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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Emplacement dans l'édifice première travée

Les stalles et cathèdre font partie de l’aménagement initial de la cathédrale : il s’agit d’une commande de Mgr Ithier à deux charpentiers de Castellane Augustin Issautier et Denis Arnaud par acte du 16 mai 1657. L’agencement d’origine a cependant été perdu. Mgr Hachette des Portes lance en effet dans les années 1770 une grande rénovation de l’intérieur de la cathédrale conduite par Jean-Baptiste Nolliny : les stalles font partie de cette restauration, tout comme la chaire à prêcher. La convention stipule que Nolliny est chargé d'effectuer des réparations et des ouvrages pour le choeur et le sanctuaire de la cathédrale, conformément aux plans et devis. Les travaux comportent donc bien les stalles et le lambris du choeur.

Afin de s’adapter à l’évolution de la liturgie, les stalles qui étaient probablement placées le long des murs du chœur, et donc pour celles du fond munies d'un dorsal, ont été placées sur deux rangs et en retour d’équerre afin de délimiter différemment l’espace liturgique. On observe toujours sur la partie supérieure du dossier des stalles (l'accotoir), les mortaises qui devaient servir à la fixation des dorsaux aujourd'hui disparus. L'aménagement visibles aujourd'hui date donc de 1773, mais les stalles et leur décor, de 1657 ; elles ont par endroit été modifiées pour s'adapter à la configuration de la nef, voire complétées. Les dorsaux, visibles actuellement de long des murs de la nef, sont placés en 1773. La cathèdre (ou trône épiscopal) a également bien visiblement été remaniée, notamment concernant le pupitre, le dorsal et l'abat-voix, datant plutôt de 1773.

Les quatre « stalles supérieures du chœur », le long du mur sud, sont en revanche expressément commandées, ainsi que les lambris du chœur, à Jean-Baptiste Nolliny en 1773. Il est est sans doute de même des bancs du choeur, le long du mur nord.

Elles sont toutes conçues de la même manière : entre deux parcloses aux appuis-mains en volutes et aux accotoirs chantournés, un abattant mobile sous lequel est fixée une miséricorde sert d’assise, les stalles hautes s’appuient sur un dorsal. Le décor sculpté se déploie essentiellement sur les appuis-main, les jouées et les miséricordes. La disposition des stalles ne permet pas de rendre toute la qualité du décor dont la cohérence n’est plus intelligible.

Le premier ensemble est composé de cinquante-trois stalles (n°6 sur le plan, dans la nef). Les stalles sont divisées en trois groupes distincts et chaque groupe est réparti sur deux rangées, dans la troisième travée de la nef, au-devant du choeur, séparées de celui-ci par la clôture de choeur. Les stalles sont toutes conçues de la même manière : entre deux parcloses aux appuis-mains en volutes et aux accotoirs chantournés, une sellette (abattant mobile), sous laquelle est fixée une miséricorde, sert d’assise. Les assemblages sont chevillés. Les charnières sont en fer. Les stalles hautes prennent appui sur le dorsal. Ce dernier comporte quatorze panneaux du côté sud et treize panneaux du côté nord. Tous ces panneaux sont moulurés grand cadre. Le décor sculpté se déploie essentiellement sur les appuis-main, les jouées et les miséricordes.

Dans le choeur, se trouve le deuxième ensemble composé, du côté sud, de trois stalles basses et, en pendant, du côté nord, de bancs de choeur avec dorsal et un pupitre identique à celui des trois stalles. Les stalles comportent chacune un dorsal droit, des parcloses galbées, des accotoirs et une sellette mobile. Les sellettes n'ont pas de miséricorde. Les parcloses portent un décor en bas relief. Les assemblages sont chevillés et cloués. La face antérieure du grand pupitre, commun aux trois stalles, présente trois panneaux juxtaposés. Chaque panneau est mouluré.

