Implanté sur un point haut, le village de Ginasservis a longtemps eu pour principal point d'eau collectif la fontaine du plan, au sud du village, dont la source est exposée aux épisodes de sécheresse. Daté de 1882, le projet d’adduction d’eau potable de Ginasservis consiste à élever l’eau de la source du plan jusqu’au village à l’aide d’une usine élévatrice.

Un avant-projet de 1882, prévoit un réseau souterrain guidant l’eau de la source de la Fontaine vers une usine élévatrice. Pour fournir l'énergie nécessaire à l’usine, il est prévu d'exploiter le débit du Petit canal dérivé des eaux du Verdon, établi sur l'ancienne rigole de la Fontaine. A ce projet est associé la construction de deux bornes fontaines, une grande fontaine sur place publique, un bassin régulateur et un lavoir. Mais ce premier projet de distribution d'eau potable est temporairement abandonné.

En 1886, le conseil municipal sollicite l'ingénieur du service hydraulique pour "étudier les moyens d'alimenter en eau potable la population agglomérée en utilisant le canal du Verdon qui passe en souterrain sous le village" (Rapport de l’ingénieur ordinaire daté du 17 mars 1887). L'alimentation principale se fera à partir de la source du Plan, située à 1 km environ du village et à 70 m en contrebas. La quantité d'eau à élever a été fixée à 110 m cubes [...] Le besoin en eau que la source ne peut offrir sera pris sur le canal du Verdon. L'eau sera filtrée avant le mélange (Ndr : des eaux sources et Verdon). Un robinet flotteur réglera le débit de la prise supplémentaire en eau filtrée. La force motrice est empruntée à une rigole d'arrosage dérivée du canal du Verdon, le débit de cette rigole devra être porté à 28 litres par seconde pour assurer l'alimentation régulière. Le projet est étoffé par rapport à celui de 1866. Il est prévu de construire une fontaine à écoulement continu avec grand bassin abreuvoir sur la promenade du Cours, près de la mairie. Le trop plein du bassin alimentera un lavoir public à construire en contrebas. Cette fontaine débitera 40 litres à la minute. Puis, une deuxième fontaine continue avec abreuvoir et petit lavoir à la place de la Tour qui débitera 10 litres à la minute. Et enfin, l'installation de 5 bornes fontaines pour distribuer l’eau dans le village. Ces différents édicules sont signalés sur le plan de la canalisation pour le projet de distribution d’eau potable, dressé par l'ingénieur ordinaire M. Rocque, du service départemental des Ponts et Chaussées, le 17 mars 1887. Il est également prévu d'installer une machine élévatoire composée d'une turbine à libre déviation actionnant directement deux pompes à double effort, formant entre elles un angle droit et mise en mouvement par un même maneton qui embrase les têtes des deux bielles. Un hangar sera construit pour couvrir le puits de la turbine et les pompes. Enfin, l'emplacement des réservoirs qui commandent la distribution seront installés en hauteur afin d’alimenter en tout temps toutes les fontaines du village (Rapport de l’ingénieur ordinaire, 17 mars 1887). C’est M. Molinguet, entrepreneur à Gréoux, qui emporte l’adjudication des travaux de distribution d'eau potable avec un rabais de 10% sur le prix initial de 29265,61 francs (Procès-verbal, 18 septembre 1887). On apprend dans un procès-verbal du 15 octobre 1888 rédigé par l'ingénieur chargé de la direction des travaux, M. Rocque, que la machine hydraulique élévatoire et son système, fournie par Joseph Saurin, ingénieur mécanicien à Draguignan, est maintenant installée. La réception des travaux de distribution d'eau potable et du décompte définitif des coûts a lieu le 26 octobre 1888.

En 1946, un avant-projet d'amélioration d'adduction d'eau est dressé par l'ingénieur d'études Jardet et l'ingénieur du génie rural Payan. Ce sont les premiers travaux de rénovation depuis 1886. On apprend dans le devis descriptif qu’il est envisagé de : 1/ Construire un réservoir de 300 m cubes, divisé en deux compartiments de 7,5m de longueur sur 4,5m de largeur, séparés par un mur de 0,5m d'épaisseur. La chambre de manœuvre sera construite contre le réservoir et comportera toutes les vannes nécessaires. 2/ Transformer la station de pompage et de refoulement. 3/ Raccorder au service de distribution existant une nouvelle canalisation à celle existante aux abords du réservoir à construire. Entre 1947 et 1957, plusieurs demandes de subvention sont faites pour réaliser ces travaux mais aucune ne sera abondée. Une facture de la société provençale de constructions métalliques navales et ferroviaires de La Seyne - Toulon au maire de Ginasservis, en date du 7 mars 1957, atteste de l'installation d'un pompage de secours. Les travaux sont réalisés du 14 février au 1er mars 1957. Ils ont été rendus obligatoires à cause des travaux effectués sur le canal du Verdon arrêtant l'accès à l'eau pour le village.