Dossier d’œuvre architecture IA05001400 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
ferme des Granges
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit les Granges
  • Adresse
  • Cadastre 1775 plan 6 614  ; 1824 B2 766  ; 1983 B3 383  ; 2018 005A 383
  • Précisions anciennement commune de Antonaves
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, resserre, porcherie, remise agricole, fenil, séchoir, pigeonnier, bassin, fontaine, cour, aire à battre

Historique

Une origine qui semble remonter au milieu du 18e siècle.

La lecture des élévations du bâtiment principal montre qu'il s'agit à l'origine d'un bloc en hauteur (actuelle partie sud) qui a ensuite été agrandi vers le nord par l'ajout d'une partie qui correspond à l'actuelle étable centrale. Cette extension a eu lieu avant 1775, puisque c'est cet état qui semble visible sur le plan du cadastre royal rénové de cette époque. Sur ce document, le bâtiment principal paraît déjà accompagné de son entrée sur logette adossée au pignon sud. La propriété, qui appartient alors à M. de PONTAUJARD, comprend également une cour au pied de la façade orientale prolongée par un pré, un jardin à l'angle nord-est, une aire de l'autre côté du chemin à l'ouest et de terres agricoles. Entre 1775 et 1824, le bâtiment principal est encore agrandi d'une partie qui correspond à l'actuelle étable nord.

C'est ce que montre le cadastre de 1824 qui désigne ce bâtiment comme une « maison » ayant une surface au sol de 210 m². La cour de la ferme est mentionnée comme un espace « vaccant » (sic, parcelle 767) de 210 m². Une « pature » se trouve au-dessus du bâtiment (parcelle 765), de l'autre côté du chemin ; il s'agit en réalité de l'aire à battre. L'ensemble appartient alors à GABRIEL Dominique et ses hoirs, qui possèdent également une cinquantaine de parcelles alentour, formant un domaine agricole relativement compact qui s'étend sur un peu plus de 19 hectares (sections cadastrales B2 et C2).

En 1824, 47 % de ce domaine, soit 9 ha, est occupé par des « labours ». Mais ceux-ci sont de médiocre, voire de faible valeur. En effet, à peine 5 % d'entre eux sont classés en troisième classe, 51 % en quatrième classe et 44 % en cinquième classe. Ces terres cultivables sont complétées par un « pré » de 1930 m², situé immédiatement en contrebas de la ferme (mentionné comme « jardin » en 1775), et une « vigne » de 670 m², bordant la rive gauche du Riou.

Par ailleurs, les parcelles mentionnées comme « friches », parfois mélangées à de la lande ou du bois, représentent 38 % du domaine, soit 7,3 ha. Ce sont des terres potentiellement cultivables, mais non utilisées au moment de la rédaction des documents cadastraux. En revanche, elles servent certainement de parcours pour l'élevage extensif.

11 % du domaine est partagé entre « landes », « terres vaines », « taillis » et « bois ». Les « terres vaines », zones stériles bordant le cours du Riou, couvrent 2 % du domaine. Cette proportion est la même pour les « landes », qui servent au parcours du bétail. Les « bois » et « taillis », réserves de combustible pour la cuisson, s'étendent sur un peu plus d'1 ha, soit 6 % du domaine. Enfin, quatre grands pierriers issus de l'épierrage des parcelles, mentionnés comme « clapiers », recouvrent 1510 m² soit presque 1 % du domaine. Cette proportion doit encore être majorée, car de nombreux petits pierriers ne sont pas cadastrés.

Colorisation selon la nature des parcelles, et délimitation du domaine agricole à cette époque d'après le plan cadastral de 1824, assemblage des sections B2 et C2.Colorisation selon la nature des parcelles, et délimitation du domaine agricole à cette époque d'après le plan cadastral de 1824, assemblage des sections B2 et C2.

Aux 19e et 20e siècles

Deux bâtiments agricoles ont été successivement accolés en enfilade, au nord du bâtiment principal. Le premier peut-être dès le milieu du 19e siècle, et le second à la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle.

Un bâtiment disjoint abritant un pigeonnier a été construit à l'angle nord-est de la cour, sans doute vers le milieu du 19e siècle. Il a ensuite été relié au bâtiment principal par une remise formant porche, dans le courant de la seconde moitié du 19e siècle. Deux petites dépendances ont été accolées au sud du bâtiment du pigeonnier, la première en même temps que la remise-porche, et la seconde au début du 20e siècle.

Vers la fin du 19e siècle, un autre bâtiment disjoint à usage d'habitation, a été implanté au sud du bâtiment principal. Son pignon nord montre qu'il était initialement pourvu d'un toit à un pan, mais qu'une surélévation a entraîné la création d'un toit à longs pans, sans doute au début du 20e siècle.

