La première mention du lieu de Saint-Firmin est celle d'une chapelle "ecclesia sancti Firmis", dans un acte de 1541, cette chapelle est décrite comme dépendant du prieuré Notre-Dame-du-Serret, prieuré du monastère de Lérins. La "bastide" de Saint-Firmin est cependant au 17e siècle une possession du seigneur de Moriez-Castellet. Le terme de bastide a ici une connotation différente de celle usitée en Basse-Provence : il s'agit en fait d'une ferme isolée, comprenant de nombreux bâtiments et dépendances, ce qui la distingue du bâtiment appelée "grange" désignant une ferme également isolée mais de dimensions plus modestes. Alain Collomp mentionne un testament d'un des membres de la famille de Moriez-Castellet qui au 17e siècle déjà exprime le voeu (resté pieux) de reconstruction d'une chapelle au lieu de Saint-Firmin, l'ancienne étant donc déjà ruinée.
La partie principale du logis (parcelle 495) porte la date de 1661 sur la clé de la porte d'entrée, entre les deux 6, est sculpté en relief un cœur crucifère sur écusson. Dans la 2e moitié du 18e siècle, la chapelle figure sur la carte de Cassini. Enfin, dernier élément de datation, la "Bastide" est vendue comme bien national, ayant appartenu à Pierre de Chailan, seigneur de Moriez, en 1794. Ainsi si la partie ouest du logis (parcelle 495) peut être datée du 3e quart du 17e siècle, les extensions à l'est semblent plus récentes, pour la parcelle 101, peut-être de la 1ère moitié du 18e siècle. Entre le cadastre napoléonien de 1838 et le cadastre moderne de 1983, la partie principale du logis en parcelle 495 et 101 a le même plan masse, en revanche la remise attenante en parcelle 102 a été agrandie vers l'arrière. Concernant les élévations, des modifications sont visibles : une surélévation d'un niveau de la travée est du logis, des agrandissements des baies, l'ajout d'une baie sous la grille d'envol du pigeonnier, la transformation de 2 portes en fenêtres.
Les états de section du cadastre napoléonien sont particulièrement éclairants sur la destination des différents bâtiments : la parcelle à l'extrémité est (102 cadastre moderne, 193 cadastre napoléonien) était une maison, comme la parcelle attenante (101 et 194), la parcelle 495 (cadastre moderne) aujourd'hui entièrement maison était en 1838 un bâtiment rural pour partie et chambres (notamment au 1er étage). De nombreux bâtiments ont de plus disparu : parallèlement à cet ensemble, sur la même longueur et au sud-est de celui-ci se trouvait un ensemble de dépendances (parcelles 190, 191, 192 du cadastre napoléonien, 103 et 105 du cadastre moderne) dits "bâtiments ruraux", la parcelle 192 a notamment probablement abrité une bergerie dont seules demeurent quelques ruines. La parcelle dans l'alignement des logis (parcelle 196 du cadastre napoléonien et 98 du cadastre moderne) était occupée par le "bâtiment four", décrit comme déjà ruiné en 1838. Enfin sur la parcelle 197 du cadastre napoléonien (98 du cadastre moderne) se trouvait une chapelle, également ruinée en 1838.
Dès 1838, pour chaque parcelle, on compte entre 1 et 4 propriétaires, quant aux bâtiments communs tels que four, chapelle, ils sont systématiquement divisés en 4. Cette situation semble avoir perduré jusque vers 1950 où les parcelles 101 et 495 abritaient plusieurs familles à raison d'une pièce par famille avec des accès indépendants par la façade sud ou le rez-de-chaussée surélevé au nord. L'ensemble constituait donc un petit hameau, le village étant assez éloigné du bourg, isolé et relativement difficile d'accès notamment l'hiver. A noter que l'eau courante n'a été installée qu'en 1907, une source se trouve à proximité, à l'ouest des bâtiments ; la maison ne possède toujours pas l'électricité.
Le terme de bastide a ici une connotation différente de celle usitée en Basse-Provence : il s'agit en fait d'une ferme isolée, aussi parfois nommés "grange".