FERME 1
HISTORIQUE
Chalet autrefois utilisé pendant l'estivage des vaches. Actuellement à l'abandon et sur le point de tomber en ruine.
DESCRIPTION
Situation
Le chalet étudié est situé dans le hameau d'estive de Goudissard à 1730 m d'altitude. Il est mitoyen par le pignon nord d'un autre chalet (cf. ferme 2). La façade regarde à l'est. Le mur ouest est entièrement enterré dans la pente ; le versant ouest de la toiture arrive au ras du sol.
Matériaux
Murs : appareil irrégulier de moellons de pierre. Le pignon sud est extérieurement enduit à la chaux. Tous les murs sont intérieurement enduits à la chaux.
Cloison entre la grange et la cuisine : en planches grossières clouées sur des poteaux verticaux.
Cloison avec la grange mitoyenne de la ferme (2) : idem.
Cloison du chambron : en planches de mélèze assemblées entre elles à rainures et languettes et fixées dans des poteaux et traverses rainurés.
Le poteau qui sépare les deux chambrons des fermes (1) et (2) va jusqu'au sol où il est fixé sur une grosse pierre qui sert de socle.
Façade sud-est. Les chambrons. Dans la grange, la charpente et la cloison formant la mitoyenneté avec le chalet voisin.
Sols : des caves de l'écurie et de la cuisine : terre.
de la grange : parquet de mélèze.
Couvrements : les poutres du plafond de l'écurie sont soutenues par des poteaux. Cuisine : plafond en planches sur solives apparentes.
Structure
Le bâtiment comprend deux niveaux de soubassement.
Le rez-de-chaussée abrite une cave voûtée en berceau et l'écurie couverte d'un plafond en planches à poutres et solives apparentes. On accède à ce niveau par un petit vestibule ouvert, couvert par le parquet du chambron, qui commande l'entrée des deux pièces.
L'étage se divise entre la cuisine et la grange. La cuisine commande l'accès à une cave voûtée en berceau.
Élévation
Grâce au soubassement on accède au premier étage de plain-pied. Le linteau de la porte est constitué par la panne sablière.
Couverture
Le toit à deux longs pans est couvert de tôle ondulée.
La charpente ne comporte pas de ferme. La poutre faîtière est fixée sur deux poteaux : au sud un poteau court scellé dans le mur pignon ; au nord un long poteau placé contre le mur mitoyen et enfoncé dans le sol de l'écurie. Les poteaux intermédiaires sont simplement fixés sur le plancher de la grange. Les chevrons se croisent sur la faîtière et sont réunis deux à deux par une clavette en bois, comme on peut le voir sur le chalet voisin en ruine (p. 1668) dont la charpente était construite sur le même principe.
La charpente d'un chalet en ruines. Noter le poteau qui soutient la poutre faîtière.
La charpente comprend des entraits qui ne sont pas assemblés aux poteaux et sont posés sur les pannes sablières. De maigres pièces de bois qu'il est difficile de qualifier d'arbalétriers réunissent les entraits et les poteaux.
Distribution intérieure et circulation
Il n'existe pas de communication intérieure entre le rez-de-chaussée et l'étage.
On suppose que le chambron en planches servait de resserre à provisions. Dans la cave à l'étage étaient conservés le lait et le fromage. Il s'y trouvait autrefois une presse à tommes (cf. dossier mobilier). La cheminée de la cuisine comporte une potence en bois sur laquelle on accrochait le grand chaudron en cuivre dans lequel on faisait tiédir le lait pour la préparation du fromage. La cave du rez-de-chaussée aurait servi de porcherie pour le cochon que l'on engraissait en montagne (information d'un voisin).
FERME 2
HISTORIQUE
Chalet autrefois utilisé l'été pendant l'estivage des vaches. Actuellement à l'abandon et en très mauvais état. Deux dates sont gravées sur le piédroit de la porte de la cuisine.
1770 / XO B V E N 1876
DESCRIPTION
Situation
Ce chalet est situé dans le hameau d'estive de Goudissard à 1730 m d'altitude. Il est mitoyen par les deux pignons de deux autres chalets.
Matériaux
Murs : appareil irrégulier de moellons de pierre. Partiellement enduits.
Séparation avec la grange mitoyenne de la ferme (1) : planches grossières clouées sur des poteaux verticaux.
Cloison du chambron : en planches de mélèze assemblées entre elles à rainures et languettes. L'ensemble est fixé dans des poteaux et traverses rainurées. Le poteau d'angle est commun aux chambrons des deux maisons mitoyennes. Il va jusqu'au sol où il est fixé sur une grosse pierre qui sert de socle. Sur la face extérieure de la cloison en planches est cloué un lattis de bois qui porte des traces de crépi à la chaux.
Sols : cuisine : dalle de gypse
écurie : terre
grange : plancher de mélèze.
Couvrements : cuisine et écurie : plafond en planches sur poutres et solives apparentes. Bois : mélèze.
caves : voûtes en blocage.
Structure et distribution
La distribution de la ferme (2) est absolument symétrique à celle de la ferme (1).
Seule différence, la cuisine, toujours située au même niveau que la grange, est une pièce indépendante. Au vestibule du rez-de-chaussée se surimpose donc un autre petit vestibule ouvert à l'étage.
Élévation
On accède à l'étage en façade par un plan incliné. Les menuiseries de porte sont formées de deux épaisseurs de planches clouées par de gros clous en fer forgé. Le loquet de la porte de la cuisine est en bois.
La fenêtre de la cuisine est protégée par des grilles en fer forgé fixées dans le chambranle en bois.
Couverture
Le toit à deux longs pans est couvert de tôle ondulée sur le versant est, de tôle, de bardeaux de mélèze et de chaume sur le versant ouest.
Le toit déborde largement au-dessus des accès de la façade est. Le débord du toit est fermé par des planches.
La charpente sur poteaux est identique à celle de la ferme (1) et du chalet en ruine voisin (p. 1668). Au centre du bâtiment elle a été consolidée par une ferme formée de deux arbalétriers croisés sur la poutre faîtière et d'un entrait. Cette ferme s'appuie à l'ouest sur la sablière, à l'est sur le poteau d'angle du chambron.
La charpente, détail de l'assemblage des chevrons réunis deux à deux par une clavette.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.