Dossier d’œuvre architecture IA04002392 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Colmars
  • Lieu-dit Le Cloas
  • Cadastre 1827 A3 1145-1151  ; 2013 A3 586, 595-596
  • Précisions
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à vaches, bûcher, fenil, rucher, logis, porcherie, étable, étable à chevaux, aire à battre, entrepôt agricole

I. La composition d'ensemble

La ferme se compose de deux bâtiments, un principal qui contient le logis et une dépendance, entrepôt dissocié qui vient compléter l'exploitation. La proximité géographique, en contexte isolé, cautionne ce fonctionnement. Les deux bâtiments sont implantés en contexte pentu, orientés chacun nord-sud, en direction du Verdon, la ferme à 1 570 mètres d'altitude, l'entrepôt à 1 530 mètres.

II. Le bâtiment principal (parcelle A 596)

Il s'inscrit parallèlement à la pente. De plan allongé, il se déploie sur trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. L'ensemble reçoit un toit à longs pans à forte pente (environ 40°) recouverte de plaques de tôle d'acier. Le bâtiment est construit en moellon de grès liés au mortier de chaux, recouvert d'un enduit partiel : s'il est encore bien présent sur les façades les moins exposées (au nord surtout mais aussi à l'ouest et à l'est), il a totalement disparu du pignon sud. On notera aussi le traitement spécifique des deux murs-pignons. Le pignon sud est partiellement réalisé en planches de bois ; le pignon nord entièrement. Enfin le pignon nord est en surplomb sur une profondeur d'environ deux mètres par rapport au mur-pignon lui-même : il ménage un espace empierré qui servait de zone de stockage et amorçait l'aire à battre qui s'étend au nord (ancienne parcelle 1827 A3 1149, actuelle 2013 A3 596).

L'accès au bâtiment principal s'effectue par l'ouest de deux façons. Soit l'on emprunte un chemin assez large (environ deux mètres) aménagé dans la pente grâce à un mur de soutènement appareillé d'environ 1,50 mètre de hauteur, qui retient un terre-plain sur lequel est planté un vaste noyer apportant de l'ombre au bâtiment. Le chemin mène à l'étage de soubassement. Soit, toujours par l'ouest, on emprunte le terre-plain qui conduit quant à lui à une plate-forme maçonnée où prend place l'entrée du logis. L'accès au fenil s'effectue par le pignon nord, grâce à une échelle de meunier. Le pignon sud est le mieux exposé. Il s'agit d'une façade assez régulière percée de quatre ouvertures qui tentent de respecter un axe de symétrie central. Deux ouvertures à l'étage de soubassement, deux autres pour le rez-de-chaussée surélevé, une dernière à l'étage de comble, sur l'axe.

L'étage de soubassement est dévolu aux fonctions agricoles. il s'agit de deux espaces inégaux séparés par un mur de refend partiel (la division n'intervenant que sur la moitié de la longueur de ce niveau). Les deux espaces disposent d'une estrade empierrée qui pouvait servir d'étable à vache ou plus vraisemblablement à mulets, mais aucune mangeoire ni abat-foin n'est en place, ce qui empêche de déterminer la fonction précise de l'étage de soubassement. L'accès au logis en rez-de-chaussée surélevé s'effectue par la plate-forme maçonnée qui recouvre une petite pièce voûté en arc rampant qui servait de bûcher ou plus vraisemblablement de porcherie. Le logis n'occupe pas l'intégralité du rez-de-chaussée surélevé. On dénombre en effet trois pièces à cet étage : deux de logis et une qui l'est devenue (la porte qui y mène porte l'inscription "CHAMBRE/A/COUCHER") mais ne l'était pas à l'origine. La première pièce dispose d'une cheminée près de l'angle sud-ouest. Elle est éclairée par une fenêtre percée dans le mur-pignon sud. Le sol est un plancher de bois et le mobilier a disparu. Une cloison montée en plâtre avec des raidisseurs en bois et recouverte d'enduit au ciment sépare cet espace de l'autre pièce du logis. En effet une porte ménagée dans cette cloison ouvre sur un espace étroit, tout en longueur, qui devait servir notamment de chambre à coucher. Il est éclairé par deux fenêtres l'une sur le mur-pignon sud, l'autre sur le gouttereau est. Ici aussi le mobilier a disparu. La pièce désignée comme étant la chambre à coucher, séparée de la première pièce du logis par une cloison du même type que celle décrite précédemment et par le mur de refend, ne faisait pas partie du logis à l'origine. Le sol, contrairement aux deux autres pièces de cet étage, est recouvert de paille, et est ouvert sur le fenil au-dessus. En outre, la pièce dispose de son propre accès indépendant à l'extérieur, donnant sur l'aire à battre en partie couverte située au nord du bâtiment. Un degré de deux marches et une porte permettent d'y accéder.

Le surplomb du fenil est assuré par une poutre soutenue par un pilier monoxyle. Une échelle de meunier aujourd’hui disparue permettait de monter au fenil. La porte haute est encore en place. Dans la maçonnerie du pignon sud on observe, disposés symétriquement de part et d’autre de l’axe central, quatre ruchers-placards visibles depuis l’extérieur par des trous et des planchettes d’envol.

