Dossier collectif IA04002739 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles d'Annot
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Annot

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune d'Annot a été effectué au cours des mois de septembre et octobre 2009. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

Caractères morphologiques

Sur la commune d'Annot, 21 entrepôts agricoles ont été repérés au hameau de Rouaine ainsi qu'une une centaine isolée sur le territoire communal.

Ainsi sur l'ensemble de la commune, 122 entrepôts agricoles ont été repérés et 24 ont été sélectionnés, soit 19,5% du corpus total.

Cette répartition spatiale nécessite une présentation des chapitres qui suivent en deux parties : Hameau de Rouaine et entrepôts agricoles isolés.

Quelques dates ont été repérés sur les entrepôts agricoles. La plus ancienne date de 1566, Elle se trouve sur un bâtiment du hameau de Rouaine, immédiatement en contrebas de la place de l'église. Deux dates du 17e siècle et une du 18e siècle ont été notées (1670 à Vélimande, 1672 et 1717 sur un même bâtiment à Vers-la-Ville). Trois dates du 19e siècle (1843, 1870, 1897) et trois du 20e siècle (1901, 1924, 1953) ont également été repérées. L'origine de la plupart des entrepôts agricoles remonte probablement aux 17e et 18e siècles. Cependant, de nombreux entrepôts agricoles repérés en 2009 n'existent pas sur le plan cadastral de 1830, et ils datent de la seconde moitié du 19e siècle et du premier quart du 20e siècle.

Implantation et composition d'ensemble

Au hameau de Rouaine, les entrepôts agricoles sont des blocs en hauteur de un à trois niveaux : un niveau (19%), deux niveaux (33,5%), trois niveaux (47,5%). Ils sont généralement implantés aux extrémités des îlots de bâtiments, parfois aussi en cœur d'îlot. La moitié d'entre eux possèdent un mur mitoyen, l'autre moitié possède deux murs mitoyens. Un seul cas d'entrepôt agricole sans mitoyenneté à été repéré à Rouaine.

Les entrepôts agricoles isolés et dispersés dans les zones agricoles, sont des blocs en hauteurs ou en longueur qui comportent de un à quatre niveaux : un niveau (9%), deux niveaux (70%), trois niveaux (19%), quatre niveaux (1% = un cas). 90% d'entre eux ne possèdent aucun mur mitoyen, 7% possèdent un mur mitoyen et 3% possèdent deux murs mitoyens. Ces derniers se trouvent notamment au quartier des Granges. Une treille de vigne est parfois plantée devant des bâtiments bien exposés.

Matériaux et mise en œuvre

Au hameau de Rouaine, les entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès, complétés par des moellons de tuf pour un tiers du corpus de Rouaine. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. La présence de remplois de fragments de tuile creuse en calage est fréquente. Des fragments de rhyolithe ont été également observé en remplois dans un bâtiment située en bordure de la place basse du hameau.

Les chaînes d'angles sont renforcées par des moellons plus gros et mieux équarris. A Rouaine, les enduits anciens sont conservés dans 57% des cas. Ce sont principalement des enduits à pierres-vues (43% du corpus) ou rustiques (5%). On note également deux édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. Ces chiffres impliquent que certains bâtiments possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations.

Quand ils n'ont pas été récemment refaits, les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie (38%), soit en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure (33,5%). Les linteaux sont en bois.

Maçonnerie calcaire et chaîne d'angle en grès, Rouaine.Maçonnerie calcaire et chaîne d'angle en grès, Rouaine. Chaîne d'angle en pierre de taille de tuf, Rouaine.Chaîne d'angle en pierre de taille de tuf, Rouaine.

Des voûtes ont été repérées dans 43% des entrepôts agricoles de Rouaine. Ces voûtes sont en berceau segmentaire dans 78% des cas, en berceau plein-cintre dans 22% des cas. Elles sont situées en étages de soubassement dans 66,5% des cas, en rez-de-chaussée dans les autres cas. Ces voûtes abritent les étables, qui sont autrement couvertes par des planchers sur solives. Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Deux bâtiments ont été repérés avec un fenil dont le sol est directement constitué de l'extrados de la voûte de l'étable. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Lorsqu'il y a une ou plusieurs cloisons intérieures, elles sont alors en maçonnerie.

