Petites fermes saisonnières

Les fermes se répartissent en 2 catégories, aussi anciennes l'une que l'autre.

Clot Moustier, ferme parcelle A 234. Elévation sud.Dans les quartiers du Chabanal, de Clot Moustier, du Plan, c'est-à-dire dans des zones agricoles intensément exploitées quoique assez éloignées du village de Castellet, on trouve de petites fermes à occupation saisonnière ou occasionnelle, formées d'un bloc en hauteur de dimensions modestes (moins de 100 m²) où le logis tient peu de place entre des parties agricoles développées (étable et remise à l'étage inférieur, fenil et séchoir à l'étage supérieur). 4 des fermes repérées appartiennent à cette catégorie.

Ensembles complexes

Haut-Fam. Ferme parcelle D 42. Vue d'ensemble prise du sud-est.Sur l'ensemble du territoire et surtout dans les zones très éloignées, à l'exception d'Aurent où elles semblent n'avoir jamais existé, les fermes constituent de gros ensembles complexes, dont la superficie se situe entre 150 et 300 m² et dont l'organisation juxtapose de 2 à 7 bâtiments distincts, jointifs ou plus rarement séparés, entourés d'espaces aménagés toujours ouverts, cours, aires à battre et jardins.

Dans ces grands édifices, les fermes à maison-bloc sont presque toutes constituées uniquement de bâtiments accolés ; les 4 exceptions ajoutent à l'ensemble un bâtiment disjoint pour des raisons techniques (citerne et lavoir dans 2 cas) ou de construction beaucoup plus récente.

Les fonctions agricoles, plus variées que dans les petites fermes, font une large place à l'élevage (bergerie, porcherie, poulailler, pigeonnier) et à des activités domestiques (four à pain, citerne et lavoir) et artisanales (chai, forge, scierie) complémentaires.

Le logis, plus vaste et parfois multiple (au Clos de Louiquy, à Agnerc, il semble y avoir eu 2 logis, l'un pour le propriétaire, l'autre pour le fermier), occupe l'étage médian d'un ou de plusieurs bâtiments, parfois précédé d'un porche qui en monumentalise l'accès principal.

Bas Agnerc, ferme parcelle B 156. Chai. Haut-Fam. Ferme parcelle D 16. Elévation est avec l'entrée du logis sous le porche.

Composition d'ensemble

Il n'existe pas de plan d'organisation type, mais des dispositifs variés en fonction des besoins et du terrain. La pente a permis d'empiler de 2 à 5 étages, la plupart (sauf les combles) directement accessibles.

L'étage inférieur est en soubassement, sauf un cas très exceptionnel de sous-sol et un rez-de-chaussée.

L'étage médian peut être en soubassement, en rez-de-chaussée ou, plus rarement, en étage carré.

Sans être rares, les voûtes en berceau plein-cintre (6 cas) ou segmentaire (6 cas) coffrées sont moins nombreuses que les planchers à poutres apparentes recouvertes de planches épaisses et de mortier de plâtre.

La distribution privilégie l'accès direct ou par un escalier extérieur droit en maçonnerie (12 cas), aucun exemple ancien d'escalier intérieur n'a été relevé, sauf pour la desserte des combles.

Mise en oeuvre

Le Mont. Ferme parcelle A 99. Elévation sud sur la cour.Les ressemblances qui peuvent exister entre les édifices tiennent à l'emploi des mêmes matériaux et modes de construction et de structures bâties similaires. Le blocage de moellons bruts ou équarris en calcaire ou, de manière très localisée (au quartier de Clot Moustier, sur une ancienne carrière), en tuf, liés et enduits au mortier de plâtre rose, est de règle jusque dans la 1ère moitié du 20e siècle.

La tuile plate mécanique est assez rare, la tuile creuse omniprésente n'a cédé la place que récemment et par accident au ciment amianté ou à la tôle ondulée dans des bâtiments privés de leur charpente traditionnelle à pannes équarries et chevrons triangulaires.

Les éléments de décor sont rares et modestes : une seule porte en pierre de taille, 2 cadrans solaires et une élévation (chaînes d'angle et encadrements de baies) peints.