Dossier d’œuvre architecture IA05000717 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Briançon
  • Commune Briançon
  • Lieu-dit Pont-de-Cervières
  • Adresse 4e ferme
  • Cadastre 1841 C6 1400  ; 1972 AT 215
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, fenil, resserre

DESCRIPTION

Situation

La maison occupe une vaste parcelle au nord de la place de l'Eglise, sur la bordure occidentale du domaine bâti. Elle n'est mitoyenne que du côté est : au nord et à l'ouest un chemin ou une rue, au sud elle ouvre sur une cour privée accessible par deux portails à ses extrémités est et ouest.

Parti général

Cette maison est double. Cela n'apparaît plus aujourd'hui qu'au rez-de-chaussée dont les deux étables, les deux cuisines et leurs caves respectives s'ordonnent de part et d'autre d'une court fermée commune qui donne accès en outre directement à la grange de la partie est (porte située au sud-est de la court) et dans l'escalier (porte sud-ouest) qui dessert essentiellement l'autre partie de la maison ainsi que la galerie de façade et le deuxième plan de la grange est. Les étages récemment rénovés et en cours de travaux ne présentent plus rien de leur disposition d'origine.

Le rez-de-chaussée apparaît aujourd'hui très enterré (le sol de la voie publique atteint à peu près le sommet des voûtes). Il semble cependant que cette disposition a été prévue dès l'origine, tout au moins en ce qui concerne le niveau intérieur par rapport à celui du sol de la cour (la voie publique ayant peu à peu été relevée). Cette disposition est indiquée, semble-t-il, par le plan incliné liant le sol au niveau des écuries à celui de la cour. La voûte de la court est un berceau horizontal dans sa partie postérieure, mais incliné et surélevé au droit du plan incliné, les portes de l'escalier, de la grange est et de l'entrée principale ne paraissant pas avoir été modifiées ou surélevées.

D'autre part, l'escalier de type rampe-sur-rampe, tournant à droite autour d'un mur-noyau, couvert de berceaux inclinés (volées) et de voûtes d'arêtes (paliers) a ses volées de retour situées au-dessus de la partie montante de la court. Cet ensemble complexe ne paraît pas avoir subi de modifications.

Il convient de signaler que les caves de la partie est se situent sous la cour, et plus précisément sous l'appentis méridional adossé à la maison 219 voisine.

Élévations extérieures

- La façade antérieure méridionale, qui donne sur la cour, comprend au premier niveau la porte de la cage d'escalier, celle de la court, et,un peu plus haut, celle de la grange est. Le deuxième niveau est percé de petites fenêtres, l'une éclairant l'escalier. Au troisième est située une galerie en surplomb ouvrant largement sur le comble.

- La façade postérieure percée d'une autre entrée de la grange est forme un décrochement qui marque la limite des deux parties de la maison.

- Le pignon ouest ouvre sur deux balcons régnant sur toute la longueur de façade, le premier, qui obscurcit et cache les fenêtres du rez-de-chaussée, est en béton. Les baies sont récentes.

L'ensemble des façades est crépi et peint en vert clair.

Distribution intérieure

- Rez-de-chaussée : le plan incliné de la court est pavé de rondins de bois répartis sur cinq travées ; les portes de la partie est sont entourées d'un cadre de plâtre d'une vingtaine de centimètres laissé blanc.

La cuisine est, raccourcie au nord pour aménager une cave, comporte face à la porte un placard épousant la forme de la voûte, mais n'occupant pas toute la largeur de la niche où il est placé. Le sol est un plancher. Quatre gros coffres, l'un au moins abritant des dames-jeannes, ont été remisés dans cette pièce où se trouve en outre une étagère à peine équarrie, suspendue à une hauteur de 1, 80 m par des cordes à deux anneaux de la voûte.

Un cabinet, construit en dur, est adossé, sur le chemin, à l'angle sud-ouest de la maison.

- L'escalier a été repeint et doté d'une rampe en tube peinte en jaune. Les voûtes ont leurs arêtes accentuées par une recharge de plâtre certainement d'origine. Au premier étage on trouve une porte (murée) à l'ouest et deux au nord (une pour chaque grange selon l'état d'origine).

Au deuxième étage même disposition. Une dernière porte ouvre au sud sur le comble et la galerie.

CONCLUSIONS

Cette maison est double mais des différences apparaissent entre les deux parties.

- Au rez-de-chaussée, la partie est est la plus grande et la plus soignée (écurie avec colonne centrale, grande cuisine, trois caves).

- A l'étage, l'escalier se trouve en partie sur la moitié ouest qui bénéficie des fenêtres ouvrant au couchant sur toute l'étendue du pignon et sur quatre étages. Les deux granges, tout au moins au premier plan, sont séparées et indépendantes.

Il y a cependant quelques détails qui rendent difficile l'interprétation de cette maison comme maison double : la "cuisine" de la partie est ne présente pas actuellement de cheminée ; cette même partie est ne possède pas de chambres.

Ces différences sensibles entre les deux parties tiennent peut-être à la situation de la maison, la partie ouest dégagée abritant l'essentiel du logis avec l'escalier commun, une compensation étant réservée à la partie est sous forme d'un gain de surface (étable, grange). Il est difficile de définir avec précision l'époque de construction. On est tenté de placer l'escalier, bien typé, au XVIIe siècle, mais il est possible qu'il soit beaucoup plus récent, sans toutefois devoir remonter au courant du XIXe siècle. Il semble par ailleurs que cet escalier et la partie antérieure de la court ont été bâtis après coup, comme si l'on avait voulu réunir deux maisons voisines de surfaces et de dispositions différentes ; l'escalier est en effet implanté de manière tout à fait artificielle, aligné sur la façade mais sans correspondance parfaite avec le reste de la distribution.

Il est à ce propos intéressant de noter que la majeure partie de la court est inclinée, sol et voûte vers l'extérieur, indiquant ou bien que dès l'origine le niveau du sol du rez-de-chaussée était voulu, ou bien que la surélévation progressive du sol extérieur fut prise en compte dans le cas où l'on aurait repris toute la partie antérieure de la maison.

Les maisons-fermes de la région briançonnaise ne sont pas datables par typologie. Les dates indiquées, 18e siècle-19e siècle, sont données par un histogramme des datations rassemblées par les études de l'Inventaire.

Cette maison est double, comme cela apparaît encore au rez-de-chaussée, avec deux étables et deux cuisines desservant des caves, s'ordonnant autour d'une court fermée commune, qui donne accès également à la grange et à l'escalier ; celui-ci dessert l'autre partie de la maison, la galerie de façade et le deuxième plan de la grange est. Les étages rénovés ou en cours de travaux ne présentent plus rien de leur disposition d'origine. Le rez-de-chaussée est très enterré. La voûte de la court est un berceau horizontal dans sa partie postérieure mais incliné et surélevé au droit du plan incliné. L'escalier de type rampe-sur-rampe avec mur noyau est couvert de berceaux inclinés et voûtes d'arêtes pour les paliers. La façade méridionale comprend deux portes et plus haut celle de la grange est ; le deuxième niveau est percé de petites fenêtres, l'une éclairant l'escalier et le troisième comporte une galerie en surplomb ouvrant sur le comble. L'ensemble des façades est crépi et peint en vert clair.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • maçonnerie
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    maison-ferme ; rez-de-chaussée voûté ; grange dans les combles avec entrée indépendante ; court
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1998 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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