Les entrepôts agricoles isolés sont principalement construits en maçonnerie de moellons de grès (45,5% du corpus isolé), de moellons calcaires (19%, uniquement en rive droite de la Vaïre) ou en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès (28%). On note l'emploi complémentaire de galets pour 16% du corpus (à proximité des rives de la Vaïre), celui de moellons de tuf pour 2%.

Doublage de parement extérieur en parpaings de mâchefer, quartier de la Ribière.Doublage de parement extérieur en parpaings de mâchefer, quartier de la Ribière.L'usage de parpaings artisanaux pleins, réalisés avec les mâchefer ferroviaires récupérés en gare d'Annot, est attesté dans quelques édifices ; deux bâtiments sont entièrement construit avec ce matériaux (Pré Martin, Castagneret). D'une manière générale, la maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. Cependant, certains bâtiments éloignés et construits en grès sont monté au « mortier d'agasse », réalisé avec un mélange de chaux en faible quantité et de terre, ou en pierre sèche (9% du corpus). La présence de remplois de fragments de tuile creuse en calage est par ailleurs fréquente partout.

Les chaînes d'angles sont renforcées par des moellons plus gros et mieux équarris. Toutefois, la présence de chaînes d'angles en pierre de taille de grès est attestée pour 10% du corpus isolé. Deux bâtiments avec des chaînes d'angle en parpaings pleins ont été notés.

Les enduits anciens sont conservés dans 76% des cas. Ce sont principalement des enduits à pierres-vues (40,5% du corpus), rustiques (8%), lisses (4%) ou à inclusions de petits cailloux (3%). On note également 24% d'édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. Ces chiffres impliquent que certains bâtiments possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations.

Quelques éléments décoratifs ont été ponctuellement repérés, sur des cabanons de vigne notamment : faux encadrement, fausse chaîne d'angle ou faux appareil peint, cadran solaire...

Jour de fenil en pierre de taille, avec date portée (1672), quartier de Vers-la-Ville.Jour de fenil en pierre de taille, avec date portée (1672), quartier de Vers-la-Ville.Quand ils n'ont pas été récemment refait, les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie (48%), soit en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure (24%). Les linteaux sont en bois. Pour 15% des bâtiments, les encadrements sont hétérogènes : maçonnerie, briques, pierre de taille, etc. Un seul entrepôt agricole, situé à Vers-la-Ville et daté de 1672, possède tous ses encadrements en pierre de taille. Cependant, sur 9% des bâtiments, la présence d'un encadrement avec linteau monolithe a été noté.

Des voûtes ont été repérées dans 8% des entrepôts agricoles isolé. Ces voûtes sont en berceau segmentaire dans 50% des cas, en berceau plein-cintre dans 37,5% des cas, voûte d'arêtes (12,5% = un cas). Elles sont toutes situées en étages de soubassement. Ces voûtes abritent les étables, qui sont autrement couvertes par des planchers sur solives. Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Un cas de pavage de lauzes sur plancher à été noté. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Lorsqu'il y a une ou plusieurs cloisons intérieures, elles sont alors en maçonnerie. Un cas de cloison en planches à été repéré.

Structure, élévation, distribution

Au hameau de Rouaine, les entrepôts agricoles sont des blocs en hauteur de un à trois niveaux : un niveau (19%), deux niveaux (33,5%), trois niveaux (47,5%).

Du fait de la position de Rouaine sur un relatif replat, l'absence d'étages de soubassement est majoritaire. Cependant, la présence d'un étage de soubassement a été relevée pour un tiers du corpus du hameau ; un seul bâtiment avec deux étages de soubassement a été repéré. L'association « rez-de-chaussée + étage carré OU étage de comble » est la plus fréquente, elle représente 19% du corpus.

L'étage de soubassement, ou le rez-de-chaussée en cas d'absence d'étage de soubassement, est utilisés comme remise dans 28,5% du corpus, comme étable pour le reste ; cette étable est associée à une remise dans 20% des cas. Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil.

Lorsqu'il y a présence d'étages supérieurs (81% du corpus), ceux-ci sont très majoritairement utilisés comme fenil, parfois comme séchoir. Dans un cas, une étable à été repérée en rez-de-chaussée surélevé, installée sur une voûte.

