre

Porte avec clé saillante et

impostes ; arrière voussure

de Montpellier

Porte charretière : clé saillante

et impostes, arrière voussure

de Montpellier

3

3

Anse de panier

Porte charretière + porte

(segment) avec piédroit et

imposte communs. Clés

saillantes, impostes

5

Famille : ouvertures plein cintre et en anse de panier

Quelques éléments datés par inscriptions sur le linteau ou l'arc de la porte : 1570, 1754, 1782, 1789, 1790, 1816, 1878.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 16e siècle
    • Principale : 3e quart 18e siècle
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle

Type 1 : plan simple et allongé, un ou plusieurs corps de bâtiment de même orientation disposés sur le même alignement ; type 2 : plan complexe, plusieurs corps de bâtiments disposés autour d'une cour ; constructions en moellons bruts, enduits, avec chaînes et baies en pierre de taille ; corps de logis simple en profondeur, à 3 étages (étage de soubassement, plus rarement sous-sol voûtés, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble en surcroît) contenant cuisine, chambres et greniers desservis par un escalier central généralement droit ou rampe sur rampe, plus rarement en vis, souvent surmonté d'un pigeonnier, avec élévation antérieure à travées ou ordonnancées parfois dotée d'un cadran solaire peint ; corps de bâtiment d'exploitation parfois double en profondeur, contenant en soubassement des étables voûtées et au rez-de-chaussée surélevé fenière et remise ; corps de bâtiment annexes : pigeonnier, four, puits, réservoirs

  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • molasse
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 140
    • repérés 14
    • étudiés 10
Date d'enquête 1968 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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