Homme de lettres, peintre et surtout ébéniste, André Mailfert fabriquait des copies de meubles, tellement parfaites qu'il arrivait même à tromper les experts. Il fonda en 1904 avec d'autres ébénistes, dessinateurs, peintres, doreurs et patineurs des ateliers d'art, rue Notre-Dame-de-Recouvrance à Orléans, dans un hôtel appelé "François 1er". Au moment de la crise de 1929, il est l'auteur d'un des plus fameux canulars de l'histoire du marché de l'antiquité. Il propose alors des meubles d'une certaine "Ecole de la Loire", dans la lignée d'un ébéniste du 18e siècle, Jean-François Hardy, qu'il invente purement et simplement. Vivement intéressés mais ne trouvant pas les meubles de cet ébéniste sur le marché, les antiquaires finissent par passer commande à Mailfert de "faux Hardy". En 1935, Mailfert fait néanmoins faillite et son atelier sera racheté par la famille Amos. André Mailfert est l'auteur de plusieurs livres, dont "Au Pays des Antiquaires - confidences d'un maquilleur professionnel" (1959). L'ébéniste et peintre venait passer ses vacances à Castellane où il rencontra le père des propriétaires actuels des tableaux, Gaston Tardieu. Gaston Tardieu travaillait dans le négoce de soieries et acheta l'hôtel restaurant "Ma petite auberge" pendant la guerre. Les deux hommes s'étaient plus ou moins associés en affaire. Mailfert ne pouvant rembourser à Tardieu l'argent qu'un jour il lui avait prêté, s'engagea à offrir à un de ses fils dont il était le parrain, un tableau par an, entre 1936 et 1950, pour décorer la salle de restaurant de l'hôtel. Seul le plus petit des tableaux est antérieur (1931) et a été réalisé dans son atelier à Orléans.