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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Argentière-la-Bessée (L')
  • Commune Saint-Martin-de-Queyrières
  • Lieu-dit Prelles
  • Adresse 2e ferme
  • Cadastre 1837 A8 4379,4380  ; 1976 A8 4588
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, resserre

DESCRIPTION

Situation

La maison étudiée est située au nord-est du village de Prelles à une trentaine de mètres de la route de Briançon. Elle se trouve au centre d'un groupe de maisons dont elle est mitoyenne par les deux pignons et une partie du mur-gouttereau sud. Cette maison semble avoir été remaniée à plusieurs reprises.

L'inscription W AC 1767 est gravée sur le mur de la grange, à l'intérieur ; la date 1796 gravée à l'extérieur sur une pierre du mur.

Matériaux

Murs : moellons de pierre locale liés à la chaux. La façade est grossièrement crépie à la chaux. Au contraire la plus grande partie du mur-gouttereau arrière est crépie beaucoup plus soigneusement. Sur la partie de ce mur correspondant à la chambre ménagère ouest, les pierres ont été laissées apparentes. Les voûtes et arcades sont constituées par un blocage de pierre grossièrement équarries et liées à la chaux. Les murs et voûtement des pièces d'habitation sont intérieurement enduits, ceux de l'écurie ne le sont pas.

Les pignons ouest et est (mitoyens), ainsi qu'une partie du mur gouttereau sud au-dessus du balcon d'angle sont en pan-de-bois. L'espace entre la partie supérieure du mur et la toiture est, sur le mur-gouttereau nord, masqué par des planches disposées au nu du mur, verticalement.

La pointe du pignon est est bardée de planches de mélèze.

Plafonds : les chambres ménagères sont couvertes d'un plafond à poutres apparentes.

Espace de circulation. Détail.Espace de circulation. Détail.

Sols de la cuisine : plancher de mélèze de l'écurie et de la chambre ménagère dallé de grandes pierres plates. L'escalier extérieur est en pierre. Seules les marches supérieures sont recouvertes d'une planche.

Structure

Cette maison présente une distribution exceptionnelle : le logis ne se trouve pas à l'étage comme c'est habituellement le cas dans le canton de L'Argentière, mais au rez-de-chaussée, à côté de l'écurie. Il est constitué par deux pièces voûtées en berceau, une cuisine derrière laquelle se trouvent une cave et une chambre dont le sol est à 80 cm environ au-dessus de celui de la cuisine. L'écurie voûtée d'arêtes ne comporte pas de pilier. Il n'y a pas de communication intérieure entre cuisine et écurie.

Au-dessus de la cuisine et de la chambre se trouvent deux chambres ménagères plafonnées. La chambre ménagère est ne se trouve pas tout-à-fait au même niveau que le reste de l'étage. Ses murs ne sont pas dans le même alignement et ne sont pas crépis de la même façon. Sur le cadastre napoléonien, cette partie formait une parcelle distincte.

La grange occupe la moitié ouest du premier étage, au-dessus de l'écurie, et le comble. Elle est divisée en plans par des planchers de bois mobiles posés sur les entraits.

Les pièces du premier étage sont desservies par un petit vestibule voûté en berceau auquel aboutit l'escalier extérieur. Il n'y a pas de circulation intérieure entre le rez-de-chaussée et le premier étage.

Un balcon court sur la façade sud au niveau de la grange.

Élévation

La façade de cette maison a été transformée : elle comportait sans doute au rez-de-chaussée deux arcs, mais l'arc est s'est écroulé, et un plancher fait de madriers et d'un lattis cloué a été placé au-dessus. L'arc qui occupe l'angle ouest de la maison abrite le passage entre la cuisine et l'écurie et supporte l'escalier d'accès à la grange. Son extension et la disposition des portes et de l'escalier font ressembler ce dispositif de circulation aux vestibules ouverts du Briançonnais ou aux tounes du Champsaur.

La particularité de cet espace de circulation tient au fait qu'il est dans-œuvre et non accolé à la façade comme c'est toujours le cas dans le canton de L'Argentière. Cette disposition particulière est peut-être due aux réparations consécutives à l'écroulement de l'arc est. Il est possible que la chambre ménagère est ait alors été prolongée jusqu'au nu de la façade. Si tel a été le cas, il est fort probable que les deux arcs supportaient auparavant un balcon traditionnel.

Mur gouttereau nord : la porte de la chambre ménagère. La fenêtre de l'écurie de la maison voisine est profondément enterrée dans le sol.Mur gouttereau nord : la porte de la chambre ménagère. La fenêtre de l'écurie de la maison voisine est profondément enterrée dans le sol.

On notera la petite fenêtre de l'écurie située dans l'angle de la pièce, entre la porte de l'écurie et celle de la cuisine, et la forme très particulière de la baie de la grange dans le mur-gouttereau nord.

La chambre ménagère ouest a une entrée indépendante dans le mur gouttereau nord. La porte simple à un battant a remplacé une porte charretière à deux battants dont le linteau est encore visible.

Couverture

Le toit couvert de tôle ondulée est à deux pans. La pente sud se prolonge au-dessus de la maison 4587. Il déborde largement au-dessus de la façade sud. L'avancée de toit est fermée par des planches.

Les trois fermes de la charpente sont formées de deux arbalétriers unis par un poinçon, d'un entrait et d'un faux-entrait. Les entraits ne sont pas fixés dans les murs, mais reposent sur des pannes placées au sommet des murs gouttereaux.

Distribution

La cuisine comporte une cheminée dont la hotte est en bois.

La chambre ménagère est contient un grand coffre à grains et deux coffres plus petits . Au plafond sont fixées des baguettes de bois sur lesquelles on suspendait les jambons. Contre le mur se trouve un tortier où l'on rangeait les miches de pain.

La deuxième chambre ménagère contient deux coffres de forme trapézoïdale qui semblent être un pétrin ou un saloir, des mesures à grains et des paniers. Des gerbes de céréales y sont encore suspendues. Des images pieuses sont fixées au mur.

Le bâtiment figure sur le cadastre de 1837. Les deux dates de 1767 et de 1796 sont gravées sur les murs. La maison peut dater de la seconde moitié du 18e siècle. Elle semble avoir été remaniée à plusieurs reprises.

Les murs sont en moellons liés à la chaux, ses pignons et une partie du mur-gouttereau sud sont en pan-de-bois. La distribution est assez exceptionnelle. L'étage de soubassement abrite l'étable voûtée d'arêtes et deux pièces du logis voûtées en berceau. La grange partage le premier étage avec des chambres et occupe le comble. Un balcon court sur la façade. L'arc qui occupe l'angle ouest de la maison abrite le passage entre la cuisine et l'étable et supporte l'escalier d'accès à la grange ; ce dispositif est dans-oeuvre. On accède à la grange de plain-pied par le mur nord-est.

  • Murs
    • pierre
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
    • escalier droit
    • en maçonnerie
    • en charpente
  • Typologies
    maison bloc type IB1 : logis à l'étage, un seul balcon ; cuisine basse
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1982 ; Date(s) de rédaction 1998
Dossiers de synthèse