La construction du barrage de Castillon (achevé en 1948) et le percement de la route nationale ont modifié de manière significative les abords de La Bastide du Plan. La comparaison du cadastre napoléonien de 1838 et du cadastre moderne permet d'en avoir un aperçu. Si la ferme se trouve aujourd'hui en bord de route et à proximité quasi immédiate du lac, elle était au 19e siècle au bord d'un canal et au milieu de champs.
La première mention de la ferme, déjà nommée Bastide du Plan, est donnée par le cadastre de Méouilles, établi en 1714. La bastide est alors propriété du seigneur de Méouilles, François Daillaud [ou d'Ailhaud]. Plus tard, sur la carte de Cassini (4e quart 18e siècle), un lieu-dit a le même toponyme avec deux fermes (censes) figurées. Cette mention pourrait correspondre à la partie ouest du bâtiment, la plus ancienne. Au milieu du 18e siècle, l'édifice est propriété du notaire François Bernard, selon Alain Collomp.
La partie est du bâtiment porte la date de 1873, il pourrait s'agir d'une extension. Cette hypothèse est confirmée par l'analyse de la façade sud qui présente une rupture (avec la chaîne d'angle) entre les deux parties et par la comparaison de l'emprise au sol du bâtiment entre 1838 et aujourd'hui. Les ouvertures de cette extension ont par ailleurs été modifiées et agrandis dans le 4e quart du 20e siècle.
Le terme de bastide a ici une connotation différente de celle usitée en Basse-Provence : il s'agit en fait d'une ferme isolée, comprenant de nombreux bâtiments et dépendances, ce qui la distingue du bâtiment appelée "grange" désignant une ferme également isolée mais de dimensions plus modestes.
A partir des années 1920, la ferme est en effet un lieu de production de la lavande pour les parfumeurs grassois Lautier Fils qui installe une distillerie de lavande dans l'ancienne draperie Honnorat au nord du village de Saint-André (Référence IA04000472).