Dossier collectif IA04001682 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Saint-Pierre

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune de Saint-Pierre.

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Saint-Pierre a été effectué au cours du mois de mai 2009. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1935 et 1990 (uniquement sections B2 et C). Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1817, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

21 entrepôts agricoles ont été repérés ; 5 d'entre eux ont été sélectionnés (24 % du corpus).

Deux bâtiments portent une date de la première moitié du 18e siècle (1716, 1736) et c'est en tout un tiers des bâtiments agricoles qui ont pu être daté de ce même siècle. 24 % des entrepôts agricoles datent de la première moitié du 20e siècle.

Implantation et composition d'ensemble

Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans les villages et les écarts, ou isolés dans les champs ou les pâturages. Les entrepôts situés au village et dans les écarts entre le village et le château (Olivier, Les Carles, Les Chapelles) représentent la majorité du corpus, soit 81 %. Les entrepôts agricoles isolés ne représentent que 19 % de l'ensemble. Si, d'une manière générale sur le territoire de l'aire d'étude, on trouve souvent un quartier d'entrepôts agricoles regroupé en îlots à l'entrée des villages et des écarts, ce n'est pas le cas à Saint-Pierre où les bâtiments uniquement agricoles se trouvent mêlés aux maisons d'habitation. Cependant, il faut garder à l'esprit que de très nombreuses maisons d'habitation comportent également une ou plusieurs parties agricoles. Les entrepôts agricoles situés au village et dans les écarts sont des blocs en hauteurs de un à trois niveaux. Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Se sont des blocs en hauteurs qui comportent de un à trois niveaux et ne possèdent aucun mur mitoyen.D'une manière générale : 24 % des entrepôts agricoles possèdent un mur mitoyen, 14 % d'entre eux possèdent deux murs mitoyens (uniquement au village) et 62 % ne possèdent pas de mitoyenneté.

Matériaux et mise en œuvre

14 % des entrepôts agricoles de la commune sont des hangars construits sur des piliers en maçonnerie.Les autres entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, très fréquemment complétés par des moellons de grès, parfois par des briques ou des parpaings pleins artisanaux. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris ou par des blocs de tuf soigneusement taillés. Seul un bâtiment possédant des chaînes d'angles en pierre de taille a été repéré. A noter, un bâtiment entièrement construit en briques creuses, un autre en planches et un en parpaings pleins artisanaux.

Les enduits anciens conservés sont principalement à pierres-vues (33,5 % du corpus), rustiques (24 %) ou à inclusions de petits cailloux (9,5 %). Le Coulet. Détail d'un enduit à inclusions.Le Coulet. Détail d'un enduit à inclusions.

On note également 19 % d'édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie (62 %), soit en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure (9,5 %). Les linteaux sont en bois. On note également un bâtiment qui possède des encadrements en briques.Des voûtes en berceau segmentaire, placées en étages de soubassement, ont été repérées dans 14 % des bâtiments. En outre, un rez-de-chaussée couvert par une voûte en berceau plein-cintre à également été noté. Ces voûtes abritent les étables, qui sont autrement couvertes par des planchers sur solives. Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Le sol de deux fenils est directement constitué de l'extrados de la voûte de l'étable. Le sol du premier niveau est souvent en terre battue. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Lorsqu'il y a présence de cloisons intérieures, celle-ci sont en maçonnerie, en brique ou en parpaing plein artisanal.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles de la commune de Saint-Pierre ont de un à trois niveaux d'élévation. 28,5 % possèdent un niveau, 52,5 possèdent deux niveaux et 19 % possèdent trois niveaux. Ces derniers sont tous situés au village.

La présence d'un étage de soubassement a été relevée dans 43 % des cas, et il est toujours accompagné d'au-moins un rez-de-chaussée surélevé. Ce binôme « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé » représente d'ailleurs à lui seul 33,5 % du corpus. L'autre occurrence principale est celle d'un simple rez-de-chaussée (28,5 %).L'étage de soubassement ou le rez-de-chaussée sont exclusivement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (parfois aussi poulailler ou étable à cochon). La Grange. Etable en étage de soubassement, vue de volume.La Grange. Etable en étage de soubassement, vue de volume.

Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil. Lorsqu'il y a présence d'étages supérieurs, ceux-ci sont systématiquement réservés pour le fenil (un unique cas de séchoir). Dans le cas d'une porte d'accès unique (62 % du corpus), celle-ci est percée préférentiellement dans le mur pignon (61,5 % des cas) plutôt que dans le mur gouttereau. Cependant, quelques entrepôts possèdent plusieurs portes d'accès, indifféremment percées sur le gouttereau, opposées en pignon ou bénéficiant d'un accès orthogonal. Les baies fenières sont rarement aménagées uniquement sur l'élévation principale (7,5 %). Elles sont préférentiellement percée sur une autre l'élévation (43 %) ou sur l'élévation principale ET sur une autre élévation (19 %).

Couverture

Sur la commune de Saint-Pierre, 81 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à un pan ; 19 % un toit à longs pans. A noter la présence d'un toit à longs pans accompagné d'une croupe.Dans tous les bâtiments, la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière).Les avant-toits sont traités avec différentes techniques. Mais il faut cependant préciser que 52,5 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture. Pour 14 % des entrepôts agricoles, l'avant-toit est simplement constitué du débord des tuiles de couverture. Pour 19 %, il constitué du débord des chevrons de toiture et 14 % possèdent un rang de génoise. Pour 9,5 % du corpus, la saillie de rive des pignons est également constituée d'un rang de génoise. La couverture traditionnelle est la tuile creuse (43 % des bâtiments repérés), parfois remplacée par des matériaux modernes (ciment-amiante ou tôle ondulée notamment = 52,5 %). A noter également un bâtiment couvert en tuile plate mécanique.

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

  • 1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0 % du corpus)
    • (0 repéré ; 0 sélectionné)
    • un ou deux niveaux ; fonction unique de fenilsous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)
  • 1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (24 % du corpus)
    • (5 repérés ; 0 sélectionné (0 %))
    • un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'établesous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

  • 2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (57 % du corpus)
    • (12 repérés ; 3 sélectionnés (25 %))
    • deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil
  • 2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (14 % du corpus)
    • (3 repérés ; 2 sélectionnés (66,5 %))
    • deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenilsous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)
  • 2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (5 % du corpus)
    • (1 repéré ; 0 sélectionné (0 %))
    • un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenilsous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

types

pourcentage

1.1

absent

1.2

24%

2.1

57%

2.2

14%

2.3

5%

Répartition des types en pourcentages

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de Saint-Pierre montrent une certaine hétérogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

La catégorie la mieux représentée (57 % du corpus) est celle concernant les entrepôts qui comprennent une étable située sous un fenil.Les Carles. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole bi-fonctionnel avec étable sous fenil (type 2.1)Les Carles. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole bi-fonctionnel avec étable sous fenil (type 2.1)

14 % des entrepôts comprennent en plus de cette étable ou à la place, une remise, pareillement située sous un fenil.

La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable.

Au total, 71% des entrepôts agricoles du corpus comportent un fenil.

A contrario, les 29% du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil. Il correspondent très majoritairement à des bâtiments à fonction unique, destinés au remisage des outils et des machines. Un seul bâtiment à fonctions multiples ne possède pas de fenil. Le Coulet. Entrepôt agricole, multi-fonctionnel polyvalent sans fenil (type 2.3).Le Coulet. Entrepôt agricole, multi-fonctionnel polyvalent sans fenil (type 2.3).

Deux bâtiments portent un chronogramme de la première moitié du 18e siècle (1716, 1736) et c'est en tout un tiers des bâtiments agricoles qui ont pu être daté de ce même siècle. 24 % des entrepôts agricoles datent de la première moitié du 20e siècle.

Les données statistiques sur la commune de Saint-Pierre montrent une certaine hétérogénéité dans les types d'entrepôts agricoles. La catégorie la mieux représentée (57 % du corpus) est celle des entrepôts qui comprennent une étable située sous un fenil. 14 % des entrepôts comprennent en plus de cette étable ou à la place, une remise, pareillement située sous un fenil. La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable. Au total, 71% des entrepôts agricoles du corpus comportent un fenil. A contrario, les 29% du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil. Il correspondent très majoritairement à des bâtiments à fonction unique, destinés au remisage des outils et des machines. Un seul bâtiment à fonctions multiples ne possède pas de fenil.

  • Typologies
    2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • grès
  • Décompte des œuvres
    • repérés 21
    • étudiés 5
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général