III. La dépendance (parcelle A 586)

L'entrepôt agricole situé en contrebas, au sud-ouest, présente les mêmes caractéristiques structurelles que la ferme : mêmes matériaux de construction, même type de mise en oeuvre, même pignons en planches. Le toit à longs pans (fortement incliné (supérieur à 45°) est couvert en tôle ondulée. Le bâtiment est cependant plus simplement organisé avec une pièce par niveau, chacune remplissant une fonction spécifique : étable à vaches ou plus vraisemblablement à mulets à l'étage de soubassement, fenil à l'étage de comble. On remarque sur le mur-pignon sud, au-dessus de la porte de l'étable, la présence d'une plate-forme de chargement en bois pour alimenter le fenil par la porte haute.

Il s'agit d'un ensemble qui a beaucoup évolué avec le temps. Un bâtiment existait bien en 1827, à l'emplacement de l'actuelle ferme (parcelle 1827 A3 1150) qu'accompagnait une aire à battre (parcelle 1149) dont l'emprise au sol n'a pas varié. Il s'agissait alors d'un bâtiment rural, propriété d'un certain Jean-Baptiste Girard, dit Allemand, qui disposait de terres alentours (essentiellement des terres labourables pour un total limité de moins de trois-quarts d'hectare) et surtout d'une maison et d'un jardin potager au hameau de Chaumie Haut (respectivement anciennes parcelles 1827 A3 1050 et 1054). Le bâtiment rural en question devait donc être considéré en relation avec la maison du hameau, très proche, à environ 300 mètres à vol d'oiseau au sud-est. Or, ce n'est plus un bâtiment rural aujourd'hui, et si le plan figuré semble montrer une emprise au sol identique à celle de la ferme actuelle (parcelle A 596), avec une superficie comparable (48 m2 indiqué dans l'état de section du cadastre de 1827), l'ampleur et la distribution intérieure du bâtiment actuel interdisent d'y voir la même construction. Il s'agit bien en effet aujourd'hui d'une ferme comportant non pas une mais deux pièces dédiées au logement. Si l'on se fie aux informations disponibles dans l'état de section qui mentionne explicitement un "bâtiment rural" et non une "maison" (la dénomination "maison", selon la nomenclature habituelle du relevé effectué par les géomètres du cadastre, est valable tant pour les maisons que pour les fermes dans la mesure où c'est notamment la présence d'un logement qui permet de faire la distinction avec le "bâtiment rural"), il y aurait eu une destruction puis une reconstruction sur place. Tout paraît en effet indiquer que l'ancien bâtiment rural a été démoli et qu'on en a reconstruit un nouveau, selon toute vraisemblance à la fin du 19e siècle, car l'homogénéité globale de l'architecture interdit un agrandissement par adjonctions successives à partir d'un noyau préexistant. Ce nouveau bâtiment répond à une organisation différente et il est pourvu d'un véritable logement. En outre, un second bâtiment, proche, une centaine de mètres en contrebas en direction du sud-est, a très vraisemblablement été construit à cette même époque, et en relation évidente avec la ferme (il n'existait pas en 1827). L'ensemble est toujours utilisé aujourd'hui, mais partiellement, puisque la ferme est désaffectée contrairement à l'entrepôt agricole.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle

L'ensemble se compose d'un bâtiment principal et d'une dépendance (respectivement parcelles A 596 et 586). Le bâtiment principal correspond à une maison-bloc composite en hauteur, implantée sur un terrain pentu et construite sur trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. La structure met en oeuvre une maçonnerie de moellons de grès liés au mortier de chaux et de sable recevant un enduit de couvrement aujourd'hui partiel. Le premier niveau correspond aux fonctions agricoles (étables), le second à celles de logis et agricoles sous la forme d'un fenil rapidement transformé en chambre à coucher, et le troisième à une fonction agricole (fenil) ; on y trouve également les restes de quatre ruchers-placards. Le toit à longs pans est aujourd'hui couvert en plaques de tôle. On remarquera un espace aménagé par le retrait du mur pignon nord, protégé par le débord du toit. Le plancher du fenil continue toutefois jusqu'au bord du toit, soutenu par un pilier monoxyle et une sablière reposant sur les deux murs gouttereaux est et ouest : c'est une typologie qu'on trouve dans les granges du Cantal sous le nom de fargier.

La dépendance reprend les mêmes caractéristiques de mise en oeuvre, sous un toit cette fois couvert de tôle ondulée. Il correspond aux entrepôts agricoles multifonctionnels de type fenil sur étable (2.1).

  • Murs
    • grès moellon enduit partiel
  • Toits
    fer en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
  • Typologies
    F3a2a : ferme à maison-bloc composite en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
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Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Colmars, 1827. / Dessin à l'encre sur papier par Casimir Fortoul, Frison, Lambert, Allemand, Mathieu et Bouffier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 061 / 001 à 018.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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