Dossier d’œuvre architecture IA04001575 | Réalisé par
  • inventaire topographique
ferme dite Bastide Saint-Firmin, ancien écart de Saint-Firmin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Moriez
  • Lieu-dit Saint-Firmin
  • Adresse voie communale N°3 de Saint-Firmin
  • Cadastre 1838 E1 190 à 195, 197  ; 1983 E1 101, 102, 495
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Bastide Saint-Firmin
  • Destinations
    écart
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier

La première mention du lieu de Saint-Firmin est celle d'une chapelle "ecclesia sancti Firmis", dans un acte de 1541, cette chapelle est décrite comme dépendant du prieuré Notre-Dame-du-Serret, prieuré du monastère de Lérins. La "bastide" de Saint-Firmin est cependant au 17e siècle une possession du seigneur de Moriez-Castellet. Le terme de bastide a ici une connotation différente de celle usitée en Basse-Provence : il s'agit en fait d'une ferme isolée, comprenant de nombreux bâtiments et dépendances, ce qui la distingue du bâtiment appelée "grange" désignant une ferme également isolée mais de dimensions plus modestes. Alain Collomp mentionne un testament d'un des membres de la famille de Moriez-Castellet qui au 17e siècle déjà exprime le voeu (resté pieux) de reconstruction d'une chapelle au lieu de Saint-Firmin, l'ancienne étant donc déjà ruinée.

La partie principale du logis (parcelle 495) porte la date de 1661 sur la clé de la porte d'entrée, entre les deux 6, est sculpté en relief un cœur crucifère sur écusson. Dans la 2e moitié du 18e siècle, la chapelle figure sur la carte de Cassini. Enfin, dernier élément de datation, la "Bastide" est vendue comme bien national, ayant appartenu à Pierre de Chailan, seigneur de Moriez, en 1794. Ainsi si la partie ouest du logis (parcelle 495) peut être datée du 3e quart du 17e siècle, les extensions à l'est semblent plus récentes, pour la parcelle 101, peut-être de la 1ère moitié du 18e siècle. Entre le cadastre napoléonien de 1838 et le cadastre moderne de 1983, la partie principale du logis en parcelle 495 et 101 a le même plan masse, en revanche la remise attenante en parcelle 102 a été agrandie vers l'arrière. Concernant les élévations, des modifications sont visibles : une surélévation d'un niveau de la travée est du logis, des agrandissements des baies, l'ajout d'une baie sous la grille d'envol du pigeonnier, la transformation de 2 portes en fenêtres.

Les états de section du cadastre napoléonien sont particulièrement éclairants sur la destination des différents bâtiments : la parcelle à l'extrémité est (102 cadastre moderne, 193 cadastre napoléonien) était une maison, comme la parcelle attenante (101 et 194), la parcelle 495 (cadastre moderne) aujourd'hui entièrement maison était en 1838 un bâtiment rural pour partie et chambres (notamment au 1er étage). De nombreux bâtiments ont de plus disparu : parallèlement à cet ensemble, sur la même longueur et au sud-est de celui-ci se trouvait un ensemble de dépendances (parcelles 190, 191, 192 du cadastre napoléonien, 103 et 105 du cadastre moderne) dits "bâtiments ruraux", la parcelle 192 a notamment probablement abrité une bergerie dont seules demeurent quelques ruines. La parcelle dans l'alignement des logis (parcelle 196 du cadastre napoléonien et 98 du cadastre moderne) était occupée par le "bâtiment four", décrit comme déjà ruiné en 1838. Enfin sur la parcelle 197 du cadastre napoléonien (98 du cadastre moderne) se trouvait une chapelle, également ruinée en 1838.