Entrepôt agricole aggloméré à Rouaine, façade en pignon.Entrepôt agricole aggloméré à Rouaine, façade en pignon. Dans le cas d'une porte d'accès unique (un tiers du corpus de Rouaine), celle-ci est percée préférentiellement dans le mur pignon (57% des cas) plutôt que dans le mur gouttereau. Dans les quelques cas de bâtiments possédant plusieurs portes percées sur une même élévation (14% du corpus), il n'y a pas de préférence marquée entre mur pignon et mur gouttereau. Dans le cas où on l'on trouve plusieurs portes percées sur des élévations différentes (52% du corpus), celles-ci aménagent un accès orthogonal (63,5% des cas), sont affrontées en gouttereau (27% des cas) ou sont affrontées en pignon (9% des cas).

La présence de baies fenières concerne 62% du corpus du hameau. Elles sont aménagées uniquement sur l'élévation principale dans 23% des cas, sur une autre l'élévation pour 31% des cas, ou sur l'élévation principale ET sur une autre élévation dans 46% des cas. Lorsqu'il n'y a pas de baie fenière malgré la présence d'un fenil, l'accès à celui-ci se fait par une porte piétonne, parfois perchée.

Entrepôt agricole isolé, quartier du Serre.Entrepôt agricole isolé, quartier du Serre.Les entrepôts agricoles isolés et dispersés dans les zones agricoles, sont des blocs en hauteurs ou en longueur qui comportent de un à quatre niveaux : un niveau (9%), deux niveaux (70%), trois niveaux (20%), quatre niveaux (1% = un cas). Il faut noter ici la présence de 5% de hangars, supportés par deux, trois ou quatre piliers ou par des murs. .

Du fait du relief important sur la commune, la présence d'un ou plusieurs étages de soubassement a été relevée pour 89% du corpus isolé : un étage de soubassement (72,5% des cas), deux étages de soubassement (25,5% des cas), trois étages de soubassement (02% des cas). Le binôme « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé » est le plus fréquent, il représente 32,5% du corpus. La deuxième occurrence la plus fréquente (19%) est celle-ci : « deux étages de soubassement ». La troisième association (14% du corpus) est celle-ci : « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + étage carré OU étage de comble ».

Collage de la maçonnerie sur la paroi, bâtiment semi-troglodytique au quartier des Côtes.Collage de la maçonnerie sur la paroi, bâtiment semi-troglodytique au quartier des Côtes. Il faut noter par ailleurs que 43% des entrepôts isolés sont bâti contre un bloc rocheux, lequel possède parfois un abri naturel qui a pu servir dès avant la construction de l'édifice. 3% des entrepôts agricoles sont construits sur le sommet aplani d'un rocher.

Le premier niveau (étage de soubassement, ou rez-de-chaussée en cas d'absence d'étage de soubassement) est utilisés comme étable pour 84% du corpus. Cette étable est parfois associée à une remise (19% des cas), à un logement saisonnier (3,5%), à une citerne ou à un pressoir. Lorsqu'il n'est pas utilisé comme étable, ce premier niveau est occupé par une remise (12% du corpus), parfois associée à un logement saisonnier ou à un fenil. Pour 4% du corpus isolé, ce premier niveau est réservé à un logis saisonnier.

Dans les étables, les mangeoires sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil.

Lorsqu'un bâtiment est adossé à un rocher, on trouve parfois des trous d'attache creusés dans le roc. Un escalier creusé sur un rocher à de même été noté.

Lorsqu'il y a présence d'un deuxième niveau (90% du corpus), il est utilisé comme fenil dans 84% des cas, parfois associé à un séchoir (26% des cas, dont 16% en séchoir à loggia), à un logements saisonnier (13% des cas) ou à un pigeonnier (deux cas). Lorsqu'il n'est pas réservé à un fenil, ce deuxième niveau est occupé par un séchoir, une remise ou un logis saisonnier ; ces fonctions pouvant être associées.

Lorsqu'il y a présence d'un troisième niveau (20% du corpus), il est utilisé comme fenil dans 75% des cas, parfois associé à un séchoir (35% des cas). Lorsqu'il n'est pas réservé à un fenil, ce troisième niveau est occupé par un séchoir ou un logement saisonnier.