Description

Cette ferme isolée est située à environ 1,3 kilomètre au sud-est du village d'Antonaves. Elle est composée d'un bâtiment principal, adossé perpendiculairement au sens de la pente, qui est longé à l'ouest par un chemin. Deux dépendances agricoles sont accolées en enfilade au nord, également longées par le chemin. Un autre ensemble est implanté perpendiculairement au bâtiment principal : composé d'une remise formant porche et du bâtiment du pigeonnier, il vient fermer le côté nord de la cour. Le côté oriental de celle-ci est occupé par deux petites dépendances accolées perpendiculairement au pigeonnier. Enfin, un bâtiment disjoint à usage d'habitation est implanté au sud du bâtiment principal.

Bâtiment principal

Le bâtiment principal comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble.

L'étage de soubassement est occupé par trois étables, chacune accessible par une porte piétonne, avec un couvrement en voûte en berceau plein-cintre ou en voûte d'arêtes. Des mangeoires en menuiseries sont disposées le long des murs. Adossée au pignon sud, un petite construction sous voûte forme une logette sur laquelle est bâti le perron du logis.

Les deux-tiers sud du rez-de-chaussée surélevé sont réservés au logis, accessible par une porte ouverte dans le pignon sud, et éclairé par des fenêtres percées dans le mur oriental. Un perron se développe devant la porte, avec un sol en carreaux de terre cuite, protégé par un auvent reposant sur des piliers maçonnés ou en bois. Le tiers nord est occupé par un fenil accessible par une baie ouverte côté sud, et par une porte aménagée dans le pignon nord et desservie par un petit escalier extérieur maçonné.

L'étage de comble, entièrement réservé au fenil, est accessible par trois baies fenières ouvertes côté ouest le long du chemin.

Partie sud. Vue d'ensemble prise du sud-est.Partie sud. Vue d'ensemble prise du sud-est. Partie sud. Elévation est.Partie sud. Elévation est. Partie sud. Etage de soubassement, étable centrale. Vue de volume prise de l'est.Partie sud. Etage de soubassement, étable centrale. Vue de volume prise de l'est. Elévation ouest.Elévation ouest.

Dépendances

Les deux dépendances nord comportent un étage de soubassement et un étage de comble.

La partie sud de l'étage de soubassement accueille une étable accessible par une porte piétonne ouverte côté sud. Une remise occupe la partie nord, avec une porte charretière ouverte dans le même mur sud. Le couvrement est en plancher. Des mangeoires en menuiseries sont disposées le long des murs.

L'étage de comble est entièrement réservé au fenil, et il est accessible par deux baies fenières ouvertes côté ouest le long du chemin.

Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Vue d'ensemble prise du nord-ouest. Vue d'ensemble prise du nord.Vue d'ensemble prise du nord. Partie nord. Elévation est.Partie nord. Elévation est. Partie nord. Etage de soubassement, étable. Vue de volume prise de l'est.Partie nord. Etage de soubassement, étable. Vue de volume prise de l'est.

Le porche consiste en une remise couverte : grande ouvert sur la cour côté sud, elle est fermée côté nord par un mur nord dans lequel s'ouvre une large et haute porte charretière. Une mezzanine de séchage est installée sous le rampant du toit.

Partie est. Elévation nord de la remise formant porche.Partie est. Elévation nord de la remise formant porche. Partie est. Vue prise du sud de la remise formant porche.Partie est. Vue prise du sud de la remise formant porche.

Le bâtiment du pigeonnier comporte un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé.

L'étage de soubassement est occupé par un cellier, accessible par une porte piétonne ouverte dans le mur nord, et éclairé par un oculus côté est.

Le rez-de-chaussée surélevé accueille un pigeonnier, accessible par une porte côté ouest. La baie d'envol est percée dans le pignon oriental, et elle est équipée d'une grille en menuiserie qui conserve des traces de peinture bleue.

Bâtiment du pigeonnier. Pignon est.Bâtiment du pigeonnier. Pignon est. Bâtiment du pigeonnier. Pignon est, deuxième niveau. Baie d'envol du pigeonnier, avec grille en menuiserie.Bâtiment du pigeonnier. Pignon est, deuxième niveau. Baie d'envol du pigeonnier, avec grille en menuiserie.

Les deux petites dépendances qui occupent l'angle nord-est de la cour possèdent chacune un unique rez-de-chaussée, accessible par une porte piétonne.

Le bâtiment de logis disjoint au sud comporte deux étages de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé.

Le premier étage de soubassement est occupé par une étable ou un cellier, accessible par une porte piétonne ouverte dans le mur oriental.

Le second étage de soubassement accueille une pièce de logis, accessible par une porte ouverte dans le pignon nord, et éclairé par une fenêtre côté est.