Dès 1838, pour chaque parcelle, on compte entre 1 et 4 propriétaires, quant aux bâtiments communs tels que four, chapelle, ils sont systématiquement divisés en 4. Cette situation semble avoir perduré jusque vers 1950 où les parcelles 101 et 495 abritaient plusieurs familles à raison d'une pièce par famille avec des accès indépendants par la façade sud ou le rez-de-chaussée surélevé au nord. L'ensemble constituait donc un petit hameau, le village étant assez éloigné du bourg, isolé et relativement difficile d'accès notamment l'hiver. A noter que l'eau courante n'a été installée qu'en 1907, une source se trouve à proximité, à l'ouest des bâtiments ; la maison ne possède toujours pas l'électricité.

Le terme de bastide a ici une connotation différente de celle usitée en Basse-Provence : il s'agit en fait d'une ferme isolée, aussi parfois nommés "grange".

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1661, porte la date

L'ensemble des bâtiments a été construit perpendiculairement à la pente générant ainsi une élévation à un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble à surcroît. Il s'agit d'une construction en moellons de grès grossièrement équarris sauf pour la chaîne d'angle et couverts d'un enduit à pierres vues en gypse rouge encore partiellement en place.

Les encadrements devaient être façonnés comme l'indique la baie de l'étage en arc segmentaire, la porte possède un encadrement de pierre de taille en arc plein cintre, tandis que la porte de la parcelle 101, également en pierre de taille est en arc segmentaire.

Actuellement l'ensemble de la parcelle 495 constitue un seul logis ; l'accès aux différents niveaux se fait par un escalier droit.

La parcelle 101 comprend, en soubassement une remise, puis aux niveaux supérieurs des chambres.

La parcelle 102 conserve un aménagement ancien : en soubassement, écurie, étable et remise ; en rez-de-chaussée surélevé le logis côté sud avec accès par escalier extérieur (sans communication avec le soubassement) et, côté nord, la bergerie ; en comble à surcroît, un fenil.

  • Murs
    • calcaire
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Typologies
    F3 : ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée, []

Documents d'archives

  • Etat des biens du prieuré Notre-Dame de Serret à Moriez dressé par le notaire A. Saumier en compagnie du baile de Digne. 1541. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne : H 0933.

    En 1541 un état des biens du prieuré Notre-Dame du Serret de Moriez est dressé par le notaire A. Saumier en compagnie du baile de Digne : y est mentionnée, parmi les bien du prieuré Notre-Dame, une église Saint-Firmin au lieu-dit de la Gleyone.
  • AUDIBERT, ANTOINE et COLLOMP. Procès verbal des consistances et d'estimation des biens susceptibles de division d'après les beaux de ferme [Procès verbal d'estimation des biens nationaux]. 1794. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, 1 Q 76.

    Inventaire des biens nationaux issus des possessions de l'émigré Joseph Chailan. "Commissaires experts sousignés, demeurant à Verdissole, nous sommes transportés accompagnés du citoyen joseph Lions maire de la Commune de mories, sur un Bien national appelle La Bastide Saint-Firmin, lequel Bien est sous affermé à joseph Chailan et joseph paul son beau fils, par Convention quil nous a exibé en datte du sept aoust mil sept cens nonante deux passée pour quatre années, lesquelles finiront en mil sept cens nonante six. Suite à la fin de la récolte, et après avoir prix du citoyen maire tous les renseignements necessaires sur la population et facultés des habitants du dit Canton, nous avons jugé que l dit Bien nétait point dans le cas detre divisé, en conséquence avons procédé à lestimation ainsi quil suit. Bastide ecuries greniers à foin, [...] preds terres labourables et incultes le tout attenant agregée des buis et genest noyers et arbres fruitiers à Saint-Firmin confronte [...] contenant le sol de batimens environ septente quatre cannes [...] estimé le tout à quinze mile six cens livres".

Bibliographie

  • COLLOMP, Alain. La maison du père : famille et village en Haute-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : P.U.F., 1983.

    p. 102.

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

  • Plan cadastral de la commune de Moriez, 1838. / Dessin à l'encre par Bonnet, Duc, Frison, Nicolas, Rougier, 1838. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 133 / 001 à 028.

    Section E1, parcelles190 à 195, 195.
Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers