Description

Situation

Cette maison, située à proximité de la chapelle Sainte-Marie-Madeleine, est considérée comme l'une des plus anciennes du hameau. La date 1662 est gravée sur une pierre du mur, près de la porte de la cuisine basse. La poutre faîtière porte par contre l'inscription suivante : W F M i M 1809. La charpente aurait été refaite après un incendie.

La maison située au bord du chemin qui mène à la chapelle n'est pas mitoyenne, mais distante de la maison la plus proche de quelques mètres. De l'autre côté du chemin se trouvent un petit verger planté de pommiers, un jardin potager et un hangar à outils couvert de bardeaux. Dans ce jardin se trouve une meule provenant du moulin que possède la famille (cf. IA05000420).

La maison a été séparée en deux à la suite d'un héritage entre le frère, resté agriculteur, et la sœur, émigrée en ville, qui a transformé la partie qui lui appartenait en résidence secondaire. La séparation entre les deux parts se concrétise par une cloison qui divise le balcon commun.

Le balcon du pignon nord-est. Noter la façon dont les poteaux verticaux sont fixés.

Matériau

Les murs sont en moellons de pierre locale, liés à l'argile et par endroits à la chaux.

Au niveau de la grange, une partie des murs est en empilage ("esplata"). Le pignon nord-est est bardé de planches de mélèze.

Structure

Sous la maison, entièrement enterrées, se trouvent des caves voûtées en berceau, que nous n'avons pu visiter. On y accède par une trappe dans le sol de la cuisine basse (information de la propriétaire).

Le rez-de-chaussée est occupé par la cuisine basse et par l'"écurie". La cuisine basse, voûtée en berceau à lunettes contient une cheminée et un mobilier rustique (table, vaisselier), mais de la mémoire des propriétaires actuels, déjà âgés, elle n'a jamais été utilisée comme cuisine. Elle était réservée à certains travaux comme la lessive. L'usage de changer de cuisine selon la saison semble donc, dans cette famille, être antérieur à la première guerre mondiale, peut-être beaucoup plus ancien.

Derrière la cuisine se trouve une cave à légumes voûtée en berceau (information de la propriétaire, nous ne l'avons pas visitée).

L'écurie. L'écurie. Noter la clé de voûte.

L'"écurie" voûtée d'arête occupe le reste du rez-de-chaussée. Elle présente la particularité de retomber sur quatre piliers centraux ce qui est très exceptionnel (nous n'en avons rencontré que deux autres cas, l'un au Villard (à Vallouise), l'autre aux Vigneaux, mais l'écurie était alors en partie séparée par un mur).

Les arcs sont consolidés par six "clés de voûte" (tirants en bois). Dans l'écurie chaque sorte de bétail avait sa place, délimitée par des barrières de bois.

Nous n'avons pu visiter le premier étage, réservé à l'habitation et partiellement transformé. Il s'y trouve une cuisine et des chambres couvertes d'un plafond à poutres apparentes. La grange qui occupe le second étage et les combles représente plus de la moitié du volume total de la maison. Elle est divisée en différents niveaux par des planchers mobiles posés sur les entraits et les faux-entraits : le baouti et l'arrière-baouti. L'aire à battre se trouvait à l'intérieur.

Dans la grange s'ouvrent deux portes, l'une donnant sur le plus haut balcon, l'autre sur rien (pignon nord-est), on les ouvrait pour faire un courant d'air qui permettait d'assurer la fin du séchage du foin souvent rentré humide.

Élévation

Sur la façade principale se trouvent deux balcons, protégés par la large avancée de toit. Le premier permet d'accéder au logis, le second à la grange. Une échelle de meunier relie entre eux ces deux balcons. Il existe un troisième balcon à la base du pignon nord-est. Il est également relié au balcon de façade par une échelle de meunier.

Les deux balcons de grange n'ont pas seulement une fonction de circulation, on y entreposait aussi tout ce qu'il fallait faire sécher : fromages, faiscines (fagots), pois, ainsi que des outils. Éventuellement on y mettait du foin lorsque la récolte était trop abondante.

Une cloison de planches clouée sur des poteaux fixés au balcon délimite contre le mur un étroit passage que l'on pouvait emprunter l'hiver.

La "passée" de grange se trouve sur le mur-gouttereau nord-ouest. Elle est formée d'une passerelle de bois.

Passée de grange.

Couverture

Le toit à deux pans est couvert d'ardoises.

Circulation intérieure

La circulation entre les différents étages se fait uniquement par l'extérieur, par les balcons protégés par l'avance du toit.