Le rez-de-chaussée surélevé est également occupé par une pièce de logis. Il est accessible par une porte ouverte dans le mur ouest, précédée par quelques marches extérieures. Une fenêtre est percée dans le mur est.

Bâtiment disjoint. Elévation est.Bâtiment disjoint. Elévation est. Bâtiment disjoint. Elévation ouest.Bâtiment disjoint. Elévation ouest.

L'ensemble des bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris ou ponctuellement en pierre de taille ; un contrefort taluté vient renforcer une partie de l'élévation est du bâtiment principal. Sur cette façade, ainsi que sur les trois élévations du colombier et sur les élévations sud, est et nord du bâtiment de logis disjoint, un enduit rustique est conservé, rehaussé d'un décor peint de faux encadrements, de bandeau de niveau et de cadre de façade. Les autres élévations portent un simple enduit à pierres vues.

Sur le bâtiment principal, les portes d'étables situées au premier niveau de l'élévation orientales, possèdent un encadrement en pierre de taille calcaire, avec couvrement en arc segmentaire à clef centrale. Sur ce même bâtiment, la porte du logis, située sur le pignon sud, possède un encadrement en pierre de taille calcaire, avec linteau droit monolithe. Les encadrements des autres ouvertures sont façonnés au mortier de gypse, ou bruts de maçonnerie pour certaines baies fenières, avec un linteau en bois. Les fenêtres des pièces d'habitation sont occultées par des contrevents à cadre ou en planches simples.

Sur le bâtiment principal et ses dépendances nord, ainsi que sur les dépendances fermant la cour à l'est, le toit est à un pan. Sur les autres bâtiments, il est à longs pans. Les charpentes sont à pannes et les couvertures en tuile creuse, ce matériau étant ponctuellement remplacée par de la tôle ondulée. Les avant-toits sont constitués d'un ou deux rangs de génoise, et les saillie de rive d'un seul. Ces génoises sont peintes en blanc, et leur passage entre mur gouttereau et pignon n'est pas traité en éventail.

L'accès à la cour depuis le chemin se fait par une rampe, aménagée en pas d'âne, située entre le pignon sud du bâtiment principal et le bâtiment de logis disjoint. Un tilleul est planté entre ces deux bâtiments, et des vignes sur treille courent sur leurs élévations orientales. Côté nord, une rampe charretière permet de rejoindre les parties basses des dépendances et la remise-porche. Un noyer et un figuier sont plantés au nord du bâtiment du pigeonnier.

Une fontaine et un bassin d'arrosage disjoints se trouvent à l'angle sud-ouest de la ferme. Ils sont alimentés par un petit canal de dérivation, dont le départ se situe en rive droite du ruisseau du Riou des Couelles, à environ 500 m. au sud. Un saule est planté à proximité de la fontaine. Il est taillé en têtard, ses rameaux étant encore utilisés pour la vannerie.

Une aire à battre est aménagée en contre-haut du bâtiment principal, de l'autre côté du chemin, soutenue par un mur en pierre sèche.

Rampe à pas d'âne, entre la cour et le chemin.Rampe à pas d'âne, entre la cour et le chemin. Bassin d'arrosage, au sud de la ferme.Bassin d'arrosage, au sud de la ferme. L'aire à battre à l'ouest de la ferme.L'aire à battre à l'ouest de la ferme.

L'origine de cette ferme semble remonter au milieu du 18e siècle.

Elle a été agrandie dès la seconde moitié de ce siècle, puis d'autres bâtiments accolés ou disjoints ont été ajoutés tout au longs du 19e siècle, fermant progressivement une cour ouverte.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle, 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle

Ferme composée d'un bâtiment principal, adossé perpendiculairement au sens de la pente, qui est longé à l'ouest par un chemin de l'autre côté duquel se trouve l'aire à battre. Deux dépendances agricoles sont accolées en enfilade au nord, également longées par le chemin. Un autre ensemble est implanté perpendiculairement au bâtiment principal : composé d'une remise formant porche et d'un colombier, il vient fermer le côté nord de la cour. Le côté oriental de celle-ci est occupé par deux petites dépendances accolées perpendiculairement au colombier. Enfin, un bâtiment disjoint à usage d'habitation est implanté au sud du bâtiment principal.

Tous les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires. Sur le bâtiment principal et ses dépendances nord, ainsi que sur les dépendances fermant la cour à l'est, le toit est à un pan. Sur les autres bâtiments, il est à longs pans. Les couvertures sont en tuile creuse, ce matériau étant ponctuellement remplacé par de la tôle ondulée.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Plans géométriques du terroir d'Antonaves distribués par planches. Dessin plume et encre, par Pierre Paul Rivet, géomètre, 1775. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 165.

    Plan 6.
  • Plan cadastral de la commune d'Antonaves. / Dessin à l'encre sur papier par Guiramand, géomètre du cadastre, 1824. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 135.

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général