D'une manière générale, la présence d'un logis saisonnier est repérée pour 30,5% du corpus.

Dans le cas d'une porte d'accès unique (51,5% du corpus isolé), celle-ci est percée préférentiellement dans le mur gouttereau (65% des cas) plutôt que dans le mur pignon. Dans les bâtiments possédant plusieurs portes percées sur une même élévation (9% du corpus), il s'agit du mur gouttereau dans 89% des cas. Dans le cas où on l'on trouve plusieurs portes percées sur des élévations différentes (38,5% du corpus), celles-ci aménagent un accès orthogonal (79,5% des cas), sont affrontées en gouttereau (13% des cas) ou sont affrontées en pignon (7,5% des cas).

La présence de baies fenières concerne 66,5% du corpus isolé. Elles sont aménagées uniquement sur l'élévation principale dans 14% des cas, sur une autre l'élévation pour 9% des cas, ou sur l'élévation principale ET sur une autre élévation dans 76% des cas. Lorsqu'il n'y a pas de baie fenière malgré la présence d'un fenil, l'accès à celui-ci se fait par une porte piétonne, parfois perchée.

Couverture

Au hameau de Rouaine, les deux-tiers des entrepôts agricoles possèdent un toit à un pan contre un tiers pour un toit à longs pans.

Dans la majorité des bâtiments, la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière), parfois à chevrons.

Les avant-toits sont traités avec différentes techniques. Mais il faut avant tout préciser que 38% des entrepôts agricoles de Rouaine possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture. Pour un entrepôt agricole, l'avant-toit est simplement constitué du débord des tuiles de couverture. Pour 14%, il est constitué du débord des chevrons de couverture. 38% possèdent un rang de génoise, un cas avec deux rangs de génoises à été repéré. Lorsqu'elle existe, la saillie de rive des pignons est constituée d'un rang de génoise.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (19% des bâtiments repérés), très souvent remplacée par des matériaux modernes (plaques de fibro-ciment). Un bâtiment couvert en tuile plate mécanique a également été repéré.

Près des deux-tiers des entrepôts agricoles isolés possèdent un toit à un pan contre un tiers pour un toit à longs pans. Deux bâtiments possédant un toit à longs pans et un toit à un pan ont été repérés, ainsi qu'un édifice couvert par un toit à un pan et des petites tourelles couvertes en pavillon (cabanon de vigne).

Dans la majorité des bâtiments, la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Elles est à chevrons dans 9% des cas. Une charpente à fermes à été repérée.

Lorsqu'un bâtiment est adossé à un rocher, on note souvent l'existence de gouttières creusées dans la paroi (repérées pour 11% du corpus), destinées à limiter le ruissellement à l'intérieur de l'édifice.

Passage en éventail du rang de génoise, de l'avant-toit vers la saille de rive. Quartier de Remoti.Passage en éventail du rang de génoise, de l'avant-toit vers la saille de rive. Quartier de Remoti.Les avant-toits sont traités avec différentes techniques. Mais il faut avant tout préciser que 43,5% des entrepôts agricoles isolés possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture. Pour 7% des entrepôts agricoles isolés, l'avant-toit est simplement constitué du débord des tuiles de couverture, pour 3% il est constitué du débord des lauzes de grès qui couvrent le faîtage du mur. Pour 10%, il est constitué du débord des chevrons de couverture. 30,5% possèdent un rang de génoise. Lorsqu'elle existe, la saillie de rive des pignons est constituée d'un rang de génoise (16% du corpus).

La couverture ancienne a été remplacée par des matériaux modernes (plaques de fibro-ciment, tôle ondulée) sur 31% du corpus. La couverture traditionnelle est la tuile creuse (41,5% des bâtiments repérés), 9% des bâtiments sont couverts en tuile plate mécanique. Pour 13% des entrepôts agricoles isolés, le toit est ruiné et l'absence totale de vestiges de tuiles au sol laisse supposer une couverture en chaume ou en lauzes de grès (secteurs des Grés d'Annot et de la vallée de la Beïte).