Enfin, toujours le choeur, côté sud, dans le prolongement des trois stalles basses, et en bordure de la clôture de choeur est placé le trône épiscopal aussi appelé cathèdre. Il est composé d'une stalle à dorsal avec un pupitre, des accotoirs galbés et un abat-voix à couronnement en noyer taillé et mouluré. Le dorsal est constitué d'un panneau à mouluration grand cadre qui est assemblé par des chevilles. Les faces extérieures des accotoirs portent un décor en bas relief. Le pupitre est légèrement convexe et la face antérieure du pupitre présente un panneau mouluré. L'abat-voix est surmonté d'un couronnement avec une croix sommitale. La stalle n'a pas de miséricorde.

  • Catégories
    menuiserie, sculpture
  • Structures
    • stalle
    • accotoir, galbé
    • pupitre
    • miséricorde
  • Matériaux
    • noyer, structure, en plusieurs éléments taillé, mouluré grand cadre, décor en bas relief, décor en demi relief, décor en haut relief
    • fer, garniture
  • Précision dimensions

    Dimensions des 53 stalles : h = 111, la = 58,5 (largeur d'une assise), la = 718 (largeur totale), pr = 32 ; dorsal : h = 170. Dimensions de la cathèdre : h = 128,5 (hauteur avec l'estrade), la = 96 (largeur totale), la = 77,5 (largeur de l'assise), pr = 40 ; dorsal : h = 153,5, la = 101, pupitre : h = 104,5, la = 69, pr = 49,5. Stalles du choeur : h = 109, l = 228, sièges : pr = 44,5 ; la = 67 (largeur d'une assise), pupitre des stalles : h = 100, la = 234, pr = 24,5.

  • Précision représentations

    Pour les stalles de la nef, tous les panneaux du dorsal présentent une partie supérieure chantournée. Cinq miséricordes ont une forme de boule plus ou moins aplatie. Quatre miséricordes et certains accotoirs présentent une tête d'animal fabuleux évoquant un démon. Des têtes d'homme ornent trois miséricordes ainsi que certains accotoirs, alors qu'une miséricorde est en forme de tête de femme. Deux miséricordes ressemblent à des têtes de cervidés et une miséricorde est en forme de coeur. Les autres miséricordes et accotoirs présentent un décor à forme végétale (fleurs, volutes, fleur de lys, feuilles, feuilles d'acanthe), un décor géométrique (à canal, à damier, à médaillon) ou un décor de coquille.

    Cathèdre : panneau de la face antérieure du pupitre à partie supérieure chantournée. Décor d'écailles et de grandes feuilles sur la face externe des accotoirs.

    Stalles du choeur : panneaux à partie supérieure chantournée. Les parcloses galbées sont décorées d'enroulements. La base est en forme de patte de griffon.

  • État de conservation
    • oeuvre composite
    • partie en remploi
    • oeuvre complétée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé au titre objet, 1991/11/14
  • Référence MH

Il semblerait que le choeur occupait initialement l'abside et la première travée de la cathédrale. A une époque indéterminée, la clôture de choeur, originellement mise en place entre la première et la deuxième travée, a été supprimée. Une nouvelle clôture a ensuite été établie, mais au niveau de l'abside.

Documents d'archives

  • Prix-fait concernant la restauration et la création de stalles et chaire épiscopale de la cathédrale d'Entrevaux entre l'évêque et Augustin Issautier et Denis Arnaud. Dans minutes de maître Depras, 16 mai 1657. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 E 5418.

    Cité par MM Viré.

Bibliographie

  • LACROIX, Jean-Bernard. La cathédrale à Entrevaux. Le mobilier. Dans : Annales de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, tome 1, N°315, 1er semestre 1992.

    p. 75 : transcription partielle d'un contrat passé le 16 mai 1657 entre Monseigneur Dominique Ithier et deux "charpentiers" de Castellane, Augustin Issatier et Denis Arnaud, pour la confection des stalles de la nef.
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2010, 2016