Dossier d’œuvre architecture IA04002769 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Villars-Colmars
  • Adresse rue André Barbaroux
  • Cadastre 1827 C 27-30  ; 2013 AC 71
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, fenil, bergerie, remise, cellier, jardin potager

La ferme devait exister à la fin du 18e siècle. Les matrices cadastrales précisent qu'en 1828 elle appartenait à un certain Jean-Baptiste Gravier, négociant. Le bâtiment en lui-même, avec cour attenante, s'élevait sur l'ancienne parcelle 1827 C 28. D'autres parcelles mitoyennes complétaient la propriété : les parcelles 1827 C 27 et 30 correspondaient chacune à un pré, la parcelle 1827 C 29 à un jardin. L'exploitation comportait également dans le village d'autres parcelles (terres labourables, aires et jardin), à proximité étalées dans la pente jusque vers le Verdon d'autres encore (terres labourables, prés, jardin, bruyère et oseraie). Jean-Baptiste Gravier possédait aussi des pâturages avec deux cabanes d'estive, dont la cabane Michard à 1 856 m d'altitude, ainsi que des terres labourables, des plantations d'arbres fruitiers et des bois taillis. Rien n'indique cependant que ces terres et les deux cabanes étaient liées à a ferme située dans le village de Villars-Colmars à l'origine. Les états de section donnent un état des lieux en 1828. En 1864 l'un des descendants de Jean-Baptiste Gravier, Jean Gravier, fit agrandir le bâtiment existant, empiétant sur la parcelle 1827 C 27. La ferme n'est plus exploitée aujourd'hui et les propriétaires ont aménagé une terrasse en bois pour accéder à l'entrée à l'extrême fin du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1864, daté par source

La ferme, en bordure de la rue André Barbaroux dans le haut du village, se compose de deux maisons-blocs reliées entre elles mais disposant chacune de sa propre entrée privative. Elles forment un ensemble en enfilade. Les deux bâtiments présentent les mêmes caractéristiques de mise en œuvre : les murs sont montés en moellons de grès non assisés et recouverts d'un enduit couvrant de couleur blanche et l'ensemble reçoit un toit dissocié par maison-bloc à longs pans supportant une couverture en tuile plate mécanique. Les différences entre les deux bâtiments interviennent sur le nombre d'étages notamment. L'édifice initial existant en 1827 est le plus élevé, avec un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré ainsi que deux étages de comble. L'adjonction ne se déploie que sur quatre étages : elle ne dispose pas d'étage carré. En conséquence, la porte haute du pignon sud-ouest du bâtiment principal est devenue inutile puisque sous elle s'étend le toit du bâtiment secondaire. La nécessité d'emmagasiner de grandes quantités de fourrage explique l'important volume des fenils, nécessitant pour la première maison-bloc en pignon nord-est sur la rue des jardins deux portes fenières superposées et pour la deuxième maison-bloc, en gouttereau sur la rue Barbaroux, deux autres ouvertures, l'une sous forme de lucarne à fenêtre pendante, l'autre sous celle d'un chien assis.