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0,1% du corpus) 1 repéré ; 0 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (10% du corpus) (12 repérés ; 1 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (38,5% du corpus) (47 repérés ; 6 sélectionnés) deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (39% du corpus) (48 repérés ; 13 sélectionnés) deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (11,5% du corpus) (14 repérés ; 4 sélectionnés) un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune d'Annot montrent une certaine hétérogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

La catégorie la mieux représentée (38,5% du corpus) est celle concernant les entrepôts qui comprennent une étable située sous un fenil (type 2.1). En outre, 39% des entrepôts comprennent, en plus de cette étable sous fenil, une remise, un séchoir, un logis saisonnier, une citerne ou un pigeonnier (type 2.2). La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable. A noter, la présence d'un bâtiment à usage unique de fenil (type 1.1).

Au total, 78,5% des entrepôts agricoles du corpus communal comportent un fenil.

A contrario, 11,5% des entrepôts agricoles de la commune d'Annot sont des bâtiments à fonctions multiples ne possédant pas de fenil (type 2.3), auquel il faut ajouter 10% d'entrepôts agricoles à usage unique (remise, étable, séchoir...) (type 1.2). Ce dernier type est particulièrement bien représenté à Rouaine.

Les données statistiques sur le hameau de Rouaine montrent une certaine homogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

Fenil sur l'extrados de la voûte d'étable, Rouaine.Fenil sur l'extrados de la voûte d'étable, Rouaine.La catégorie la mieux représentée (52% du corpus) est celle concernant les entrepôts qui comprennent une étable située sous un fenil (type 2.1). En outre, 24% des entrepôts comprennent, en plus de cette étable sous fenil, une remise, un séchoir, un logis saisonnier, une citerne ou un pigeonnier (type 2.2). La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable. Au total, 76% des entrepôts agricoles du corpus de Rouaine comportent un fenil.

A contrario, 24% des entrepôts agricoles du hameau de Rouaine sont des bâtiments à usage unique (remise, étable, séchoir...) (type 1.2). A noter qu'aucun bâtiment à fonctions multiples sans fenil n'a été repéré dans le hameau.

Les données statistiques sur les entrepôts agricoles isolés montrent une certaine hétérogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

Entrepôt agricole à proximité d'une ferme, quartier des Gastres : séchoir à grande loggia en partie haute.Entrepôt agricole à proximité d'une ferme, quartier des Gastres : séchoir à grande loggia en partie haute.La catégorie la mieux représentée (43% du corpus) est celle concernant les entrepôts qui comprennent une étable et un fenil, associés à d'autres fonctions (type 2.2). La catégorie des « étables sous fenil » (type 2.1), habituellement majoritaire, n'apparaît ici qu'en seconde position. Ce phénomène est dû à l'importance passée de la culture de la châtaigne, qui impose la présence de fréquents séchoirs. D'une manière générale, la disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable.

A noter, la présence d'un bâtiment à usage unique de fenil (type 1.1).

Au total, 79% des entrepôts agricoles du corpus isolé comportent un fenil.

A contrario, 14% des entrepôts agricoles isolés sont des bâtiments à fonctions multiples qui ne possèdent pas de fenil (type 2.3), chiffre qui témoigne également des spécificités de la castanéiculture. A noter 7% de bâtiment à fonction unique (remise, étable, séchoir...) (type 1.2).

Types

Repérés

% total

% à

Rouaine

%

isolés

1.1

1

0,1%

0

0,1%

1.2

12

10%

24%

7%

2.1

47

38,5%

52%

26%

2.2

48

39%

24%

43%

2.3

14

11,5%

24%

14%

Quelques dates ont été repérés sur les entrepôts agricoles. La plus ancienne date de 1566, Elle se trouve sur un bâtiment du hameau de Rouaine, immédiatement en contrebas de la place de l'église. Deux dates du 17e siècle et une du 18e siècle ont été notées (1670 à Vélimande, 1672 et 1717 sur un même bâtiment à Vers-la-Ville). Trois dates du 19e siècle (1843, 1870, 1897) et trois du 20e siècle (1901, 1924, 1953) ont également été repérées. L'origine de la plupart des entrepôts agricoles remonte probablement aux 17e et 18e siècles. Cependant, de nombreux entrepôts agricoles repérés en 2009 n'existent pas sur le plan cadastral de 1830, et ils datent de la seconde moitié du 19e siècle et du premier quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général