La circulation intérieure autorise une indépendance des deux maisons-blocs grâce à deux escaliers-dans-œuvre. Celui de la partie ancienne est situé à partir du rez-de-chaussée surélevé : on y accède par un escalier de distribution extérieur droit parallèle à la façade. Les propriétaires ont décidé de modifier le parti originel en ajoutant une vaste et profonde terrasse en bois formant passage dessous et regardant les terres en contrebas sur un terrain en pente légère autrefois dévolu au jardin potager notamment, prolongé par un pré. L'escalier de la partie ajoutée, de forme droite, prend en revanche son origine dès l'étage de soubassement. Il s'agit certainement du mode de distribution initial comme le suggère la mise en œuvre de la voûte d'arête qui ménage un passage manifestement destiné à l'emplacement d'un escalier. L’accès au logis imposait donc un passage par la bergerie. La présence de cet escalier indique a priori qu'à l'origine n'était pas prévue de communication intérieure entre le premier et le second bâtiment au niveau du logis. C'est le cas aujourd'hui, et la légère différence de niveau entre les deux bâtiments est rachetée par un degré de quelques marches. En revanche, en partie basse agricole, les deux maisons-bloc restent indépendantes l’une de l’autre. Contrairement à de multiples exemples locaux, y compris au sein du village, on n'observe pas de dissociation des fonctions dans la profondeur des bâtiments. Chaque étage reste monofonctionnel : agricole en soubassement, à usage de logement en rez-de-chaussée surélevé (et à l'étage carré pour le bâtiment ancien), agricole à nouveau pour les deux étages de fenil. De manière caractéristique également, la partie basse présente dans chacune de ses pièces une couverture en voûtement d'arêtes, très fréquente dans le village. La complémentarité et la symétrie des deux maisons bloc accolées est particulièrement remarquable pour la partie agricole à l’étage de soubassement. L’espace en longueur y a été séparé en deux pièces : une grande et une de dimensions plus modestes à l’extrémité. Dans le premier bâtiment on trouve ainsi une vaste étable à chevaux ou à vaches (pouvant servir également de bergerie) alors que derrière le mur de refend prend place au nord-est une petite pièce faisant office d'étable à chevaux ou à mulets, comme en témoigne la banquette maçonnée élevée. Pour le second bâtiment, la disposition est identique symétriquement : une bergerie puis un cellier derrière un mur de refend à l’extrémité sud-ouest.

Les deux bâtiments, alignés, de longueur similaire, constituent un ensemble d'une longueur de 26 m. environ, sur environ 6 m. 50 de profondeur. Si la ligne de toit est rompue le percement régulier des ouvertures donne un rythme à l'ensemble, de même que la présence, discrète d'un encadrement en arc segmentaire pour les entrées de chaque bâtiment. Il existe donc une homogénéité stylistique évidente entre les deux bâtiments. On notera cependant que la dimension des ouvertures est légèrement plus grande en hauteur pour la deuxième maison-bloc comparativement à la première. De même la continuité architecturale est contredite par l’absence d’alignement en hauteur des fenêtres entre les deux bâtiments. Les deux blocs composant cette ferme ont d’évidence été conçus comme deux entités certes liées mais indépendantes. Enfin, le principe du cintrage des fenêtres ne peut être retenu comme critère discriminant entre les deux bâtiments (on les retrouve d’ailleurs dans l’un comme l’autre), car ils sont trop accidentels eu égard à la question du percement de la façade. La ferme, qui borde la rue André Barbaroux sur son gouttereau nord-ouest, aveugle hormis les baies fenières, dispose aussi d'un enclos partiel délimité par un muret de clôture maçonné couronné par un chaperon pointu. Il se développe sur environ quatre m. 50 de profondeur, huit de longueur et 80 cm de hauteur. Un autre muret vient clôturer la parcelle côté rue André Barbaroux.

  • Murs
    • grès moellon enduit
  • Toits
    acier en couverture, tuile plate
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
    • escalier dans-oeuvre : en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette ferme se distingue des autres observables sur la commune par sa disposition certes à bâtiments accolés mais en enfilade, là où une grande majorité des exemples composant la famille proposent une configuration anguleuse en L du fait des adjonctions successives, leur permettant d’esquisser une cour intérieure. Ce n’est pas le cas ici.

En 1827 Jean-Baptiste Gravier était également en possession d'une bergerie d'altitude au lieu-dit le Talon avec une pâture et une terre vague dans la commune limitrophe de Thorame-Basse (respectivement anciennes parcelles 1827 E1 1, 2 et 3). Cela prouve que son activité d'éleveur outrepassait les limites communales. Pour estiver son troupeau occupait plusieurs pâturages, sur différents massifs, dans différentes communes.

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Documents d'archives

  • Département des Basses-Alpes/Arrondissement de Castellane/Canton de Colmars/Commune de Villars-Colmars/Cadastre/Registre Présentant les Augmentations et les Diminutions survenues dans les Contenances et les Revenus portés sur les Matrices cadastrales [1841-1914]. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 638.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Villars-Colmars, 1827 et 1837. / Dessin à l'encre par Fortoul, Geoffroy et Gleize, 1827 et 1837. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 240 / 001 à 012.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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